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Critiques de Vincent Turhan (39)
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Cette belle bande dessinée, qui anime les paysages naturels de l'ouest américain par des couleurs mêlant artistiquement les bleus et les ocres, relate les voyages d'un père et d'un fils avec une double lecture : voyages de chacun d'eux vers le passé, et celui-ci comporte son lot de douleur pour chacun, voyage ensemble vers l'avenir, pour le père la mort libératrice et, pour le fils, vers une destinée qu'il ne peut encore qu'entrevoir.



La première de couverture est magnifique, on aperçoit à peine les silhouettes des deux hommes parvenus au terme de leur périple commun et les planches qui se succèdent répondent aux promesses de cette belle première.



De nombreuses planches, des pages entières, sont sans dialogues ce que j'apprécie toujours, permettant ainsi au lecteur d'admirer la beauté sauvage des ciels, des montagnes, des forêts de tout ce qui confère à cette oeuvre sa dimension nature très prenante.



L'histoire reste classique, un père jeune orphelin, ballotté par la vie dure, progressivement perdu dans l'alcoolisme, un fils en quête de ses origines. Leurs échanges sont à la fois explications et reproches, incompréhension et compassion. Chacun découvre l'autre sur une très courte durée, ils se sont manqués dans la vie, faute du père, faute de la vie et d'un destin inexorable pour les plus fragiles.



Tout ce texte, malgré sa dureté et les drames qu'il développe, est empreint d'une beauté profonde avec quelques images clés, comme celles de la mère, cette inconnue dont le fils veut connaître l'histoire.



Il met aussi en avant une espérance diffuse, celle du fils qui aura accompli sa mission d'accompagnement de son père, libéré son esprit par la découverte de ses origines, paraissant prêt à aborder une vie différente avec peut-être, en perspective, le bonheur.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Ce matin-là, dans cette ferme, le jeune Franklin prépare sa jument et ses affaires pour un long voyage au bout duquel l'attend son père, Eldon, un homme aujourd'hui malade. Avant de le laisser partir, Barry, son tuteur, s'assure qu'il est prêt à le voir ainsi et à supporter ses mensonges. Après des heures de route, le jeune garçon arrive en ville et retrouve son père dans une chambre miteuse, une prostituée à ses côtés. S'il ne reconnaît pas aussitôt son fils, Eldon se réjouit de sa venue et l'invite à manger. Il lui demande alors de lui rendre un service : l'accompagner vers l'au-delà en le conduisant vers une chaîne de montagnes, sur une ligne de crête face à l'est, afin qu'il l'enterre comme un guerrier indien. Le voyant hésiter, Eldon lui promet de lui parler de sa mère naturelle...



Au cœur de ces paysages de la Colombie britannique, père et fils vont, ensemble, malgré leurs différents, effectuer un dernier voyage. Ce sera l'occasion, pour l'un, alcoolique notoire en fin de vie, d'apprendre à connaître ce fils qu'il a abandonné et par là même de lui révéler quelques secrets, pour l'autre, d'apprendre à pardonner malgré les révélations. Ce tête-à-tête familial, ponctué de flashbacks qui s'intercalent judicieusement, éprouvant pour les deux hommes que la mort, finalement, réuni, se révèle salutaire et émouvant. Empreint de regrets mais aussi de pardon et d'espoir, de transmission, cet album, fidèlement adapté du roman éponyme de Richard Wagamese, est une belle réussite. Vincent Turhan dépeint, avec beaucoup d'émotions, la relation naissante entre un père et son fils, notamment grâce aux séquences muettes, lourdes de se sens. Graphiquement, les planches crayonnées aux couleurs douces et automnales, à l'image de cette couverture, sont magnifiques.

Un album bouleversant, empreint de tendresse et de reconnaissance...



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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Quand j’ai emprunté cette BD, je ne savais pas sur quoi je tombais au juste. Ce n’était pas une œuvre que j’avais prévu de lire. J’ai été attiré par le titre ainsi que par la couverture qui dévoile une belle nature de l’Ouest encore sauvage.



