Je pourrais aussi bien dire que c’est parce que je pense qu’il existe une conjonction constante que je pense qu’il existe une signification. De plus, ma conviction qu’il existe une signification est elle-même un élément qui est constamment conjoint avec d’autres éléments dans n’importe quelle situation où une conjonction constante semble apparaître.
Je considèrerai d’abord ←↑ : « à la recherche d’une existence ». Ce que ce signe représente ne peut être déterminé que par la découverte d’une réalisation qui s’en rapproche : il est tout à la fois mental et susceptible d’une perception par les sens. (Il faut bien distinguer ici cette « perception par les sens » de la conscience définie par Freud comme « organe des sens de la qualité psychique »).
On peut distinguer les trois cas suivants : une non-chose et l’absence de réalisation correspondante ; une réalisation et l’absence de non-chose correspondante ; la coïncidence entre une non-chose et la chose (l’objet perçu par les sens).
Résoudre le problème de la frustration suppose d’être raisonnable ; une expression comme « la voix de la raison » traduit peut-être une réaction émotionnelle primitive face à une fonction dont le but était de satisfaire, non de frustrer. Les axiomes de la logique s’enracinent donc dans l’expérience d’une raison qui n’a pas réussi dans sa fonction primaire de satisfaire les passions […].
Il serait facile de dire que la chose évidente à faire avec les pensées est de les penser ; il est plus difficile de décider ce que signifie en réalité un tel énoncé.
L’activité qui, sous la domination du principe de plaisir, tend à décharger la personnalité d’un accroissement d’excitations est remplacée, dans la phase de domination du principe de réalité, par l’éjection des éléments-bêta indésirables. Un sourire ou un énoncé verbal doit alors être interprété comme un mouvement musculaire d’évacuation et non comme une communication de sentiments.
Les « objets » auxquels la psychanalyse a affaire incluent la relation entre la non-chose et la chose. Une personnalité capable de tolérer une non-chose peut faire usage de cette non-chose ; elle est donc en mesure de faire usage de ce que nous pouvons à présent appeler une pensée.
De cette interaction entre la non-chose et la réalisation qui semble s’en rapprocher, dépendra le développement de la pensée, et par « pensée » j’entends dans ce contexte ce qui permet de résoudre un problème en l’absence de l’objet.
Simultanément à la pratique de votre métier d’analyste, vous devez aussi exercer l’art d’aiguiser et de rendre exact le vocabulaire que vous utilisez.
Le psychotique dont je parle a atteint un stade de développement où des pulsions créatrices sont perceptibles et peuvent même être reconnues comme les motivations des mécanismes mentaux qui, au début de l’analyse, semblaient être totalement asservis à des désirs de destruction.