AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Waka Hirako (61)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


My Broken Mariko

Premier manga publié en langue française de Waka Hirako, My Broken Mariko surprend par son ton énergique et par sa façon frontale d’aborder des problèmes très complexes.

Tomoyo apprend aux informations que son amie d’enfance, Mariko, s’est suicidée. Une nouvelle sidérante pour la jeune femme qui se remémore comment Mariko a pu en arriver là.

Battue et abusée par son père, accablée par sa propre mère au sujet de sa séparation, violentée par son petit ami… tous les éléments étaient là et seule Tomoyo, son amie de toujours, lui apportait un peu de réconfort et de bonheur dans cette existence terrible. Bien décidée à rendre hommage à Mariko, Tomoyo décide de s’emparer de l’urne funéraire et de l’emmener ailleurs avec elle pour la libérer du joug de son père et d’un foyer qui a causé sa perte.



Dis ainsi, le manga semble bien lourd en accumulant les misères sur la tête de la pauvre Mariko… mais il n’en est rien. My Broken Mariko trouve son salut dans deux idées fondamentales : le refus total de l’apitoiement et l’envie irrépressible d’aller vers l’avant. Des éléments que l’on retrouve tant dans le trait turbulent de Waka Hirako que dans son road-trip cathartique où le deuil devient une échappée belle croisant souvenirs et aspirations de son héroïne, Tomoyo.

Si le récit est aussi fort, c’est qu’il refuse de s’attarder sur les malheurs de la pauvre Mariko pendant des pages et des pages, qu’il ne fait qu’esquisser pudiquement mais sans rien omettre, les tourments d’une jeune fille violée et battue sur qui retombe au final toute la culpabilité. Plus intéressant encore, cette sensation que malgré tous ses efforts, Tomoyo ne pourra jamais vraiment sauver son amie du gouffre, reproduisant dans sa vie d’adulte les mêmes schémas toxiques de son enfance.



La beauté finale de My Broken Mariko réside certainement dans la relation entretenue par Tomoyo et Mariko, une relation complexe qui mêle amour, amitié et sentiment maternel, où les rôles changent devant l’insuffisance du foyer et l’absence des autres. Avec rage et pugnacité, Tomoyo se bat pour offrir à son amie une dernière preuve d’amour, lui offrir un dernier horizon tout en acceptant elle-même la mort d’une personne qu’elle ne pourra jamais remplacer. Véritable hommage aux victimes d’inceste et de violences domestiques en même temps que réflexion sur la place de la femme dans la société japonaise, le manga s’achève sur une note de fin magnifique et poignante qui marque durablement le lecteur.

À noter que Ki-oon accompagne ce récit d’une seconde œuvre où se mêle western et quête d’identité, achevant de convaincre que son autrice n’a certainement pas fini de nous étonner.



Aussi turbulent que poignant, My Broken Mariko nous offre un deuil qui refuse les conventions tout en levant la loi du silence qui règne autour de l’inceste et de la violence domestique.

Un très beau récit et de superbes héroïnes.
Lien : https://justaword.fr/my-brok..
Commenter  J’apprécie          210
My Broken Mariko

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, on va parler d’un manga, My Broken Mariko, signé au scénar’ et au dessin par la même personne : Waka Hirako.



Or donc Tomo se nourrit de ramen lorsqu’elle apprend le décès de son amie, Mariko, à la télévision. Le choc passé, elle décide de lui rendre un ultime et radical hommage…



-Et ben, voilà qui promet de la joie…



-Non, en effet ! Cependant, malgré la profonde tristesse de l’histoire, ce manga reste résolument positif grâce à Tomo. Cette héroïne va de l’avant (dans tous les sens du terme, physiquement et psychiquement), elle lutte, elle se bat (dans tous les sens du terme, là aussi), elle se montre pleine de volonté et de détermination pour mener jusqu’au bout ce qu’elle va accomplir. Je l’ai trouvée admirable ! Son énergie est inspirante !



J’ajoute aussi que ce manga m’a apporté un véritable coup de fraîcheur dans la production habituelle ! J’ai adoré comment Tomo est représentée.



-Tu veux dire qu’un perso qui génère des filets de morve de trente centimètres, c’est rafraîchissant ? On en apprend des choses sur toi, Déidamie…



-Oui ! Je veux dire, non ! Ce qui m’a fait un bien considérable, c’est la représentation du personnage. Elle n’est pas parfaite physiquement. Elle n’est jamais sexualisée. Elle est parfois caricaturée, enlaidie, déformée sous l’effet des émotions. Et l’aspect caricature, le côté organique à l’excès de la peine de Tomoyo montrent et dédramatisent en même temps la violence du chagrin de Tomo. La peine de cette dernière n’est jamais insoutenable à lire, de même que les sévices subis par Mariko ne sont jamais montrés : le manga reste donc accessible.



Une autre chose qui m’a délectée dans ce manga, c’est le travail sur la présence de Mariko. On ne la connaîtra que par le prisme des souvenirs de Tomo. Cependant, ces souvenirs font avancer à la fois l’histoire et l’héroïne. Parfois, Mariko semble répondre aux questions ou aux réflexions de Tomo. Le passé et le présent cohabitent, s’entremêlent, ce qui là encore donne au manga une grande puissance émotionnelle. Quel magnifique travail ! Mais je parle, je parle, et toi, Méchante Déidamie ?



-Moi, je m’étonne que personne ne songe à alerter la police ! La gamine va à l’école couverte d’hématomes, et aucun adulte ne semble choqué !



-C’est vrai, mais on peut facilement imaginer qu’elle s’y oppose elle-même, pour des raisons que je ne divulgâcherai pas. Je peux aussi supposer que la police au Japon ne fait pas figure d’exemple en matière de lutte contre les violences intra-familiales. Et l’autorité des adultes dans l’Education nationale japonaise n’a pas vraiment bonne réputation dans les mangas.



