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Critiques de Vincent Jolit (34)
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Un ours qui danse

Vincent Joly, un bien joli nom pour un écrivain. Figurez-vous que ce livre l'est tout autant. Un roman original et intense.



Trois personnages pour trois époques.

Fiodor est un enfant du cirque à Saint-Petersbourg, au tout début du 20ième siècle. Promu à prendre la relève de son père, dresseur de chevaux, il est pourtant plus attiré par les jeux du corps et de la danse de sa mère. Le cirque ferait rêver tout enfant de son âge, mais Fiodor étouffe dans ce monde clos et ne s'épanouit qu'à la campagne, lorsqu'il visite sa grand-mère.



Franz, fils d'industriel allemand durant la seconde guerre mondiale. Je n'ai jamais vu quelqu'un exécrer autant ses parents et le milieu dont il est issu. Mais il a de bonnes raisons, Franz. Les parents retourneurs de veste comme c'est pas possible, pactisant avec le nazi dont ils tirent richesses, puis reconvertis en bons bourgeois pour aider à la reconstruction économique du pays. Que faire pour leur faire honte autant qu'il a honte d'eux ?



Et Françoise qui vit en France à notre époque. Personnage féminin, soumise à son mari et soumise à sa vie dont elle se persuade ne rien pouvoir attendre d'elle en raison de son handicap qui la fait boiter. Mais un jour son mari décède. Que faire désormais de ces jours qui lui appartiennent ?



Trois destins liés par la danse. L'auteur décortique la personnalité de chacun et leur histoire pouvant paraître dramatique, n'est que le reflet d'une vie lorsqu'elle est exacerbée par une passion dévorante.

Au fur et à mesure des pages, on n'a qu'une seule envie : que les personnages fort attachants évoluent dans le bon sens, que leur frénésie ne leur soit pas destructrice, que leur art les libère de leurs démons, que leur force physique et mentale leur ouvre l'horizon plutôt qu'elle ne les enferme et les isole.



Alors, laquelle choisir ? La danse classique, académique, faite de souplesse et de rigidité, intemporelle ? Malheureusement incapable. La danse jazzy, contemporaine, toujours à la recherche de nouveaux mouvements ? Humm...pas mal du tout. Ou une danse qui en fait n'en possède que le nom, sans contrainte, libératrice et spontanée ? Ah, celle-là ! Hilarant après avoir bu un peu trop.



Coup de coeur
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Un ours qui danse

Trois époques, trois villes, trois personnages différents. On va découvrir leur parcours, leur vie, l’importance que la danse revêt pour chacun d’eux. Trois destins complétement différents mais complémentaires.



On s’attache à Fiodor, de Saint-Pétersbourg, à Franz, qui a quitté l’Allemagne pour vivre de sa passion à New-York et à Françoise, de Toulon, veuve et qui a un pied « mal fichu ».



Ce qui les relie : échapper à leur destin. Ils vont devoir prendre sur eux, se battre contre leur famille et contre eux-mêmes quelque fois pour sortir de leurs carcans.



Un beau roman autour de la danse. J’aurai bien aimé continuer à suivre leur parcours un petit moment encore…

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Transalpin

C’est l’histoire d’une famille d’émigrés italiens. L’arrière-grand-père décide de quitter l’Italie, en compagnie de sa femme et de son fils malade. Il est à la recherche de meilleures conditions de vie pour son fils. C’est en France qu’il va trouver un travail dans les salins. Le lecteur suivra l’arrière-petit-fils de cet homme, qui lui, est devenu peintre. Marié a Aimée et afin de pouvoir vivre plus confortablement, il se rendra compte que sa passion pour la peinture ne suffira pas et il décidera à son tour d’aller travailler dans les salins.



Ce roman est éclatant de couleurs, mais que c’était particulier à lire. Une chose est certaine, Vincent a su se démarquer et créer un récit original, mais dont je ne suis pas sûre d’avoir su apprécier toutes les nuances.



