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Critiques de Zoran Janjetov (67)
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Centaurus, tome 4 : Terre d'angoisse

Cette fois-ci, nos trois compères nous ont enfin mitonné un tome 4 aux petits oignons. Avec la Terre d'Angoisse, Leo, Rodolphe et Janjetov décident de jouer avec nos nerfs en faisant grimper le suspens autant pour les colons du vaisseau monde que pour ceux qui parcourent la planète.



Le piratage informatique, les coupures d'oxygène et les meurtres à répétitions, tous les signaux sont au rouge pour l'astronef en orbite. Sur la planète, le groupe de colons explorateurs est logé lui aussi à la même enseigne. La planète est de plus ne plus dangereuse au point de devenir à son tour meurtrière. Des tentacules surgissant de nulle part vont transformer cette aventure paradisiaque en véritable enfer. Des bêtes monstrueuses aux entités extraterrestres manipulatrices, le stress et la tension sont présents à toutes les pages. Si les mystères du tome précédant commencent à trouver certaines réponses, les co-scénaristes sont encore loin de nous fournir toutes les révélations qu'on est en droit d'attendre.



Il n'y a aucune crainte à avoir dans la qualité des planches et dessins de l'ami Janjetov. Il est toujours au niveau de l'enjeu des exigences qu'on attend de cet artiste. Les couleurs sont peut-être un peu plus criardes que d'habitude mais le geste reste précis et continue à bien soutenir le côté dramatique de l'histoire. C'est toujours un plaisir de voir à quel point son dessin accompagne et complète la tension que possède cette aventure hors du commun.



On a donc entre les mains un opus de bonne qualité. Il se lit avec gourmandise même si l'on devra attendre et patienter jusqu'au prochain tome pour connaître enfin sa conclusion. Cette odyssée spatiale serait-elle en train de devenir de plus en plus addictive au fur et à mesure de sa lecture…

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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Pour apprécier cette BD, il vaut mieux faire abstraction de toute réalité tangible biologique et technologique et se laisser porter par l'histoire "Space-opérienne", encadrée par des dessins parfois somptueux...



Panepha, jeune vierge destinée à un Oracle et de ce fait cachée sur un astéroïde est violée par des pirates de l'espace...

"Sur l'Astéroïde Sacré, ma mère la prêtresse accoucha d'abord de mon frère Almagro, splendide enfant à la peau sombre qui s'appropria aussitôt ses seins.

Je [Albino] naquis après, la peau plus blanche que le marbre, étriqué à cause de mon frère qui, dans le ventre de ma mère, m'avait déjà volé tout l'espace. Mais plus monstrueuse encore apparut ma petite soeur Onyx, rouge avec quatre bras". (4ème de couverture)



Dans ce premier tome (comme dans les sept qui suivront), Albino raconte, parfois en voix-off, les destinées de chacun :

Panepha, déshonorée, bâtira un empire sur l'élevage de guanodontes et leur lait. Mère tyrannique, elle n'aimera que Almagro et n'aura aucune considération pour ses deux autres enfants. Obnubilée par son idée fixe d'émasculer ses agresseurs, elle ne cherche qu'à accumuler les richesses afin de pouvoir se payer les moyens d'assouvir sa vengeance, entraînant avec elle son fils ainé chéri...ainsi que et par mégarde, sa fille détestée...

Quand Albino demande à intégrer la société des Pantechnos pour devenir créateur de jeux virtuels, sa mère n'est que trop contente de signer le contrat qui la débarrasse de ce rejeton qu'elle considère comme un monstre.

Mais Albino est très (trop ?) doué et suscite rapidement l'intérêt des Techno-pères qui forment une communauté sectaire à la hiérarchie cléricale...



Les dessins de Zoran Janjetov ne sont pas sans rappeler ceux de Moebius, mais Janjetov imprime sa touche toute personnelle dans les décors impressionnants, les illustrations détaillées et lisses (les visages par contre, sont parfois trop figés) aux couleurs ombrageux traversés par des éclatements de rouge...



Mention spéciale pour les représentations des têtes des pirates ! Ces derniers sont des mutants humanoïdes avec des caboches et des tronches pas possibles...j'hésite entre l'imaginaire Lovecraftien...ou Bruegelien...

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Centaurus, tome 2 : Terre étrangère

C’est le même duo de scénaristes à savoir Leo et Rodolphe que nous retrouvons dans le tome 2 de la BD Centaurus en étant toujours accompagnés par le dessinateur Janjetov. Dans Terre étrangère, alors qu’ils pensent avoir atteint la terre promise, nos colons terriens commencent à douter de la nature de leur découverte.



En effet, les scénaristes nous racontent l’exploration d’une planète où les dinosaures de Jurassic Park volent la vedette à des extraterrestres de Rencontre de troisième type. Ce melting-pot rend l’histoire un peu moins crédible voire simpliste. C’est heureusement le bon moment choisit dans le récit par notre duo d’écrivains pour revenir nous montrer ce qui se passe sur le vaisseau-monde resté en orbite. Une nouvelle intrigue concernant une sorte de passager clandestin va relancer l’aventure qui en avait bien besoin.



Les traits du dessin de Janjetov sont cette fois moins aboutis et le trait est plus épais que dans le tome 1. Mais les décors sont toujours omniprésents et possèdent cette forte subjectivité qui nous porte et vient au secours de la narration. La flore et la faune de la planète comme l’intérieur du vaisseau spatial sont toujours aussi bien dessinés et restent suffisants à eux seuls pour nous convaincre de rester encore des fans de cette saga.