-Et je regrette aussi qu’on ne sache pas ce qu’il advient du voleur !



-Oui, c’est vrai, c’est dommage.



My Broken Mariko constitue un fort bon one-shot sur le deuil, l’amitié féminine et ses différents aspects, et la lutte que mène Tomo pour aller de l’avant. Il est suivi d’une interview de l’autrice, fort intéressante, ma foi, je compte bien surveiller ce qu’elle va sortir d’autre. »
Commenter  J’apprécie          203
My Broken Mariko

Pour une première œuvre de la mangaka, elle avait plutôt frapper fort au Japon lors de sa sortie car le succès fut immédiat. En effet, my broken Mariko ne laisse pas indifférent entre douleur et tristesse.



Les thèmes abordés sont le deuil, la colère, l'impuissance face au suicide d'une meilleure amie. Notre héroïne Tomoyo va faire une sorte de voyage initiatique en commençant par voler l'urne funéraire. Elle souffre moralement de la perte de cet être cher qui avait beaucoup souffert de la relation qu'elle entretenait avec son père. On peut comprendre Tomoyo mais elle va s'enfermer dans une sorte de folie rédemptrice.



J'ai également eu l'impression que la mangaka n'avait pas vraiment eu une ligne conductrice pour son récit. Je n'ai pas aimé par exemple le dénouement final qui est une action totalement ridicule et saugrenu qui vient décrédibiliser l'ensemble. Quand on fait du sérieux, il faut savoir tenir le cap.



Cela reste tout de même emprunt d'une certaine humanité dans les relations. Une œuvre engagée dans son contenu.

Commenter  J’apprécie          191
My Broken Mariko

Le livre est très agréable à tenir en main, bien blanches, bonne épaisseur, c’est agréable d’avoir cette histoire en grand format et elle a certainement plus d’impact ainsi. Je me suis également attardé sur cette belle, triste et intrigante couverture. J’aime également la sensation quand on touche la couverture du manga et plus particulièrement le titre. Sans oublier la page couleur pour commencer. J’ai oublié en faisant le reel mais pas en le lisant, d’enlever la jaquette pour voir ce qu’il y a en-dessous bien entendu.



C’est une histoire brute de décoffrage, et même brutale dans tout ce qu’elle peut procurer comme sensations, émotions.

L’histoire, le graphisme, tout est à fleur de peau, brutale. Le graphisme peut paraître laid alors qu’il retrace bien les émotions, leurs violences et qu’il est plus là pour couper le souffle, surtout sur les personnages.

Quand on voit le paysage, il est beau, bien retracé.

Tout est réaliste, contemporain, et ça fait mal.



Nous nous plaçons du point de vue de la survivante, enfin celle qui n’est pas morte, qui doit continuer à vivre et à trouver la force : Tomoyo. Au-delà du deuil, elle doit accepter que sa meilleure amie Mariko se soit suicidée, ce qui n’est pas rien, pas anodin, et guère négligeable. Et bien sûr elle doit gérer tous les sentiments qui vont s’emmêler en elle et accepter, plus son impuissance. Elle savait, c’était sa meilleure amie, mais tout ce qu’elle a pu faire c’est être là pour elle, ce qui est déjà beaucoup et a certainement prolongé déjà sa vie, mais pas arrêter l’horreur. Ce sentiment d’impuissance, d’injustice est vraiment très très dur, même pour le lecteur.



« Le road trip rédempteur qui a ému le Japon !«

C’est bien dit 🙂

Quand elle part en road trip, elle veut être là pour son amie, faire quelque chose pour elle, une dernière. Il a fallu qu’elle prenne tous les risques pour aller la récupérer, elle a également dit tout ce qu’elle avait sur le cœur à ce « père ».

A travers ce dernier voyage, nous avons des bribes de souvenirs. Elles ont une amitié assez insolite, qui se mélange à plein d’autres choses en tout cas il y a de l’amour, et celui-ci continue à se ressentir dans la façon qu’à Tomoyo parfois de tenir l’urne, de lui parler, de se rappeler, des moments vécus, des lettres échangées, etc.



Nous n’avons volontairement pas tout, que des bribes, que des morceaux, et une fatalité, un évènement qui ne changera plus. L’Impuissance.

Au cours de son road trip, elle fait une belle rencontre avec un personnage que j’ai beaucoup aimé, et qui a de belles paroles.



La mangaka nous livre ensuite une très belle interview, très intéressante.

Puis une autre de ces petites histoires que j’ai trouvé belle et touchante aussi, comme dans un western, et où là nous voyons des traits graphiques plus plaisants.

D’ailleurs même si ce sera sans doute sombre, ces prochaines histoires devraient aussi être intéressantes avec des sujets forts. Une mangaka qui nous a mis une sacrée force, et claque.



Une oeuvre intimiste, bouleversante, touchante, réaliste, percutante d’une force et violence implacable. La fameuse impuissance. Une relation unique qui relie deux jeunes femmes, mais l’une d’elle a commis l’irréparable envers elle-même et l’autre va devoir continuer à vivre et avancer.

Je suis d’accord sur le côté coup de poing, poignant, et un oeuvre pouvant être lue par un large public.



Bonne lecture

Coup de poing, marquante.

Le côté réaliste, brut de décoffrage, injustice … font que moi je le laisse en bonne lecture mais tout en étant d’accord avec les autres ^^’.
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
Commenter  J’apprécie          120
My Broken Mariko

En apprenant par les médias le suicide de son amie Mariko, Tomoyo ressent un choc: elle doute, ne comprend pas, s'en veut de n'avoir rien deviné... et ensuite, elle décide de passer l'action. En dérobant les cendres de son amie à son père qui ne les mérite en rien.



