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Citation de Osmanthe


Il ne négligea aucune partie de mon corps. J'ai senti pour la première fois que j'avais des omoplates, des tempes, des chevilles, des lobes aux oreilles et un anus. Il les caressa soigneusement, les mouilla de sa salive, les goûta de ses lèvres.
J'avais fermé les yeux. Parce que ainsi je pouvais sentir beaucoup plus crûment à quel point il me faisait des choses déshonorantes. Le vinyle du sofa me collait désagréablement au dos. J'étais censée frissonner, mais je suais à grosses gouttes.
À un moment, il s'est aventuré au milieu de mes poils pubiens. La seule proximité de son souffle tourmentait mes nerfs. J'étais déchirée entre l'angoisse de savoir ce qu'il avait l'intention de faire et le désir d'être bafouée encore plus impitoyablement. De cette déchirure sourdait comme du sang un flot de plaisir.
Les doigts écartèrent les plis un à un. La langue fit rouler le petit grain se trouvant tout au fond. N'en pouvant plus, j'ai essayé d'y échapper en criant. Mais la langue n'a pas lâché prise. Sur la muqueuse humide, ce petit grain fragile se rétractait, effrayé.
Les doigts se posèrent à tâtons au bord des ténèbres. Nous y arrivions enfin. Tout dans ma toison allait être mis en pièces. J'ai voulu essayer de refermer tant bien que mal tous ces replis, de peur de les voir se désintégrer avant le plaisir. Mais le lien qui serrait mes jambes ne bougea pas d'un millimètre.
Les doigts s'étaient introduits dans le noir. L'homme pénétrait sans hésiter là où moi-même je ne m'étais jamais aventurée. L'extrémité de ses doigts tournait dans l'interstice entre deux parois de chair tiède.
- Arrête ! Ai-je crié pour la première fois de toutes mes forces. Il m'a giflée sur les deux joues. Les résonances de ma voix se sont interrompues, j'ai été assaillie d'une douleur nouvelle. J'ai pensé à Marie dans son écurie. N'était-elle pas elle aussi frappée à coups de cravache ?
L'homme essuyait sur mes joues les doigts qui tout à l'heure encore se trouvaient au cœur des ténèbres. Mon visage était humide de quelque chose de gluant.
- Ça te plaît ? me demanda-t-il. J'ai bougé le menton. Je ne savais même pas si c'était pour acquiescer ou pour nier, et de toute façon, ça m'était égal.
- Ça te plaît, hein ?
Il plongea soudain quatre doigts dans ma bouche. Suffocante, je tentai de réprimer un haut-le-cœur.
- Alors, qu'est-ce que ça a comme goût ?
J'essayais de les repousser avec ma langue. De la salive coulait du bord de mes lèvres.
- C'est si bon que ça te fait saliver ?
J'acquiesçai, avec l'énergie du désespoir.
- Débauchée !
Il me gifla encore une fois.
- Oui, c'est bon. S'il te plaît, continue. Je t'en prie.
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