Un deuxième volet en perte de vitesse qui ne va pas nous empêcher de continuer avec le tome 3…

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Les Technopères, tome 4 : Halkattraz, l'étoile ..

La force mentale d'Albino pour "jouer" avec la (ir)réalité virtuelle s'amplifie d'album en album mais ses "plouf plouf"s mystico-ésotériques commencent à me lasser...(soupir)



En plus, il ne sait pas ce qu'il veut ce petit ! (normal à quinze ans, me direz-vous). Dans le troisième tome il voulait encore devenir créateur de jeux virtuels genre "peace and love", or, le "saint-esprit" (= le Bon père fondateur des technopères qui vit désincarné dans l'éther informatico-sidéral) lui explique que dans ce bas monde, ça ne se passe pas ainsi, et surtout pas sans profit !

Donc, dans le tome quatre, Albino change de camp et il devient bourreau pour aller torturer et zigouiller les ouvriers qui ne font pas suffisamment de bénéfices pour la technocratie.



"De toutes manières, quelque chose en moi était mort : l'innocence. Jamais plus je ne serai un enfant"...dixit Albino. (Ah ! Enfin, il grandit...je commençais à désespérer)



Côté famille d'Albino, ça bouge énormément...

Un des violeurs et la vengeresse (mère d'Albino) ont fait chose commune et la haine s'est transformée en "parties de jambes en l'air" entre amoureux. Ça ne plait pas au fiston (frère d'Albino) qui se promène, renfrogné, avec un sérieux complexe œdipien. La sœur d'Albino se coltine un mari troubadour qui n'a de poète que le nom et qui promène sa chère-et-tendre à la laisse tel un phénomène de foire.



Tout ce beau monde se retrouvera, dans le tome trois, sur la planète des Hyperbatones (lisez "hypermatrones" ou "amazones" et imaginez des Schwarzenegger's bonifiés d'un bonnet G aux jambes comme des troncs d'arbre). Ces tout-sauf-gentes dames n'aiment pas les hommes (retour de bâton par rapport au tome deux), mais, sûrement hallucinogées par les plantes de leur environnement, elles voient dans le fiston complexé une réincarnation de leur déesse. L'oedipien ne va donc pas se priver de priver l'amant de sa mère de ... (Ouille !)



Re-embarquement, dans le quatrième tome, de tout ce monde plus ou moins estropié pour récupérer un trésor convoité, ailleurs dans l'univers, et permettre à dame Vengeresse d'émasculer un nième offenseur... ( oui, c'est lourd payé, les attributs !)



Alors, 3 étoiles sur 5 ??

Pas pour le scénario en tout cas...

Mais je ne me lasse pas, par contre, des dessins d'une richesse grandiose et d'une qualité remarquable.
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L'ombre d'antan

14 récits, oui 14 comme dans 14-18 car c’est bien de la Grande Guerre dont traite ce roman graphique où se côtoient une multitude de talents avec des scénarios écrits, tant par des auteurs francophones, que serbes, et où les dessinateurs sont tous issus de l’ex-Yougoslavie. Vous vous doutez bien qu’avec pareil sujet, il n’est pas un récit qui soit de nature joyeuse. Chaque dessinateur utilise la technique qui lui semble la meilleure pour traiter de cette infâme boucherie qui aurait dû être « La Der des Ders » si les hommes avaient eu un peu plus de jugeotte et si l’esprit de revanche n’avait pas poussé un petit caporal affublé d’une moustachette ridicule à remettre le couvert vingt-et-un ans plus tard.



Les sujets traités sont très variés ce qui m conduit à écrire ma plus longue chronique à ce jour.



« Entre ciel et terre ».

Commençons par la retraite de l’armée serbe, accompagnée de milliers de civils, à travers les montagnes d’Albanie, où les montagnards albanais entraînés et équipés par les Allemands lui tendent des embuscades. J’ai été particulièrement sensible aux dessins de Drazen Kovacevic et à la mise ne couleur dans les tons sépias de Toni Anastasovski. Le scénario de Dragana Stojilkovic est magnifiquement bien ficelé.



« L’odyssée du sous-marin Curie »

Suit l’incroyable histoire du sous-marin français « Curie » qui s’est empêtré dans les filets à l’entrée du port de Pola où il devait se glisser pour détruire les navires austro-hongrois qui s’y trouveraient. Le scénario de Philippe Zytka se réfère à l’histoire authentique de cet équipage. Le dessin de Darko Perovic a quelque chose de « Corto Maltese ». La mise en couleur de Sofjia Perovic est bien adaptée à l’atmosphère nocturne et à la faible lumière à l’intérieur du sous-marin.



« L’ange gardien ».

Le troisième récit, nous narre l’histoire de Milan, blessé à la tête par un shrapnel. Heureusement pour lui, son casque Adrian a amorti le coup. A l’hôpital, on lui rapporte son couvre-chef pour qu’il puisse voir l’effet du shrapnel et ce casque qui lui a sauvé la vie. C’est alors qu’un mot glisse de ce couvre-chef. Un mot en français que Milan se fait traduire. C’est le début d’une nouvelle histoire… Un très beau scénario de Bruno Falba, superbement illustré et mis en couleur sépia par Aleksa Gajic.



