AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Vincent Tassy (242)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Effroyable porcelaine

Sous ses airs sombres, ce petit livre est un magnifique roman jeunesse !



Une histoire qui peut paraître banale au préalable, mais il ne faut pas se fier uniquement à la quatrième de couverture.

En très peu de pages, l'auteur arrive à nous immerger dans son univers.

Son personnage principal, Sibylle Delombre, est une adolescente de douze ans qui est attirée par tout ce qui est lugubre.

Déjà, l'auteur ne tombe pas dans le cliché de la gothique dépressive et c'est vraiment plaisant. Elle est attachante, aimante envers ses proches et a la joie de vivre.

Elle est très enjouée à l'idée d'accompagner sa famille dans un château afin de récupérer ce qui peut les intéresser.

Lors de ses errances dans la vieille demeure, elle y découvre une sublime et ancienne poupée de porcelaine.

Mais cette poupée n'est pas aussi inoffensive qu'on pourrait le croire.



Oui, j'ai forcément pensé à Chucky. Mais la poupée Brave Gars est loin d'être aussi esthétique qu'Ophélia ! Et, mis à part les poupées malfaisantes, les deux univers n'ont rien en commun.

La plume poétique de Vincent Tassy m'a un peu rappelée le style de Mathias Malzieu.

C'est admirablement bien raconté.

L'amitié entre Sibylle et son ami Philémon est tendre et touchante.

L'ambiance est mélancolique et sépulcrale.

Certains passages sont plus « effrayants », tout en restant dans un climat horreur-jeunesse.

On trouve quelques belles pages d'illustrations au cours du roman.

Et cette fin imprévisible...

L'auteur aborde un sujet sensible et contemporain. En plus, il introduit ce drame à une époque plus éloignée que la nôtre. Époque où les esprits sont très fermés.

C'est épatant d'avoir réussi à introduire un sujet si délicat dans un livre destiné à un jeune public.



Bravo ! C'est tragique, émouvant et majestueux.

À présent, j'aimerais découvrir Apostasie du même auteur, qui est apparemment tout aussi subjuguant !
Commenter  J’apprécie          6533
Maisons hantées

Ce recueil regroupe 17 nouvelles sur le thème des maison hantées, le tout faisant environ 350 pages.

Comme toujours avec les anthologies, elles sont très différentes et inégales.

Certaines sont de toute beauté, poétiques, originales et bien écrites, et d'autres m'ont laissé perplexe, sur ma faim, sans compter les deux ou trois nouvelles auxquelles je n'ai rien compris, car parfois, à vouloir être trop original, l'auteur se concentre davantage sur le style que sur l'histoire.



Il y en a quatre que j'ai particulièrement aimé : "Jeux d'enfants", "Kolka"," 145 rue Lafayette" et "Dehors il neige". Dans chacune,il y a un vrai style et ces histoires dégagent une ambiance bien particulière.

J'ai également eu un véritable coup de coeur pour "Le murmure des pierres" qui est de toute beauté, Chris Vilhelm a un style merveilleux.

Chaque phrase est un petit bijou à elle-seule.

Par contre je ne suis pas fan du tout des illustrations qui figurent au début de chaque nouvelle,la seule qui m'a plu c'est l'illustration de Tim, qui est au début de la nouvelle "Kolka", mais ce n'est là qu'une histoire de goût.



Cette anthologie a le mérite de présenter des histoires variées, certaines se passent dans de vieilles demeures familiales, d'autres dans des gares, des immeubles modernes, des caves maudites ou des greniers hantés, il y en a même qui abordent des phénomènes plus récents comme l'exploration urbaine (urbex).

Par contre, autant être franche, aucune ne m'a angoissé, ne m'a fait peur, je n'ai pas connu les frissons dans le dos et les petits cheveux qui se hérissent dans la nuque, mais ça n'est jamais arrivé avec aucun livre, pas même avec un Stephen King, un James Herbert ou un Graham Masterton...Je ne suis pas une pétocharde et puis c'est tout.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Luciférines pour cet envoi que j'ai eu grand plaisir à découvrir.
Commenter  J’apprécie          423
Apostasie

Bravo aux éditions Memnos pour la beauté attractive de la couverture d'Apostasie. L'illustration reflète bien l'ambiance générale du roman.



Un roman qui tient du conte macabre, de la fable onirique et de la boîte gigogne à histoires. Anthelme, le narrateur, est un jeune homme rêveur, d'un caractère empreint d'une mélancolie ombreuse, féru de féerie et de fantastique gothique Inadapté à notre contemporanéité, il s'évade dans les livres avant de découvrir, hasard ou destin, une forêt étrange, la Sylve rouge. Sorte de Peter Pan attristé par une réalité trop plate et manquant de magie. Lui le contemplatif énamouré d'un passé impossible et fantasmatique, il va se retrouver aux prises d'événements et de récits qui vont au-delà de ce qu'il a jamais pu rêver.



Vincent Tassy signe avec Apostasie une oeuvre fascinante et déstabilisante. En refermant la quatrième de couverture, j'ai eu l'impression de l'avoir rêvée plutôt que lue. Un de ces songes où la frontière entre le rêve et le cauchemar s'affine tellement qu'il devient impossible de les distinguer clairement. Le roman possède une sombre violence et des scènes explicites barbares et en même temps la blancheur opaline d'une merveilleuse fantaisie.

Bacchanales sanglantes et contemplation mélancolique, réflexion sur l'amour, la vie, la mort et l'immortalité, tout trouve sa place dans un texte qui lie par un sortilège le lecteur un peu plus à chaque page.



Cela tient grandement à la richesse de l'écriture de Vincent Tassy. Robe hyaline, feuillée cinabrine, éclats adamantins, ... J'ai fait provende de mots rares et précieux. Cette préciosité du langage offre d'ailleurs au récit un caractère hiératique et digne des contes et légendes séculaires.