Mais quelle claque ! Quelle découverte ! Ce que je veux dire par là, c’est que l’on découvre parfois inopinément de véritable pépite surtout dans l’Ouest américain.



Pourtant, ma lecture avait assez mal commencé. On voit un personnage avec des cheveux longs que j’avais identifié comme une fille au point de me tromper. Il s’agit bien d’un jeune homme qui travaille dans une ferme avec un vieux monsieur qui compte tout lui léguer.



Par la suite, on apprendra que ce n’est pas son véritable père. Il doit d’ailleurs partir à la ville pour le rejoindre alors que ce dernier est mourant, sans doute à cause des excès d’une vie alcoolisée. Le personnage du père nous apparaît comme assez en décalage au tout début avec ses fanfaronnades. Et puis, le fils parait assez bienveillant malgré le fait de supporter un vieux débris qui l’a abandonné à sa naissance. Reste la question de savoir qui est la mère.



Ce qui nous paraissait au départ comme une intrigue assez légère va vite dévoiler une complexité de sentiments qui va dépasser le cadre. J’ai été littéralement charmé par cette mise en scène absolument extraordinaire. Le personnage du père va s’avérer être bien plus profond que ce qu’il donnait à voir au premier abord. On va comprendre sa vie et ce qui l’a amené à faire certains choix. A la fin, même le fils va se rebeller avant de s’apaiser à nouveau devant le destin tragique du père.



Un mot sur le dessin pour dire qu’il est à la fois très doux et presque poétique. Je note que la narration n’est pas du tout pesante comme c’est souvent le cas dans ce type de roman graphique.



J’ai rarement autant aimé une BD qui m’a paru sans aucun défaut, moi qui suis tellement exigeant. Il arrive parfois d’être touché par la grâce d’un titre qui ne payait pas de mine, qui était inconnu du grand public.



C’est une œuvre assez psychologique comme un road-movie dans l’Ouest américain où un fils va faire réellement connaissance avec un père qu’il ne connaît pas. Le final est vraiment grandiose.



C’est toujours un plaisir quand on fait ce type de découverte en sortant des sentiers battus. Si l’aventure vous tente, vous m’en direz des nouvelles.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Belle adaptation d’un roman que j’ai aimé. Un jeune homme revient au chevet de son père mourant ! Et on comprend vite pourquoi le fils est parti. Alcoolique, débauché, menteur, fainéant. Et pourtant il va céder quand il va lui demander de l’emmener mourir là-haut, là où sont enterrés les guerriers. Un chemin qui va modifier sa vision sur son géniteur. Et le dessin ? Tout simplement magnifique !
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Same player shoot again !



Je suis loin d’être un adepte des romans graphiques : rarement séduit, pas toujours sûr de mes capacités de jugement en la matière, pas emballé par la nécessaire déperdition du texte.



Et quand en plus il s’agit d’une adaptation d’un de mes livres cultes, l’hésitation tourne au tiraillement entre la peur d’être déçu et l’envie de retrouver ce qui m’avait emporté. Et c’est souvent cette deuxième option qui l’emporte !



Disons-le tout de suite : pas de – mauvaise – surprise avec l’adaptation de Les Étoiles se lèvent à l’aube, le formidable texte de Richard Wagamese (à l’époque traduit par Christine Raguet), ici superbement illustré par Vincent Thuran.



Comme au flipper, cette adaptation illustrée est une extra-ball prolongeant parfaitement la lecture initiale, avec un choix judicieux des extraits de textes et une « patte » iconographique toute en poésie, suggestion, délicatesse et émotion.



Une magnifique occasion donc de se replonger dans ce conte Ojibwé confrontant Eldon, un père seul, alcoolique, meurtri, écorché, rongé et mourant, avec son fils Franklin, abandonné depuis sa naissance.