« Le retour de Milou », sur un scénario de Rodolphe, nous entraîne à Belgrade en décembre 1918. Zoran Janjetov au dessin et à la couleur offre l’un des styles les plus particuliers de ce court récit.

La mère de Milan est impatiente de le revoir et s’affaire à mettre sa chambre en ordre. Elle contemple sa photo avec son ami français, Louis. Il y a aussi la photo de Vesna, sa petite fiancée. La maman établit déjà des projets d’avenir. Quand Milou va-t-il rentrer ? Voilà le facteur sur son vélo. Il dépose une lettre dans la boîte, enfin !



« Fusillé pour l’exemple », un scénario de Frédéric Bertocchini avec, au dessin, Igor Krstic. Septembre 1914, du côté de Verdun… LOISEAU Marcel est ramené grièvement blessé à la jambe et à la tête par un camarade. Sur sa route, l’infortuné croise un capitaine, genre abruti de première classe avec palmes et grande distinction. Ce capitaine, malgré les graves blessures dont il est affligé, lui ordonne de repartir au front. Marcel désobéit, tourne le dos à ce fou-furieux de capitaine et se rend au poste de secours tandis que le bon samaritain qui l’a secouru s’en retourne dans l’enfer des combats pour éviter des ennuis avec ce farouche capitaine qui se garde bien de foncer risquer sa très précieuse peau… Les ennuis de Loiseau ne font que commencer à cause de cet oiseau de malheur.

Si vous effectuez des recherches sur Internet, vous vous apercevrez bien vite que Marcel Loiseau a bien été « fusillé pour abandon de poste » le 12 octobre 1914. Il était soldat au 106 R.I. Les faits se sont déroulés à Mouilly - Rupt-en-Woëvre, près des Éparges, dans le département de la Meuse. Il a été réhabilité le 17 mars 1922. Son cas était un exemple flagrant d’un abus de pouvoir de l’autorité absurde d’un supérieur. Il fit partie des premiers soldats « fusillés pour l’exemple » réhabilité.

Le dessin de Igor Krstic, tout en nuances de lavis de gris et de noirs correspond idéalement à l’ambiance très sombre de cette histoire marquée par une profonde injustice. Petite observation : dans ce récit, les uniformes ne correspondent pas à ce qu’ils étaient au début de la guerre…

Anatole France avait écrit en 1909 : « L’armée étant une administration comme l’agriculture, les finances ou l’instruction publique, on ne conçoit pas qu’il existe une justice militaire quand il n’existe ni justice agricole, ni justice financière, ni justice universitaire. Toute justice particulière est en opposition avec les principes du droit moderne. Les prévôtés militaires paraîtront à nos descendants aussi gothiques et barbares que nous paraissent à nous les justices seigneuriales et les officialités. »



« Yanko le berger » de Tibery (Tiberiu Beka), seul aux commandes.

1914. Les Austro-Hongrois sont entrés en Serbie. Dans le territoire occupé ne restent que des femmes, des vieillards et des enfants. Yanko, petit berger, se morfond. L’armée ne veut pas de lui. Il garde ses moutons lorsqu’il entend des coups de feu en provenance de son village. Lorsqu’il arrive à portée de vue, des flammes dévorent déjà plusieurs maisons…

Une mise en couleur aux tons chauds et sombres pour accompagner une descente aux enfers qui montre comment certains soldats austro-hongrois se sont comportés dans les malheureux villages se trouvant sur leur passage. Après cela, on peut mieux comprendre pourquoi tant de civils ont pris la fuite avec les restes de l’armée.



« Le conscrit » sur un scénario de Nenad Mikalacki Django, Igor Krstic au dessin.

Les gaz, ces horreurs, sont évoqués dans ce récit qui est une sorte d’allégorie fantastique de la mort. Je ne commenterai pas cette BD en noir et blanc pour garder l’entière surprise qui attend le lecteur.



« Frères d’armes » est un scénario du Français Dobbs (Olivier Dobremel) mis en lumière par Dragan Panovic.

Récit d’un équipage d’avion. Un Français comme pilote, un Serbe comme mitrailleur. Ils sont pris en chasse par un hydravion autrichien…

Les couleurs sont vives comme le sont celles des paysages autour de la rivière Drina. Un paysage magnifique qui ferait presque oublier que des hommes s’entretuent, comme s’ils n’avaient appris à voler que pour pouvoir s’envoyer en l’air afin de mieux s’étriper !



« L’éclaireur et son binôme », on le doit à un scénario de Vasa Pavkovic et aux dessins, puissants, en noir et blanc de Stevan Subic.

Darko Petrovic est éclaireur dans l’armée serbe. Voilà que seulement quatre mois se sont écoulés depuis le début de la guerre, mais déjà le monde de Darko s’est écroulé. Le voilà reparti, seul, une fois de plus, pour une mission de reconnaissance. Mais cette fois, Darko ne reviendra pas seul…



« Le chemin du désespoir » Milenko Misic, accompagné de Darko Stojanovic au dessin.

Un récit où l’on découvre la grave décision que prend l’état-major serbe de fuir le pays vers l’Albanie et le Monténégro, avec les principaux trésors du peuple serbe et des milliers de civils qui ont déjà « goûté » au comportement des troupes bulgares qui sont entrées en guerre avec des promesses effectuées par l’empereur austro-hongrois et le kaiser.