J'avoue m'être trouvée assez désarçonnée par les premières pages. Mais comme je le disais plus haut, le sortilège m'a happée et j'ai accompagné Anthelme à la rencontre de son destin et des secrets de la Sylve Rouge. Un beau rêve fantasque et funèbre, noir et pourtant si lumineux, dont je ressors conquise par le travail de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          404
Maisons hantées

Petite anthologie de nouvelles sur le thème des maisons hantées pas mal du tout ! :)

Assez riche, variée tant dans le style d'écriture que les récits... Un aperçu assez exhaustif de comment ce thème peut se décliner.

Du coup, les nouvelles (d’auteurs différents) laissent une impression hétérogène très subjective, mais la qualité, elle, est homogène.

Pour parler un peu des nouvelles que j'ai particulièrement aimées :

- Jeux d'enfants introduit l'ouvrage avec une histoire très classique exécutée tout en finesse. De quoi vous coller des sueurs froides dès l'hors d'oeuvre !

- Kolka, sur les esprits dans les contrées glacées d'Islande... Tout va bien on reste blottis sous ses couvertures !

- 145 rue Lafayette : ma petite préférée ! Impossible à décrocher de cette histoire dégoulinante de fantasmagorie purulente sur fond d'exploration urbaine !

- Classifié : Une note sur dix ? Un bon 666 !

- Dans le placard : plus émouvant que terrifiant, une jolie touche dans l'ensemble.

- Les murs de Blackat : purement sordide et terrifiant de réalisme.

- La Vénus aux épines : juste dingue et malsain.... Un peu dans l'esprit du film d'horreur "The ruins".

- Dehors il neige : la boucle est bouclée avec un récit sobre et maîtrisé pour un final apocalyptique



Recueil de nouvelle qui vaut le détour donc ! :)

Commenter  J’apprécie          240
Diamants

Une fois encore, les trois maisons d’éditions composant le collectif des Indés de l’Imaginaire ont profité du début d’année pour mettre en avant un ou une autrice dont l’ouvrage est venu rejoindre leur catalogue. Parmi ces « pépites de l’imaginaire » on trouve « Diamants » de Vincent Tassy qui a déjà publié plusieurs ouvrages aux éditions du Chat noir et qui vient ici gonfler les rangs des éditions Mnémos, succédant ainsi à Grégory da Rosa (« Sénéchal »), Thibaud Latil-Nicolas (« Chevauche-brumes ») ou encore Raphaël Bardas (« Les chevaliers du Tintamarre »). Et la qualité est à nouveau au rendez-vous ! Le roman met en scène un continent, Samsara, dans lequel l’alliance unissant les plus grands royaumes est sur le point de prendre fin. Les souverains à la tête de Chrysalie, d’Arith et des Moires sont en effet bien décidés à mettre à bas leur puissant allié, Vaivre, dont le pouvoir vient justement d’être déstabilisé par la concrétisation d’un passage du texte sacré qui constitue le fondement de leur spiritualité : la descente sur Terre d’un ange. Décrite comme une véritable bénédiction pour le territoire où l’Or Ailé aura fait son apparition, l’arrivée de l’être de lumière provoque hélas plus de tracas qu’autre chose. Outre la menace représentée par l’union des trois royaumes qui voient en cet événement une opportunité de frapper vite et fort leur adversaire, la cour de Vaivre doit aussi composer avec tous les rituels à respecter afin de prendre soin de l’ange, de même qu’avec l’étrange langueur qui semble s’être emparée de tous depuis son apparition. Certains paraissent d’ailleurs plus touchés que d’autres, à commencer par la famille royale, déjà minée par un douloureux passé et dont les relations sont loin d’être au beau fixe. L’auteur opte pour une alternance des points de vue, ce qui permet de mettre en avant plusieurs personnages clés à commencer par la reine de Vaivre et ses deux filles (l’une totalement effacée, l’autre sauvage et aussi peu concernée par les affaires de la couronne) mais aussi le principal conseiller de la cour, et enfin un jardinier travaillant au palais et fasciné par l’Or Ailé auquel il présent qu’il est intimement lié.



L’univers mis en scène ici s’inscrit dans du médiéval-fantastique classique mâtiné de féerie. La magie y est omniprésente, et ce malgré sa disparition il y a des années dans la plupart des royaumes suite à une force mystérieuse appelée Évanescence (seul le territoire de Chrysalie a refusé de renoncer à son pouvoir, de même que celui de Ronces, mystérieux royaume situé au nord de Vaivre où peu de gens se rendent et dont on ne sait presque rien). Toute trace de magie est pourtant loin d’avoir disparue puisque le premier conseiller du royaume se livre régulièrement avec succès à la mancie (qui lui permet de capter des bribes d’explications concernant les événements importants en cours) tandis que notre fameux jardinier possède le pouvoir de créer des fleurs d’une beauté éblouissante à partir de rien. L’Or Ailé possède quand à lui des capacités sur-humaines dont on peine à cerner les contours mais qui ont des effets bien visibles sur les gens qui l’entourent. De même que sur Ronces, une aura de mystère entoure la personnalité de l’ange dont on ignore tout, à commencer par ses intentions, la créature alternant entre indifférence, colère ou compassion vis à vis des humains. C’est cette ambiance féerique, presque onirique parfois, dans laquelle baigne le roman qui lui donne une partie de son charme. L’immersion du lecteur est immédiate et se renforce au fur et à mesure que les frontières de l’univers se précisent et qu’on commence à bien cerner les enjeux dont il est question ici. La venue de l’Or Ailé en est un, mais d’autres vont rapidement entrer en compte et faire intervenir d’autres protagonistes et permettre de revenir sur l’histoire et la mythologie du continent. L’intrigue est habilement construite, l’auteur parvenant à surprendre le lecteur jusqu’au bout et à offrir une fin qui éclaire le récit d’une lumière inattendue, lui donnant ainsi davantage de profondeur. Le travail effectué par l’historiographe et les questionnements concernant les manques ou les différentes possibilités d’interprétation des sources anciennes consacrées à l’histoire de Vaivre sont également une belle trouvaille qui apporte encore un peu plus de complexité à l’ouvrage.



