ÉPEIRE DIADÈME
Seul
au cœur des lacis, au cœur des rets
de ce visage qui promet
sans efforts sa moisson
de désirs et d'écumes et de baisers blonds,
sur cette nuque tendre, auprès du coquillage
d'une oreille au lobe tel un caillou blanc
sucé indéfiniment – dragée pour le souvenir
d'un torrent de fraîcheur,
glacé de transparences
contre les dents, à la langue étrangère
ainsi qu'à l'huître bavochante
sa perle :
neige polaire dont l'orient aux longues ombres
ne connaît pas la nuit – seul
devant ces yeux absents aux prunelles trop grandes
qui dominent la rose adorable du péché
comme en l'autre crépuscule
l'arbre rose
où l'air dilate sans le voir
ce foyer double d'une étrange lune noire ;
Seul
Je brûle de frissons – de cet enfer du gel
qui est l'amour
épris de sa propre radiance
p.95-96