AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Xavier Bordes (21)


PASSE SIMPLE

On s'est aimés peut-être
Sans se connaître
Peut-être on ne s'aimera plus
Sans s'être jamais connus
Commenter  J’apprécie          250
Cela viendra comme à bord des branches du cerisier
Lorsqu'on grimpe parmi les fleurs s'installer au coeur de la lumière
Où n'existe point d'ombre
Oh le murmure sucré des abeilles du temps...

Cela reviendra comme une enfance rejointe pour toujours
En ses jeux de marelle et ses contrées de nostalgie
Comme l'enfance au sourire infiniment triste
Dont le regard est tout agrandi de questions

( extrait de " L'amoureux")
Commenter  J’apprécie          130
CHANSON DU PÊCHEUR

Ainsi que le sphynx du mirage
L'amour quand j'avance s'enfuit
Est-il donc possible à mon âge
D'être aussi con que je le suis?

J'avance pour ferrer la rose
Elle s'efface dans le vent
Ainsi vais-je parmi les choses
Comme un somnambule, rêvant.

Par crainte de perdre ma trace
Comme un somnambule en rêvant
Je sème au travers de l'espace
Petit Poucet mes cailloux blancs.

Au matin je parcours la grève
Cherchant aux épaves du soir
Celle que j'ai vue dans mon rêve
En arpentant mon désespoir.

Limpide comme une bouteille
Et le col d'un blason scellé
Elle court aux vagues vermeille
Avec son génie esseulé.
Commenter  J’apprécie          130
JE L'AIMAIS…


Je l'aimais comme à travers
Une vitre embuée
qu'éclaire seulement le sillage des larmes

                  *

Au-delà d'elle c'était l'aube verte
Ses yeux pailletés d'or, la terre brune
Et les rosiers mal coupés où le vent avait accroché
Comme dans mes vers toutes sortes de choses légères
Mais étrangères

                  *

Cette voix
Cette voix bleue
Construisant avec le fil de fer
De nos nerfs des rêves ajourés comme des crinolines
Profonds comme des cloches où, tôt le matin par les rosées
Brillantes, sous le bronze les battants s'agitent
Dans l'impatience de Pâques
Comme jambes de ressuscités…
Cette voix azurée
Comme celle du muezzin sur sa tour blanche

                  *

Cette voix traversée d'anges
D'archanges de Trône de Châteaux
En Espagne et de Dominations !

p.62-63
Commenter  J’apprécie          101
AÏLENN


Elle balance sur la mer comme la rose du couchant
à bord de son propre vertige
Elle parle de toutes choses comme si les mots étaient chants
et les choses vestiges

On lui chercherait vainement le miroir d'une pensée

Dans l'or le cuivre et le vermeil
Elle balance sur votre visage comme le souvenir d'un autre
qui aurait habité notre peau il y a très longtemps
Elle s'accroche à chacun comme la roche au coquillage
par ce byssus doré par ce byssus brillant
qu'on n'a jamais fini d'explorer

p.64
Commenter  J’apprécie          80
V. INTERMITTENCES
TROUVÉE, PERDUE


Et pourtant la lumière était là, dans l'égarement
Elle gisait telle une flaque au creux pierreux du jour
Avec son doux visage où le vent moissonne des lys

Je l'ai prise comme un miroir et j'ai regardé
Le monde par-dessus mon épaule
La mer abandonnée
Et pleurant comme un gamin j'ai poursuivi ma route
Ne sachant même plus faire autre chose que de bredouiller
son nom

Gluant sur les syllabes
Comme un agonisant qui parle dans son sang

p.180-181
Commenter  J’apprécie          70
ELLE ET MOI, À CONTRE-TEMPS


Du néant mon désir a formé des choses réelles
Des hommes réels parmi lesquels marcher et rire et disputer
Un sol réel à l'image du ciel

Avec ses galaxies de sable et ses plages obstinées
Ses lessives fraîches suspendues au vent
Et les mains douces de l'amour
Pétrissant lentement dans l'eau bleuie du ciel
Les aubes vaporeuses des anges mêlées
Aux linceuls humoreux des morts innombrables que
 nous fûmes !

p.240-241
Commenter  J’apprécie          70
ELLE ET MOI, À CONTRE-TEMPS

À force de parler de moi j'ai connu le vrai goût des mots
J'ai su qu'ils étaient les auteurs de cette chevelure
De la couleur de ces yeux vifs comme l'hirondelle
Qui sans cesse vont et reviennent
Du passé au présent
Rapportant des étincelles de vie au nid qu'elle a bâti
Contre le mur tiède du temps.

Mes mains s'en allaient puis revenaient vers son corps
Le seul ciment que m'ait offert la vie
Tantôt blanc et tantôt doré selon ses rapports avec le soleil

Ce que j'en pouvais toucher ne me venait que de moi
Aussi ne sais-je encor aujourd'hui
Parler d'autre chose
Mais j'en parle comme on parle de l'ombre
D'une chance
Et tout ce que je dis ne parle pas pour moi, même
Si tout parle - à ma place !