La manière dont l’auteur met en scène la royauté et le peuple de Vaivre est elle aussi très intéressante car dénuée des habituels clichés. Les courtisans et les membres de la famille royale sont loin d’être des tyrans superficiels et cruels comme on en trouve dans certains récits qui manquent de subtilité, mais l’auteur n’en met pas moins en avant l’entre-soi incontestable que représente la cour, ainsi que la totale déconnexion avec les conditions de vie des classes populaires que cet isolement ne manque pas de provoquer. De même, l’auteur a su trouvé un juste milieu pour représenter le peuple révolté qui n’est ni idéalisé ni caricaturé. Les protagonistes du roman sont donc, comme souvent, issus d’un milieu social très privilégié, mais cela ne prive pas l’auteur de s’interroger ici sur la légitimité de leur domination. En dépit de leurs défauts et de leur criante incompréhension des revendications et des craintes populaires, on s’attache sans mal à cette famille royale dont les souffrances sont les mêmes que ceux d’une famille éclatée ordinaire. J’ai pour ma part été particulièrement sensible à la personnalité des deux princesses : Daphnéa parce que la manière péjorative dont la considère sa mère et la cour incite à l’empathie, Savannah parce que son caractère rebelle et l’affection profonde qu’elle porte aux membres de sa famille nous la rendent immédiatement attachante. Les révélations progressives effectuées par l’auteur concernant les origines du drame familial qui a conduit au départ du roi permettent quand à elles de compatir tour à tour à l’un ou l’autre des parties, si bien qu’on s’émeut autant de la souffrance de la reine d’avoir été abandonnée que de celle du roi . Les personnages de Mauront, le jardinier, et de l’Or Ailé sont plus ambigus et évoluent énormément tout au long du récit, mais la relation entretenue par l’ange et son « laquais » ne manque pas d’intriguer et, souvent, de surprendre.



Cette année encore, les éditions Mnémos nous offrent pour la rentrée un beau roman qui mérite sans aucun doute son qualificatif de « pépite », aussi bien pour la qualité de son intrigue et de ses personnages que pour celle de la plume, fluide et poétique, de l’auteur. A découvrir !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          200
Apostasie

Anthelme est un garçon rêveur qui vit surtout dans les livres. Déçu par le monde, il s'exile et trouve refuge dans une cabane au coeur d'une forêt étrangement magnétique, dont la flore est couleur de sang, la Sylve Rouge. Contacté par un être vivant dans cette forêt, il est conduit au maître des lieux, le vampire Aphélion. Ce dernier lui conte l'histoire d' Apostasie, une princesse au bois dormant comme les aime Anthelme. Telle sera sa nouvelle quête, retrouver Apostasie. En cours de route, il rencontrera d'autres êtres étranges, qui l'aideront, dans leur propre intérêt, à chercher Apostasie.

L'ambiance du roman m'a rappelé l'univers de Anne Rice, dans son "Entretien avec un vampire". Des châteaux, des donjons, une forêt enchantée, des êtres surnaturels offrant des visions cauchemardesques autant que sublimes. Je suis tombée sous le charme de l'écriture, des mots utilisés, comme un envoûtement. J'ai cheminé entre rêve et cauchemar, entre imagination et réalité. Il y a une forte opposition entre pulsion de vie (Anthelme) et pulsion de mort (les vampires). Des sentiments ambivalents nous traversent.

Ce fût une expérience étrange que cette lecture, quelque chose de magique et d'envoûtant, avec l'impression d'avoir pénétré un royaume secret et interdit. Ce qui est sûr, c'est que j'y pense encore trois jours après avoir achevé ma lecture...
Commenter  J’apprécie          197
Comment le dire à la nuit

Comment le dire à la Nuit… Ben pas en mime, déjà. Parce que la nuit, il fait noir, tu peux gesticuler tant que tu veux, elle ne verra pas ce que tu racontes.

Et moi, je ne sais pas comment le dire, du tout, du tout. Je dois être la dernière personne au monde qualifiée pour parler de ce bouquin.

L’ambiance est très gothique romantique. Gothique, ça me parle, même si au bout d’un moment on a fait le tour des manoirs perdus sur la lande brumeuse. Mais romantique… Le romantisme littéraire et moi, ça n’a jamais collé. Quand j’ai lu Les souffrances du jeune Werther, je n’avais qu’une envie : fumer Werther pour qu’il arrête de chouiner et que la mienne de souffrance prenne fin dans la seconde. Les Byron, Vigny et compagnie, c’est au-dessus de mes forces, je convulse au bout de trois lignes.

Côté références et forme, le roman lorgne par moments vers la poésie. Je suis le type le plus hermétique au monde à ce genre… Le Tupperware de la poésie ! Autant dire que voir débouler le nom de Saint-John Perse très tôt dans le roman ne m’a pas rassuré. Réveil d’un vieux traumatisme de khâgne… Le Johnny fait partie de ces gens dont je regrette qu’ils soient morts : on ne peut pas le retuer, c’est dommage, j’aurais bien aimé lui dévisser la tête et plus si affinités (sergent Hartman, si tu me lis…).

Autre référence, le théâtre. Je pense à l’Athalie de Racine, citée dans le second chapitre. Genre auquel je ne suis pas super réceptif non plus. (Oui, j’avoue, je suis un drôle de zèbre littéraire.) Les thématiques du théâtre, oui, très intéressantes. Mais je lâche au premier vers, parce que vers, justement. Dans quel monde les gens parviennent à être crédibles en alexandrins ? L’artifice est ainsi qu’il me sort du propos.

Enfin, Comment le dire à la Nuit raconte une histoire d’amour. J’ai la capacité émotionnelle d’une balle de golf. Imperméabilité pathologique aux sentiments. Le cœur n’est qu’une pompe.





Donc un bouquin pas du tout pour moi. Si tu considères que le public-cible est ici, moi je me situe là-bas, à 272 549 années-lumière.

Après, comme je dis toujours, qu’on aime ou pas un livre est une chose, qu’il soit bon ou mauvais en est une autre.

Comment le dire à la Nuit est un bon roman, bien écrit. Si tu aimes les ambiances gothiques, le courant romantique, la poésie élégiaque, les passions théâtrales et les histoires d’amour douloureuses, tu trouveras le pack complet dans ce bouquin. Une somme littéraire, une bonne synthèse avec des références solides (peut-être un peu trop nombreuses et un peu trop présentes, drame éternel de l’ombre de la littérature classique).