En planifiant sa vengeance, Tomoyo revient sur leur amitié : les moments partagés et les désillusions provoquées par ce père violent, captateur.



Pour rendre hommage à Mariko, elle décide d'entreprendre un voyage afin de répandre ses cendres, un voyage qui ne sera pas de tout repos mais lui permettra de faire son deuil.



Un texte fort, autour des violences faites aux femmes; un thème servi par un dessin nerveux et rude, en accord avec le texte. Une lecture coup de cœur.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          100
My Broken Mariko

En sortant ce oneshot, Ki-Oon a parfaitement su trouver sa phrase de lancement car effectivement My Broken Mariko est un peu très beau road-trip rédempteur qui m'a vraiment émue.



La jeune autrice, Waka Hirako dont c'est ici la première oeuvre a très bien fait de s'inspirer de ses expériences personnelles pour nous livrer ce récit très intime car cela lui a conféré une puissance rare qui ne peut que prendre aux tripes. Et avec ses thématiques autour de la violence faite aux enfants mais également aux femmes, il est pile poil dans la tendance #MeToo du moment qui a pourtant tant de mal à décoller au Japon où une chape de plomb a été posée de tout temps, ce qui est fort triste. On a donc besoin d'autrice comme ça pour oser parler !



Le volume se partage en deux histoires distinctes, sur lesquelles je vais revenir à tour de rôle, mais qui ont toutes deux une sensibilité une peu commune dans l'urgence que l'on sent dans le trait et la narration de l'autrice ainsi que dans l'abandon d'une certaine jeunesse à la dérive qui cherche une ancre pour ne pas couler. Les deux récits quoique très différents sont vraiment émouvants.







Cependant celui qu'on va retenir, c'est bien sûr le récit éponyme du volume : My Broken Mariko, qui raconte la terrible perte d'une amie qui a depuis toujours été victime d'abus. L'histoire nous est contée du point de vue de sa meilleure amie qui doit apprendre à faire son deuil mais pas que.



Plus qu'une histoire de deuil, moi j'y ai vu l'histoire d'un regret, celui d'une femme qui n'en pas su venir en aide à sa meilleure amie alors qu'elle a toujours su de quoi elle était victime. C'est cela qui en fait un récit poignant, bouleversant et révoltant, parce qu'on ressent dans toutes les fibres de notre corps son impuissance qui la ronge et qu'elle regrette tant alors qu'il est trop tard. Ce récit est donc pour moi un signal d'alarme qui nous dit que même si on trouve ça dur, il faut qu'on trouve le moyen d'aider les victimes pour qu'elles sortent de cette spirale infernale.



Malgré une tendance de l'autrice à faire surjouer les émotions de son héroïne, j'ai trouvé le récit très juste. Peut-être parce qu'il est inspiré de sa propre expérience, sa mère ayant été victime de violence comme l'une de ses amie, cela donne une teinte très particulière au récit et surtout à la victime. Celle-ci m'a vraiment frappée et du coup toute l'exubérance et la folle course en avant de l'héroïne m'a semblé être le contre-poids de son silence et sa résilience, comme si Tomoyo devenait le réceptacle de toute cette rage et cette colère qu'elle ne pouvait exprimer, elle. C'est magnifique !



Pour cela, la mangaka nous livre un récit très vif, incisif, rapide et un peu fouillis, où ça crie, où ça court partout, où ça pleure à gros sanglots et où ça a des gestes désespérés et inattendus. Cela m'a beaucoup rappelé ce que Kyôko Okazaki avait pu faire sur des titres comme River's Edge, Helter Skelter ou Tôkyô Girls Bravo pour ce que j'en ai lu. J'y retrouve ce même trait dépouillé, cette même jeunesse désespérée qui le fait entendre à grands coups d'éclats et cette même sensibilité envers les faits de société qu'on tait un peu trop. Alors même si l'autrice n'est pas dans les influences qu'elle cite, j'y retrouve sa patte. En revanche, quand elle dit aimer Xavier Dolan, je dis oui oui oui, je le retrouve vraiment ici avec ce portrait d'une jeunesse à la dérive.



Quant au deuxième récit, il s'agit d'un autre road-trip aux inspirations western où le tueur à gages Tyler se fait aider en chemin par le jeune Danton pour qu'il le guide dans la pampa américaine. Le dessin fait encore plus âtre et ciselé à l'image des personnages. Si au début c'est surtout l'ambiance old school western qui me plaisait, le final autour de l'histoire de Tyler m'a bien accrochée. Cependant c'est une histoire que j'aurai tendance à oublier je le sais car elle est très courte et n'a rien de vraiment mémorable en comparaison de My Broken Mariko.



Ainsi avec ce oneshot, Ki-Oon a fait un très beau choix éditorial, celui de parler des violences faites aux femmes et aux enfants avec un récit âpre d'une autrice encore jeune qui a beaucoup de choses à dire sur les faits sociétaux et que j'espère bien revoir chez nous. Elle offre un récit vraiment poignant et maîtrisé de bout en bout malgré sa fin un peu abrupte mais qui correspond bien à l'urgence et la folie qui s'est emparée de l'héroïne avant de retomber. C'est un très beau moment de vie même si particulièrement douloureux et un cri, un appel à l'aide pour toutes les victimes qui en ont besoin. Superbe !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          100
My Broken Mariko

