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Critiques de Vince Locke (13)
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A History of Violence

J'ignorais que le film de Cronenberg était adapté d'une BD. J'ai donc été très curieux de tomber sur ce roman graphique à ma bibliothèque.



L'histoire est la suivante : Le protagoniste, père de famille est propriétaire d'un petit restaurant dans la campagne américaine. Il devient un héros local (puis national) lorsqu'il réussit à tuer des cambrioleurs quand son commerce est braqué.



Sauf que voilà : plus jeune, sous sa vraie identité, il a déjà tué les gros noms de la mafia new-yorkaise. La publicité que lui attire son petit exploit est donc de mauvais augure pour celui qui ne désire que l'anonymat.



Le dessin est en noir et blanc. Surtout en noir, tout est très sombre. C'est un de ces comics typique des années 90, fort en hémoglobine et en "masculinité".
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A History of Violence

Ce comics m’avait fait de l’œil à cause de son titre : une histoire de violence. Paraît même qu’on en avait fait un film, avec l’acteur Viggo Mortensen…



N’ayant jamais vu le film de David Cronenberg, je lui ai préféré le comics (286 pages).



Les dessins, en noir et blanc, ne m’ont pas plu du tout. Ils sont esquissés comme s’ils étaient griffonnés, ce qui n’est pas le plus beau spectacle pour les yeux. Mais tout est lisible.



Par contre, le scénario, lui, est prenant au possible et j’ai lu une partie presque sans respirer, l’adrénaline pulsant à plein pot, tant le suspense était prenant, angoissant.



Pourtant, le scénario n’a rien d’original : Tom McKenna se défend contre deux braqueurs, devient la star locale et un vieux mafioso vient le voir parce qu’il lui fait penser à quelqu’un qu’il a bien connu et à qui il voudrait donner un chien de sa chienne (et surtout se venger en le tuant).



Ceci n’est pas un comics pour les enfants, c’est noir, violent, testostéroné à fond, avec des armes à feu qui aboient et qui crachent des balles qui font des trous dans des corps et qui tuent, même si l’on ne pleura pas les gangsters. Attention, certaines scènes sont assez… glauques et violentes ! La tronçonneuse, ça fait des dégâts.



Le personnage principal, Tom McKenna, est mystérieux au possible et durant un moment, on n’est pas sûr qu’il est bien le Joey recherché, même si le suspense n’est pas dans cette interrogation, mais ailleurs.



McKenna est un personnage ambigu, le seul qui n’est pas manichéen. Les méchants sont super méchants, sans nuances aucune, l’un d’entre eux étant même au-dessus du lot en ce qui concerne la méchanceté. Pourquoi est-il si méchant ? Parce que…



Mon petit point d’achoppement, c’est pour la réaction de l’épouse de Tom McKenna, notamment lorsqu’elle apprend le passé de son mari. Tranquille, madame. Ce n’est pas grave… Ben si, tout de même que c’est grave ! On dirait qu’elle vient d’apprendre que son mari, quand il était jeune, a volé une barre de chocolat au supermarché !



Dommage que certains personnages importants soient aussi lisses, sans épaisseur aucune et que d’autres soient un peu stéréotypés (les mecs de la mafia).



Hormis ce bémol, le comics se lit d’une traite, tant le suspense est à couper au couteau et que les péripéties s’enchaînent pour la petite famille de Tom McKenna. La dernière case est un soulagement, quand elle arrive, tant elle m’a libérée de ce stress que j’ai ressenti lors de ma lecture. J’allais pouvoir reprendre une vie normale.



Un comics noir et blanc, ultra-violent, très sombre, où je conseillerai aux âmes sensibles de passer leur chemin (ou de le lire à leurs risques et périls). Bon, au moins, les lecteurs ne risquent pas de se prendre une bastos dans le buffet !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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A History of Violence

Âmes sensibles, abstenez vous de vous approcher de ce roman graphique. Ouvrage qui a servi de base au film de David Cronenberg avec Viggo Mortensen et Ed Harris, celui-ci va nettement plus loin en matière de violence. Bien sûr quand on a déjà vu le film, il n’y a pas de surprise.



Ce qui saisit le plus c’est le dessin en noir et blanc qui permet de raconter un engrenage de violence qui semble inarrêtable. Les traits des personnages semblent à peine esquissés mais les visages et les corps martyrisés sont rendus avec une violence et une force parfois peu imaginable.



