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EAN : 9782070466252
368 pages
Gallimard (13/11/2015)
4.14/5   7 notes
Résumé :
La Pierre Amour, poème écrit entre 1972 et 1985, est une ouvre-monde. Aujourd'hui, comme à l'heure de la composition de ce livre, nous évoluons dans un monde complexe. A la complexité de ce monde mondialisé, la responsabilité du poète écrivant dans sa langue maternelle est de répondre par une ouvre prenant en compte cette complexité en proposant, pour la supporter, pour la sublimer, une profondeur conciliant les forces en présence, forces contradictoires, voire même... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Oeuvre complexe et ambitieuse, La Pierre Amour offre une présentation singulière, riche. Je ne connaissais pas le poète Xavier Bordes, musicologue, traducteur de poètes grecs, collaborateur à des revues poétiques. Il a aussi un blog et semble toujours très actif à 77 ans!

le recueil s'ouvre sur un poème intitulé" achillées", mystérieux et prenant. Il y aura 26 poèmes de ce titre, tout au long du livre. D'autres textes, de la même façon, reviendront comme des refrains, des poèmes en prose, des sonnets, la description poétique d'une ville. Et les caractères typographiques varient. Tout cela donne un ensemble ample, polymorphe.

La femme, surtout rêvée, est au centre de tout. Elle prend différents noms: Aïlenn, Isis, Marie-Ange...Et la symbolique de la Pierre Amour est révélée dans le très émouvant premier poème en prose.

Mon impression sur cette oeuvre est mitigée. J'ai été emportée par de nombreux vers et quelques poèmes, hypnotiques, étranges mais marquants. Ils m'ont fait souvent penser à l'univers énigmatique , onirique et frémissant de Robert Desnos.

Cependant, l'érudition de l'auteur, les mots rares utilisés , les références grecques ont un peu fait obstacle à ma compréhension des textes. de même pour cette construction compliquée, que la préface ne m'a pas aidée à bien saisir. Cela crée un monde attirant, certes, mais comme à distance, peu accessible. On perd alors en émotion.

Ce n'est évidemment qu'une impression personnelle. Curieusement, ce sont surtout des vers isolés, rarement un poème complet, qui m'ont plu.

Néanmoins, voilà une découverte intéressante , subtile. Quelques vers, pour vous donner envie:

" Et la mer commence à mousser tel un rire de verre
Telle une immense césure où s'ouvre tout l'horizon"

" Je l'aimais comme à travers
une vitre embuée
qu'éclaire seulement le sillage des larmes"

" Elle avance son corps clair
frissonne comme un arbre au vent vert"....

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
JE L'AIMAIS…


Je l'aimais comme à travers
Une vitre embuée
qu'éclaire seulement le sillage des larmes

                  *

Au-delà d'elle c'était l'aube verte
Ses yeux pailletés d'or, la terre brune
Et les rosiers mal coupés où le vent avait accroché
Comme dans mes vers toutes sortes de choses légères
Mais étrangères

                  *

Cette voix
Cette voix bleue
Construisant avec le fil de fer
De nos nerfs des rêves ajourés comme des crinolines
Profonds comme des cloches où, tôt le matin par les rosées
Brillantes, sous le bronze les battants s'agitent
Dans l'impatience de Pâques
Comme jambes de ressuscités…
Cette voix azurée
Comme celle du muezzin sur sa tour blanche

                  *

Cette voix traversée d'anges
D'archanges de Trône de Châteaux
En Espagne et de Dominations !

p.62-63
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CHANSON DU PÊCHEUR

Ainsi que le sphynx du mirage
L'amour quand j'avance s'enfuit
Est-il donc possible à mon âge
D'être aussi con que je le suis?

J'avance pour ferrer la rose
Elle s'efface dans le vent
Ainsi vais-je parmi les choses
Comme un somnambule, rêvant.

Par crainte de perdre ma trace
Comme un somnambule en rêvant
Je sème au travers de l'espace
Petit Poucet mes cailloux blancs.

Au matin je parcours la grève
Cherchant aux épaves du soir
Celle que j'ai vue dans mon rêve
En arpentant mon désespoir.

Limpide comme une bouteille
Et le col d'un blason scellé
Elle court aux vagues vermeille
Avec son génie esseulé.
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                        IV. AMOURS

                     Plus loin que les vents


                                        ciel
                                     ciel
                     Par les hublots du ciel
« O. . . O. . . Ô. . . Ô. . . Oh. . . Ô. . . Ô. . . Ô. . . Ô. . . Oh. . . »
                     ‒ les anges regardent,
                           gardent
                             ardent
                                 . . .

                             p.57

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ELLE ET MOI, À CONTRE-TEMPS

À force de parler de moi j'ai connu le vrai goût des mots
J'ai su qu'ils étaient les auteurs de cette chevelure
De la couleur de ces yeux vifs comme l'hirondelle
Qui sans cesse vont et reviennent
Du passé au présent
Rapportant des étincelles de vie au nid qu'elle a bâti
Contre le mur tiède du temps.

Mes mains s'en allaient puis revenaient vers son corps
Le seul ciment que m'ait offert la vie
Tantôt blanc et tantôt doré selon ses rapports avec le soleil

Ce que j'en pouvais toucher ne me venait que de moi
Aussi ne sais-je encor aujourd'hui
Parler d'autre chose
Mais j'en parle comme on parle de l'ombre
D'une chance
Et tout ce que je dis ne parle pas pour moi, même
Si tout parle - à ma place !

Du néant mon désir a formé des choses réelles
Des hommes réels parmi lesquels marcher et rire et disputer
Un sol réel à l'image du ciel
Avec ses galaxies de sable et ses plages obstinées
Ses lessives fraîches suspendues au vent
Et les mains douces de l'amour
Pétrissant lentement dans l'eau bleuie du ciel
Les aubes vaporeuses des anges mêlées
Aux linceuls humoreux des morts innombrables que
nous fûmes !


Pp.240.241
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Cela viendra comme à bord des branches du cerisier
Lorsqu'on grimpe parmi les fleurs s'installer au coeur de la lumière
Où n'existe point d'ombre
Oh le murmure sucré des abeilles du temps...

Cela reviendra comme une enfance rejointe pour toujours
En ses jeux de marelle et ses contrées de nostalgie
Comme l'enfance au sourire infiniment triste
Dont le regard est tout agrandi de questions

( extrait de " L'amoureux")
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