Il faut dire que ce récit est étrange. Aucun nom pour les personnages. Le lecteur ne les découvrira que par rapport à leurs liens de parenté. Ainsi, toute ces générations masculines qui se succèdent demeurent anonymes en quelque sorte. Dès lors, il m’a été un peu compliqué de m’attacher pleinement à ces personnages, même si ce n’est pas le but premier de ce roman.



Ici, ce qui va primer, ce sont les descriptions colorées des paysages, qui sont rendues à la perfection grâce au maniement habile du mot de la part de Vincent. Les phrases s’enchaînent avec beaucoup de couleurs et de nuances. C’est réalisé habilement.



Malgré tout, j’ai trouvé que certains passages étaient peut-être trop longs et je n’ai pas ressenti un intérêt égal au fur et à mesure de ma lecture. J’ai davantage préfère le côté sentimental de l’histoire, que le côté descriptif.



La plume de l’auteur est très originale. Ici, presque pas de points, mais uniquement des phrases coupées de virgules. Cela donne donc des phrases très longues et c’est là où le talent de l’auteur entre en jeu. Je ne me suis jamais perdue, ce qui peut sembler paradoxal avec ce schéma narratif. Il faut avoir une plume audacieuse et talentueuse pour cet exercice de style et c’est le cas de l’auteur.



Un récit à découvrir pour la plume lumineuse de l’auteur. C’est un roman original qui vaut le détour.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Clichy

Tout le monde connait bien évidemment "Voyage au bout de la nuit", le chef d'oeuvre de Lous Ferdinand Céline, mais le commun des mortels ( dont votre hubmel serviteur) en connait beaucoup moins sur la génèse de cette oeuvre monumentale, le premier roman de celui qu'on a appellé le docteur Louis.



Personnellement, j'ignorais totalement que la rédaction et plutôt la tape du manuscrit (énorme, forcément) avait été confiée à la très discrète Aimée, la secrétaire du dispensaire de Clichy, où travaillait l'auteur.



Visiblement, cette secrétaire a été totalement oubliée par l'histoire, et Vincent Jolit, dans son premier roman (que j'ai pu lire dans le cadre de ma sélection du prix Fnac) se propose de la réhabiliter, en inventant, à partir des rares élements tangibles sur sa vie une fiction sur la façon dont elle a appréhendé ce travail très long et fastidieux.



Ignorant énormément de choses sur ce best seller que j'ai lu avec l'école il y a très longtemps, j'ai été assez interessé par tout ce qui a trait au travail d'écriture et de réecriture de ce roman. Visiblement, les fans de l'oeuvre de Céline se sont insurgé des facilités que l'auteur prend avec l'histoire et de la façon dont Céline est décrit ici, un type assez méprisant envers ses subalternes et qui aurait totalement oublié de rendre à sa secrétaire la reconnaissance qu'elle méritait.



Personnellement, ce parti pris ne m'a pas géné ( Céline n'étant pas connu comme le plus sympathique des hommes) et le roman a pour lui l'avantage d'être,dans son fond et dans sa forme, modeste et humble, à l'image de son héroine.



"Clichy" manque certes d'un peu de souffle, et parait parfois un peu scolaire dans son approche, mais ce roman ne m'est pas du tout tombé des mains, contrairement à d'autres de cette rentrée dont je parlerais prochainement ....ou pas!!




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un ours qui danse

Remonter le temps dans la bibliographie d’un auteur que l’on découvre sur le tard peut réserver des surprises. Ce fut le cas à ma lecture d’Un ours qui danse, roman publié en 2016, alors que je n’avais lu précédemment que Transalpin, publié l’année dernière.



