Interview de Virginie Langlois au Salon du Livre d'Hermillon 2008
Je crois que c'est le propre de la musique de retranscrire une perception du monde.
(...) un dessin abstrait n'est que le symbole du concept qu'il évoque. Ce que je peins n'est pas ce que je vois. Ce n'est qu'un signal comme un chemin d'accès à une réalité plus grande.
Ecrire me fait du bien.
Ces derniers mois, j'ai eu souvent l'impression de vivre en apnée. Noircir le papier me permet de poser mes idées, de reprendre le fil de la vie, de ma vie.
Absorbée par le spectacle qui autour de moi prenait des couleurs, je ne réfléchissais pas. Bercée par le rythme de nos pas et le balancement de nos bras je ne pensais pas.
"Comme un secret. Le premier baiser est comme un secret. Murmure humide. Approche que je te dise à l'oreille comme je suis en attente de toi. Approche que j'imprime tes lèvres du désir que j'ai de toi. Retenue, précipitation, maladresse, sensualité, il est le premier pas. Chimie intime promettant l'alchimie ultime. goûter à l'autre, goûter à son approche du plaisir. Le premier baiser ne ment jamais. Il révèle."
Pour lui les mécanismes de la réalité ne pouvaient être contenus dans des écrits, mais plutôt suggérés par la poésie. L'indicible plus grand que les théories, l'invisible plus étendu, bien plus étendu que nos certitudes.
De tout temps, il me semble que le but de l'art a été de nous faire pressentir d'autres dimensions de la réalité.
Est-ce cela l'amour ? Avoir tant confiance en l'autre qu'il devient possible de baisser ses barrières les plus intimes, d'oser montrer de soi ce que nous seuls sommes incapables d'affronter de nous-mêmes ?
Sans jugement, plus de peur.
Sans peur, plus de doute.
Sans doute, plus de question.
Sans question, plus de pensée.
Sans pensée, seulement Être...