Le mélange de Tassy est servi par une plume travaillée, empreinte de classicisme. Il n’y a que les toutes dernières pages à ne pas m’avoir convaincu. Elles ressemblent trop à un exercice de style. De l’esbroufe. Mais bon, mis à part cette poignée de feuillets, le reste est écrit en “normal” (on croise des mentions des Feux de l’amour, c’est dire si ça reste accessible et pas imbitable comme du Saint-John Perse).

Au final, les amateurs de romantisme et d’histoires d’amour au long cours trouveront leur compte avec Comment le dire à la Nuit. Les hurluberlus dans mon genre devront se rabattre sur une autre méthode pour s’adresser à la dame et lui susurrer des mots doux dans le creux de l’oreille.

Un mégaphone.
Lien : https://unkapart.fr/comment-..
Commenter  J’apprécie          190
Effroyable porcelaine

Voici une lecture aussi rapide qu’immersive parfaite pour cette saison automnale ! Je remercie Kin et Kara du blog Plumesdelune pour l’envoi de ce roman d’horreur mettant en scène une poupée maléfique et vengeresse. J’ai passé un très bon moment de lecture et j’ai été surprise par la révélation principale ! L’auteur m’a vraiment bien eue ! Je ne m’y attendais pas du tout… J’ai également apprécié l’ambiance crescendo du récit qui va retracer les mésaventures de Sibylle, une adolescente gothique passionnée par tout ce qui appartient à des époques révolues, est sombre ou bien est d’ordre ésotérique. Ayant apprécié ce genre de choses durant ma jeunesse, j’avoue m’être assez identifiée à cette jeune héroïne aux passions atypiques… J’ai également été sensible au fait que l’on ne passe pas dans un énième cliché de la petite gothique dépressive. Sybille est une demoiselle joyeuse, bout en train et pleine de vie !



Rapidement, je me suis attachée à elle… Mais l’ai aussi suivie avec inquiétude dans ce manoir étrange… Elle a réagi avec un certain naturel et va longtemps douter de toutes ces choses surnaturelles ou inexpliquées qui vont lui arriver ! En même temps, comment est-il possible qu’une poupée bouge toute seule et quitte une pièce ? Est-il possible qu’une âme habite ce regard pénétrant ? Comment expliquer ces cauchemars si réels qui font plonger le rêveur dans le passé ? Enfin, quelles sont ces voix qui ordonnent à autrui d’agir sans consentement ? Voici quelques questions que la jeune Sibylle va se poser et, par la même occasion, le lecteur. Pour ma part, j’étais totalement happée par l’intrigue et me demandais sincèrement comment toute cette histoire allait se conclure… Or, les rebondissements et les révélations ne m’ont vraiment pas déçue ! La chute inattendue fait basculer le récit dans une ambiance cruelle, profonde et, malheureusement, crédible… En tout cas, cela fait réfléchir !



Les personnages sont tous intéressants : la mère de Sybille est ouverte et compréhensive, son beau-père Lucien est sympathique, ses tantes m’ont bien plu tandis que son meilleur ami Philémon est un garçon aussi atypique que touchant. Aucun stéréotype, ce qui est très agréable ! Quant à Ophélia, la poupée, j’ai beaucoup aimé son secret et tout le mystère l’entourant… Nul doute que les adolescents et les adultes adeptes des lectures d’Halloween mettant en scène le surnaturel seront conquis ! En plus du récit sombre et effrayant, les illustrations de Mina M. apportent un véritable plus à la lecture. Son coup de crayon est beau, détaillé et très plaisant. De plus, les dessins illustrent à merveille certains passages ou les personnages. L’ensemble est vraiment chouette !



Si vous cherchez une lecture jeunesse/ado de saison et capable de vous faire plus ou moins frémir, n’hésitez pas à découvrir la face cachée de cette adorable poupée en porcelaine… Et si vous entendez des voix étranges après cette lecture, ne venez pas vous plaindre…


Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          183
Effroyable porcelaine

C’était à l’occasion de la 44ème Convention de SF que j’ai acquis ce petit roman jeunesse, sur le stand des Éditions du Chat Noir. Je l’avais déjà repéré sur le blog d’Elhyandra et comme nous avons des goûts proches, je n’ai pas hésité longtemps! Bien m’en a pris car Effroyable Porcelaine s’est avéré être un coup de coeur!



Sibylle Delombre est une jeune fille d’une douzaine d’années un peu étrange. Elle est en effet attirée par tout ce qui peut paraitre peu conventionnel aux yeux du commun des mortels : les objets anciens, cassés, abîmés, parfois un peu morbides ou les histoires qui feraient frissonner plus d’un. Pourtant, Sibylle est heureuse, épanouie et bien entourée par une famille aimante, habituée à ses singularités. Un jour, alors qu’elle suit sa mère brocanteuse dans un château du XVIIIème siècle, elle découvre une magnifique poupée en porcelaine. Sibylle n’hésite pas à l’adopter mais peu de temps après, le comportement de la jeune fille commence à changer…



Effroyable porcelaine est un roman qui m’a immédiatement fait penser à la Collection Chair de poule que j’adorais lire étant enfant! Le principe est à quelque chose près un peu le même : un(e) adolescent(e), à peine sorti de l’enfance, se retrouve confronté à des phénomènes paranormaux un peu effrayants.



Il y a deux choses qui m’ont beaucoup plu dans ce roman :

– la personnalité atypique de Sibylle : c’est une jeune fille avec un fort caractère qui sait ce qu’elle veut et ne tombe pas dans les travers de son âge, à savoir camoufler son moi profond pour rentrer dans le moule. Elle assume ses passions un peu particulières et c’est ce qui la rend très attachante. L’auteur évite également de faire l’écueil suivant : Ado gothique = ado dépressif! Et pour une fois, cela change!

