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Citations de Verena von der Heyden-Rynsch (32)


Deux humanistes européens, deux passionnés du livre. L’un écrivait, l’autre imprimait et éditait — la frontière entre ces deux activités était très floue à l’époque. Loin de se contenter comme de nos jours d’être un technicien, l’imprimeur était aussi le lecteur, l’illustrateur et l’éditeur des textes. Malgré les problèmes et les hostilités jalonnant leurs existences bien différentes l’une de l’autre, tous deux restèrent fidèles à l’influence inspirante aussi bien qu’à l’énergie intacte de l’héritage antique. Érasme et Aldo Manuzio voulaient transmettre à leurs contemporains le savoir humaniste et des valeurs éthiques cum fructu et voluptate. À leurs yeux, la culture classique était une incitation irremplaçable à humaniser l’individu et la société.
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Pour les célèbres collectionneurs comme Sanudo, le livre n’était pas seulement un merveilleux outil de transmission du savoir, mais une œuvre esthétique voire un objet de culte, à en juger par les somptueuses reliures de l’époque. Toutefois, même sans un tel déploiement de luxe, le livre était tenu en haute considération, de même que la lecture.
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Un libraire tenant boutique sur la Merceria, Francesco de’ Madiis, illustre cette importance dans son zornale — une sorte de registre quotidien. Le 17 mai 1487, il révèle que sa bottega avait alors un stock de mille trois cent soixante et un livres. Des classiques latins pour un quart d’entre eux, peu de textes grecs, et quelques ouvrages de Boccace et de Dante.
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La Renaissance débuta en Italie et dura un peu plus de deux siècles. Sa manifestation la plus remarquable, l’humanisme italien, jeta les fondements de l’individualisme européen, lequel a placé l’être humain au centre de l’histoire du monde alors que le Moyen Âge était ancré dans une conception où Dieu régissait l’univers. L’homme de la Renaissance se caractérisa par l’aspiration à se connaître et aussi à se réaliser lui-même. Une nouvelle philosophie de l’individu et de l’histoire détermina de plus en plus à cette époque la vision de l’humanité : en reconnaissant son propre rôle dans l’histoire, l’homme nouveau se découvrait constamment en devenir. Sa conscience de soi subit ainsi une transformation radicale, qui se traduisit de façon irrévocable dans sa pensée et dans son action. L’intérêt pour l’homme concret et son existence dans la réalité temporelle ne cessa de grandir à cette époque chez les écrivains aussi bien que chez les philosophes et les historiens. Les humanistes se démarquèrent résolument de la tradition médiévale, et surtout de celle de l’Église, pour rendre hommage au prodige que célébraient sans relâche les philosophes : Magnum miraculum est homo !

(INCIPIT)
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L'époque la plus fascinante de l'histoire vénitienne fut certainement la renaissance, du fait de sa richesse, de son énergie créatrice et de sa stabilité politique. Il convient ici de l'évoquer brièvement, car elle fut le cadre historique où s'épanouit l'art du livre, auquel ces pages sont dédiées.

Introduction
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(...) le fondement de la collection de Christine de Suède, (...) fit l'admiration de toute l'Europe. Comme Aldo Manuzio, la reine de Suède avait la passion du livre. Dès son adolescence, elle dévorait les ouvrages philosophiques, notamment ceux de Descartes. devenue adulte, elle se constitua une importante collection de bibliophilie (...).

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
Le Fondaco dei Tedeschi
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Cependant la femme de la Renaissance ne cessa de prendre de l'assurance et de l'importance dans la vie publique. A côté de Vittoria Colonna (1490-1547), poétesse célèbre pour sa culture nourrie du néoplatonisme et pour son amitié avec Michel-Ange, de l'ardente Caterina Sforza, immortalisée dans l'Orlandofurioso, et d'autres dames de la noblesse, les courtisanes vénitiennes, telles Tullia d'aragona, Veronica Franco ou Gaspara Stampa, se signalèrent également par leur culture voire par leurs écrits.