Les dessins sont de très grande qualité, mais pourquoi avoir opté pour un fond aussi foncé qui empêche de profiter pleinement des dessins ?



« Piqûre d’abeille » est une histoire de Pavle Zelic, Maza au dessin et Desko à la couleur.

Cette narration nous transporte à Salonique en Grèce où les populations et les militaires subissent les attaques incessantes, et leurs terribles conséquences, de l’aviation bulgare. La décision est prise de porter la guerre au cœur-même de la Bulgarie, à Sofia, leur capitale ! Et pour mener à bien cette mission, ils peuvent compter sur… un bombardier Farman ! Un caporal français, Royable, et un sous-lieutenant serbe Naumovic se voient confier cette mission…

De très beaux dessins où le noir se détache sur un fond sépia.



« Le sang des damnés » de Michel Dufranne mis en dessin et en couleurs par Milan Drca.

Sergeï Feodorov qu’as-tu fait pour te retrouver à Mers-El-Khébir dans un bataillon disciplinaire en compagnie de tes camarades russes ? Comment, parti de Russie, t’es-tu retrouvé en France à te battre sous les ordres d’officiers incompétents qui te traitaient, toi et tes semblables, comme des esclaves dénués de droits autres que ceux consistant à obéir, à souffrir et à mourir ?

Un récit poignant sur ces soldats traités comme des moins que rien par leurs officiers inaptes au commandement, soldats qui, en France aussi, vont se révolter contre eux et faire leur petite révolution d’Octobre…



« Le billet » de Philippe Zytka dessiné et mis en couleur par Milan Jovanovic.

Hugh Gibson est Australien… Et engagé volontaire. Il quitte son pays en 1915. Sa fiancée lui remet un billet de chemin de fer « aller-retour ». Comme cela, lorsqu’il rentrera en Australie, il n’aura pas à en acheter. Pour Hugh, ce billet va devenir son porte-bonheur. Son sauf-conduit qui doit lui permettre de revenir vivant au pays…

Basé sur le premier combat des Australiens sur le continent européen, à la Bataille de Fromelles, ils perdirent 5533 hommes. Cet épisode constitue les 24 heures les plus sanglantes de l’histoire militaire australienne ! Pour rappel, il n’y eut pas de conscription en Australie durant la Grande Guerre ! Tous les soldats étaient des engagés volontaires.



« Le journal de Corfou », d’après un scénario de Filip Bankovic, mis en images par Ivan Stojkovic.

Milutin Dimitrijevic a 42 ans et il a découvert, à Belgrade, dans l’appartement de ses parents, au milieu d’un tas d’ouvrages poussiéreux, le journal de son arrière-grand-père qui s’appelait exactement comme lui. Le 3 décembre 1914, lors de la contre-offensive serbe, son aïeul n’eut la vie sauve que grâce à un autre soldat qui le jeta à terre au moment d’une explosion. Il retrouvera par hasard cet inconnu sur l’île de Corfou où les survivants de l’armée serbe ont trouvé refuge, évacués par la marine française. Son sauveur s’appelle Lazare. Ils ne se quitteront plus jusqu’à ce que…

Un récit qui montre qu’il s’en faut de peu pour que s’arrête ou survive une lignée. Traité dans les tons sépia, c’est une BD très touchante.



Voilà résumés les courts récits présentés dans ce roman graphique d’excellent facture, tant artistique qu’historique. Il nous ouvre les yeux sur l’implication des Serbes dans la Grande Guerre (mais pas que puisqu’on y relate aussi des histoires de soldats australiens, russes, français, …).



La lecture de cet ouvrage m’a pris des jours ! Heureusement que j’étais en congé pour en profiter pleinement : il m’a mis en appétit pour en savoir davantage sur la participation des Serbes à ce conflit qui a démarré à cause d’un étudiant serbe à Sarajevo. J’ai passé des heures et des heures sur Internet à effectuer des recherches pour m’assurer de la base historique de chacun des récits, mais surtout pour en savoir plus (et pas que sur les Serbes).



A la fin de l’ouvrage, un dossier retrace l’histoire de la Serbie durant la Grande Guerre.



Je ne puis qu’en recommander l’achat à tous les passionnés d’histoire, en particulier ceux intéressés par la Première Guerre mondiale, mais aussi par l’histoire de l’aviation. Au niveau du graphisme, il y en a pour tous les goûts. Pour cette raison aussi, si vous voulez sortir des sentiers battus au niveau du « dessin », osez vous aventurer dans « L’ombre d’antan ».



Merci aux éditions INUKSHUK et à cette Masse critique « spéciale » qui m’ont permis de déguster une œuvre très originale.

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Centaurus, tome 4 : Terre d'angoisse

Eux aussi ont été affectés par la manipulation.

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Ce tome fait suite à Centaurus, tome 3 : Terre de folie (2017) qu’il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car il s’agit d’une histoire complète en cinq tomes. Sa première publication est survenue en 2018. Il compte quarante-six planches de bande dessinée. Il a été réalisé par LEO (Luiz Eduardo de Oliveira) & Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) coscénaristes, et Zoran Janjetov, dessinateur et coloriste. Ce trio a ensuite réalisé la série Europa.