Une histoire de filiation, de secrets, de repentance et de pardon. Une histoire d’esprits aussi, qui « se consument à l’intérieur » ou se matérialisent dans les étoiles du ciel comme « autant de feux de camps que les anciens allument pendant leur voyage dans l’autre monde ».



Une histoire sublime, relue une énième fois sous cette forme différente, mais pour un plaisir identique.

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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Je n'ai jamais lu Richard Wagamese, auteur amérindien dont le roman a inspiré cette BD. Mais j’ai bien envie de le découvrir, maintenant, car cette histoire père-fils m’a vraiment touchée.

Le fils a 16 ans, il vit auprès d’un vieil homme sagace et bienveillant ; de sa mère il ne sait rien. Lorsque son père, rencontré une seule fois et maintenant un alcoolique à l’agonie, lui demande de l’accompagner pour son dernier voyage, il ne se défile pas.

Ce dernier voyage est poignant.

Le lien à la Nature, au mode de vie traditionnel, à la culture ojibwé, est superbement exploré par le biais de ce dialogue père-fils, pourtant bien mal barré au départ.

Chaque étape, chaque révélation, chaque geste ou parole d’affection vous serre le cœur, grâce à une narration intimiste et aux images pleines de douceur et d’émotion.

Challenge Bande dessinée 2023
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Ayant beaucoup aimé le livre de Richard Wagamese et n'ayant pas trouvé les mots justes pour écrire une critique à la hauteur de mon ressenti, j'ai tenté cette adaptation en BD et j'avoue être conquise à la fois par les dessins et par le texte qui arrivent également à transmettre une émotion même si elle n'est pas aussi forte que celle du roman , j'ai eu quand même une petite larme ...



Francklin Starlight , 16 ans est sollicité par son père Eldon pour l'accompagner vers les montagnes de pour son dernier voyage, il veut être enterré comme un guerrier indien . Franck connait peu ce père alcoolique , il a été élevé par Barry dans une ferme en Colombie Britannique.



Un périple de 60 kms avec un homme affaibli à travers les magnifiques paysages , qu'accepte de faire l'adolescent . Au rythme des pas de la jument , Franck songe à son enfance et Eldon raconte à son fils l'histoire tourmentée de sa vie, n'omettant pas d'avouer ses erreurs . La marche lente vers les lieux de leurs ancêtres indiens , même s'ils sont des "sang-mélés" leur permet de retrouver les gestes des aïeux et de renouer avec l'esprit du peuple Obijé et crée un lien entre le père et le fils , tardif, ténu mais essentiel à l'un comme à l'autre.



L'ambiance en dominante bleue et ocre des illustrations donne une note de douceur et d'harmonie à l'histoire poignante de ce père et de ce fils unis dans un ultime dialogue qui se passe souvent de paroles .
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Alors que je flânais dans les rayonnages de la bibliothèque, mon œil a tout de suite été attiré par cette couverture crépusculaire pleine de douceur et de mélancolie, qui promettait une virée en pleine nature, au cœur des grands espaces… Alors, quelle ne fût pas ma surprise quand je me suis rendue compte qu’il s’agissait de l’adaptation en bande dessinée d’un roman de Richard Wagamese, cet écrivain canadien aux racines ojibwées, qui m’avait déjà bouleversée avec son roman intitulé “Jeu blanc”. Banco! Plus une seconde d’hésitation, me voici repartie avec mon précieux trésor, impatiente de découvrir de quoi il en retourne!