– j’ai également beaucoup apprécié le fait que le récit soit « adulte » dans le sens où il n’infantilise pas son lectorat. En effet, il m’est souvent arrivée de lire des romans-jeunesse complètement mièvres et pleins de bons sentiments (surtout pas de morts ou d’évènements prétendument « amoraux », etc…) Ici, c’est loin d’être le cas. Vincent Tassy enrichit son récit de petits références culturels comme le personnage d’Ophélia issue de la pièce de théâtre Hamlet de Shakespeare ou la dénomination de « folie » pour désigner un château. De plus, le roman s’inscrit dans la modernité et se veut un modèle de tolérance sur la question LGBT.



En conclusion, Effroyable porcelaine a été un véritable coup de coeur et je le conseille largement. N’hésitez donc pas à dévorer ce roman moderne, intelligent et tolérant!
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          185
Apostasie

Spectral. Brillant. Coagulant. Lumineux. Ardent. Je pourrais uniquement utiliser ces cinq mots pour qualifier ce livre. Mais comme je me connais, je ne pourrais pas faire cette chronique sans vous confronter à l'atmosphère et au décor de l'univers crée par Vincent Tassy.



Apostasie nous évoquerait sans problème quelque chose en lien avec la religion, or pas du tout. C'est le nom d'une princesse ayant vécu dans un royaume perdu, celui d'Altrosa. Où est-il ce royaume? C'est ce que ne va cesser de se demander un certain Anthelme. Ce protagoniste est le prototype du lecteur qui ne trouve son bonheur qu'à travers un ouvrage. La réalité l'ennuie au plus haut point, jusqu'à lui donner envie de quitter son quotidien d'étudiant et de se réfugier dans la campagne, au plus profond d'une forêt à la caractéristique particulière: les arbres sont rouges. La Sylve Rouge s'ouvre alors à Anthelme. En y repensant mieux, il nous rappellerait une certaine jeune femme égoïste et inconsciente du danger du nom de Bella Swan (eh oui...Twilight n'est jamais loin...attention mon avis est purement subjectif...) mais à quelques détails près. Je serais tentée de dire qu'il s'est quand même rattrapé sur certains points dans le récit. Bref.

Notre ami Anthelme ne sort plus de cet endroit situé à proximité d'un village, où, un beau soir, un personnage digne des "vampires sauce Anne Rice" l'accoste. C'est Alvaron. Ce dernier va alors emmener Anthelme dans un lieu empreint de féerie, d'horreur et de gothique mêlés à une sensibilité romantique et quasi-surnaturelle. L'étudiant va se retrouver face à une créature d'une beauté impensable: Aphelion, maître des lieux et ami, si je puis dire, amant d'Alvaron. C'est là que tout s'enchaîne. Anthelme croit tomber dans un rêve sans fin lorsque Aphelion entame son récit centré autour de la fameuse Apostasie, fille d'Irvine et de Lavinia, souverains d'Altrosa.

Apostasie n'est pas le personnage qui apparaît le plus souvent dans l'oeuvre. Je dirais qu'elle illustre dans l'ombre les malheurs de ses parents, à commencer par sa mère, Lavinia, notamment lorsqu'elle rend visite à son sorcier de beau-frère, Ambrosius, pour lui demander de "briser des cordes vocales". Pourquoi? Parce que le roi Irvine connaît une passion amoureuse plus que dévorante pour une dénommée Elaine (Elaine...Hélène... une certaine inspiration mythologique?) et que la reine se sent délaissée malgré tous ses efforts de conquête! Au son de cette histoire Anthelme ne pensera qu'à une seule chose: retrouver Apostasie. Mais c'était sans compter sur Aphelion, prétextant cette histoire pour mieux se repaître de son sang et le faire sien pour l'éternité.



Je pense avoir écrit pas mal sur ce bijou littéraire et je vais vous laisser découvrir cette histoire par vous même. Merci Vincent Tassy pour ce beau moment à la fois pur et vermeil!
Commenter  J’apprécie          150
Apostasie

Anthelme, jeune homme qui ne trouve pas sa place dans le monde, se réfugie dans une forêt d'arbres rouges et dans un univers magique et enchanté. Il ne la quitte que pour emprunter des dizaines de livres à la bibliothèque. Il découvre un jour un texte qui parle de son abri et rencontre l'auteur de cette oeuvre. Il fait enfin la connaissance d'Aphélion, le maître de la Sylve rouge. Dans la tour du sombre château de ce dernier, Anthelme croise des suppliciés qui s'infligent les pires sévices pour que leur plus grand désir soit exaucé. Aphélion, être éblouissant assoiffé de sang, lui raconte la déchirante histoire d'Apostasie dont les parents se sont détruits à force de mensonges et de vengeance. Envoûté par ce récit, Anthelme décide de partir à la recherche de cette princesse parfaite qui hante désormais ses rêves. « Trouver Apostasie, ce serait plus beau que la plus belle de toutes les vies après la mort, et je ne voulais pas sombrer sans y avoir goûté. » (p. 265)



J'aime les textes riches, l'invention lexicale et les termes désuets – en témoigne mon admiration pour Joris-Karl Huysmans –, mais encore faut-il que cela fasse sens, que ce ne soit pas un artifice ou une posture. Ici, il y a trop d'adjectifs : cette qualification outrancière pourrait être baroque ou maniériste, mais elle n'est que confuse et étouffante. Un exemple pour que vous vous fassiez une idée : « Curieusement, je pus contempler son reflet sans souffrir d'étourdissement. Il avait la beauté d'une oréade morte ; quelque chose en lui me glaçait. Était-ce la luisance vénéneuse dans ses yeux effilés, ou le rouge sang de ses lèvres minuscules, ou les fuseaux de ses pommettes aiguilleuses ? Tout cela à la fois. Son visage comme une harmonie d'épines. » (p. 61) Si cela vous plaît, jetez-vous sur le roman, il devrait vous convenir. Dernier point : j'aime que les personnages d'un roman aient des noms originaux. Cela permet de bien les différencier et de s'en souvenir. Ici, Vincent Tassy nous sert la crème de la crème des prénoms oubliés et il n'hésite pas à transformer des noms communs en noms propres. Soit, pourquoi pas. Mais il est bien de connaître le sens véritable du terme avant d'en affubler un personnage. Ainsi, si vous décidez de lire ce roman, ayez bien en tête la définition d'apostasie...