Sur le vaisseau-monde, au village où habite la famille Osmond, le révérend Solers est interrogé par la police, dans sa demeure. Il se plaint que c’est une honte, un scandale même. Un homme de Dieu comme lui traité comme le dernier des voleurs et des assassins ! Le policier en charge de l’enquête lui fait observer que quelqu’un a été assassiné, et que c’est assurément par l’un des habitants du vaisseau-monde. Le révérend rétorque qu’il a bien compris qu’il était soupçonné : les policiers ont interrogé ses paroissiens, questionné ses amis, et maintenant ils fouillent sa maison, mettent ses affaires sens dessus dessous ! Il insiste : pour quelle raison ? Le policier lui répond : cette femme, Lucy Osmond, elle était bien la maîtresse du révérend ? Ce dernier va pour s’emporter, mais son visage se congestionne, il tombe à genou par terre sans pouvoir proférer une parole ou un son, puis tombe à la renverse, allongé, ayant perdu connaissance. Ses ongles et ses lèvres sont devenus bleus.



Un médecin et un technicien arrivent et s’affairent : l’ai est pauvre en oxygène, il faut éviter de courir et de trop gigoter, et de s’énerver aussi. Un voisin indique que deux ou trois autres personnes ont eu la bouche et les doigts bleus. Sur la planète, dans une clairière dégagée, Richard Klein revient auprès de Mary-Maë Randolf, Jenny Goldman et Joy. Il résume : ça fait des heures que Bram est parti à la recherche de June, ils ne peuvent pas rester là à les attendre indéfiniment. Randolf, la responsable de l’expédition répond : oui, il a raison, c’est risqué de rester ici, à découvert. Ils ne peuvent plus compter sur le flair de Graal, ni sur les prémonitions de June pour leur donner l’alerte en cas de danger. Elle décide que le groupe doit regagner le véhicule et son canon laser. S’il le faut, ils les attendront à bord. Joy s’oppose véhément à ce départ. Pierre de Bourges estime que Bram va rapidement déduire qu’ils ont été obligés de regagner le véhicule et qu’il n’y a donc pas à s’inquiéter. Le petit groupe de cinq personnes ramasse ses affaires et commencent le chemin du retour à travers la forêt aux hauts arbres. Soudain une grande créature ailée leur tombe dessus. De Bourges fait feu et parvient à l’abattre avant qu’elle n’ait touché qui que ce soit. Ils reprennent leur marche, sans se rendre compte qu’ils sont suivis par un petit groupe d’amérindiens. De son côté, June avance d’un bon pas, nullement gênée par sa cécité. Un énorme félin s’est subrepticement rapproché derrière elle, sans qu’elle ne s’en aperçoive. Il s’apprête à bondir, quand soudain, sans bruit, des tentacules sortent du sol, l’immobilise, l’étrangle et le tue.



Au cours du tome trois, les événements se précipitaient et il tarde au lecteur d’en découvrir plus, d’avoir des réponses à un nombre significatifs de mystères, car leur accumulation est telle que tout ne peut pas être résolu dans le dernier tome à venir. En effet le temps est venu d’apprendre qui a faussé les paramètres du plan de vol du vaisseau-mère, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’amérindiens, et s’il s’agit vraiment du grand-père qui parle à sa petite-fille June. Tout n’est pas révélé, et il reste encore beaucoup d’explications à fournir dans le tome cinq, pour pouvoir légitimer toutes les bizarreries des tomes précédent comme le dinosaure ou la boule de marbre flottante. Dans le même temps, comme il s’y attendait, le lecteur observe que le nombre de nouveaux mystères est en baisse, voire que les auteurs arrêtent d’en intégrer de nouveaux car tout doit être résolu dans le tome suivant. Cela produit un effet un peu mécanique et prévisible dans la structure du récit.



Cette structure apparente du récit n’empêche pas de continuer à apprécier le voyage grâce aux dessins toujours aussi méticuleux, précis et plausibles. L’artiste s’investit tout autant dans chaque page, sans jamais céder à la tentation d’en réaliser une avec des angles de vue ou un découpage qui l’affranchirait de prendre le temps de tout représenter en détail. Le nombre de cases oscille entre six ou sept par pages, sagement disposées en bande, avec des bordures bien droites, bien régulières, et des gouttières très nettes. La première page offre deux cases de la largeur de la page avec une vue extérieure de la maison du révérend, et le lieu de prière en arrière-plan, avec une forme de clocher. Le lecteur prend le temps d’apprécier la densité de la forêt en arrière-plan, puis regarde avec curiosité l’entrée de la maison, la disposition des fenêtres, la forme du toit, la porte de garage. Il peut même s’amuser à rapprocher ces vues de celles en planches deux et trois, avec un angle de vue différent sur la façade principale de la demeure : tout est parfaitement raccord entre ces deux plans. Une fois que les membres de l’expédition ont rebroussé chemin, ils doivent retraverser une forêt aux hauts arbres : le lecteur peut ressentir le plaisir de l’ombre sous le feuillage, grâce à une mise en couleur qui sait montrer les petites zones éclairées par les quelques rayons de soleil qui passent par les trouées dans le feuillage. Il a l’impression de pouvoir toucher l’écorce des arbres et d’en sentir leur rugosité.



