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EAN : 9782889273171
160 pages
Editions Zoé (03/03/2016)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Ce livre réunit pour la première fois les sept «lettres sur la littérature» que Walter Benjamin écrivit à Max Horkheimer de 1937 à 1940. Benjamin est alors chercheur, rattaché à l’antenne parisienne de l’Institut de recherche sociale de Francfort que dirige Max Horkheimer à New York.

Ces lettres analysent l’actualité littéraire, indissociable de l’actualité politique. Cocteau, de Rougemont, Claudel, Ramuz, Bachelard, Nizan, la revue Esprit, La NRF, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
2016- Librairie du Centre culturel suisse
Rue des Francs- Bourgeois. Paris 3e

Lointaine lecture fort intéressante, quelque peu austère dans son essence...

Ayant un ami totalement passionné par Walter Benjamin, je vais lui prêter cette 1ère édition de ces Lettres de critiques littéraires et sociologiques. Ainsi, je me presse de laisser une trace de cette lecture !

Comme d'habitude, je n'ai relu la préface qu'après avoir parcouru en diagonale ces lettres adressées à Max Horkheimer, de 1937 à 1940.

Complètement admirative et épatée par le courage de Walter Benjamin dans ses comptes-rendus de l'actualité littéraire.
Pas la moindre flatterie ou flagornerie, même une rigueur coupante....Il commente avec exigence les écrits de Cocteau, Caillois, L.F.Céline, Jules Romains, Leiris, Ramuz, Henri Calet, etc.

Je me permets de transcrire un extrait assez long de la préfacière, qui décrit fort précisément et le talent de cet "écrivain- essayiste- critique" et son honnêteté intellectuelle ...dans un contexte historique et politique grave !

"Préface de Muriel Pic
(...)
Malgré cette réelle intégration au monde intellectuel parisien, la situation de Benjamin reste celle d'un juif allemand marxiste confronté à la montée du fascisme, au nationalisme germanophobe, à l'antisémitisme et à l'anti- intellectualisme du Parti communiste français.Au fil des " Lettres sur la littérature ", sa situation ne s'améliore jamais.Ses difficultés matérielles sont évidentes : il a très peu d'argent, trouve difficilement à se loger et, dès 1939, a de sérieux problèmes cardiaques.Il s'accommode néanmoins de cette situation avec une intelligence et une poésie rarement égalées: dans le mouchoir de poche de sa chambre de bonne sous les toits de Paris, qui lui promet de geler l'hiver et d'étouffer l'été, il rêve de rapatrier à Paris sa bibliothèque se trouvant depuis 1933 chez Bertolt Brecht, au Danemark, où ce dernier a trouvé un premier lieu d'exil.Benjamin imagine aussi de recevoir quelques amis sur la terrasse à laquelle il peut accéder de sa chambre. de là, contempler cette ville qui le tue et à laquelle il est en train de consacrer une étude sublime et inachevée : "Paris, Capitale du XIXe.Le livre des passages".
Si un accent pathétique caractérise certains moments les " Lettres sur la littérature ", malgré la pudeur de Benjamin, on comprend aussi qu'il ne sacrifiera pas sa liberté de penser pour améliorer sa situation. Il reste déterminé à lire la production littéraire de son temps sur le mode critique qu'il préconise dans le
" Livre des passages": Porter au plus haut degré la marque du moment critique, périlleux, qui est au fond de toute lecture."

** lien pour Max Horkheimer :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/max-horkheimer/

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Préface de Muriel Pic

(...)
Malgré cette réelle intégration au monde intellectuel parisien, la situation de Benjamin reste celle d'un juif allemand marxiste confronté à la montée du fascisme, au nationalisme germanophobe, à l'antisémitisme et à l'anti- intellectualisme du Parti communiste français.Au fil des " Lettres sur la littérature ", sa situation ne s'améliore jamais.Ses difficultés matérielles sont évidentes : il a très peu d'argent, trouve difficilement à se loger et, dès 1939, a de sérieux problèmes cardiaques.Il s'accommode néanmoins de cette situation avec une intelligence et une poésie rarement égalées: dans le mouchoir de poche de sa chambre de bonne sous les toits de Paris, qui lui promet de geler l'hiver et d'étouffer l'été, il rêve de rapatrier à Paris sa bibliothèque se trouvant depuis 1933 chez Bertolt Brecht, au Danemark, où ce dernier a trouvé un premier lieu d'exil.Benjamin imagine aussi de recevoir quelques amis sur la terrasse à laquelle il peut accéder de sa chambre. De là, contempler cette ville qui le tue et à laquelle il est en train de consacrer une étude sublime et inachevée : "Paris, Capitale du XIXe.Le livre des passages".
Si un accent pathétique caractérise certains moments les " Lettres sur la littérature ", malgré la pudeur de Benjamin, on comprend aussi qu'il ne sacrifiera pas sa liberté de penser pour améliorer sa situation. Il reste déterminé à lire la production littéraire de son temps sur le mode critique qu'il préconise dans le
" Livre des passages": Porter au plus haut degré la marque du moment critique, périlleux, qui est au fond de toute lecture."