En fin de compte, l’histoire peut apparaitre comme très classique : la vengeance d’un ponte de la mafia contre deux jeunes qui ont voulu s’en prendre à lui. Mais c’est le dessin qui donne une grande intensité au récit, qui permet une plongée dans la violence à l’état pure.
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A History of Violence

Cette histoire est parue pour la première fois en 1997. Elle a servi de base pour un film "A history of violence" de David Cronenberg avec Viggo Mortensen.



À Raven's Bend dans le Michigan, Tom McKenna tient un café. Un soir, 2 individus débarquent, après avoir abattu froidement un couple d'autostoppeurs. Ils réclament du café et l'un d'eux sort un pistolet. McKenna ne se laisse pas faire et reprend le dessus sur les 2 petites frappes avec une violence létale. Ce fait divers fait la une des journaux locaux, ainsi que de la chaîne de télévision régionale. Tom McKenna se retrouve assailli de demande d'interviews, de gens voyant en lui un véritable héros, et même de courriers d'admirateurs. Il garde un profil discret en attendant que la tempête médiatique se calme. Edie, sa femme, est plutôt fière de lui et l'assure que le prochain fait divers viendra mettre un terme à l'intérêt que lui portent les médias. Buzz (leur fils, entre 16 et 18 ans) et Ellie (leur fille, une dizaine d'années) sont plutôt fiers de leur père, même si Ellie s'inquiète de savoir s'il viendra d'autres méchants hommes. Alors que la vie reprend son cours normal dans cette petite ville de province, une limousine noire est aperçue à proximité de la maison des McKenna, et non loin de la partie de baseball à laquelle participe Tom.



Ce comics sort des sentiers battus pour plusieurs raisons. Tout d'abord il s'agit d'une histoire complète parue en un tome, indépendante de toute autre série. Il s'agit d'un polar assez noir, à la frontière du thriller au fur et à mesure que l'histoire se dévoile. Elle a été écrite par John Wagner et illustrée en noir & blanc par Vince Locke. Le style de ce dernier se démarque totalement des illustrations de comics habituelles. Chaque dessin ressemble à une esquisse détaillée, griffonnée. Il faut un peu de temps pour s'habituer à cette vision artistique où chaque ligne est un peu tremblée et apparaît comme repassée ou doublé 2 ou 3 fois. Locke utilise du début jusqu'à la fin une seule et unique épaisseur de trait. Il utilise les aplats de noir avec parcimonie, leur préférant les traits entrecroisés pour figurer l'ombrage, avec un maillage plus ou moins serré en fonction de la luminosité. Malgré ce rendu atypique, il parvient à conserver une lecture facile à chaque case, une fois que l'oeil s'est habitué à déchiffrer ces traits presqu'hésitants. Et pourtant à travers ce style un peu brouillon, Vince Locke fait naître tout l'ordinaire de la vie de Tom McKenna, il rend parfaitement la violence des affrontements, l'horreur de la torture, la banalité des individus, la familiarité des intérieurs. Il s'agit vraiment d'une expérience de lecture singulière dans laquelle le dessinateur s'attache parfois à la forme, parfois au mouvement, parfois à la simplification extrême des objets (un ou deux pistolets qui semblent des jouets en plastique pour enfant de 5 ans), toujours avec ces traits presque tremblés, et pourtant sans que la compréhension des images ne soit pénible, ou sans que le résultat ne s'apparente à un carnet de croquis inachevé.



Derrière la banalité des descriptions visuelles, il y a un scénario déconcertant. Ces presque 300 pages de bandes dessinées se lisent assez vite, car la narration a été travaillée pour être la plus simple et la plus directe possible. Le scénariste et le dessinateur se complémentent pour donner un sentiment de banalité et de quotidien aux événements survenant à Tom McKenna. John Wagner commence par une scène qui ne laisse pas place aux doutes : la violence promise dans le titre est bien présente dès cette première exécution sommaire. Elle ira crescendo pour déboucher sur des actes de barbarie, d'autant plus difficiles à soutenir que les dessins de Locke laissent le soin au lecteur d'imaginer la dégradation des chairs et du corps. John Wagner n'est pas en reste en imaginant des niveaux de violence très élevés.