Les déplacements des personnages se poursuivent et le lecteur continue son voyage : retour dans le bureau du gouverneur Korolev avec son mobilier en bois bien poli et brillant, bref passage entre les énormes canalisations de distribution d’oxygène dans tout le vaisseau-monde, une nuit passée à la belle étoile dans un endroit dégagé, ambiance clinique dans les bureaux des analystes programmeurs dépourvus de fenêtre et sous lumière artificielle, très belle plaine herbeuse sous un horizon ouvert avec quelques rochers affleurant, très étonnants bâtiments d’un blanc immaculé rendant compte d’une architecture hygiéniste, etc. Comme dans les tomes précédents, les dessins méticuleux de Zoran Janjetov apportent une consistance remarquable à chaque lieu, naturel et édifié de la main de l’homme, y compris les intérieurs avec leur aménagement spécifique à la destination de la pièce ou de la zone : le lecteur ressent la réalité de ce qui est montré, le fait que les personnages s’y trouvent et agissent en fonction des caractéristiques des lieux. L’exemple le plus parlant et en même temps le plus trivial peut se trouver en pleine forêt alors que Mary-Maë Randolf trouve un abri derrière un rocher pour pouvoir faire ses besoins.



L’épaisseur et la personnalité des protagonistes continuent d’être véhiculées avant tout par les dessins : leurs postures, leurs gestes, leurs expressions de visage en disent beaucoup plus sur eux que leurs propos ou leurs actions. Le lecteur continue de constater qu’il n’éprouve pas d’émotion particulière quand un nouveau membre de l’expédition trouve la mort dans un carnage horrible, ou quand un officiel est assassiné dans le vaisseau-monde. Les scénaristes semblent ne pas trop se préoccuper des motivations profondes de leurs personnages, préférant se tenir à distance d’eux, ce qui fait que le lecteur les perçoit plus par leur fonction, comme des individus de passage dans lesquels il ne s’investit pas émotionnellement. Comme pour les tomes précédents, cela induit qu’il se focalise plus sur l’intrigue, sur les mystères, sur les événements inattendus. En fonction de son investissement personnel et de sa motivation, il continue plus ou moins à essayer d’anticiper les révélations, à les supputer sur la base des indices qu’il a pu relever. Il peut aussi diriger son attention sur les nouveautés, comme cette raréfaction progressive de l’oxygène. Les coscénaristes font donc en sorte de susciter sa participation, de l’amener à une lecture active, avec ces mystères. Cette démarche incite également le lecteur à se montrer critique. Il découvre donc que les responsables du vaisseau-monde ont distribué des masques respiratoires à la population et les obligent à les garder sur le visage en les ayant muni d’un dispositif qui s’auto-verrouille comme le montre une séquence où un enfant manque de s’étouffer faute de pouvoir enlever le sien. L’esprit critique en éveil, le lecteur en vient à se demander comment ces individus peuvent manger alors que le masque n’a pas été conçu pour, un détail qui le fait sortir de l’histoire du fait de la représentation très précise.



Dans cet avant-dernier tome, les coscénaristes ont entamé la dernière phase de leur récit en donnant surtout des réponses, et en évitant d’ajouter de nouveaux mystères. L’artiste réalise des planches toujours soignées en termes de précision de description, de clarté de lecture, de minutie, permettant au lecteur de bénéficier d’une immersion d’une qualité rare. Le lecteur voit se concrétiser ce qu’il avait anticipé : l’obligation pour les voyageurs du vaisseau-monde de débarquer sur cette planète qui n’était pas leur destination, et la présence d’une entité qui n'a pas leur salut en tête. Il ressort de ce tome avec l’envie d’avoir le fin mot de l’histoire, les explications manquantes, et de retourner sur ce vaisseau-monde et sur cette planète pour continuer d’y fureter en accompagnant les uns et les autres. En revanche, il n’a pas d’attente vis-à-vis des personnages, ni envie de retrouver l’un ou l’autre éprouvant plutôt une forme d’indifférence à leur endroit. Il a bien en tête que même les plans les mieux préparés peuvent échouer.
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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Moi, Albino, Suprême Technopère, j’emmène 500.000 jeunes pan-technos des deux sexes vers la galaxie promise, loin de la galaxie maudite.

Mon corps est devenu celui d’un vieillard, mais pas mon âme…



Mon histoire commence quand Oulrij-le-Rouge attaqua l’astéroïde sacré où on cachait Panépha, ma future mère, jeune vierge, de beauté légendaire, destinée à être l’oracle de la Maison impériale. Les pirates éliminèrent les gardes impériaux et détruisirent le temple. Ce jour-là, Panépha fut violée par les soixante pirates…



Critique :



J’avoue tout : les délires d’Alexandro Jodorowski m’ont quelque peu égaré, au point qu’il m’aura fallu une vingtaine d’années entre l’achat et la lecture complète de cette BD, achetée essentiellement pour son caractère graphique, la couverture de Fred Beltran ayant été déterminante dans l’acte d’achat, ainsi que le graphisme du dessinateur Zoran Janjetov que je trouvais exceptionnel pour l’époque.

Je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire qui est assez tirée par les cheveux : des humains vivant dans l’espace sans scaphandre… Des personnages plus proches des comics américains façon super héros… Du Camenvert… Le fromage produit par une prêtresse violée pour s’en sortir afin de prendre sa revanche sur le destin…

On le sait, Jodorowski a beaucoup d’imagination, mais je n’ai pas trouvé là ce qu’il fait de mieux. Après une petite vingtaine d’années, j’ai décidé de lire jusqu’au bout cette histoire qui a aucun moment ne m’a b-vraiment accroché.