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
* L'univers féminin de la Renaissance
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En 1486, Bernhard von Breydenbach, un gentilhomme de Mayence qui avait entrepris un pèlerinage à Jérusalem et séjourné à Venise en 1483-1484, publia le premier livre de voyage imprimé : Le Pèlerinage en Terre sainte. Cet ouvrage paru à Mayence se répandit bientôt dans toute l'Europe, avec des éditions en français, allemand, latin et espagnol. Pour la première fois, un livre présentait des feuilles pliables richement ornés d'illustrations magnifiques. Preuve que l'impression des livres possédait d'emblée une dimension esthétique, de sorte que le métier d'imprimeur était davantage un art qu'un artisanat.Les imprimeurs se considéraient eux-mêmes et apparaissaient aux yeux du public comme des "artistes libres". A côté des oeuvres littéraires et philosophiques de l'Antiquité, on publia de plus en plus d'ouvrages contemporains ressortissant à la littérature mais aussi bientôt à la géographie, la musique et l'archéologie. L'importance des fores du livre s'affirma parallèlement au développement matériel de l'édition. Celle de Francfort, en particulier, fondée au XVIe siècle, est restée aujourd'hui le centre européen du commerce du livre.

Chapitre II. L'art typographique au temps de l'humanisme
* Le rayonnement européen de Gutenberg
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La Renaissance débuta en Italie et dura un peu plus de deux siècles. Sa manifestation la plus remarquable, l'humanisme italien, jeta les fondements de l'individualisme européen, lequel a placé l'être humain au centre de l'histoire du monde alors que le Moyen Age était ancré dans une conception où Dieu régissait l'univers. L'homme de la Renaissance se caractérisa par l'aspiration à se connaître et aussi à se réaliser lui-même. Une nouvelle philosophie de l'individu et de l'histoire détermina de plus en plus à cette époque la vision de l'humanité ;: en reconnaissant son propre rôle dans l'histoire, l'homme nouveau se découvrait constamment en devenir. Sa conscience de soi subit ainsi une transformation radicale, qui se traduisit de façon irrévocable dans sa pensée et dans son action. L'intérêt pour l'homme concret et son existence dans la réalité temporelle ne cessa grandir à cette époque chez les écrivains aussi bien que chez les philosophes et les historiens. Les humanistes se démarquèrent résolument de la tradition médiévale, et surtout de celle de l'Eglise, pour rendre hommage au prodige que célébraient sans relâche les philosophes : Magnum miraculum est homo !

La Renaissance, âge d'or de l'édition
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De même qu'il n'existe pas de limite de temps, il n'y a pas davantage d'obligation d'être unis - diversification dans l'homogénéité, telle est la devise. La tolérance et l'absence de préjugés sont garantes de la vie de salon.
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Quant à la salonnière, il s'agit d'une dame riche dont l'intelligence et l'esprit agissent comme un aimant. Elle crée une atmosphère cultivée, dans laquelle filtre une note légèrement érotique, suscite des conversations amusantes, apaise les antagonismes et apporte le bien-être de l'âme ainsi que le mouvement de l'esprit. Son autorité incontestée, douce, vise toujours le rapprochement. Ceux qui donnent comme ceux qui acceptent se rencontrent chez elle en une communion d'intensité spirituelle. La plupart du temps "une célébrité", une vedette occupe la scène, à qui l'hôtesse rend hommage, donnant en même temps aux plus fragiles un sentiment de sécurité. Dans cette enclave réservée au commerce des esprits, elle encourage l'originalité des dons les plus divers, les entremêle et les unit en un tout spécifique qui enrichit toutes les personnes présentes.
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Je découvre sans cesse que le journal est un effort pour ne pas perdre, pour me garantir contre l'éphémère, les morts, les déracinements, les dessèchements, les irréalités. Je sens que lorsque j'enferme, je sauvegarde tout. Cela vit ici.
Anais Nin - janvier 1946
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L’alliance si heureuse de l’érudition scientifique et de la jouissance esthétique était inséparable de la nouvelle vision du monde de la Renaissance. Dans cette perspective, la contribution formelle d’Aldo Manuzio est d’une importance indéniable.
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Laurent le Magnifique (14449-1492), en particulier, ne se contenta pas de fonder une université à Pise, il composa lui-même poèmes et nouvelles. (...)
Sa ville villa de Fiesole, point de ralliement de la société florentine, servait aux réunions philosophiques de Marsile Ficin, où le jeune Pic de La Mirandole brilla plusieurs années durant.

