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Citation de Osmanthe


Karl et Heinz étaient immobiles. Les campanules, le pot de café refroidi, la machine à écrire, et tout ce qui était dans la pièce baissait les yeux en silence.
- Il fait un temps magnifique, dis-je. La vitre sur ma joue était glacée. Ce n'est pas rare, un si beau temps au début de l'automne ?
Karl et Heinz acquiescèrent en même temps.
- Dehors, l'air est agréable, vous savez. Il n'y a pas de vent et le soleil est tiède.
Le calme de la pièce était partout, sans peser sur quoi que ce soit de particulier. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j'étais enfin arrivé au bout d'un long voyage.
- Je suppose que oui, d'après ce que je vois par la fenêtre, répondit Heinz.
- Vraiment, vous n'avez pas mis le nez dehors depuis cinq ans ?
- Non.
- Même en chaise roulante ?
- Je n'en ai pas besoin. Karl va à la poste pour moi. Et il fait les courses. Le médecin me rend visite. Je peux traduire en restant dans cette pièce.
Heinz tripotait les franges de son plaid.
- Je suis un peu comme un vieil écureuil qui a grimpé sans s'en apercevoir tout en haut d'un arbre dont il ne peut plus redescendre.
- Si ça ne vous ennuie pas, commençai-je en quittant la fenêtre pour venir me rasseoir sur le sofa, vous ne voulez pas que nous sortions ensemble ? Je vais vous porter.

Extrait de "Les jumeaux de l'avenue des tilleuls"
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