( p.24)
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(...) Dans ma lettre du 3 novembre 1937, je vous ai entretenu d'un livre, " Le Merinos", de Henri Calet.Je vous fait communiquer " Fièvre des Polders" que le même auteur vient, après une pause de trois ans, de publier. La qualité assez remarquable de ce roman fait comprendre que Calet ne peut pas se conformer au rythme de production habituel aux romanciers, à savoir un ou deux volumes par an.

( p.145)
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En rassemblant ces indiquations, éparses dans l'analyse de Bachelard, on voit se détacher avec toute l'acuité souhaitable, et telle qu'une figure cachée dans les devinettes, la physionomie de la domination hitlérienne. Bachelard n'aura donc pas à se déranger beaucoup pour saisir ce qu'il y a d'intensité dans son assertion : "Il fait greffer, sur le lautréamontisme des valeurs intellectuelles".
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Videos de Walter Benjamin (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Walter Benjamin
Par Delphine Minoui, grand reporter, lauréate du Prix Albert Londres 2006 Tout public, à partir de 10 ans
« Lumières pour enfants », c'était le titre donné par Walter Benjamin aux émissions de radio destinées à la jeunesse qu'il assura avant la montée du nazisme. Ce titre, Gilberte Tsaï l'a repris pour les Petites conférences qu'elle programme depuis 2001 dans différents établissements culturels. Elles reposent sur le pari que ni les grandes questions, ni les espaces du savoir, ne sont étrangères au monde des enfants et qu'au contraire elles font partie de leur souci, formant un monde d'interrogations restant trop souvent sans réponses. La règle du jeu en est la suivante : un spécialiste d'une matière ou d'un domaine accepte de s'adresser à un public composé d'enfants mais aussi d'adultes, et de répondre à leurs questions. À chaque fois, il n'est question que d'éclairer, d'éveiller : en prenant les sujets au sérieux et en les traitant de façon vivante, hors des sentiers battus.
Programme de la Petite conférence #2 – « Raconter la guerre, dessiner la paix, 25 ans de reportages au Moyen-Orient » par Delphine Minoui :
Rien ne prédestinait l'enfant timide, née à Paris d'une mère française et d'un père iranien, à devenir reporter de guerre. Quand elle s'envole pour Téhéran, en 1997, c'est avec l'envie d'y raconter le quotidien des jeunes de son âge, épris d'ouverture. Mais l'après 11-septembre 2001 chamboule tout. Elle se retrouve en Afghanistan, puis en Irak, pour suivre l'invasion américaine et ses conséquences sur la région. Depuis, les soubresauts s'enchaînent : révolutions du printemps arabe, attentats de Daech, crise des réfugiés syriens, putsch raté en Turquie, retour des Taliban à Kaboul. Mais Delphine ne perd jamais espoir. Sensible à l'humain au milieu du chaos, elle navigue entre ses articles et ses livres pour faire parler la paix, encore et toujours, en racontant le combat des héros anonymes croisés sur son chemin.
Entre anecdotes et confidences, la conférence donnera à voir les coulisses du reportage, où le journaliste n'est ni un super héros ni un agent du « fake news » au service d'un grand complot, mais un témoin d'exception, porteur de lumière, même au coeur de l'obscurité.
Le terrain est la colonne vertébrale de son écriture. Correspondante au Moyen-Orient pour France Inter et France Info dès 1999 puis pour Le Figaro depuis 2002, Delphine Minoui a consacré la moitié de sa vie à cette partie du monde synonyme de révolutions, coups d'État et conflits.
À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard. Delphine Minoui, L'alphabet du silence, l'Iconoclaste, 2023 Les Passeurs de livres de Daraya, Seuil, 2017 Je vous écris de Téhéran, Seuil, 2015
Conception et programmation : Gilberte Tsaï – Production : l'Équipée.
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