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
* L'univers féminin de la Renaissance
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Dans le domaine de la culture et celui de la littérature si honorée par les Vénitiens, des personnalités éminentes surgirent à cette époque dans toute l'Italie. Ainsi la condottière Sigismondo Malatesta (1417-1468) rassemblait-il poètes et savants pour débattre de questions littéraires et philosophiques dans sa cour de Rimini, dont l'étoile était son épouse remarquablement cultivée, Isotta.

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
* L'univers féminin de la Renaissance
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La lecture et les livres faisaient presque partie du quotidien des Italiens cultivés. (...). Parmi les auteurs les plus prisés, Cicéron arrivait en tête, suivi d'Aristote et de Sénèque.

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
* La culture du livre, une passion vénitienne
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Pour les célèbres collectionneurs (...), le livre n'était pas seulement un merveilleux outil de transmission du savoir, mais une oeuvre esthétique voire un objet de culte, à en juger par les somptueuses reliures de l'époque. Toutefois, même sans un tel déploiement de luxe, le livre était tenu en haute considération, de même que la lecture. A Venise, plus d'un quart des habitants de sexe masculin fréquentaient une école de leur sixième à leur quinzième année. (...)
La bibliothèque publique la plus importante, celle des dominicains, se trouvait au monastère Santi Giovanni e Paolo, dont l'église gothique abrite les tombes de vingt-cinq doges. La Scuola di umanita de Saint-Marc fut fondée en 1446. Elle était de niveau universitaire et destinée aux jeunes membres de la Cancelleria et aux patriciens.

Chapitre III. L'art de l'imprimerie en Italie
* La culture du livre, une passion vénitienne
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Cet ouvrage est consacré à Aldo Manuzio, un helléniste romain devenu l'imprimeur le plus éminent de la Renaissance à Venise. Ce n'est que dans cette ville, qui était alors la capitale incontestée du livre, que le philologue put acquérir le rang qui est aujourd'hui le sien à nos yeux, celui d'un incomparable " Michel-Ange du livre ". Sa vie personnelle nous demeure presque inconnue. Il doit sa gloire exclusivement à sa carrière d'imprimeur et d'éditeur, et semble n'avoir guère accordé d'importance aux autres aspects de son existence. Il fut l'homme d'une seule passion - le livre. On pouvait dire à bon droit de sa bibliothèque qu'elle ne connaissait d'autres limites que celles de l'univers.

Introduction
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Les "tertulias", tablées littéraires, constituent depuis des siècles, dans la péninsule ibérique (Espagne et Portugal), une variante des rencontres littéraires. Elles apparurent au XVIIIè siècle, principalement à Madrid et à Barcelone, et eurent lieu d'abord dans des cafés... L'accès était interdit aux dames!
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A l'intérieur (du salon), il s'agissait de conserver l'équilibre extrêmement complexe des relations humaines, de répondre à l'idéal d'une tolérance absolue et d'une sincérité sans réserve. "Tout était permis, sauf la bêtise, le manque de style et la lâcheté" peut-on lire dans un article de Petra Kipphoff. On renonçait tout à fait consciemment à se réclamer d'une norme ou d'un devoir quelconque. (début 19ième siècle)
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