La quatrième de couverture m'avait attiré parce qu'elle promettait un monde de livres et une éventuelle réécriture du mythe du vampire. Déception sur les deux tableaux ! le roman est un mélange confus et mal référencé de sujets mythologiques et bibliques et de contes de fées. Il y a bien des livres mentionnés, mais plutôt qu'intégrés au récit, ils sont égrenés dans des listes indigestes, comme la bibliothèque vaniteuse d'une personne qui dirait qu'elle a beaucoup lu, ou qui voudrait le faire croire. Quant au vampire, rien de très neuf sous le pare-soleil : il est simplement cet être étrangement fascinant, doté d'une beauté bizarre et inquiétante, peut-être vaguement plus pervers que chez Stoker et moins niais que chez Meyer. En gros, un vampire qui aurait lu Sade et qui aimerait le porno un peu trash, mais sur un lit de satin. Il est beaucoup question d'amours tragiques, maudites, interdites et malheureuses, mais elles ne sont que fantasmées et l'érotisme est complètement vicié. L'esthétique de la mort et de la torture n'étant pas ma tasse (de sang) de thé, il me semble que ce conte gothique et sanguinolent ravira surtout les amateurs de fantasy dark, d'ésotérisme torturé et de mysticisme sombre.



Pourquoi ai-je lu ce roman jusqu'au bout, moi qui ne m'entête pas quand un texte ne me convient pas ? J'ai été bloquée 3 heures dans une salle d'attente, avec un téléphone déchargé et aucun autre moyen d'occuper mon temps. Sans cela, j'aurais lâché page 40... Mais au moins, je peux fournir une critique argumentée et aux petits oignons !
Commenter  J’apprécie          150
Comment le dire à la nuit

Comment le dire à la nuit de Vincent Tassy est mon premier roman lu dans le cadre de ma participation du PLIB 2019 en tant que membre du Jury. Il partait favori en raison de mon coup de coeur il y a deux ans pour un autre roman de l’auteur, Effroyable Porcelaine paru dans la collection des Chatons Hantés des éditions du Chat noir. Malheureusement pour ce roman, ma lecture a été un peu difficile et finalement j’en ressors un peu mitigée.



1691 : Athalie s’ennuie depuis deux siècles jusqu’au jour où elle trouve, échoué sur le sable, un jeune garçon aux longs cheveux blancs, Adriel. Elle décide alors de le garder auprès d’elle.

1856 : Egmont est un jeune noble et à ce titre n’a pas le choix de son épouse : en effet, son père lui a choisi Carolina issue d’une famille bourgeoise et prospère. Le jeune homme aurait sombrer dans la mélancolie s’il n’avait pas entretenu une relation passionnée avec un autre noble de la région, Léopold.

De nos jours : Rachel est une jeune femme à qui la vie lui apparaît morne et insipide. Seule la chanteuse Cléopâtre qu’elle écoute depuis sa tendre adolescence, semble lui procurer quelques émotions. Aussi, elle est encore sous le coup de la surprise lorsqu’elle se rend à l’un de ses concerts à Paris et à la rencontre en tête à tête avec la chanteuse pour laquelle elle a été sélectionnée…



Ma lecture avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices.

– En effet, j’ai été très sensible au style d’écriture de Vincent Tassy : la plume est belle, délicate, poétique et musicale.

– J’ai également beaucoup apprécié les deux premiers tiers du roman du fait de personnages mystérieux dont le lecteur ne connaîtra finalement l’identité et le passé qu’au fil du récit (je pense ainsi à Athalie, Cléopâtre ou Adriel).

– Quant à l’intrigue, elle m’a beaucoup fait penser au roman Entretien avec un vampire d’Anne Rice avec les mêmes thématiques abordées : la solitude et l’ennui, le désir de posséder l’autre, la soif et la survie, la quête de sens d’une vie éternelle, la perte de l’être aimé, etc… En ce sens, le roman m’est apparue comme un hommage à l’auteure américaine.

– Enfin, Vincent Tassy a mis à l’honneur la thématique LGBT au travers de ses personnages homosexuel (Egmont et Léopold ou Cléopâtre et Rachel) et transsexuel (Parascève). D’ailleurs, en littérature, je crois bien que c’était la première fois que je rencontrais un personnage transsexuel.



Malheureusement, ma lecture s’est compliquée par la suite :

– J’ai eu beaucoup plus de mal avec le second tiers du roman en raison de nombreuses longueurs et redondances inhérentes au récit. Et cela tient beaucoup au personnage « increvable » d’Athalie. En effet, cette dernière parcourt les siècles pour tenter de retrouver Adriel qui lui a échappé. Si à chaque affrontement avec sa geôlière, le jeune homme parvient à avoir le dessus sur elle, il ne s’en débarrasse pas définitivement. Forcément, elle revient et provoque catastrophe sur catastrophe ce qui m’a un peu lassée.

– Enfin, ce n’était pas le bon moment pour moi de lire ce roman en raison de petits soucis personnels. Le caractère mélancolique de certains personnages et l’univers gothique n’étaient pas adaptés à ce moment-là pour moi ; j’aurais eu besoin d’une lecture plus légère ou humoristique (Le serment de l’orage de Gabriel Katz n’est certes pas dans le même registre de l’Imaginaire mais il m’aurait mieux convenu).



En conclusion, après un début très convaincant (écriture fine, personnages mystérieux et hommage à Anne Rice), j’ai été très vite déroutée par la dernière partie qui m’a beaucoup moins plu du fait de longueurs et redondances. Toutefois, cela ne m’empêchera pas de lire un autre roman de Vincent Tassy qui me fait très envie aussi, Apostasie ou son prochain qui devrait sortir cette année, Loin de lui le soleil.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          130
Maisons hantées

J'ai acheté cette anthologie il y a quelques années alors que je sillonnais les salons du livre en tant qu'auteur et que lectrice.

J'aimais bien cette maison d'édition donc je me suis laissée tenter par un recueil de nouvelles. J'aime beaucoup ce format d'histoire.



Ici, on retrouve 17 auteurs autour du thème des maisons hantées.

