"Il y a trop de bavures déontologiques dans les médias".
Yves Agnès, président de l'APCP (Association pour la préfiguration d'un conseil de presse), était présent en tant qu'intervenant au débat "Un printemps de l'information pour notre bien commun?" organisé le 29 mars 2012 à Nantes par Europe Créative en partenariat avec l'Institut Kervegan.
Les remèdes sont de deux ordres. Structurels d’abord. Comment une profession sans charte déontologique nationale reconnue par tous et sans instance d’éthique capable d’indiquer les bonnes pratiques, de servir de boussole, pourrait-elle se réformer ? Depuis plus d’un siècle, les journalistes et les éditeurs de presse ont toujours refusé une telle instance. Mais les médias ne peuvent jouer efficacement leur rôle dans la société que s’ils acceptent un minimum de discipline. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Remèdes personnels ensuite. Car une grande partie des dérives pourrait être évitée si les journalistes avait chevillées à l’esprit les principales règles déontologiques à ne pas transgresser.
Si votre entreprise a le statut d’éditeur de presse et si vos revenus proviennent en majorité du journalisme, vous pourrez obtenir la carte de presse [...] quel bénéfice tire-t-on de la possession de la carte ? pas grand chose. Barrée de tricolore, elle peut servir de coupe-file mais n’impressionne guère les gendarmes en cas d’infraction… ; elle permet l’accès gratuit aux musée, à certains cinémas ou spectacles ; en revanche, elle n’est pas nécessaire pour bénficier des dégrèvements fiscaux encore accordés aux journalistes pour leurs frais professionnels, c’est la qualification indiquée sur le bulletin de salaire qui compte ; et elle se révèle induffisante dans de nombreuses demandes d’accréditation.
Le lecteur n’est plus seulement cet Homo politicus passionné des hauts faits qui agitent les sphères d’en haut, il veut qu’on parle de lui, qu’on s’intéresse à lui dans toutes ses dimensions. Une raison parmi d’autres de se rappeler en permanence qu’on n’écrit pas pour soi, mais pour lui. [...] Tout ce qui concerne l’être humain dans ses dimensions fondamentales attire l’intérêt, éveille la curiosité : l’instinct vital, l’amour, le plaisir, la mort, la haine, la violence… Rares sont les individus (même s’ils ne veulent pas l’avouer pour certains…) pour les « faits divers » notamment les accidents, les crimes et leurs épilogues judiciaires, les procès. Ils fournissent une source inépuisables d’articles
Le journalisme consiste à recueillir et traiter des informations à destination d’un public [il comprend donc deux pans :] la réception et la recherche des informations d’une part : leur mise en forme sous forme de journaux écrits, parlés, télévisés, électroniques d’autre part [...] il n’est pas la source de la nouvelle, il ne fait que la répercuter.
L’information pratique [cinéma, bulletin météo france, etc] de nombreux journalistes ont tendance à dénigrer cet aspect du journalisme, comme si « rendre service » au lecteur avait quelque chose de dégradant. Sans doute n’ont-ils pas compris grand-chose à leur métier.
Certains auteurs estiment que la quasi-totalité des données recherchées par les services de renseignement des Etats sont publiques et disponibles sur papier imprimé ou dans les banques de données.
Un journal généraliste comme Le Monde publie chaque jour, hors suppléments, l’équivalent d’un livre en articles.
Un ensemble de brèves qui « coulent » (le plus souvent) sur une colonne s’appellent une « rivière".
Le journalisme c’est la vie.