One-shot sur le deuil qui se lit bien et vite. Tomo vient d'apprendre le suicide de sa meilleure amie. Impossible que cela soit vrai, la semaine dernière encore, elles se voyaient, se souriaient et se parlaient. Alors, son monde s'écroule et reprenant ses esprits, elle comprend que l'urne de Mariko va être gardée par le bourreau de celle-ci : son père. Accrochez-vous car notre jeune Mariko a vécu des événements très difficiles, rien n'est dessiné mais tout est évoqué. S'ensuit ainsi un roadtrip pour délivrer Mariko, le plus grand regret de Tomoyo. Touchant et poignant. Par contre, je n'ai vraiment pas adhéré aux dessins..
Commenter  J’apprécie          70
My Broken Mariko

My Broken Mariko fait partie de ces titres qui m’ont attiré d’emblée, pour lesquels j’ai de grosses attentes, et, je dois l’avouer, avec lesquels je pars conquis d’avance. Mais encore faut-il confirmer cela une fois l’ouvrage en mains. Je dois admettre que l’unanimité générale autour du titre ne faisait que me convaincre encore plus. Et par chance, j’ai pu le recevoir de la part de Ki-oon, que je remercie au passage, ce qui me permet de vous proposer cet article alors que le titre vient juste de sortir.



Pour rappel et avant de vous expliquer pourquoi j’ai trouvé ce titre magnifique, My Broken Mariko est un one shot que l’on doit à Waka Hirako. Il s’agit du premier titre de la mangaka à arriver en France, dans une somptueuse édition en grand format avec jaquette gaufrée du plus bel effet, qui plus est augmenté d’une interview de la mangaka qui revient sur ses influences et sa façon d’aborder cette histoire… Avec en dernier bonus, la première histoire courte publiée par l’autrice, également d’excellente qualité, et dont la thématique propose quelques similitudes avec My Broken Mariko. En bref, une très belle édition que ce titre formidable méritait, pour seulement 9€95. Ceci étant dit, il est temps de passer au manga proprement dit !



Quand Tomoyo apprend aux informations la mort de son amie Mariko, elle n’en croit pas ses oreilles. Elles s’étaient pourtant vues la semaine précédente, sans que rien ne laisse présager un tel drame. Mariko, à la jeunesse brisée, qui lui vouait une admiration sans bornes et qui s’est vraisemblablement suicidée…

Tomoyo ne contient pas sa rage : elle doit trouver un moyen de rendre un dernier hommage digne de ce nom à sa seule confidente. Pas question de laisser le père violent de la jeune fille prendre les choses en main ! Bouleversée et confuse, elle se précipite chez lui, vole l’urne funéraire et, malgré les coups, hurle les mots de colère que Mariko a gardés en elle pendant toutes ces années ! Les précieuses cendres sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête du lieu de dispersion idéal… mais aussi du salut, pour son amie comme pour elle-même.



Le résumé resitue bien les événements. Tomoyo, le personnage principal de l’histoire, apprend que sa meilleure amie Mariko s’est suicidée. Des sentiments forts et contradictoires se mêlent, de l’incompréhension à la tristesse, en passant par la colère. Une seule certitude pour elle, le père de Mariko est en grande partie responsable de ce suicide, et ne mérite en aucun cas de conserver les cendres de sa fille. Tomoyo va donc s’incruster chez lui avec un couteau pour récupérer les cendres de son amie et les disperser. L’occasion d’un petit road trip qui reconstituera le fil de cette relation forte, proposant une réflexion sur le deuil, sur le suicide, mais aussi et surtout sur la maltraitance infantile.



Et c’est une des grandes forces du manga selon moi. Non seulement les thématiques sont très fortes, mais elles sont en plus multiples et s’entremêlent de façon logique, se nourrissent et se renforcent mutuellement. Et autant le dire clairement, avec un sujet pareil, le manga est dès le départ très chargé émotionnellement. En faisant rapidement face au père, dont on apprend qu’en plus d’être violent, avait abusé sexuellement de Mariko, on est directement mis face à l’injustice absolue de cette situation et on comprends sans qu’on ait besoin de nous le dire que la jeune femme a mis fin à ses jours à cause de la vie que son père lui a imposé.



D’emblée, on est en colère, tout comme Tomoyo, mais aussi extrèmement triste. En fait, on partage vraiment tout le cheminement émotionnelle de la jeune femme, avec la gorge nouée dès le début de l’histoire, jusqu’à ce moment où la mangaka met le dernier coup de massue pour faire vraiment monter les larmes. Et sur ce point, elles arriveront peut-être à un moment différent en fonction des personnes, selon nos vécus propres. Ce qui est certain, c’est que même sans avoir de rapport particulier à la mort, au suicide ou au deuil, Waka Hirako arrive parfaitement à nous faire comprendre ce qui se joue dans cette histoire, aussi bien concernant le geste de Mariko et la façon dont Tomoyo vit ça.



Une des excellentes idées étant de suivre une narration qui avance de façon constante, à l’image de Tomoyo qui ne s’arrête jamais de bouger. Mais en proposant également des sortes de flashs concernant la jeunesse des deux amies, mettant en avant des bribes du passé commun aux deux, permettant de mieux comprendre comment on en est arrivé là. Et sur ce point, cela permet de travailler avec pertinence, talent et énormément d’émotions le personnage de Mariko. C’est d’ailleurs cet aspect qui m’a ému aux larmes, expliquant de façon très simple mais très intelligente pourquoi une personne qui a vécu ce que Mariko a vécu s’autodétruise, se dévalorise constamment, et finalement pense qu’elle mérite le mal qui lui arrive.



Je pense aussi que l’impact émotionnel de ceci vient du fait que je connaisse des personnes qui ont malheureusement vécu des choses similaires, et j’ai le sentiment que ce que dit la mangaka ici correspond vraiment à ce que disent les victimes de tels sévices. Ainsi, arriver à retranscrire avec une telle justesse cet aspect contribue à l’impact émotionnel du récit. Mais il y a d’autres aspects profondément émouvants, qui peuvent plus ou moins toucher. Sur ce point, je vous invite d’ailleurs à lire le magnifique article de Julie sur son blog Songe d’une Nuit d’été, qui a un rapport différent à ce que raconte le titre, mais qui a été également bouleversée, le signe pour moi d’une vraie authenticité dans le traitement des différents éléments du récit.



