Vincent Bessières

"J'essayais de communiquer une idée; j'essayais de peindre un paysage très urbain. l'essayais de réaliser des peintures différentes de celles qu'on voyait partout à l'époque, qui étaient en grande partie minimales, qui étaient cérébrales et aliénantes, et je voulais réaliser des peintures vraiment directes, qui suscitent chez la plupart des gens les émotions dont elles sont empreintes.»

C'est simple. Et pourtant si complexe. Au sens le plus ambitieux, Jean-Michel Basquiat a entrepris de créer des œuvres s'inscrivant dans la lignée des
Léonard de Vinci, Pablo Picasso, Louis Armstrong, Charlie Parker et Miles Davis, mais qui toucheraient aussi tous ses contemporains. Il a relié aux figures peintes les mondes des signes et des symboles, de la musique et du langage, d'une manière inédite dans l'histoire de l'art moderne et contemporain.

LA SOCIALITÉ ESTHÉTIQUE:
LA LIBERTÉ EN ACTION

De même que la musique a la capacité de nous
faire danser, des théoriciens de la performance
noire comme Fred Moten démontrent que certains
actes de parole -«je vous déclare mari et femme »,
par exemple, ou «je m'engage à rembourser mon
prêt» -représentent des cas où des pratiques cultu-
relies, comme la langue, peuvent provoquer des
événements dans le monde réel, comme la confir-
mation d'un mariage ou la souscription d'un prêt.
En défendant l'idée que la production esthétique afro-américaine n'est pas un phénomène de second ordre, le simple reflet de réalités sociales, mais plutôt qu'elle prime en étant le site matériel d'une résistance dans laquelle se joue la quête de liberté, Moten propose, avec la « socialité esthétique», un concept qui résume la capacité de la culture noire à envisager des modes alternatifs de vie sociale'.

4éme de couverture: DJANGO REINHARDT
SWING DE PARIS
Auréolé de la liberté chère à ses frêres tsiganes, Django Reinhardt (1910-1953) fut un extraordinaire soliste, et le premier musicien à imposer la guitare dans le jazz. Son éclatante virtuosité fascina ses contemporains, faisant oublier qu'il avait perdus à dix-huit ans l'usage de deux doigts dans l’incendie de sa roulotte!
On doit à cet aristocrate du swing, révélé au sein du fameux Quintette du Hot Club de France qu'il dirigea avec le violoniste Stéphane Grappelli, un nouveau style: le « jazz manouche ».
Spécialiste américain du sujet, Michael Dregni signe une biographie riche de nombreux témoignages et llustrée d'un ensemble exceptionnel de documents rares et inédits.
Il retrace le destin hors du commun du musicien, des débuts dans les bals de la « Zone» à ses rencontres avec Coleman Hawkins ou Duke Ellington qui l’acceptèrent comme un grand du jazz