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Citation de gambadou


Il y a d'abord l'odeur du chèvrefeuille et les stridulations des mésanges, puis il y a les abeilles bombardiers qui passent en ronflant entre eux deux, leur route était là, leur route est là, elles ne vont pas changer de trajet à cause des importuns, elles n'ont que faire des importuns, ils sont trop fugaces pour être réellement incommodants, et la route des abeilles est immémoriale, on les voit se diriger vers la cheminée de la grange, elles paraissent surmenées, exécutant un ballet complexe autour de leur nid, on aimerait apprendre à décrypter leur danse, il y a aussi le toit de la grange qui s'affaisse, et les poutres qui s'effritent, constellés de minuscules trous parfaitement ronds, le sol est jonché de bois mastiqué, les choses ici s'effondrent sans fracas, c'est une très lente dégringolade, il y a la brise de mer, les pins qui bruissent sans qu'on puisse discerner leur mouvement, il y a les émanations si particulières du sable de la cour juste après l'heure la plus chaude du jour, et la poussière jaune qu'y ont saupoudrée les mimosas, il y a le vol indéchiffrable des hirondelles qui semblent toujours esquiver d'invisibles colonnes, il y a le battement profond du cœur d'Aïda qui retentit à ses oreilles, et puis surtout il y a ce garçon qu'elle connait depuis toujours assis près d'elle, elle se dit qu'il doit bien formuler des opinions mais qu'il les garde pour lui. C'est comme essayer d'imaginer à quoi rêve un nouveau-né.
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