Surprise ici stylistique, moi qui avais été conquise par l’ampleur des phrases, leur souffle poétique, leur capacité à raconter ainsi la vie d’un homme en accéléré. Ici, en effet, pas de construction surprenante, mais une facture romanesque beaucoup plus classique, qui nous entraîne, en parfaite alternance, à la suite d’un trio, entre le début du XXème et le début du XXIème, trio qui aura en commun la danse. L’un, Fiodor, deviendra danseur aux Ballets Russes, à Saint-Pétersbourg ; l’autre, Franz, sera chorégraphe, en partie à New York ; la troisième, Françoise, accompagnera son amie dans un atelier de danse toulonnais après la mort de son mari. La danse sera, pour les trois, une forme d’échappatoire, une forme de révélation à soi, mais aussi au monde qui l’entoure, imprégnant le récit, parfois de toute sa délicatesse, parfois de toute sa brutalité, dans tous les cas de toute la force qu’elle parvient à donner aux corps, même, et plus encore dans les moments les plus dramatiques.



Une fois la surprise passée, le charme a de nouveau opéré : les protagonistes, remarquablement bien campés, sont d’un romanesque comme je les apprécie, mêlant histoire et Histoire avec beaucoup de naturel. La plume, bien que plus classique, n’en est pas moins dénué d’un style toujours poétique, sensible et dynamique, qui retranscrit à mon sens parfaitement cet art vivant, en constante évolution, qu’est la danse. Car à travers l’histoire de ces personnages et l’Histoire du monde qui les cerne, c’est aussi, d’une certaine façon, l’histoire de la danse qui apparaît en filigrane.



Une deuxième lecture qui me donne donc envie de poursuivre, avec intérêt, ma découverte des œuvres de Vincent Jolit : jamais deux sans trois quant à une potentielle surprise ?
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Presqu'île

Malgré quelques moments peu attrayants à mon goût et malgré quelques longueurs -- ce qui peut paraître étonnant sur un livre aussi court (140 pages) -- j'ai bien aimé cette presqu'île de Vincent Jolit.

Bien sûr, j'ai vite identifié la presqu'île de Giens, endroit magnifique, aux portes maritimes des îles d'or. J'ai aimé le fait que l'auteur ne la nomme pas, laissant ses lecteurs à leur imaginaire, comme il le pratique lui-même.

J'ai aimé ses longues phrases, soigneusement élaborées, émaillées de virgules qui leur donnent une respiration salutaire et entraînent le lecteur au coeur du vécu de Vincent Jolit, de ses descriptions de pièces, d'objets, de fleurs, d'oiseaux. J'ai dû ouvrir mon dictionnaire pour quelques mots et j'ai donc enrichi quelque peu mon vocabulaire encore que "onomastique" ne s'emploie pas aisément au quotidien.

Et puis, toutes ces références à l'enfance, à la grand-mère merveilleuse, au jardin empli d'essences odorantes, toutes ces descriptions, loin d'être fastidieuses, m'ont comblé. Même le club des cinq d'Enid Blyton et les petits chevaux colorés sont là, apportant leur touche légèrement désuète, à un texte tout empreint du passé, passé immobile des objets, de la mer qui pourtant est en mouvement perpétuel, mais aussi passé plus douloureux à travers la guerre, la résistance, la maladie qui, finalement,a favorisé ce temps de recherche du passé pour l'auteur immobilisé à l'hôpital.

Enfin, les références à Pierre Bonnard, ce peintre qui, comme l'auteur, aimait les fenêtres, particulièrement dans les musées, et le mimosa annonciateur du prochain terme de l'hiver.

Alors, merci à ce petit "garri" pour cette belle évasion sur la presqu'île.
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Transalpin

Quel déroutant, mais loin d’être désagréable, petit roman que cette vie en accéléré d’un peintre d’origine italienne vivant en Provence. L’on rencontre en effet cet homme à travers des instantanés, qui racontent d’abord l’histoire de sa famille, de son arrivée en Méditerranée du côté français, de ses difficultés, souvent terribles, de se faire une place dans un nouveau pays ; ensuite les « rencontres », visuelles ou physiques, qui changeront la vie de notre protagoniste ; enfin l’évènement funeste qui transformera une nouvelle fois son existence, et permettra de comprendre, par une boucle bien bouclée, le titre donné au roman.