Enfin, impossible de ne pas évoquer l’esthétique du titre qui influe grandement sur son ambiance générale. Le dessin est ultra expressif et permet vraiment d’épouser l’état émotionnel des personnages. On alterne entre des illustrations un peu brutes, avec des déformations parfois prononcées pour accentuer les expressions des visages ou les mouvements, et des planches bien plus réalistes qui ont de ce fait un impact bien plus fort du fait des contrastes dans le degré de réalisme. De plus, le découpage et le style visuel épousent bien le côté mouvement perpétuel de Tomoyo. Alors qu’en début d’ouvrage, je trouvais parfois le style un peu brouillon, j’ai vite compris que la mangaka savait ce qu’elle faisait et qu’elle adaptait son dessin aux situations et états émotionnels afin de renforcer chaque séquence. Et sur ce point, pour un travail de jeune mangaka, c’est vraiment d’un niveau de maîtrise impressionnant, qui rend l’impact émotionnel de cet histoire encore plus important.



Pour finir, un petit mot sur l’histoire en supplément, qui parle aussi de rapport à la famille, mais dans un cadre bien différent qui évoque presque le western. La mangaka arrive aussi en peu de pages à construire des personnages qui ont vraiment une âme, et à proposer un message subtil et intéressant. De quoi être encore plus convaincu du talent de cette dernière, et espérer que Ki-oon la suive dans ses prochaines aventures afin qu’on y ait également droit.



Vous l’aurez donc compris, My Broken Mariko est un énorme coup de cœur pour moi. C’est un idéal de one shot, qui en peu de temps arrive à proposer une histoire puissante, profonde et marquante, vers laquelle on a envie de revenir le plus souvent possible. Et Ki-oon ne s’y est pas trompé, proposant une édition de très belle qualité qui met parfaitement en valeur la beauté de ce titre. Évidemment, c’est un indispensable !
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
Commenter  J’apprécie          61
My Broken Mariko

L'interview de Waka Hirako figure dans cet album de 200 pages. On n'est pas étonné d'y lire qu'elle préfère les films d'arts et d'essai, les films intimistes, de Xavier Dolan, de Louis Malle ou "Dancer in the Dark" aux gros blockbusters. Mais lire qu'elle aime les comics américains, en particulier ceux sur le Joker "car ils ont tendance à être dans une veine très artistique", est plus surprenant. A priori, après avoir lu "Trois Jokers" hier, j'aurais tendance à penser que "My Broken Mariko" est aux antipodes et que le hasard seul les a réunis parmi les dix finalistes du prix bdstagram 2021 . Mais dans les deux cas, on a l'itinéraire de victimes brisées par le mal. Dans "My broken Mariko", on pourrait penser que l'esthétisme est aux abonnés absents mais ce serait faire fausse route : il est brisé comme Mariko. On suit le road trip de Tomo au plus près des victimes de la violence, le trait témoin des fêlures, porteur des souffrances de Tomo et on est touché en plein cœur par un dessin a priori brouillon. En fait, tout fait sens et l'on ne peut pas ne pas être touché à la lecture de ce récit sur le deuil, de cette tranche de vie découpée comme un film avec une vraie recherche sur le découpage des plans, des vignettes et le rendu des mouvements. C'est un manga, mais on ressent les influences occidentales, et c'est sans doute encore plus vrai dans la courte histoire publiée à la fin du tome, rattachée au genre du western, "Yiska". Un premier one shot réussi, un uppercut émotionnel et une mangaka à suivre.
Lien : https://www.instagram.com/fo..
Commenter  J’apprécie          50
My Broken Mariko



J'avais entendu beaucoup de bien de ce manga, un one shot, alors je me suis dit qu'il fallait aussi que je le découvre. Et j'ai bien fait de le lire ! J'ai été touchée, séduite par le scénario et par les illustrations, parfois très calmes et détaillées, et parfois très vives et expressives. On y suit le personnage de Tomoyo qui va devoir affronter le deuil d'un proche, une amie et bien plus que cela, sa famille. Partagée entre des sentiments confus et puissants, la colère, la tristesse, l'incompréhension, la nostalgie, elle va prendre conscience de la difficulté à être parmi les vivants, à affronter la mort. Fougueuse, elle va agir sans réfléchir, et va aller à l'encontre des attitudes que l'on attribue généralement aux personnages féminins dans le manga. 

Commenter  J’apprécie          50
My Broken Mariko

A priori, My Broken Mariko de Waka Hirako, en étant ancré dans le réel et en parlant de sentiments n’avait qu’une chose pour me plaire : le fait qu’il se tienne en un seul volume. Malgré tout, reçu en version numérique via un service de presse, je me précipiterai chez mon libraire dès sa sortie pour l’acheter en format papier et le relire.

En quoi consiste My Broken Mariko ? C’est une histoire d’amitié, une histoire de deuil, une histoire de violence, une histoire triste et une histoire pleine de vie.