Du néant mon désir a formé des choses réelles
Des hommes réels parmi lesquels marcher et rire et disputer
Un sol réel à l'image du ciel
Avec ses galaxies de sable et ses plages obstinées
Ses lessives fraîches suspendues au vent
Et les mains douces de l'amour
Pétrissant lentement dans l'eau bleuie du ciel
Les aubes vaporeuses des anges mêlées
Aux linceuls humoreux des morts innombrables que
nous fûmes !


Pp.240.241
Commenter  J’apprécie          50
V. INTERMITTENCES
TROUVÉE, PERDUE


Les amis sont venus en chantant les rengaines de jadis
Je ne les ai pas reconnus   Mais je n'ai rien dit
J'ai tenté de chanter comme eux mais il faisait trop sombre

Comment accepter d'ajouter une fausse nuit
À celle de mon chagrin
Et tous se désolaient et l'amour même se désolait
Perdu dans son immensité comme une mouette qui
 cherche la mer
Dans les ondulations brillantes du mirage

p.180
Commenter  J’apprécie          50
FIGURE DE PROUE


Elle met sa main sur ses yeux et sourit à d'étranges arcanes
Elle change d'île Elle change de cap
réglisse à travers les rouleaux des galaxies rousses

Chaque bougie lui est un phare
Chaque fleur un soleil

p.97
Commenter  J’apprécie          50
               IV. AMOURS

               ACHILLÉES I


     Vol hésitant au-dessus des abîmes

   Le soir encor empli de soucis intérieurs

     Arbre que vent tracasse jour et nuit

 Tandis que sur l'autre rive les amis voyagent

   Toi vêtu de sève blanche et noir de rêves

Tu arpentes en chantant les royaumes interdits

p.58
Commenter  J’apprécie          40
ÉPEIRE DIADÈME


Seul
   au cœur des lacis, au cœur des rets
de ce visage qui promet
sans efforts sa moisson
   de désirs et d'écumes et de baisers blonds,

sur cette nuque tendre, auprès du coquillage
d'une oreille au lobe tel un caillou blanc
sucé indéfiniment – dragée pour le souvenir
d'un torrent de fraîcheur,
   glacé de transparences
   contre les dents, à la langue étrangère
ainsi qu'à l'huître bavochante
   sa perle :

neige polaire dont l'orient aux longues ombres
ne connaît pas la nuit – seul

devant ces yeux absents aux prunelles trop grandes
qui dominent la rose adorable du péché

comme en l'autre crépuscule
                        l'arbre rose

où l'air dilate sans le voir
ce foyer double d'une étrange lune noire ;

Seul
   Je brûle de frissons – de cet enfer du gel
qui est l'amour
            épris de sa propre radiance

p.95-96
Commenter  J’apprécie          40
À LA BEAUTÉ

BEAUTÉ, mon beau désir
De qui l'âme incertaine
Refuse indolemment de se laisser saisir
Et, comme un voilier sur la plaine
Instable de la mer, propose à chaque amant
Des chemins de reflets de vents et de tourments
Prêts à l'anéantir,

Sirène naufrageant
Dans les hauts ciel d'automne
Mes regards aimantés vers le soleil couchant
Quand les blanches L d'oies félonnes
Et les Salve criards des halbrans de l'été
Éteignent l'alphabet de l'étang déserté
Mélancoliquement,

Salamandre Beauté
Quand ta foudre m'enlace
En ses chênes de feu malgré ma volonté
Je sens bien que mon cœur se glace
Et pourtant je te rêve et pourtant je te veux :

Que, Poète, aux Enfers je puisse dire aux Dieux
J'ai vu la mort en face.


(extrait de "Intermittences") - p.213
Commenter  J’apprécie          30
NOCES

Je suis entré en elle comme au désert

Et les étoiles se sont mises à briller plus fort qu'ailleurs
Au-dessus de moi
Plus vives et plus vite comme à la fin d'un wayno
Les lettres de la nébuleuse étourdissante

Désert j'épurai l'homme j'épurai la race
Au milieu de mes pierres et de mes rares fruits

J'ai tendu des roses de pierre et des nuées de sable
Comme un pont de cristal
Entre le concevable et l'inconcevable

Comme au désert j'entrai en elle

Juste un gémissement derrière le vitrail de la rosée
D'où les anciens me regardaient du haut de leurs paroles
Comme s'ils habitaient le souvenir de celle
Qui n'est que jaillissement
J'ai pavé le chemin du matin de dalles de clair de lune
Et d'obsidienne
Joué des chaconnes de silence aux orgues de mes
hamadas

Juste un gémissement avant la grande marche nuptiale
Et une pointe de sang sur le linge de l'infini


Pp.119-120
Commenter  J’apprécie          33
                        IV. AMOURS

                     Plus loin que les vents


                                        ciel
                                     ciel
                     Par les hublots du ciel
« O. . . O. . . Ô. . . Ô. . . Oh. . . Ô. . . Ô. . . Ô. . . Ô. . . Oh. . . »
                     ‒ les anges regardent,
                           gardent
                             ardent
                                 . . .

