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Citation de fanfanouche24


Préface de Muriel Pic

(...)
Malgré cette réelle intégration au monde intellectuel parisien, la situation de Benjamin reste celle d'un juif allemand marxiste confronté à la montée du fascisme, au nationalisme germanophobe, à l'antisémitisme et à l'anti- intellectualisme du Parti communiste français.Au fil des " Lettres sur la littérature ", sa situation ne s'améliore jamais.Ses difficultés matérielles sont évidentes : il a très peu d'argent, trouve difficilement à se loger et, dès 1939, a de sérieux problèmes cardiaques.Il s'accommode néanmoins de cette situation avec une intelligence et une poésie rarement égalées: dans le mouchoir de poche de sa chambre de bonne sous les toits de Paris, qui lui promet de geler l'hiver et d'étouffer l'été, il rêve de rapatrier à Paris sa bibliothèque se trouvant depuis 1933 chez Bertolt Brecht, au Danemark, où ce dernier a trouvé un premier lieu d'exil.Benjamin imagine aussi de recevoir quelques amis sur la terrasse à laquelle il peut accéder de sa chambre. De là, contempler cette ville qui le tue et à laquelle il est en train de consacrer une étude sublime et inachevée : "Paris, Capitale du XIXe.Le livre des passages".
Si un accent pathétique caractérise certains moments les " Lettres sur la littérature ", malgré la pudeur de Benjamin, on comprend aussi qu'il ne sacrifiera pas sa liberté de penser pour améliorer sa situation. Il reste déterminé à lire la production littéraire de son temps sur le mode critique qu'il préconise dans le
" Livre des passages": Porter au plus haut degré la marque du moment critique, périlleux, qui est au fond de toute lecture."

( p.24)
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