Tout commence à Tokyo, un midi quand Tomo déjeunant dans un restaurant de nouilles apprend à la télévision la mort de sa meilleure amie, Mariko. Bouleversée, elle décide pour lui rendre hommage de s’emparer de l’urne contenant ses cendres et s’engager dans un voyage improvisé. Direction la mer, et plus particulièrement un lieu où, adolescentes, elles rêvaient toutes deux de se rendre. Au récit de ce voyage se mêlent ses souvenirs de Mariko : depuis leur première rencontre à l’école jusqu’à leurs derniers rendez-vous et SMS, que ceux-ci soient joyeux, tristes ou énervants. Peu à peu, l’histoire de la défunte se dévoile : victime depuis l’enfance de violences, y compris sexuelles, elle n’a jamais réussi à prendre confiance en elle et s’est raccroché tant que possible à la seule relation saine de son entourage, prenant partiellement la place de sa mère : Tomo. Et pourtant, celle-ci a visiblement aussi ses propres failles. Coincée dans un travail qui l’ennuie avec une hiérarchie qu’elle ne respecte pas, Tomo fume comme toute une caserne de pompiers, boit et n’hésite pas à jouer des poings pour protéger Mariko que celle-ci soit vivante ou plus tard morte.

À travers les vies de Mariko et de Tomo, Waka Hirako arrive à dresser deux beaux portraits de femmes, touchants, à l’opposé l’une de l’autre, mais terriblement complémentaires. C’est d’ailleurs l’un des récits d’amitié féminine les plus réalistes que j’ai lus récemment en fiction. En s’interrogeant sur les raisons de la mort de son amie, Tomo va se demander ce qu’elle aurait pu faire pour la sauver, malgré des blessures trop anciennes, trop intimes et beaucoup trop nombreuses. Ce voyage et ses multiples péripéties lui permettront de faire son deuil, mais également de gagner en stabilité intérieure au lieu de ne s’appuyer que sur une assurance de façade.

Malgré la thématique, Waka Hirako ne joue pas la carte larmoyante. Tomo est tellement vive et maladroite, à fleur de peau et en même temps déterminée, qu’elle arrive souvent à faire sourire voire rire le lecteur avec ses aventures. Outre le scenario en lui-même, j’ai particulièrement aimé le style de la mangaka qui est à la fois très fin dans le tracé des visages, plein de peps pour les scènes d’action, et tout en suggestions et évocations pour les passages les plus durs de la vie de Mariko.

En plus de My Broken Mariko, ce recueil comprend également Yiska, la première histoire publiée de Waka Hirako, un western sobre sur l’identité et la transmission de savoir, ainsi qu’une petite vignette revenant sur Tomo et Mariko à la fin de leur adolescence.
Lien : https://www.outrelivres.fr/m..
Commenter  J’apprécie          50
My Broken Mariko

Sur le suicide, sujet particulièrement sensible au Japon, il y a deux approches possibles. Celle de Guillem March l'an dernier était fantastique et allégorique en se concentrant sur la suicidée. Celle de Waka Hirako se focalise sur celle qui reste, Tomoyo. la sensibilité de cette histoire est surprenante d'autant que l'autrice n'y va pas par quatre chemins: Mariko a eu une vie brisée par un père dément d'alcool, victime de violences quotidiennes, de viol incestueux et bien entendu de harcèlement psychologie culpabilisateur… Un cocktail tristement classique dans ce genre de cas et l'on comprend vite que ce suicide est un soulagement pour la victime. le manga n'aborde pas le pourquoi ni les raisons familiales et sociétales de ce phénomène mais se concentre sur le souvenir de la disparue et la difficulté à accepter la réalité du deuil par son amie. le scénario prend ainsi la forme d'un road-story nerveux où le trait hargneux, comique et subtile selon les séquences, accompagne magnifiquement une traversée de l'esprit fiévreux de Tomo qu'il nous est proposé d'accompagner.[...]



Lire la suite sur le blog:


Lien : https://etagereimaginaire.wo..
Commenter  J’apprécie          40
My Broken Mariko

Tomoyo a le cœur brisé. Sa meilleure amie Mariko s'est suicidée. Elles se sont pourtant rencontrées la semaine précédente et rien ne laissait deviner le futur geste tragique de Mariko. Une semaine après, Tomoyo apprend son décès sur le journal télévisée...



Brisée mais déterminée, Tomoyo prend alors une décision soudaine : dérober les cendres funéraires de Mariko et les emmener loin du père violent de cette dernière : l'homme qui a brisé l'enfance et la vie de sa fille mais qui n'a jamais réussi à rompre l'amitié entre elle et Tomoyo.



Tomoyo se lance dans une course pleine de rage et de larmes pour libérer une bonne fois pour toute son amie de ses souffrances et ce même par delà la mort.



My Broken Mariko est un titre percutant qui a révélé tout le talent de la mangaka Waka Hirako. Paru en 2020 au Japon, publié pour la première en France en janvier 2021 par les éditions ki-oon, ce one-shot est une course à l'avant pleine de bruit, de larmes mais aussi d'un peu de rire sur le deuil et la colère face aux abus physiques. Waka Hirako a écrit ce manga avec tout son coeur en laissant libre cours à ses émotions. Son héroine Tomoyo imprègne ce titre d'une énergie si folle et incontrôlable que nous avons l'impression que c'est la mangaka qui a vraiment lâché les vannes avec My Broken Mariko ce qui est le cas.



Dans une excellente interview en fin de volume, Waka Hirako déclare d'ailleurs au sujet de son héroine et du processus d'écriture : " J'étais vraiment dans le même état d'esprit qu'elle en la dessinant. Quand elle se mettait en colère, je m'énervais aussi, quand elle pleurait, j'étais en larme..."



C'est sans doute cette implication émotionnelle qui donne à My Broken Mariko toute cette force et cette justesse. Voir cette femme s'emparer de l'urne funéraire contenant les cendres de sa meilleure amie et fuir nous plonge, nous lecteur, dans un état d'immédiateté désemparée. Nous courons auprès de Tomoyo dont on découvre la forte relation qui l'unit à Mariko. Nous sommes également en colère comme elle face aux actes de violence dont on a subit sa meilleure amie. Les émotions sont bien sûr communicatives et Waka Hirako nous entraîne dans cette fuite avec un dessin audacieux, vif et très mouvementé. Sans chercher à embellir Tomoyo, Waka Hirako s'éloigne d'un dessin plutôt sobre, propret et féminin pour dépeindre une héroïne déterminée, pleurant à outrance, mais qui continue de foncer et de tenir contre son coeur sa regrettée meilleure amie. Les apparitions de Miyako sont juste bouleversantes et vous serrent le coeur tout en vous faisant grincer les dents face aux injustices et aux cruautés que la douce Miyako a subit.