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Centaurus, tome 2 : Terre étrangère

Quelle autre explication donner ?

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Ce tome fait suite à Centaurus, tome 1 : Terre promise (2015) qu’il faut avoir lu avant car il s’agit d’une histoire complète en cinq tomes. Sa première publication est survenue en 2016. Il a été réalisé par LEO (Luiz Eduardo de Oliveira) & Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) coscénaristes, et Zoran Janjetov, dessinateur et coloriste. Ce trio a ensuite réalisé la série Europa.



À bord de leur engin à chenilles, le groupe de reconnaissance est arrivé devant une muraille, avec une grande porte métallique fermée. Ils s’arrêtent et Feng Liu utilise un pistolet grappin pour accrocher une corde à l’extérieur de la salle qui surplombe l’entrée. Il monte à la corde, pendant que les autres, restés dans l’engin découvert, observent les alentours. Il rend compte par la fenêtre : il n’y a personne, tout est à l’abandon. Il enjoint à Richard Klein, ingénieur et pilote, de monter car il y a un panneau plein de boutons qui doit commander l’ouverture de la porte. L’autre s’exécute et examine ledit panneau. Il prend une batterie à sa ceinture, et établit un circuit entre elle, le panneau de commande et son fusil. Il explique au spécialiste de la sécurité que cette technologie extraterrestre doit, elle aussi, suivre les lois de l’électromagnétisme. Effectivement, le panneau se réactive, et ils parviennent à ouvrir la porte : l’engin progresse à l’intérieur de ce qui s’avère être une énorme place ceinte de murailles. Mary-Maë Randolf, la coordinatrice générale, leur indique qu’ils vont rester ici un moment : s’il y a des habitants, il faut leur laisser le temps de se faire à leur présence. June, la parapsychique, ne ressent rien de particulier, une vague inquiétude tout au plus. Tout d’un coup, elle s’exclame qu’on les épie. Les autres ne voient rien.



Au bout de quelques instants, un groupe de petits humanoïdes blanchâtres, sans vêtements, apparaît dans l’une des ouvertures. Ils commencent à se diriger silencieusement vers le véhicule. Mary-Maë Randolf en descend et marche doucement vers eux en tenant ses mains en l’air, paumes en avant, pour montrer qu’elle n’est pas armée. Le groupe, maintenant fort de plusieurs dizaines de membres s’avance vers elle. Feng Liu déclenche un tir de laser à leurs pieds, ce qui les fait fuir à l’abri du bâtiment d’où ils étaient venus. La coordinatrice générale lui demande pourquoi les avoir effrayés comme ça. Pierre de Borges lui fait observer qu’ils allaient l’encercler. Le spécialiste de la sécurité renchérit : ils ne pouvaient pas prendre le risque de les laisser l’encercler. L’ingénieur ajoute que si ces êtres sont intelligents, ils ressemblent plutôt à des indigènes primitifs, et de ce fait peuvent être potentiellement dangereux. Toute l’équipe reprend place à bord du véhicule. Plus ils avancent, plus ils constatent l’énormité des installations. Randolf décide de se diriger vers le premier bâtiment qui ne ressemble pas à un entrepôt. Un peu plus loin, Liu demande à Klein d’arrêter le véhicule : il a détecté des espèces d’oisillons perchés dans la soucoupe d’une antenne satellite.



Le lecteur avait laissé le groupe d’explorateurs à pied d’œuvre devant une porte fermée, et il les retrouve en train de l’ouvrir en deux coups de cuillères à pot, ou en tout cas en deux pages. Il prend vite conscience d’avancer à un rythme régulier dans cette exploration d’un immense territoire délimité par une enceinte, sur une planète extraterrestre. Les coscénaristes ont conçu leur intrigue pour une progression sans temps mort, avec des découvertes relançant l’intrigue. Après avoir pénétré dans l’enceinte : apparition du groupe de petits humanoïdes silencieux à la peau blanchâtre. Puis volatiles menaçants dans la soucoupe d’une antenne parabolique. Puis découverte d’une salle de contrôle. Puis vol de la maman volatile avec des animaux vivants en symbiose, accrochés sur ses pattes. Le dessinateur effectue un travail tout aussi remarquable que dans le premier tome, pour donner à voir les environnements sur cette planète. Le mur d’enceinte avec ces gros blocs de construction, partiellement recouvert par une végétation de type mousse et plantes grimpantes. L’immensité de la cour dans laquelle pénètre l’engin d’exploration, avec des plaques de béton ou de roche au sol, les murs de l’enceinte intérieure, eux aussi partiellement recouverts par la végétation, les façades avec des reliefs étranges. La morphologie des petits humanoïdes diffère en plusieurs points de celle d’un être humain : ventre plus proéminent, tête plus grosse, mains et pieds à quatre doigts. Les couleurs sont choisies de manière naturaliste, venant apporter des informations sur l’ambiance lumineuse, sur la texture des revêtements.