Roman déroutant parce que l’on entre de plain-pied dans un univers aux phrases particulièrement amples, dont il faut réussir à saisir le rythme qui mime avec beaucoup de réussite les fluctuations et évolutions du personnage principal, ainsi que de ceux qui l’ont précédé, pour ne pas se laisser déborder par une impression de lourdeur. Roman loin d’être désagréable aussi, non seulement parce que d’une poésie sensuelle comme je l’apprécie, mais aussi parce que, finalement, l’utilisation d’une syntaxe d’une telle amplitude m’a permis de plonger, sans avoir l’occasion de reprendre mon souffle, dans une histoire a priori banale, en fin de compte plus exceptionnelle qu’il n’y paraît.



Transalpin est donc une belle découverte, proposant une écriture très singulière qui, de ce fait, plaît ou ne plaît pas : j’ai de la chance, elle m’a plu, et m’a donné envie de lire d’autres romans de Vincent Jolit. Je remercie les éditions Fayard et NetGalley de m’avoir permis de lire ce roman.
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Transalpin

Je n'aime pas descendre une oeuvre, mais à l'évidence soit l'auteur a voulu faire souffrir le lecteur, soit je passe complètement à côté d'un chef d'oeuvre (c'est possible !). Peut-être faut-il se poser et rester sur chaque phrase une bonne heure, je ne dispose pas de ce temps-là - ce sera mon mea culpa. Pour le reste, sans doute notre auteur a-t-il voulu concurrencer Proust, non pas sur le génie, mais sur le nombre de virgules (il doit battre tous les records) et des phrases qui n'en finissent pas, et qui ont pour seule qualité l'ennui qu'elles provoquent. Une étoile, c'est pour le travail accompli et peut-être les analyses qu'en feront les élèves de faculté de Lettres.
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Harmonie, Harmonie

J'ai acheté ce livre par hasard attirée par le graphisme de la couverture. J'ai eu du mal au départ car il y avait peu de personnages sympathiques et une certaine froideur dans le style. Mais ensuite le personnage m'a plu lorsqu'il a réfléchi à ses origines et qu'il s'est engagé. L'approche historique m'a plus convaincue que l'approche musicale, mais ce livre reste assez singulier. L'écriture est belle, mais le livre est difficile à décrire et à recommander.
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Presqu'île

Merci aux éditions Fayard et au site Net Galley de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant première, bien avant sa sortie :)

Malheureusement, je ne suis pas du tout charmée par ce livre, et c'est peu dire !

Le narrateur a de graves soucis de santé depuis des années, nous le retrouvons sur son lit d’hôpital, où il cherche à s'évader en pensées. Il aimerait revenir en arrière et s'évader sur cette presqu'île où il a vécu de bons moments.

Je pensais m'attacher au narrateur, me disant qu'un homme qui a de graves soucis de santé, serait surement touchant, que je ressentirais de l'empathie pour lui...

Malheureusement, je n'ai rien ressenti pour cet homme !

Et cela, à cause de l'écriture, que j'ai trouvé très pompeuse et inintéressante. Nous avons une succession de mots plus ou moins compliqués, de phrases plus ou moins longues, pas toujours très compréhensibles... L'ensemble donne un roman qui m'a paru franchement indigeste !

Je ne suis jamais partie dans cette presqu'île avec lui, à aucun moment l'auteur n'a réussi à réellement m'accrocher et j'ai trouvé cette lecture affreusement longue !

Je suis une très grande lectrice, surtout en ce moment où je suis en vacances, mais là qu'est ce que ce roman m'a pesé !

Je mets une étoile, cela m'ennuie car j'ai eu la chance de le lire en avant première, mais je ne peux pas mentir en disant que j'ai aimé ce roman et du coup je ne me vois pas mettre plus d'étoiles.
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Harmonie, Harmonie

Ecrire sur l'exigence artistique face à la culture de masse était certes une gageure. Le livre est bien écrit, très documenté. Pourtant il n'a pas réussi à me passionner. J'ai dû rester dans la masse pourtant je suis sensible aux délicats chemins de la création. Sans doute est-ce dû à la personnalité de Schönberg qui n'a pas été épargné et à la morosité actuelle. Je pense malgré tout que c'est un bon livre. Un peu déprimant de constater car elle est très bien décrite la solitude du créateur. Heureusement on peut créer aussi en s'intéressant aux autres. C'est une fiction mais qu'elle est douloureuse. a lire par une belle journée ensoleillée.
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Harmonie, Harmonie