Toutefois, ce one-shot ne reste pas figé dans ses émotions. My broken Mariko est un titre en mouvement dont le dessin à fleur de peau distille aussi bien la tristesse, la fureur avec une pointe de comédie par le côté empoté de Tomoyo mais toujours traité avec une belle plongée en avant. Ainsi, ce one-shot remarquable ne nous paralyse pas dans ce drame intimiste ( mais ô combien réel ) mais nous fait partager le courage de cette héroïne qui décide de passer à l'action pour donner à son amie un adieu digne de ce nom.



My broken Mariko est un manga d'abord déchirant, un drame qui vous empoigne le cœur avant de nous propulser sans temps mort dans une fuite pleine de courage et de détermination.



Il est clair qu'avec ce one-shot, Waka Hirako a sorti une petite bombe de coeur à conserver précieusement dans sa bibliothèque.



Notons enfin la qualité d'une édition qui en plus de l'histoire principale propose aussi une petite interview ainsi qu'un court-western concoctée par Waka Hirako, Yiska, au rythme plus posé mais tout aussi fort de par les thèmes proposés. En espérant retrouver le talent de Waka Hirako très bientôt...
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Je pourrais le résumer comme une histoire bouleversante sur la perte d'un être aimé, mais c'est aussi une puissante histoire d'amour et d'amitié. Les sujets abordés sont poignants, suicide et deuil, mais ils sont habilement traités, sans aucune lourdeur, je me suis même surprise à sourire à plusieurs passages!

Les illustrations ont dû caractère et rythment efficacement l'intensité des émotions que traversent les personnages.

Une belle réussite !
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Une artiste à suivre. Rien de plus à ajouter, il faut mettre la main sur cette oeuvre.

Le trait à du caractère, la thématique est traitée avec humilité et force pourtant sur un sujet difficile à aborder, les personnages sont attachants. Un récit qui donne envie de voyager.
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Avant de commencer la chronique… c'est quoi ce format ?? Un nouveau format Ki-oon ? Vous en aviez déjà vu des comme ça chez eux ? (c'est à mi-chemin entre la collection Lattitutes et le format seinen/Kizuna)

Je m'égare… Bon, comme d'autres lecteurs précédents, j'ai été touchée par ce one-shot. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça se veut tire-larmes à l'extrême.. On est pas dans le drama le plus absolu ou une observation du deuil et de la tristesse. Par bien des côtés, ce titre est loufoque, improbable, et même drôle. Et c'est ce que j'ai aimé, même si j'ai vu des avis qui étaient mitigés sur le grossissement de certaines scènes/expressions (je pense à l'effet larmes/morves de l'héroïne). Pour ma part, j'ai été complètement prise dans le jeu, j'ai aimé que la protagoniste soit montrée sous ce jour déplorable, avec une déchéance physique qui témoigne bien du bordel dans sa tête et son cœur. Même si on se met pas tous à chialer et morver à la moindre occasion, pleurer, souffrir et ne pas comprendre sont rarement des moments beaux ou reluisants. L'héroïne a les traits tirés, des cernes pas possibles, une coupe de cheveux dégueulasse et des yeux très humides. J'ai trouvé ça cohérent, loin d'une éventuelle représentation fantasmée de l'héroïne éplorée et "belle dans la tristesse" (yerk).

Le dessin est pas spécialement "beau" ou riche en détails. A vrai dire, il est moyennement maîtrisé à plusieurs reprises (sur les mains/proportions/objets) comme si l'autrice avait été frappée de flemme à plusieurs moments. Pour ma part, ça ne m'a pas dérangée, puisque j'ai trouvé que c'était une extension cohérente des ressentis de l'héroïne et de l'histoire plus globalement. J'ai trouvé que ce dessin était sincère et sans fioritures, ce qui correspond parfaitement au caractère de la protagoniste et du message passé.

Question intrigue plus précisément, ce serait dommage de spoiler, mais on part sur un road-trip acharné, oscillant entre désespoir et renouveau, où la lutte contre soi-même et son passé est forte. Quelques instants fugaces où Tomoyo semble en symbiose avec Mariko sont particulièrement frappants. J'ai aimé les sous-entendus, les cris, les regards, les injures et l'épuisement qui se dégagent des pages. On est loin d'un titre moralisateur ou nian-nian sur le sujet de la dépression, de la maltraitance et du suicide. Les émotions des personnages sont acérées, vraies.

Encore une fois, ce titre peut bousculer et étonner à cause de son côté loufoque, mais, pour ma part, j'ai vraiment adhéré. D'ailleurs, j'ai été touchée dans le témoignage de l'autrice qui explique qu'elle voulait produire un genre de manga où elle se retrouve dans les personnages, où les femmes ne sont pas des plantes vertes avec une jolie plastique et des caractères bien lissés.


Lien : https://littcentcinquante.wo..
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Mariko s'est suicidée. Tout est arrivé très vite. Sa meilleure amie Tomoyo ne comprend pas, elle a encore eu de ses nouvelles il y a quelques jours. Le cœur en miettes, Tomo n'a plus qu'une idée en tête, celle de récupérer l'urne funéraire de son amie pour l'emmener loin d'ici.