En fait le début de cette histoire captive par sa simplicité, sa plausibilité et son évidence. Et puis au fur et à mesure des pages qui se tournent, 2 caractéristiques prennent le dessus. John Wagner propose un récit riche en événements. Il ne joue pas la carte des révélations dramatiques, il pose plutôt un élément après l'autre, sans rajouter d'effet de manche ou de dramatisation. Les séquences s'enchaînent avec quelques actions spectaculaires ou horrifiques, avec la chaleur humaine des habitants de Raven's Bend, avec la distance professionnelle des policiers de New York, avec la cruauté ordinaire du crime organisé. Et le lecteur attend de ressentir de l'empathie pour Tom McKenna et sa famille et ça ne vient pas. John Wagner a choisi de ne pas s'attarder sur la psychologie des personnages : il y a les méchants, il y a les gens normaux qui sont tous gentils et il y a Tom McKenna à la moralité légèrement ambiguë. Le lecteur n'arrive pas à s'attacher à ces personnages un peu falots, un peu trop lisses, un peu trop détachés de ce qui leur arrive. Lorsqu'Edie découvre la vérité sur son mari, ça ne semble pas la perturber outre mesure. Son amour est une évidence, et finalement elle n'a pas lieu de se remettre en question, de réévaluer ses relations, car après tout ce n'est pas si grave que ça. Euh, ben si quand même ! Quand un personnage apprend qu'un de ses amis a été torturé pendant 20 ans, c'est grave, mais le lecteur a du mal à comprendre en quoi cela a de l'importance plutôt que ça n'en ait pas pour ce personnage. D'un coté, John Wagner épargne à son lecteur des personnages dramatisant tout ou exaltés par des sentiments démesurés, mais de l'autre il n'arrive pas du tout à donner de l'épaisseur à ses personnages presque dépourvus d'émotion.



Malgré des bons cotés très singuliers (les illustrations sortant de l'ordinaire, le scénario malin et cruel construit en crescendo), John Wagner ne sait pas impliquer son lecteur dans les épreuves vécues par les personnages principaux. Locke arrive à rendre visuellement crédible cette histoire policière, sans qu'elle devienne ridicule ou fade, ce qui est assez compliqué du fait que la bande dessinée repose sur des mécanismes qui ont vite fait de rendre visible et idiot les clichés des polars (les porte-flingues stéréotypés et caricaturaux, par exemple). Mais John Wagner se contente de la mécanique de son récit, sans lui donner d'âme, sans lui fournir une profondeur psychologique qui fasse exister ses personnages. De ce fait il n'y a aucun enjeu moral. Au final cela donne une histoire facile à lire, avec quelques passages bien noirs, ou biens tendus, mais c'est tout.
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A History of Violence

Cette BD date un peu puisqu'elle est parue en 2005. Je suis étonné du manque d'intérêt qu' elle sucite, au regard du nombre de votes.

J'ai regardé récemment le film de David Cronenberg qui est tiré de cet ouvrage, et j'ai beaucoup aimé aussi.

Tom McKenna est un homme normal, américain moyen, qui mène une vie paisible dans une bourgade quelconque. Il est victime d'un braquage, 2 voyous ultra déterminés, qui viennent de dépouiller et tuer 2 autostoppeurs, s'en prennent à lui dans son épicerie. Tom parvient à désarmer et éliminer les braqueurs, et devient malgré lui un héro local.

En faisant la une du journal, il va attirer dans cette ville tranquille, une faune de maffieux, assoiffés de vengeance.

Tom aurait-il caché à son entourage un passé de criminel?

C'est le début d'une longue histoire de vengeance et de violence, l'impossible rédemption d'un homme rattrapé par son passé.

Le dessin noir et blanc, assez brouillon, demande un temps d'adaptation, on dirait des esquisses de script d'un film. D'ailleurs les plans sont très cinématographiques.

Mais une fois plongé dans le récit, on ne peut plus lâcher ce roman graphique, et les 300 pages défilent à vitesse grand V. J'ai adoré.
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The Dollhouse Family

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, écrits par M.R. Carey, dessinés par Peter Gross, encrés par Vince Locke, avec une mise en couleurs réalisée par Cris Peter. Les couvertures originales ont été réalisées par Jessica Dalva. Ce tome contient également les couvertures alternatives réalisées par Jay Anacleto, avec des couleurs d'Ivan Nunes.



