A chacun ses priorités. Moi, j'ai envie d'être normal. Ordinaire. Tranquille. Pourquoi devrais-je m'occuper des problèmes des autres ?
J'ai déjà le chapitre suivant en tête : une jolie méduse translucide qui ne se sent pas bien dans ses tentacules et qui va bientôt s'évanouir dand notre baignoire : Margot m'appelle d'une voix stridente, je glisse sur une savonette, me fracasse le crâne contre le bord du lavabo et me retrouve moi aussi dans le coma.
Qui ne tente rien n'a rien. Qui tente beaucoup n'a rien non plus, mais au moins c'est sans regrets.
Lucas dit que je suis mystérieux.
Mystérieux : Qui évoque la présence des forces cachées.
S'il savait...
Là je tente le tout pour le tout. Qui ne tente rien n'a rien. Et comme dit Margot : qui tente beaucoup n'a rien non plus, mais au moins c'est sans regrets.
- Pire qu'une fourmi comateuse ? Franchement je ne vois pas ! s'exclame Eliott.
- Peut-être un kangourou qui s'est troué la poche ? demande la jolie Irène (très jolie même). Une cigale enrhumée ? Une girafe prise de torticolis ?
- Pire que ça.
J'hésite un instant. J'ai perdu l'habitude : ça s'embrasse comment, une maman ? Tendrement ? Du bout des lèvres ? Sur les deux joues ? Une seule ? J'opte finalement pour une poignée de main.
Quand on veut vraiment quelque chose, on y arrive toujours. Même si ça paraît impossible.
Il s'agit d'un conte ou d'une fable (on est loin du roman réaliste). Humour, rêve, fantaisie, espoir sont les mots clés de ce texte magnifiquement illustré par Clara Vialletelle. Le contraste entre Venise et la grisaille d'une cité dortoir est une idée intéressante, pas seulement visuellement. Ce va-et-vient, cet aller-retour incessant et improbable entre Venise et une cité du neuf-trois est une incitation à un double voyage, doublement dépaysant.
À noter des personnages hauts en couleur qui pourraient sortir tout droit de Macondo ou de la Salonique des Valeureux (du moins c'est l'idée, une tentative)…le jeune narrateur en profite pour montrer au passage quelques réalités, mais on sent bien que ce n'est pas le sujet…la question est ailleurs...Allez, amusons-nous, révoltons-nous, espérons, croyons en un peu plus en l'art, la fantaisie et l'imaginaire...
Pour le contraire de calme et silencieux, c’était facile, l’évidence même, que tu as d’ailleurs trouvée sans aucune difficulté : tu t’es tout de suite pointée du doigt.