“Les étoiles s’éteignent à l’aube” nous raconte l’histoire d’un homme aux origines mêlées de sang indien qui, sentant sa mort approcher, sollicite l’aide de son fils, qu’il a abandonné aux soins d’un homme de confiance lorsqu’il était bébé, afin de l’accompagner vers une chaîne de montagnes pour être enterré face à l’est, assis comme un guerrier… Malgré la profonde rancœur qu’il entretient à l’égard de ce père absent, alcoolique et qui a tout du looser fini, le jeune Franklin, désireux d’en apprendre plus sur son passé nébuleux ainsi que sur sa mère dont il ignore tout, accepte de faire cette ultime traversée avec son géniteur. Entre reproches et acception, cette chevauchée au cœur d’une nature somptueuse mais impitoyable sera peut-être l’occasion pour l’un et l’autre de faire la paix et de s’accepter, enfin, tels qu’ils sont…



Bon, ben on peut dire que cette sublime couverture réalisée par Vincent Turhan s’est montrée à la hauteur de mes espérances! Si je n’ai pas été emballée dans un premier temps par le dessin qui manquait, à mes yeux, de finesse et de précision quand il s’agissait de réaliser des personnages, je dois bien reconnaître qu’il se prête à merveille à la réalisation des grands espaces et rend parfaitement hommage à l’atmosphère générale du texte. La dominance des tons ocres confère à l’album une ambiance douce et apaisante, un brin automnale, tout à fait propice à accompagner les derniers instants d’un homme malade.



Moins sordide que le sujet abordé dans “Jeu blanc”, on retrouve tout de même des thématiques communes, probablement chères à l’auteur, dans cette quête identitaire et ces retrouvailles improbables entre un père et son fils. C’est beau, touchant et ça sonne juste! Et n’ayons pas honte de l’avouer, j’ai même versé ma petite larme sur les dernières pages… Une bande dessinée magnifique, qui ne donne qu’une envie: découvrir le roman dont elle est adaptée! Voilà un pari réussi haut la main!
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

C'est mon compagnon qui l'a choisi pour moi: il me connait bien. Les grands espaces américains, une couverture magnifique représentant un coucher de soleil sur les montagnes, et une histoire très émouvante entre un fils et son père mourant.

Franck est élevé par Barry dans une ferme canadienne, un homme qui apparait, dès les premières cases, comme un homme bon, généreux et protecteur. Franck, lui, est un adolescent sensible, raisonnable et cachant une profonde colère en lui, dirigée contre le père alcoolique qui l'a abandonné enfant et qu'il part retrouver parce qu'il est mourant. Ce père a un seul voeu: que son fils l'amène mourir à l'ouest, dans les montagnes. Commence un voyage de plusieurs jours, à cheval et à pied, où le jeune homme demande des explications sur son passé à son père que celui-ci accepte enfin de lui donner.

Pour le père, il s'agira de mourir le coeur apaisé, après une existence gouvernée par la honte de ce qu'il est et de ce qu'il a fait.

Quant à Franck, pourra-t-il pardonner, et se débarrasser de cette colère qui l'empoisonne?

Je n'ai pas lu le roman éponyme dont cet album est adapté mais toute l'émotion est bien là, intacte, autant dans les dialogues que dans les regards et les gestes des personnages. On se laisse aller dans ce récit de rédemption forte en émotion, dans ce voyage terminal pour l'un et de recommencement pour l'autre.

Un très bel album qui me donne envie de découvrir le roman, une réussite.

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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

J'avais eu un vrai coup de cœur pour le roman de R.Wagamese, et j'ai ouvert cet album à la fois dans le désir de retrouver sa richesse, et la crainte d'être déçue. Il est évident que certaines choses exigent du temps et que parfois, le chemin pour avancer est plus important que la ligne d'arrivée. En ce sens,Vincent Turban ne pouvait pas égaler R.Wagamese et mon émotion à la lecture du roman à été plus profonde et intense qu'avec cet album. Pourtant,Vincent Turban a su traduire à sa façon et dans le respect total du roman,sa "substantifique moelle". La beauté de ses planches,le jeu des regards ,la prégnance de la nature par un graphisme soigné ont su raconter avec art le drame d'Eldon qui n'a pas pu prendre sa place de père, engoncé dans la culpabilité de n'avoir pas été un bon fils puis un bon mari. Il est parvenue à faire en sorte que nous,lecteurs,nous puissions nous glisser alternativement dans la peau d'Eldon ,de son fils,mais aussi de l'homme qui a éduqué Franklin. Et ainsi,il nous a rendu acteurs d'un très beau voyage initiatique et témoins d'une histoire d'amour à conjuguer au pluriel.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

J'avais beaucoup aimé Jeu blanc de Richard Wagamese sur les peuples autochtones canadiens et d'autres lecteurs m'avaient alors conseillé Les étoiles s'éteignent à l'aube. Je n'ai pas encore lu ce roman, mais quand j'ai vu qu'il était adapté en oeuvre graphique, j'ai décidé de l'emprunter.