Il y a de cela des milliers d'années, peut-être des millions d'années un corps céleste doté de conscience s'écrase sur Terre et se demande comment contenir la Bête. En 1979, en Angleterre, Pete Dealey et son épouse déballent une caisse en bois dans leur salon : elle contient une maison de poupée de plus d'un mètre de haut, avec un niveau de finition exquis, et des personnages à l'intérieur. La maman indique à sa fille qu'elle peut garder cette maison, car c'est un don d'une grand-tante appelée Margaret Moyne. Le père n'est pas entièrement d'accord mais accepte malgré tout. En revanche, il y a un chat qui s'est introduit par la porte fenêtre, et il le chasse à coup de balai. Rapidement, la mère et sa fille Alice prennent l'habitude de jouer avec la maison et les poupées. Un jour, Alice y joue toute seule, et elle entend ses parents qui se disputent en bas. Le père est en train de tancer son épouse, en lui disant qu'il sait très bien ce qu'il a à faire, qu'il est charpentier de métier, et qu'il ne va accepter de faire le pied de grue à l'entrée d'une usine pour pouvoir déplacer des caisses pendant une heure pour un salaire de misère. En 1826, dans le comté de Wicklow, Joseph Kent effectue son métier d'arpenteur avec son collègue, pour établir la géographie de la côte avec des mesures les plus précises possibles. Avant que la nuit ne tombe, ils décident de monter au sommet d'une colline pour avoir une vue d'ensemble de la baie. Le long de la corniche, ils découvrent l'entrée d'une grotte. Kent décide d'aller explorer un peu, alors que son collègue l'attend à l'extérieur.



En 1981, Alice joue toujours toute seule avec sa maison de poupée, et elle voit bien que sa mère est une femme battue. Elle remonte jouer et la petite figurine de Peggy-O s'adresse à elle : elle lui propose de la rejoindre dans la maison de poupée, juste en prononçant une phrase magique. Alice le fait, et elle rapetisse. Elle suit Peggy à l'intérieur de la maison de poupée, et peut discuter avec les autres figurines, elles aussi animées comme de véritables êtres humains miniatures : Daniel, Cordwainer, Elizabeth, James. Elle joue et discute avec eux, prend le goûter avec eux, suit Cordwainer dans son atelier pour y voir une de ses inventions. Pendant ce temps-là, sa mère crache un peu de sang dans le lavabo de l'appartement. En 1826, Joseph poursuit son exploration de la grotte pour le troisième jour consécutif. Il progresse sans difficulté dans un boyau, mais fait une chute sans gravité quand le sol se dérobe sous pas. Il se remet debout dans une immense caverne baignant dans une lumière orange. Devant lui, il voit une gigantesque silhouette en pierre de forme humaine.



Déjà les premiers tomes de ce label de DC Comics étaient très agréables : Basketful of Heads (de Joe Hill & Leomacs), The low, low woods (de Carmen Maria Machado & Dani). Ensuite, Mike (ou M.R. s'il préfère) Carey est le scénariste de séries aussi excellentes que Lucifer (avec Peter Gross, Ryan Kelly, Dean Omrston) ou Hellblazer (175 à 215) ou encore l'incroyable Unwritten (avec Peter Gross). Le lecteur sait qu'il s'engage dans une histoire inscrite dans le genre horreur. L'introduction lui permet de comprendre que deux entités sont arrivées sur Terre et qu'elles disposent d'un pouvoir de nuisance considérable, sans en savoir plus. Le lecteur fait tout de suite connaissance avec Alice Dealey et ses parents, avec l'apparition de la maison de poupée dès la deuxième page : il n'y a pas tromperie sur ce qu'annonce le titre, et ça ne se fait pas attendre. Arrivé à la septième page, le récit effectue un retour en arrière en 1826, pour le premier contact humain avec les entités de la première page. Tout est en place, avec un fil narratif raconté au présent, et avançant parfois rapidement dans les années, et un autre fil narratif passant d'une époque à une autre pour introduire les autres personnages, certainement liés à ceux de la maison de poupée. Le scénariste ne se cache pas derrière une structure alambiquée, et raconte son histoire au premier degré.



Peter Gross est donc un collaborateur régulier de Carey, ayant même coscénarisé plusieurs récits avec lui dont The Highest House. Il réalise souvent un encrage à l'apparence un peu naïve, et il a laissé cette tâche de l'encrage à un autre pour ce récit. Vince Locke apporte des traits d'encrage plus fins, plus secs, préférant de petites hachures aux aplats de noir. Cela confère une apparence un peu usée aux séquences se déroulant dans le passé, et une apparence un peu râpeuse aux événements se déroulant au temps présent. En outre, l'encreur apporte un degré de finition impressionnant en termes de texture, et de précision, donnant plus de consistance à chaque élément, sans pour autant surcharger les cases. Il parvient également à apporter une texture de chair à la maison, avec une réelle conviction, et pas une simple impression d'effet spécial bon marché. L'artiste réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un bon niveau de détails. Le lecteur peut le constater dans la qualité de la reconstitution historique, que ce soient les vêtements, les décorations intérieures, ou l'extérieur des bâtiments.