Certaines nouvelles m'ont glacé le sang, m'ont empêché de refermer le livre avant d'arriver à leur point final. Par contre, d'autres, plus rares, m'ont ennuyée car je n'arrivais pas à me glisser dans les entrailles de la maison décrite.



Un grand panel de personnages nous est offert allant de l'enfant à la jeune comtesse en passant par des junkies.

Cette diversité nous permet de découvrir des maisons toutes différentes des unes des autres.

En effet, les nouvelles ne sont pas redondantes, chaque auteur a réussi à emprunter une voie différente et à nous y accompagner selon leur plume.



Belle découverte 6 ans plus tard !
Commenter  J’apprécie          120
Loin de lui le soleil

Merci à Babelio et aux éditions du Chat Noir pour cet envoi.

Je découvre avec ce titre la plume et l'univers de Vincent Tassy. Et ma foi c'est une belle découverte, même si le côté parfois un peu gore de certaines descriptions m'a laissé un petit poids à l'estomac.

Je ne connais pas du tout l'histoire d'Apostasie mais une chose est sûre ce préquelle m'a donné envie d'aller y jeter un oeil.

Dans cette histoire, on suit une naissance, une enfance, une transformation et surtout un lien d'amour extraordinaire, inconditionnel, fusionnel. Le style est tout droit sorti d'un rêve éveillé et l'atmosphère oscille entre éveil et rêve (ou plutôt cauchemar) et dégage énormément de poésie assez méphitique qui m'ont fait pensé à Baudelaire parfois. Un château en ruines, des végétaux envahissants, de la brume et de l'obscurité pour ne pas dire du noir complet, des sols fangeux, poisseux et pourtant un froid qui laisse des nuages s'échapper des souffles, je retiens tout cela de Loin de lui le soleil.

Et en figure de proue délétère, Kolyma la mère par excellence, à la fois tendre et terrible, d'une ambivalence menaçante.

Un très beau texte pour une première plongée dans les ténèbres de l'auteur que j'irai lire avec beaucoup d'intérêt. A réserver néanmoins aux amateurs de noirceur.
Commenter  J’apprécie          120
Maisons hantées

Une beau panaché du fantastique actuel et de toujours. Hantées, ces maisons le sont tantôt par l'aventure, la poésie, le risque, l'étrange, l'imaginaire... Sur 17 vous en trouverez bien une qui vous happe et vous retienne prisonnier dans ses murs de mots.

Moi, c'est Cambrousse Punk où l'écriture, forte comme un tabac noir, un whisky trop tourbé laisse pourtant s'échapper une ironie que n'aurait pas dédaignée le fantôme de San A.
Commenter  J’apprécie          120
Maisons hantées

Je pense que vous me connaissez maintenant (trois ans de blog. Oui. Déjà.), et vous savez donc que j'affectionne les recueils de nouvelles. J'en lis très souvent, qu'ils s'agissent de recueils thématiques ou de recueils écrits par un seul et même auteur. Et comme j'adore la littérature gothique/romantique/horrifique, bref vous avez compris l'idée, j'étais vraiment curieuse de voir ce que le thème de la maison hantée pouvait donner. Après ma lecture, je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette anthologie, avec des petits coups de coeur.



Commençons par un point qui peut paraitre anodin pour certains, mais j'ai trouvé que ce recueil montre bien l'évolution de la maison d'édition, qui propose des couvertures de plus en plus élaborées (tout en restant dans la même veine), des livres de plus en plus épais, bref, c'est une évolution que j'aime suivre et que j'apprécie énormément! A noter aussi que le recueil comprend de nombreuses illustrations qui vont très bien avec les nouvelles.



Passons à présent au contenu. Avec dix-sept nouvelles et un peu plus de 350 pages, il y a de quoi faire! Le premier élément que j'ai vraiment beaucoup aimé, c'est que les auteurs explorent chacun à leur façon le thème des maisons hantées: même si le thème sert de fil rouge, aucune des nouvelles ne ressemble à une autre, chacune est unique. Chacun des auteurs apporte sa vision de la maison hantée, et on a donc une large variété d'histoires et de thématiques à explorer. Une variété qui me plait, et qui montre que les maisons hantées n'ont pas fini de nous faire peur!



Les nouvelles sont assez courtes, mais sans nous laisser sur notre fin. Si vous êtes comme moi et que vous aimez tout lire d'une traite, le livre vous tiendra quelques jours, mais si vous préférez prendre votre temps et lire des nouvelles de temps en temps, vous en profiterez davantage! Au niveau des histoires, on trouve de tout: une nouvelle historique avec Iravel, une nouvelle qui ravive les souvenirs d'enfance avec Jeux d'Enfants, une nouvelle documentaire avec Préservons l'éternelle fontaine... Des univers différents, et sur les dix-sept, il y a de grandes chances pour que vous trouviez votre bonheur.



Chaque style est également différent, du plus fluide au plus poétique. Certains auteurs privilégient le format de journal intime, d'autres une narration à la première personne, ou encore le rapport d'un enquêteur de police. Mention spéciale à Chris Vilhelm, qui signe LA nouvelle que j'ai préférée pour le style: je la connaissais pour A la rencontre des gothiques, mais ici je la découvre avec de la fiction, et j'ai été vraiment soufflée par la beauté très recherchée de sa nouvelle! Mickaël Feugray a aussi pris le parti d'utiliser un langage très particulier pour Cambousse Punk, ce qui peut perturber au départ, mais qui sied bien à l'univers qu'il a choisi!









Dans l'ensemble, j'ai bien aimé les dix-sept nouvelles du recueil, mais certaines me parlent plus que d'autres. J'ai particulièrement apprécié Iravel pour son côté historique qui m'a fait penser aux romans gothiques britanniques que j'aime tant, et Les Murs de Blackat, qui a un petit côté Edgar Allan Poe que j'adore (avec en prime une très bonne chute). Kolka m'a donné des frissons, et je n'avais pas envie que la nouvelle s'arrête! J'ai aussi beaucoup aimé Annabelle, de Jean-Charles Flamion, dont la chute inattendue était franchement surprenante. Enfin, ma nouvelle préférée est sans doute Motel K, avec son ambiance très étrange, son histoire décalée, ses personnages assez particuliers: une très bonne surprise!