Vincent Turhan utilise beaucoup de tons pastels pour ses dessins, ce qui permet une belle mise en valeur des grands espaces de Colombie Britannique. le scénario présente une quête de retour aux traditions qui a un côté apaisant, même si elle ne gomme pas les malheurs et les ravages de l'alcool. Enfin, les personnages, trois hommes et trois femmes portent chacun à leur manière un message, une lumière, tout en exposant les épreuves de leur vie.



La qualité du récit vient sans doute également de l'oeuvre originale et je lirai un jour Les étoiles s'éteignent à l'aube de Richard Wagamese, ainsi que sa suite, Starlight, pour savoir ce que devient Franklin après avoir aidé son père.

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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Apparemment, il s’agit d’une adaptation de roman. N’ayant pas lu ce dernier, je ne peux pas comparer. En revanche, je peux affirmer avoir été touchée par cette histoire de famille et cet ultime voyage où les vérités vont éclater. Mélancolie, dialogues peu nombreux mais importants, beaux paysages, ambiance tamisée et douce, aveux profonds, … Une belle BD à découvrir.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Une magnifique BD - roman graphique, qui m'a attirée l'œil, avec cette superbe couverture, ce dessin doux avec cette palette pastelle et ces paysages de montagnes magnifiques. une invitation à la lecture, une invitation au voyage. (en d'autres termes, j'ai craqué, j'ai acheté! ... mais je ne regrette pas car c'est un véritable coup de cœur, tant par l'histoire de cet ado presqu'adulte qui découvre et accompagne son père biologique dans un voyage initiatique, que par la beauté des planches et des dessins si poétiques.

L'histoire de Francklin est touchante, émouvante, de son père biologique mais aussi de cette mère disparue et de l'homme qui l'a élevé, tout appris et aimé. C'est dur mais c'est beau, et c'est souligné par le dessin si délicat (je me répète, mais c'est tellement vrai).

à lire et découvrir, lentement, des yeux
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Un vieil homme, avec du sang indien, voyant la mort s’approcher, demande à son fils de l’emmener sur le sommet de la montagne sacrée pour y mourir. Il y a un côté idylique à présenter le thème de cette histoire de cette façon, on pense évidemment au superbe film de 1983, La Ballade de Narayama de Shôhei Imamura, mais on en est en réalité assez loin. Cet homme est alcoolique, un véritable parasite, et les traditions indiennes, en réalité, il n’en a que faire, ce n’est qu’un prétexte pour tenter d’avouer ce qui le tient à cœur à son fils qu'il n’a d’ailleurs pas élevé.

Le dessin est assez brut, avec beaucoup de couleurs de terre naturelle, un peu flou et évasif, avec des textures feutrées, assez sombres, une pauvre lumière blafarde d’hiver, peu de détails dans le décors, juste quelques surfaces d’ombres, des grands espaces, quelques véhicules, vieux pick-up et des chevaux, le fils, c’est ce qu’il aime, s’occuper des chevaux. C’est l’Amérique profonde, quelque part au Canada. Un récit de rédemption chargé d’une nostalgie dure à porter, d’un héritage qu’on ne parvient pas à assumer, le père avec ses origines indiennes, le fils avec ce père raté qu’il ne connait pas vraiment et qui lui inflige le résultat de son échec, sans mauvaises intentions mais sans vraiment lui laisser le choix, un récit d’une rencontre douloureuse. Les étoiles s’éteignent à l’aube décrit avec douceur ce monde dur, cette dérive d’un peuple, non pas des indiens, mais celui d’une amérique profonde un peu perdue, un récit lourd et pourtant chargé de douceur et d’art de vivre. Une belle lecture mélancolique et sauvage.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Nous voilà plonger dans l’Ouest américain où le silence règne en maître.