Arnold Schönberg, compositeur autrichien et inventeur du dodécaphonisme qui aura une influence marquante au XXe siècle, est ici le personnage avec qui nous allons suivre, en quelque sorte, le malheur. Musicien amateur, ce livre m'a énormément plu. Ce livre m'a aussi fait repenser à un autre compositeur Erik Satie qui lui aussi en son temps était mal vu pas ses contemporains.

Entre roman et biographie, le style de Vincent Jolit est soigné, précis et dynamique.

Comme ça fait du bien d'être plongé dans cet univers musical malgré les dures réalités qu’a connues Schönberg tout au long de sa carrière. Mais grâce à ses disciples qui le poussent, il ne s’arrêta pas et continua à exploiter son talent jusqu'au Psaume moderne inachevé en 1950.

A lire absolument par tous les musiciens !
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Harmonie, Harmonie

Vincent Jolit raconte ici l'histoire d'Arnold Schönberg, compositeur autrichien et inventeur du dodécaphonisme. Il retrace les étapes clés de la vie du musicien en brossant le portrait d'un homme plein d'amertume, qui a essuyé maintes critiques tout au long de sa vie et que ses contemporains n'ont pas compris.



L'écriture enlevée de l'auteur m'a complètement séduite et le personnage s'est révélé très touchant malgré la distance marquée au début du roman.



Mon ignorance en matière de musique classique n'a pas du tout été un frein à la lecture. Et par ailleurs, l'époque durant laquelle Arnold (ainsi que l'appelle l'auteur) a vécu est tellement riche qu'elle ne peut que susciter la curiosité. Dans le désordre, on y côtoie des théoriciens de l’art (Adorno, Benjamin), des artistes exilés (Stravinsky, Kandinsky) auxquels se mêlent l'Histoire, les grandes guerres, les nazis, la propagande, les prémices de la culture de masse... Et toutes les questions que se posent Arnold sur la réception de son art, sur le public, sur la religion qui viennent encore enrichir son histoire.



Ce livre a été une très agréable découverte. Je ne me serais probablement pas arrêté sur cette lecture en temps ordinaire, mais grâce à Masse critique et aux Editions de la Martinière, j'ai eu l'occasion de lire cet ouvrage avec grand plaisir.



Après avoir écouté les œuvres de Schönberg, je suis intriguée par le Docteur Faustus de Thomas Mann. Harmonie Harmonie a attisé ma curiosité et j’espère en apprendre plus sur le personnage et son univers. En bref, cette biographie romancée est tout ce que j’attends de ce type d’ouvrage.

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Un ours qui danse

Et bien ce fut une belle surprise que ce livre. Un ours qui danse est le genre de roman que je ne qualifierais pas d’indispensable, mais que je ne regrette aucunement d’avoir lu, car j’ai passé un très beau moment en sa compagnie. Bref, si ce n’est pas un coup de coeur, je le conseillerai volontiers à mon entourage.



Le récit met en relation trois époques : 1900, 1960 et 200 ; Trois lieux : La Russie, Les Etats-Unis, la France. Trois personnages : Fiodor, Franz et Françoise. Et un point commun à tout ça : La danse.



Au fil des chapitres, on va apprendre à connaître ces trois personnages, et surtout quel lien existe entre la danse et leur vie, leur passé, leurs projets. Car bien sûr, chacun a sa manière se voit confronter à des choix qui vont avoir des conséquences sur leur vie. Que ce soit pour s’accepter soi-même, comme moyen de vengeance ou pour échapper à un avenir tout tracé, Fiodor, Franz et Françoise nous proposent trois destins riches en émotion.