                             p.57

Commenter  J’apprécie          30
ELLE ET MOI, À CONTRE-TEMPS


À force de parler de moi j'ai connu le vrai goût des mots
J'ai su qu'ils étaient les auteurs de cette chevelure
De la couleur de ces yeux vifs comme l'hirondelle
Qui sans cesse vont et reviennent
Du passé au présent
Rapportant des étincelles de vie au nid qu'elle a bâti
Contre le mur tiède du temps.

Mes mains s'en allaient puis revenaient sur son corps
Le seul ciment que m'ait offert la vie
Tantôt blanc et tantôt doré selon ses rapports avec le soleil

Ce que j'en pouvais toucher ne me venait que de moi
Aussi ne sais-je encor aujourd'hui
Parler d'autre chose
Mais j'en parle comme on parle de l'ombre
D'une chance
Et tout ce que je dis ne parle pas pour moi, même
Si tout parle – à ma place !

p.240
Commenter  J’apprécie          30
CHANSON DU PECHEUR


Ainsi que le sphynx du mirage
L'amour quand j'avance s'enfuit
Est-il donc possible à mon âge
D'être aussi con que le suis ?

J'avance pour ferrer la rose
Elle s'efface dans le vent
Ainsi vais-je parmi les choses
Comme un somnambule, rêvant.

Par crainte de perdre ma trace
Comme un somnambule en rêvant
Je sème au travers de l'espace
Petit Poucet mes cailloux blancs.

Au matin je parcours la grève
Cherchant aux épaves du soir
Celle que j'ai vue dans mon rêve
En arpentant mon désespoir.

Limpide comme une bouteille
Et le col d'un blason scellé
Elle court aux vagues vermeilles
Avec son génie esseulé.

p.49
Commenter  J’apprécie          30
OUROUBORODE


Les carpes rouillent
   Lentement
Le soleil fouille
   Dans l'étang

Son ongle d'or
   Sous la vase
Déniche encor
   Quelque phrase

Entends ce soir
   L'eau profonde
Son piano noir
   Ouvre un monde

L'âme sereine
   Y descend
Pour être reine
   Cent pour cent

Frêle sourire
   Pauvre Asie
Céleste empire
   Poésie

L'oiseau fidèle
   Dans la nuit
Triste appelle
   L'or qui fuit

La lune fouille
   Sous l'étang
Les carpes rouillent
   Lentement.

p.147-148
Commenter  J’apprécie          30
Xavier Bordes
« […] c’est une dame précise qui vit avec moi, c’est la poésie elle-même, c’est "l’or" du silence et "l’argent de la parole", c’est l’aube et l’éveil lumineux aux choses que provoque sa rencontre et sa présence, c’est le monde tel qu’il m’apparaît : tout est étroitement interdépendant, tout est "le même", différent et contradictoire dans sa concrétude et diversité, donc déroutant comme l’est la femme que j’aime. Par son truchement, la manière dont je vois a été ressourcée, définitivement débanalisée, concrétisée, donnée comme un acte de tous mes sens par cette apparition et sa présence continue. Elle est la membrane osmotique à travers laquelle je parviens à correspondre avec ce qui est, même si dans un texte elle n’est pas nommément présente, peu importe : ce texte n’aurait pas existé sans elle, tout simplement »
Commenter  J’apprécie          20
Xavier Bordes

Rosée vernale

Toujours, lorsque vient le printemps, je revois
cette larme sur ta joue à cause d'un chagrin
oublié, pareille à la goutte étincelant sur le
pétale d'une rose qui balance dans la brise.

Elle attire sur toi la lueur verte que tes yeux
allument dans la mer aux heures aurorales,
un éclat couleur d'Éden et d'îles exotiques,
de réconciliations et d'amours nus et roses

sur des littoraux blancs d'une poudre de nacre
douce au corps et soyeuse comme une fourrure...
Au dessus des palmes paresseuses les Gémeaux

veillent dissimulés par le dôme azuré du jour.
Tout ce qui fait signe est rassemblé pour que je rêve
à toi, et à poser mes lèvres sur le mouillé de ta joue...



Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Xavier Bordes (13)Voir plus

Quiz Voir plus

Lisons avec Mickey Rourke

L'un de ses premiers rôles marquants est celui de The Motorcycle dans Rusty James réalisé par Francis Ford Coppola en 1983 d'après le roman du même nom de: (Indice: Outsiders):

Joyce Carol Oates
S. E. Hinton
Toni Morisson

9 questions
21 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , Acteurs de cinéma , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , polar noirCréer un quiz sur cet auteur

{* *}