Un voyage est entrepris entre un père et son fils. Une relation quasi inexistante qui va pourtant les amener à se confier et à livrer quelques secrets. Au bout du chemin, la libération pour ce père. La mort l’attend, salvatrice. Pour son fils, c’est l’inconnu mais l’espoir d’entrevoir quelques réponses à ses questions.



Avec des ocres, des bleus et même parfois des roses, cette bande dessinée tisse des liens. Elle passe en revue des souvenirs. Des pages entières sans propos qui laisse toute la place à notre interprétation. Ces planches permettent aussi de ressentir l’atmosphère du voyage, lourde et apaisante, onirique et poétique.



Ce n’est pas sans me rappeler l’excellent on était des loups de Sandrine Collette. Je pense que si j’avais du imager ce voyage je l’aurai fait de la sorte. Je ne connaissais pas ce livre, mais la BD se croque facilement et c’est vraiment un bel ouvrage.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Frank est appelé au chevet de son père, que l'alcool a détruit. Ce dernier n'en a plus pour longtemps et aimerait que son fils, qu'il n'a pas pu élever à cause de son addiction, l'emmène dans la montagne pour y mourir. Franck accepte car son cœur aimerait connaître l'histoire de ses parents.



Cette adaptation d'un roman de Richard Wagamese est un touchant récit de famille qui parle de pardon et de bienveillance.

Franck est un jeune homme courageux et débrouillard qui a été élevé par Barry. Cet homme n'est pas son père mais il lui a transmis son amour de la nature, son sens du respect et de la gentillesse. Son père biologique est un minable rongé par la boisson et par un passé trop lourd à porter. Mais sous les vapeurs d'alcool, il a un bon fond et ce dernier voyage est l'occasion de demander pardon et d'offrir à son fils la connaissance de son passé.

Le ton est vraiment doux, emprunt de mélancolie mais jamais mélodramatique. Il alterne entre le voyage de Franck et de son père, avec des passages du passé. Plus on avance dans le récit plus les émotions sont fortes et finissent positivement par la compréhension, l'acceptation et le pardon.

L'ambiance est parfaitement soutenue par des dessins aux pastels aux couleurs douces. Les traits sont imprécis mais laissent transparaître les expressions et les émotions.

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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Je ne connaissais pas le livre mais la BD est très touchante.

La quête d'un homme pour sa mort qui entraîne son fils dans les méandres de son histoire et ses secrets. Une histoire de culpabilité et de pardon. Plus qu'une histoire de famille. C'est touchant, émouvant et il y a une certaine poésie. Et de la dureté aussi. Une vie pas facile.

Tout l'intérêt du récit vient des deux personnages principaux. Opposés. Mais qui partagent beaucoup et qui évoluent au fil du voyage. Ils se découvrent. On les découvre aussi. Tout comme le récit ils sont émouvants et renfermant des épreuves de la vie.

Les dessins ont été plus compliqués pour moi. Certes ils renferment une certaine poésie et une douceur dans les couleurs, mais j'ai eu du mal à m'habituer au manque de netteté et de détails. Ils laissent passer tout de même les émotions. Mais j'avoue que si pour les personnages ça devient moins gênant au fil de la lecture, on rate de beaux paysages que j'aurai aimé découvrir avec plus de précisions.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Alors que son père Eldon vit ses derniers jours, celui-ci demande à son fils Franklin de l'accompagner en haut d'une montagne sacrée afin qu'il soit enterré comme un guerrier. L'adolescent accepte bien qu'il n'ait pas vu son père depuis des années. Un père absent depuis sa naissance, rongé par les remords et qui préfère noyer sa douleur dans la boisson.



