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Citation de Patlancien


Ils étaient appuyés sur le parapet et regardaient l’eau. Leurs trois cannes ressemblaient à trois rais de feu jaune, penchées dans le soleil. Je marchais sur mon ombre, l’enfonçant de nouveau dans l’ombre mouchetée des arbres. La route tournait, s’éloignait de l’eau en montant. Elle franchissait la colline, puis redescendait en lacets, entraînant l’œil, l’esprit, en avant sous un tunnel de vert tranquille. Et la tour carrée, au-dessus des arbres, et l’œil rond de l’horloge, mais assez loin. Je m’assis sur le bord de la route. L’herbe multiple me montait aux chevilles. Les ombres sur la route étaient aussi immobiles que si on les eût dessinées au pochoir avec des crayons de soleil inclinés. Mais ce n’était qu’un train et, au bout d’un instant, il s’évanouit derrière les arbres, derrière le prolongement du son, et je pus entendre ma montre et le train qui s’évanouissait comme s’il filait à travers un autre mois, un autre été, quelque part, filant sous la mouette immobile, filant comme toute chose.
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