Régulièrement le lecteur sent qu'il ralentit sa lecture pour apprécier un dessin, un visuel remarquable : les topographes effectuant leur relevé le long de la côte rocheuse, l'accouplement quasi bestial de Joseph Kent dans la grotte, une préadolescente s'automutilant en se coupant la paume de la main, l'éclaté de la maison de poupée permettant de voir chaque pièce, une vieux moine en bure essayant de faire avaler une médaille métallique à Joseph Kent, la texture de la maison de poupée, l'attentat à la ceinture piégée dans le bus, la décoration intérieure de la maison de Cordwainer, etc. Gross & Locke représentent l'horreur visuelle d'une manière qui peut être déconcertante. La représentation des gros monstres s'avère très littérale, trop descriptive pour être vraiment inquiétante, que ce soit la bouche pleine de dents de la maison de poupée qui cherche à avaler une enfant, ou une sorte de démone avec des ailes de cuir et des jambes de bouc : difficile à prendre au premier degré, cela relève plutôt du grand guignol. Du coup, les moments visuellement horrifiques sont plutôt inscrits dans la vie quotidienne ordinaire : une mutilation très concrète, une amputation, une consommation d'alcool abusive. Ce sont ces moments qui mettent le lecteur mal à l'aise.



L'horreur visuelle fonctionne d'autant mieux dans le quotidien que le scénariste a l'art et la manière de donner de la consistance aux personnages, de l'épaisseur. Mike Carey ne se lance ni dans une étude de caractère, ni dans une exploration intérieure dont il a le secret, mais ses protagonistes ne se réduisent pas à un unique trait de caractère. Ils sont définis par leur histoire personnelle, à commencer par Alice et ce qui lui arrive dans sa vie. Lorsqu'elle s'empare d'un marteau de charpentier, le lecteur est convaincu qu'elle va s'en servir parce qu'il a pu ressentir ce qu'elle a éprouvé auparavant et ce qui l'a menée là. De même, sa relation avec Jake Wharton ne semble pas artificielle, ni sortir de nulle part. Ainsi le lecteur ressent une vraie empathie pour les personnages principaux et se sent impliqués dans ce qu'il leur arrive, partageant leur état émotionnel. Bien évidemment, la maison de poupée est un personnage à part entière, à part égale avec les personnages qui y habitent. Dans un premier temps, le lecteur peut également être un peu décontenancé par la méthode très littérale par laquelle Alice pénètre dedans : elle rapetisse tout simplement, comme le faisait son célèbre homonyme. Mais cette représentation est en cohérence avec l'apparence de la maison, la démone. D'un autre côté, cette représentation fonctionne bien, et reste dans la logique du reste de la narration visuelle. Le scénariste a décidé de ne pas jouer sur le côté ludique de découvrir ce qu'il en est de cette maison, posant ses cartes du la table dès la page d'introduction. Cela n'empêche pas un bon niveau de suspense quant à ce que la maison et la force qui l'anime sont capables de faire, et à la question de savoir si Alice peut s'en sortir. Dans le même temps, le scénario reste sur un chemin bien balisé du fait que l'auteur ne cherche pas à jouer avec les métaphores sur l'enfance, ou la réflexion sur un thème.



Ce tome contient une histoire de bonne facture, réalisée par un solide scénariste, avec des dessins soignés, en phase avec la façon de raconter du scénariste, et un très bon niveau de description. L'horreur nait plus de la vie quotidienne d'Alice et de sa mère, que de la menace surnaturelle de la maison de poupée. Le lecteur apprécie une histoire solide et soignée, tout en ayant espéré un peu plus de la part d'un duo d'auteurs de la trempe de Carey & Gross.
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A History of Violence

C'est vrai qu'on lit ce récit d'une seule traite comme si c'était un bon vieux polar à l'américaine. L'adaptation au cinéma ne faisait aucun doute.



Je ne suis pas fan du dessin en noir et blanc que je trouve un peu brouillon. Néanmoins, je dois dire que cette histoire très fluide est accrocheuse. J'ai bien aimé le happy end car autrement, cela aurait été trop sombre.