Les personnages se dévoilent, commençant d’abord par nous présenter la face visible de l’Iceberg. Celle que tout le monde voit. Puis, petit à petit, on découvre ce qui se cache derrière les apparences, ces moments de doutes, de colère, de frustration, ces instants de revanches de revanches personnelles, sur eux-même ou sur la vie, sur les autres. Bien sûr, pour chacun, ces étapes se déroulent différemment, car ils n’ont pas le même vécu, des caractères différents, une histoire qui leur est propre. Et pourtant, au-delà de la danse, les points communs sont nombreux, à commencer par cette envie de prendre le dessus sur le destin, ce besoin de trouver une raison de vivre.

En fait voilà, Un ours qui danse, c’est un roman qui raconte la vie, avec des ses hauts, ses bas, avec ces choix qu’il faut faire, puis assumer, avec ce passé qui qui construit le futur.



Alors non, ce roman n’est pas parfait, parfois j’ai trouvé qu’il manquait un peu de rythme (plutôt incongru pour un roman qui parle de danse), j’ai trouvé le personnage de Franz, pourtant très intéressant par son histoire, un peu moins bien fouillé que ceux de Fiodor et Françoise. A moins que ce soit juste qu’il m’ait moins touché… c’est possible aussi. Néanmoins, ce roman reste une belle lecture, et pour cela, je remercie Babelio et les éditions de la Martinière pour cette découverte.
Lien : http://wp.me/p5W0Ex-Ir
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Harmonie, Harmonie

Merci à la maison d'édition et à Babelio pour la découverte ce livre. Malheureusement je ne l'ai pas fini. L'écriture est musicale mais le personnage principal est déprimant.

Je n'ai pas réussi à m'attacher à lui, peut-être que le reste du livre est plus lumineux ?

Ce n'est pas le genre de lecture qu'il me faut en ce moment, peut-être que je continuerai un jour...
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Presqu'île

Cloué sur son lit d'hôpital, pour une énième opération (tout dysfonctionne depuis qu'il est enfant), le narrateur se souvient de son enfance et c'est le prétexte pour faire ressurgir le portrait de sa grand-mère adorée, Marinette, figure tutélaire, passionnée de turf.



Dans un style très proustien (de longues phrases parfois et quelques fulgurances colorées), le narrateur évoque les lieux où régnaient Marinette, dans une précision parfois chirurgicale, géographie intime et méticuleuse, se remémore le jardin (lieu de fantasmes avec son roi mimosa qui lui rappelle l’œuvre picturale de Bonnard, mais aussi lieu d'aventures enfantines à la recherches de billes perdues), les parties de petits chevaux, l'odeur de la boucherie que tenait son oncle, et tous les instants intimes qui peuvent resurgir alors qu'on ne les convoque pas (et sans doute surtout parce qu'on ne les convoque pas !).

Dans une narration est très travaillée, précise à l'extrême, ce roman est un voyage dans les profondeurs du souvenir alors que le narrateur se réveille d'une anesthésie et flotte entre rêve et réalité, ce roman singulier offre de jolis moments de tendresse.

Merci aux Editions Fayard et à Marie-Félicia pour cette lecture en avant-première !
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Presqu'île

Une autofiction paradoxale qui fait la part belle au rêve et à l'imagination. A partir d'un coin de ciel aperçu par la fenêtre d'une chambre d'hôpital, le narrateur s'évade, retrouve ses souvenirs d'enfance sur la presqu'île de Giens. Au lieu de Proust, qu'il voulait lire, il se souvient de sa grand-mère, Marinette, d'un jardin merveilleux, d'un tableau de Bonnard. Et réveille une douce nostalgie.
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Presqu'île

Le livre de Vincent Jolit est déroutant, plus d'ailleurs par sa forme que par le fond. Le narrateur se remet d'une opération délicate et douloureuse à l'oreille. Il a pris soin d'amener avec lui un exemplaire de "La Recherche" de Marcel Proust, mais comme à chaque hospitalisation, il n'en lira pas une ligne. Sa démarche cependant pour échapper à sa chambre, aux machines auxquelles il est relié, est toute proustienne. Il regarde le ciel par la fenêtre et se souvient. Le revoilà sur la presqu'île de son enfance, chez sa grand-mère adorée.