En bref, si vous aimez les maisons hantées et les nouvelles, je vous recommande chaudement ce recueil, qui m'a fait passer un bon moment.
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          120
Effroyable porcelaine

Que signifie être normal ? Vous avez deux heures pour définir le concept. A l'heure où tous les adolescents veulent à tout prix se fondre dans le moule, Sibylle affirme sa singularité chez elle mais aussi au collège, n'hésitant pas à prendre la défense de Philémon, garçon par ordinaire également : il deviendra son meilleur ami, son confident. Point positif : sa mère ne voit aucun inconvénient à ce que sa fille cultive sa différence, elle l'entoure d'amour et trouve cela normal : première définition de ce qu'est la norme, être soi, vraiment, et peu importe ce que pensent les autres. Dans le château que la mère de Sibylle est chargée de vider, l'adolescente tombe sous le charme d'une poupée hors-norme, qu'elle a le droit de ramener chez elle et de garder, sauf si les anciens propriétaires s'aperçoivent qu'ils auraient dû l'emporter. A peine la poupée est-elle dans sa chambre que des phénomènes paranormaux débutent, et Sibylle, qui se sentait très bien dans sa peau, ne se sent plus très bien. Elle a cependant le réflexe d'appeler son meilleur ami, plus sensible que ses proches à ces phénomènes, à la rescousse. Le thème de la poupée ensorcelée n'est pas nouveau, c'est la manière dont il l'est qui est original. Se greffe même à l'intrigue un thème très contemporain, très bien amené dans l'intrigue. Il questionne, il nous questionne, ce thème, et si la situation n'est pas facile à vivre aujourd'hui (même si mes élèves trouvent cela "simple", spécial dédicace pour eux), elle l'était encore moins avant. La norme, toujours la norme.J'ai aimé aussi la façon dont le thème du "fantôme" était traité, sans chercher à théoriser ce qu'est un fantôme  - non, Philémon et Sibylle le savent, ils vont donc faire de leur mieux, avec inventivité aussi, pour l'apaiser. Un livre de littérature jeunesse horrifique à partager.
Commenter  J’apprécie          110
Apostasie

C’était une lecture qui m’attendait depuis longtemps ! C’est une parfaite lecture de saison, gothique, sombre et poétique. Vincent Tassy insuffle à son roman l’ambiance onirique et brutale des contes d’antan, quand ils étaient encore sans pitié, peuplés de princesses tristes, de femmes jalouses et de rois sous emprise. La plume de l’auteur est très poétique et propose des scènes sophistiquées qui alternent entre le sang et la beauté. Comme le livre comporte des personnages de vampires, il y aussi quelque chose de nostalgique dans le texte, une forme de lassitude de l’éternité, une éternité qui se révèle en plus maudite. Attention cependant à ne pas attendre un texte qui donne les explications, car nombreuses sont les questions sans réponse à la fin d’Apostasie.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          100
Apostasie

Quel livre ! Dès le début, je savais que j'allais me laisser emporter. Et quand on est sensible aux mots, comme moi, à leur résonnance, à leur musique, impossible de ne pas se sentir touché par Apostasie. Vincent Tassy possède ce don avec les mots, cette sensibilité que je retrouve rarement ailleurs, ce goût pour le lyrisme et la poésie, pour le macabre et le dérangeant aussi. Tout cela couplé à un style élégant et totalement personnel : une véritable magie du verbe.



Apostasie est un magnifique roman gothique, une ode à la mélancolie, à la puissance des rêves, au désir, à la vie et surtout à la mort. C'est un voyage onirique et envoûtant au coeur d'un royaume, celui de la féerie, de la beauté, celui de l'immortalité où le merveilleux côtoie la cruauté la plus pure. Une mise en abîme maîtrisée, deux histoires qui se rejoignent, deux contes horribles et fascinants qui oscillent entre tristesse et magie du sang, qui nous écartèlent entre illusion et réalité.



Difficile de savoir ce qui se passe réellement pour Anthelme, le jeune ermite au centre du récit, qui a décidé de se retirer du monde pour lire et méditer au seuil d'une forêt étrange qu'il est peut-être le seul à voir. Difficile de lever le voile sur cette sylve mystérieuse qui reste insensible au temps et aux saisons. Difficile d'exprimer la complexité de sa symbolique - entre paradis et enfer - dont le héro s'arrache avec peine, dont les sentiers sont peuplés de fleurs inconnues, de parfums aphrodisiaques. Difficile de parler des personnages torturés qui l'entourent, de leurs mystères, de leurs secrets, de leurs ombres, de leurs retraites enchantées ou sanglantes.



Tout ce que je peux dire, c'est qu'on se laisser embarquer corps et âme dans cette étrange fable macabre. Plus qu'une plume élégante à la douloureuse perfection, l'auteur possède un esprit merveilleux probablement inspiré par le meilleur des littératures gothique et horrifiques. Cette qualité d'imagination qui mène forcément aux grandes histoires.



Apostasie restera dans mon esprit un récit fort, baigné de références douces-amères, avec des scènes parfois assez violentes - seul reproche que je lui ferais et qui m'empêche de le voir comme un coup de coeur absolu -, mais une symbolique puissante qui efface le malaise éprouvé lors de certains passages. Une découverte qui me rend impatiente de découvrir d'autres oeuvres de Vincent Tassy.
Commenter  J’apprécie          92
Bal masqué

J’ai pris énormément de plaisir à lire ce recueil ! Alors que je pensais que le thème du bal serait exploité de façon assez similaire, les auteurs ont su m’étonner, inventant des univers incroyables et m’emmenant dans des fêtes magiques, totalement improbables. J’ai aussi beaucoup aimé découvrir la plume de nouveaux auteurs, à qui les éditions du Chat Noir ont laissé leur chance, mais aussi retrouver des anciens qui ne m’ont pas déçu ! Un très bon recueil que je recommande grandement !



J'ai chroniqué chaque nouvelle séparément sur mon blog, n'hésitez pas à passer voir ;)
Lien : https://livraisonslitteraire..
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Vincent Tassy (476)Voir plus


{* *}