Ce périple sera l'occasion de tisser des liens entre le père et le fils, de lever le voile sur le passé et les non-dits, notamment sur l'identité de la mère de Franklin.



Après mon coup de cœur pour le roman de Richard Wagamese il y quelques mois, j'ai refermé cette adaptation graphique les larmes aux yeux. L'émotion y est intacte et Vincent Turhan a su préserver toute la beauté du livre du romancier canadien.



Un ultime voyage que l'on découvre au travers de superbes planches, dans lesquelles parfois seules les illustrations se suffisent à elles-mêmes. La douceur l'emporte et le lecteur tourne les pages entre contemplation et immersion au cœur des magnifiques paysages de la Colombie-Britannique.



La relation père-fils, le pardon, l'identité font partie des thématiques essentielles de ce récit intense et bouleversant.



Un voyage initiatique inoubliable.
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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Il y a des coups de cœur qu’on ne voit pas venir. C’est le cas de cet album de Vincent Turhan que je découvre, adapté d’un roman que je ne connaissais pas de l’auteur amérindien Richard Wagamese.



Franklin a 16 ans. Son père, un homme rongé par l’alcool qu’il ne connait pas vraiment, lui demande de l’emmener mourir au cœur de la montagne. Un voyage pour raconter ce qui n’a jamais été dit, un voyage pour demander pardon…



Le récit alterne temps de voyage et flash-backs … Eldon le père a décidé de tout dire, on remonte dans le passé pour comprendre : pourquoi l’alcool, pourquoi Franklin n’a jamais entendu parler de sa maman… C’est triste, puissant, humain… une tristesse qui parvient à sublimer et gonfler le cœur du lecteur d’une émotion positive.



J’ai été immédiatement enveloppé par le trait sensible de Vincent Turhan : craies et crayons gras nous livrent une automne à la lumière tantôt intense, tantôt glaciale… les paysages, les personnages, les silences qui parlent davantage que les mots dans des cases sublimes, des instants contemplatifs de grande qualité…



Au final, voilà une BD qu’on a envie de faire lire, de partager… mais qui laissera aussi une trace intime et donnera l’impression d’avoir traversé un moment privilégié.



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Les étoiles s'éteignent à l'aube (BD)

Le premier roman que j’ai lu de Richard Wagamese était Les étoiles s’éteignent à l’aube, il m’avait touché en plein cœur. Alors, lorsque j’ai vu l’adaptation en BD, je l’ai feuilletée en tremblant puis reposée. Le roman m’avait suffi, les mots de cet auteur m’avaient comblée, je n’avais pas besoin d’images !



Et puis quelques semaines plus tard, je suis retournée dans une librairie, l’ai feuilletée à nouveau et j’ai été touchée par les couleurs… Et sans plus réfléchir, je l’ai achetée.



J’ai mis un peu de temps pour l’ouvrir. Cette peur d’être déçue, de ne pas retrouver ce qui m’avait tant séduite…



Il m’a accompagnée une nuit d’insomnie, j’ai pris le temps de bien regarder les dessins, de me laisser toucher par les couleurs, de me replonger dans cette histoire si terrible, si puissante. Ah ! le bonheur de retrouver Richard Wagamese (trop tôt disparu, je ne m’en suis toujours pas remise) ! Lorsque j’ai fini l’album, mes yeux étaient emplis de larmes, comme si je le découvrais pour la première fois.



Le voyage initiatique de ce fils et de ce père qui vont apprendre à se connaître est parfaitement bien retranscrite. Certaines scènes sont suggérées avec tact, d’autres montrent le désarroi du père, sa déchéance, ses batailles contre ses démons. Les paysages sont superbes, les couleurs les subliment. Les tons chauds, doux, atténuent la dureté du propos. On navigue aisément entre les vignettes où seule la contemplation est permise et celles où les souvenirs du père rencontrent les coups de la vie. C’est une réussite !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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