L'histoire de ce bon père de famille rattrapé par son passé peut paraître banale car déjà vu cent fois mais ce qui fait le charme de ce récit, c'est une excellente mise en scène. On ne s'ennuie pas un seul instant tant l'action est dense et n'accorde aucun répit. Tout cette violence contenue qui éclate dans un final encore plus sanglant. L'homme acculé dans ses derniers retranchements... Une lecture qui réserve de bons moment !
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A History of Violence

Cette histoire est parue pour la première fois en 1997. Elle a servi de base au film « A History of Violence » de David Cronenberg avec Viggo Mortensen.

Un polar assez noir, à la frontière du thriller au fur et à mesure que l’histoire se dévoile.



Chaque dessin ressemble à une esquisse. Il faut un peu de temps pour s’habituer à cet unique épaisseur de trait !

Ce style de dessins, rend parfaitement la violence et la torture des individus.



Ces 287 pages se lisent assez vite, le style étant simple et directe.



Je n’ai pas réussi à m’attacher à ces personnages trop lisses, trop détachés de ce qui leur arrive. Lorsque Edie découvre la vérité sur son mari, elle ne semble pas être perturbée, cela lui glisse dessus, comme si son mari venait de lui dire qu’il avait cassé un verre!!! Son amour serait à ce point une évidence ? Pour qu’elle ne remette rien en question? car après tout ce n’est pas si grave que ça… !!!! Ok un truc a dû m’échapper dans les relations de couple, ou alors suis pas assez moderne !



Quand Tom McKenna, apprend qu’un de ses amis a été torturé pendant 20 ans, aucune émotion ne transpire …. Vive les copains !!!



Dommage que John Wagner n’ai pas réussi à impliquer son lecteur dans les épreuves vécues par ses personnages. Ok c’est « History of violence », mais un peu d’émotion aurait fait ressortir le côté humain aux personnages, ainsi que du relief à une histoire somme toute bien plate sans ces émotions qui nous caractérisent même au plus fort de la violence.



Au final, aucun enjeu moral, aucune profondeur psychologique, une histoire facile et rapide à lire.
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A History of Violence

L'album est sorti quasi simultanément à la sortie du film de David Cronenberg inspiré par ce récit. Tic... tic... tic... et la violence va exploser. Un one-shot remarquable dans la simplicité de son scénario, mais ô combien jubilatoire dans sa réalisation. On est accroché dès la première page de ce western urbain où les bons ne sont pas ceux qu'on croit au départ. Un simple fait divers, dans ce bled perdu, va soudainement faire éclater la haine et les armes. Tout comme pour le film, on se dit "pfou, qué bazar !.." en fin de lecture. Explosif. Rondement mené et dessiné. Une belle pièce.



LYmagier

www.coinbd.com
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A History of Violence

Ce one-shot impeccable part d’un scénario plutôt simple, mais très cohérent et à la construction parfaite.



L’album, dont la tension monte crescendo, est divisé en trois parties. La première partie est consacrée à ce père de famille exemplaire qu’est Tom McKenna et qui semble se faire rattraper par un passé qui l’est moins. La deuxième partie va lentement nous plonger dans ce passé obscure et mettre à jour une vengeance vieille de vingt ans. Mais c’est dans la dernière partie que John Wagner (« Batman et Judge Dredd« ) va faire éclater cette violence qui sommeille depuis trop longtemps et qui va plonger le lecteur dans l’horreur.



Le trait hachuré de Vince Locke (« Sandman« ), dont je ne suis pas fan à la base, accentue encore la noirceur du récit et l’atmosphère malsaine qui pèse sur cette histoire où la violence et la vengeance font office de fil conducteur, transformant un père modèle en un tueur sans merci.



Sachant que ce one-shot date de 1995, la dernière case de la page 229 fait froid dans le dos quand on s’y attarde un peu, tant au niveau du graphisme qu’au niveau du texte.



Bref, un petit chef-d’œuvre noir dont je vais m’empresser d’aller voir l’adaptation cinématographique de David Cronenberg, avec Viggo Mortensen et Ed Harris, qui est sortie quasi en même temps que cette édition de Delcourt.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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A History of Violence

Ce roman graphique est un chef d'œuvre qu'il faut lire et ce, malgré la violence de certains passages.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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A History of Violence

Pour certaines affaires, il n'y a pas prescription. Tom McKenna va avoir le (dé)plaisir de s'en rendre compte et va devoir payer pour une dette qui remonte à plusieurs décennies. La tension monte progressivement et l'intrigue est vraiment très bien menée, c'est une excellente bande dessinée pour tous les amateurs de policiers/thrillers.
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A History of Violence

L'histoire d'un homme rattrappé par son passé, la mafia new-yorkaise à ses trousses. Beaucoup de suspens et de violence. Puissant.
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