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3.67/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Iran
Né(e) à : Téhéran , 1974
Biographie :

Zahra Abdi est diplômée de Littérature persane.

Elle publie en 2014 son premier roman, "La complainte de la limace", traduit ensuite en italien.

Depuis, elle est acclamée par la scène littéraire iranienne et a remporté de prestigieux prix comme le Ahmad Mahmoud Literary Award.

À travers une prose résolument moderne, l'autrice dresse le portrait de femmes qui refusent de subir leur destin, d'un ancien quartier qui disparaît en silence et d'un pays peinant encore à faire son deuil du traumatisme de la guerre.

Elle vit aujourd'hui au Canada.

Source : amazon
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Mais le docteur Sarabi n’est pas une femme. Il ignore çe qu’est de tenir d'un bras son enfant et de l’autre le fer à repasser.De pleurer d’un œil et de l’autre regarder un film. D’écouter d’une oreille une conversation téléphonique et la télévision de l’autre. Il ne sait pas que la femme qui est capable de pleurer à l'intérieur tout en éclatant de rire, en t’offrant un plat de riz et en parlant comme un moulin, ne vient pas de la planète Mars....Le docteur Sarabi n’est pas une femme.Il écrit des articles superbes sur les femmes mais il ignore de quel amalgame elles sont faites. Même Freud s’est trompé à leur sujet. Jung a bien découvert cette énigme de l’anima animus. Mais tu sais très bien que l’animus ne comprend pas ce qu’est l’anima.
p.98
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La jeune femme récite son poème. Une longue complainte au sujet des hommes. Son texte suivant évoque une femme dont le visage est bleui par les coups reçus. Elle est comparée à une corbeille de violettes fanées abandonnée au bord du trottoir. La jeune poétesse porte un voile blanc nacré ; tandis qu’elle récite, elle joue avec les épingles bleues qui le retiennent. De loin, on peut distinguer ses ongles incroyablement longs. Je ne peux m’empêcher de penser à ce que deviendrait un congrès de poésie féminine si les hommes ne leur en donnaient pas le motif et l’inspiration !
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Mais le docteur Sarabi n’est pas une femme. Il ignore ce que c’est que de tenir d’un bras son enfant et de l’autre le fer à repasser. De pleurer d’un œil et de l’autre regarder un film. D’écouter d’une oreille une conversation téléphonique et la télévision de l’autre. Il ne sait pas que la femme qui est capable de pleurer à l’intérieur tout en éclatant de rire, en t’offrant un plat de riz et en parlant comme un moulin, ne vient pas de la planète Mars.
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J’ouvre la porte dans le noir. La lumière du voisin est la seule qui pénètre péniblement par la fenêtre. Notre maison est comme une dent de lait branlante qui refuse de tomber.
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Je m’enroule dans mon drap. J’enfouis mon oreille sous mon bras. Par la fenêtre entrouverte pénètre une odeur de thon. Quel est l’imbécile qui mange du thon à minuit? Impossible de passer outre. A minuit les sons se font plus obsédants. J’ai la sensation d’une limace froide et gluante qui enfonce ses cornes dans mon oreille. La complainte de la limace est un des sons les plus tristes que j’ai jamais entendus. C’est une plainte insistante qui se glisse lentement jusqu’au fond de l’âme. Cette viscosité ralentit la circulation du sang et lorsqu’elle atteint le cœur, c’est l’infarctus. Qu’on le veuille ou non, l’organe se paralyse. Je me souviens de cette camarade de lycée. Quatre jours avant le bac, son cœur n’avait pas supporté d’aller jusqu’au bout des épreuves.

Je me redresse et m’assieds dans mon lit. Je me frappe de plusieurs coups de poing dans la poitrine. Juste pour rappeler à mon coeur de ne pas oublier de battre. De l’autre côté du lit, le jeune garçon est allongé par terre, le nez sur le sol et les jambes en l’air. C’est dans cette position qu’il dort quand il est fatigué. La complainte de la limace retentit à nouveau. Je regarde par la fenêtre. La lumière est allumée dans la cuisine de mon voisin d’en face. L’homme fait frire quelque chose à la poêle. Une lumière blanche clignote dans l’obscurité de leur salon. Ils sont sûrement en train de visionner un film. De la fumée s’échappe par la fenêtre de la cuisine. Il y a encore plus bête que moi, me dis-je. J’appuie sur le bouton de l’ordinateur avec mon gros orteil. Il ne s’allume pas. Je me souviens qu’avant d’aller au lit, j’ai débranché le câble pour éviter à mon orteil d’être tenté. Ce soir, j’ai décidé de me coucher tôt et de laisser tomber le film. Peut-être qu’en dormant, je n’entendrai plus la complainte de la limace et pourrai me reposer au moins une nuit sans que mon coeur subisse ce coup de rabot.
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Je suis à la recherche d'un jeune garçon qui jette mes sandales orange dans la cour de la maison abandonnée. A la porte de laquelle je frappe depuis des années mais que personne ne vient ouvrir et sur laquelle je brode chaque jour une nouvelle histoire.
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