Pour ne pas épuiser trop vite son "capital" souvenirs, il se remémore les lieux petit à petit, pièce après pièce. Il détaille, avec un souci qui peut sembler maniaque, cette maison un peu particulière. Restaurant panoramique, reconverti en boucherie, la distribution des pièces est assez curieuse. Le narrateur est parfois ramené à la réalité de façon brutale, à la merci d'un soin ou du réveil de la douleur. La narration est alors en suspens, la phrase s'arrête alors qu'elle n'est pas terminée. Quand notre personnage repart au "petit pays" de son enfance, il lui arrive de reprendre un épisode déjà évoqué. Ce n'est jamais réellement une répétition, la mémoire le restitue toujours avec d'infimes variantes.



Dès le début, l'on perçoit l'importance de la grand-mère. Le narrateur la fait revivre par touches pointillistes, puis lui accorde des passages beaucoup plus longs. Elle est, pour le garçonnet, comme le mimosa du jardin. Lui seul soupçonne, derrière ses tenues neutres et pratiques, que sa grand-mère est un soleil, le baignant de sa tendre chaleur. L'homme adulte, alité et souffrant, repense aux moments partagées avec elle. Beaucoup sont d'une grande simplicité et me rappellent ma propre enfance. Il a grandi et acquis de nombreuses connaissances. Son goût pour la littérature et la peinture se superpose aux images surgies du passé. Le mimosa du jardin de sa grand-mère devient indissociable de celui du tableau de Pierre Bonnard, "L'atelier au mimosa". D'ailleurs Pierre Bonnard et Marcel Proust semblent les deux figures tutélaires de ce singulier roman. Certains passages ressemblent à des esquisses de tableaux, d'autres ont la syntaxe et le vocabulaire riche et précis d'un écrivain érudit.



Je ne suis pas certaine que ce livre trouvera forcément de nombreux lecteurs. Je me demande si d'ailleurs tel est l'objectif de Vincent Jolit. Son roman tient de l'expérience littéraire, mais vibre pourtant d'une poignante sincérité. Je conçois qu'il puisse déconcerter. Moi, j'ai beaucoup aimé. J'ai retrouvé en quelque sorte mon mode de fonctionnement : ce prisme de la culture qui, au cœur des actions les plus quotidiennes, me ramène souvent à un livre, un poème ou un tableau.



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Presqu'île

C'est un livre bizarre, on s'y accroche et on arrive jusqu'au bout.

Passionné de Proust, le héro écrit comme lui, les phrases sont longues, on pourrait s'y perdre, mais non, il y a toujours un détail pour nous ramener au sujet : ses souvenirs de petit garçon dans la maison de la grand-mère pour passer le temps sur son lit d'hôpital.

Le mimosa du jardin lui fait penser au peintre Bonnard et au mimosa omniprésent dans sa peinture. L'auteur devient le peintre et il nous parle de son amour pour Marthe son épouse, dont on devine le visage.

Puis il est petit garçon, les phrases sont plus courtes pour raconter les courses au village, les parties de rami ou de petits chevaux avec sa grand-mère.

De beaux souvenirs, une maison labyrinthe et un jardin à aventures.




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Presqu'île

On manque tous de temps pour (re)lire Proust... Le narrateur de Presqu'île a enfin trouvé l'occasion : puisqu'il doit être hospitalisé, il profitera de sa convalescence pour retrouver Swann et Albertine. Mais dans son lit d'hôpital, son esprit vaque vers ses propres souvenirs, composant une Recherche personnelle. On n'y trouvera pas le parfum de la madeleine mais celui du mimosa d'un jardin oublié, quelque part sur la presqu'île de Giens... Se plaçant dans le sillage de Proust, Vincent Jolit ne renonce pas pour autant à la sincère modestie qui le caractérise, s'essayant au phrasé proustien avec une application d’artisan. Plein de charme et d'émotion retenue, le petit album de souvenirs qu'est Presqu'île (Fayard) vaut bien que l'on repousse, encore une fois, le moment de relire la Recherche...
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