Ce manga nous écrase le cœur en quelques instants. Les thèmes abordés sont difficiles. Deuil, violence, douleur. Et l'émotion qui se dégage des personnages est intense, notamment avec la rage qui habite Tomoyo depuis la mort de son amie. C'est d'ailleurs à travers cette jeune femme sous le choc et en colère, que nous découvrons le personnage de Mariko et apprenons à la connaître. Elle nous dévoile qui était cette amie brisée, son enfance, ses confidences, ces moments passés ensemble.





Et c'est terrible jusque dans le coup de crayon. Certains traits sont doux, d'autres sont nettement plus durs, en particulier dans les expressions de Tomo. Tout simplement parce que sa grande détermination se mêle à sa grande détresse. Je suis restée à admirer pendant plusieurs minutes certaines pages, pour le mélange d'émotions brutes qui s'en dégage. Des belles et des moins belles. Ce n'est peut être pas une lecture que je conseillerai à tout le monde, parce que c'est profondément triste. Mais elle nous livre aussi un récit juste et puissant.
Lien : https://revesurpapier.blog4e..
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Je remercie les Éditions Ki-oon pour l’envoi de cette lecture. Wow… Quelle claque ce manga. Un magnifique one shot qui va rester gravé dans mon cœur pour un moment !



Tomoyo vient d’apprendre aux informations la mort de sa meilleure amie Mariko qui avait alors 26 ans. Elle ne comprend pas, elle l’a vu il y a une semaine et pourtant, elle avait l’air d’aller bien.



C’est alors qu’elle décide de rendre hommage à son amie comme il se doit, elle ne veut pas laisser cela à la responsabilité de son père violent, qui lui a pourri l’enfance. C’est ainsi qu’elle récupère l’urne de Mariko, sous les coups de cet homme violent et lui balance en pleine figure tout ce que son amie n’a pas osé lui dire. Puis elle s’en va, trouver un endroit, qui conviendrait à cette fille, un endroit qui lui rendrait hommage comme il se doit.



L’histoire est empreinte d’émotion du début à la fin. Premièrement, les dessins ont du caractère et nous transmettent tout un flot de sentiments à eux seul. Ensuite, les scénarios sont d’une puissance sans nom !



La mangaka avait déjà écrit auparavant une autre œuvre, plus courte, qui était un projet de lycée, du nom de Yiska. Dans ce dernier, on y retrouve aussi pour personnage principal une femme, avec une histoire très prenante également.



Comme elle le dit dans l’interview qu’on peut retrouver à la fin de ce one shot, elle adore cet univers des mangas, mais malheureusement, dans les Shonen, comme Seinen, les femmes sont très peu représentées. Ce qui rend l’identification difficile pour une femme. C’est pour cela que ces deux titres mettent comme personnage principal une femme, mais peu conventionnelle, non genré, qui ne rentre pas dans les codes de la femme japonaise type. C’est ce genre d’envie et d’engagement de la part de l’autrice qui rend pour moi l’œuvre d’autant plus belle !



En bref, vous l’aurez compris, c’est un titre qui m’a complètement bouleversé. Tout est beau et puissant dans ce titre, du dessin, jusqu’au scénario. On y sent une envie de dénoncer, de raconter une histoire, de faire réfléchir, de la part de la mangaka. Un vrai chef-d’œuvre !
Lien : https://lapommequirougit.com..
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Tomo apprend aux informations le suicide de sa meilleure amie Mariko, elle n'arrive pas à y croire. C'était inattendu, rien ne laissait présager un tel drame.



Tomo est bouleversée. Elle se remémore les souvenirs qu'elle a eu avec Mariko, les pires comme les bons.



Elle décide de voler l'urne funéraire de Mariko et affronte son père. Un père violent, mauvais. On va se mettre à le détester, le haïr.



Les précieuses cendres de sa meilleure amie sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête de son salut, pour son amie comme pour elle-même.



C'est poignant, ça nous retourne complètement. On apprends à connaître Mariko à travers Tomo. Ces deux personnages attachants, qui ont un véritable lien entre elles. On le sent, elles sont la personne qui compte le plus pour l'autre.



Les dessins sont très expressifs, chargé de réalisme !



Le récit est puissant, il nous transporte. On voyage aux côtés de Tomo, on ressent sa colère, sa tristesse, sa vie. Je l'ai imaginé rire, les yeux rougis, crier de désespoir aussi.



Dans ce one-shot, nous avons aussi une interview très intéressante ! Et un petit bonus, Yiska, un mini Western tout à fait marquant lui aussi.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
My Broken Mariko

Indéniablement (décidément, j’aime bien ce mot), ce manga m’a secoué de la tête aux pieds. Déjà par sa force narrative, mais aussi par ce coup de crayon incisif, parfois empli de rage et de désespoir qui va jusqu’au bout des choses. Le graphisme ne ménage pas le lecteur. Sans doute plus que l’histoire en elle-même qui est abordée de façon incroyablement pudique.
Lien : https://songedunenuitdete.co..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Waka Hirako (314)Voir plus

Quiz Voir plus

Peinture : Impressionnisme (4)

Considéré comme précurseur de la peinture moderne cet avant-gardiste admirateur de Velàzquez et Goya fit scandale avec deux tableaux mémorables, l'un exposé au Salon des refusés (1863) l'autre présenté au Salon officiel (1865). Très proche des impressionnistes qu'il soutient dans leur positionnement esthétique ainsi que matériellement mais soucieux de ne pas rompre avec le Salon officiel, il conserve une grande indépendance à leur égard et ne participe à aucune des expositions du groupe quand bien même il devient apparenté à l'une de ses membres en 1874, date de la première exposition impressionniste. Vous avez reconnu :

Gustave Courbet
Eugène Boudin
Camille Corot
Édouard Manet
Henri Fantin-Latour

1 questions
4 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , histoire de l'art , impressionnismeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}