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Citation de ThibaultMarconnet


À l’odeur, il retrouve le panier, l’enlève de la branche et le pose devant la vache. Elle fourre son museau dedans, mêlant le souffle de sa douce haleine à l’odeur douceâtre du fourrage, au point que les deux se confondent avec celle du lait qu’il est urgent de traire, et qui coule sur ses doigts, ses mains, ses poignets, chaud, indivisible comme le sang divin de la vie éternelle même, qui se renouvelle de lui-même. Puis il laisse l’invisible panier là où il peut le retrouver à l’aurore et s’en va vers la source. Maintenant, il peut voir clair de nouveau. De nouveau sa tête brouille, puis rétablit, quand il la brise en buvant, sa propre image renversée, noyée et estompée. C’est le puits des jours, l’ouverture calme et insatiable de la terre. Tranquille paradoxe, elle tient en suspens le précipité de l’aurore, de midi et du coucher du soleil, hier, aujourd’hui et demain — les semences d’étoiles et leurs hiéroglyphes, l’orgueilleuse rose blanche qui meurt et la gradation invincible et rapide qui se termine, ralentie, dans l’extase royale de midi.

(p. 273)
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