À la douzième planche, les auteurs décident de changer de fil narratif pour raconter ce qui se passe pendant ce temps-là sur le vaisseau-monde. Les dessins continuent de montrer les lieux dans le détail pour que le lecteur puisse s’y projeter : la surface du vaisseau, un sas d’entrée, le bureau Gouverneur Korolev avec la carte accrochée au mur, la maison des Osmond, et le salon où la mère Lucy a une nouvelle discussion avec Ethel. Le lecteur s’aperçoit qu’il reconnaît sans peine chacun des personnages dans chacun des deux fils de l’intrigue. Les membres de l’expédition exploratoire : Mary-Maë Randolf, Pierre de Bourges et son chien Graal, Jenny Goldman, Richard Klein, Feng Liu. Les responsables sur le vaisseau-monde : le gouverneur Korolev et le vice-gouverneur Mendoza, Ethel et le major Ripley, Lucy Osmond. Cette facilité d’identification atteste de capacité du dessinateur à créer des visages et des morphologies distinctes et reconnaissables. Il utilise une direction d’acteurs de type naturaliste, sans exagérer les mouvements, ou le langage corporel, ce qui concourt à donner de la crédibilité à ces aventures de science-fiction.



Le lecteur est revenu pour le deuxième tome, très curieux de savoir ce que cache cette planète, ce que vont découvrir les explorateurs, et l’identité ainsi que l’objectif de ce qui s’est introduit sur le vaisseau-monde. Les coscénaristes ont construit la dynamique de leur récit sur les mystères et sur l’exploration. Le lecteur se prête volontiers au jeu d’essayer d’anticiper ce qui va être découvert, de relever les indices, qu’ils soient de type visuel, ou de genre allusif dans les conversations. Il constate que les auteurs ont également bien dosé l’alternance de récompenses et de nouveaux mystères. Impossible de savoir ce que sont ces petits humanoïdes blanchâtres, ou si les volatiles sont dotés de conscience. Est-ce que les humains sont en train de massacrer des êtres dotés d’intelligence, sans le savoir ? Se conduisent-ils en affreux colonisateurs, mettant en péril un écosystème dont ils ignorent tout ? Puis arrive la première séquence sur le vaisseau-monde, et là le lecteur est pris de court par une révélation qui se produit beaucoup plus vite que ce qu’il avait estimé : une cellule de releveurs-informaticiens a épluché toutes les données significatives concernant la vie à bord du vaisseau depuis l’arrivée des intrus pour voir si quelque chose sortait de l’ordinaire… Et ils ont trouvé quelque chose. Plus encore, ce quelque chose est exposé dans ce tome. Les auteurs ne se contentent pas de jouer sur le suspense généré par les mystères : ils répondent à certains, et en introduisent d’autres.





Le lecteur se prête au jeu. Quelle signification ou quel sens attribuer à cette boule de marbre de deux mètres de diamètre qui flotte à quelques centimètres au-dessus du sol ? Impossible de savoir car il n’y a que le constat de son existence effectué par l’équipe d’exploration, à se mettre sous la dent. Faut-il y voir un hommage déformé au rôdeur de l’île du Prisonnier, ou rien à voir ? Qu’est-ce que c’est que ces épaves de dizaines de soucoupes volantes, sagement alignées en rang ? Impossible à savoir. En revanche, le lecteur avait bien fait de se souvenir de Lucy Osmond, la mère de Joy & June, car elle réapparaît dans ce tome. Dans le même temps, il se rend compte qu’il ne s’attache pas vraiment aux personnages. Pour ne considérer que ceux de la mission exploratoire, ils ont été définis par une capacité, pouvoirs parapsychiques, médecin, chasseur, ingénieur, spécialiste de la sécurité, et pour la moitié d’entre eux par un trait de caractère. Dans les faits, au cours de ce tome, seuls trois d’entre eux mettent à profit leur compétence, et les autres sont des figurants sans personnalité. Difficile dans ces conditions de les considérer en tant que personnes autonomes. Par ricochet, un acte qui sort de l’ordinaire, réalisé par un autre personnage, peut apparaître comme totalement artificiel, uniquement là pour servir l’intrigue. Bram attaque un animal sauvage en combat singulier juste armé d’un couteau : pourquoi pas puisqu’il s’est battu contre un ours à main nue dans le tome un. Une relation sexuelle entre deux personnages dans les douches : pourquoi pas, mais aussi pourquoi ? Finalement certains comportements apparaissent aussi arbitraires qu’une partie des artefacts mystérieux comme l’USS Baltimore avec encore de l’eau chaude dans les douches.



D’un côté, les auteurs captent l’attention et la curiosité du lecteur avec un savoir-faire consommé, grâce à une narration visuelle d’une clarté exemplaire, qui montre chaque élément de science-fiction pour le faire exister, sans aucun raccourci visuel pour s’économiser. C’est une façon de faire courageuse et ambitieuse car il faut parvenir à décrire des lieux, des accessoires, des constructions assez crédibles pour ne pas provoquer un sursaut de recul chez le lecteur qui pourrait trouver quelque chose idiot. D’un autre côté, ils jouent sur le réflexe pavlovien du lecteur qui devant tant de mystères se met à chercher par automatisme des indices, et à essayer d’établir des liens de cause à effet, à détecter des schémas, à essayer d’introduire de la prédictibilité. Mais il est possible qu’il éprouve la sensation de s’y évertuer en vain, en accompagnant des personnages qui semblent souvent sans épaisseur.
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Centaurus, tome 4 : Terre d'angoisse

De nombreux mystères sont dévoilés dans cet épisode, et ce n’est guère rassurant pour la suite, mais ça retient l’attention du lecteur, je me précipite dons sur le 5e tome.
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Avant l'Incal, tome 1 : Adieu le père

Un album très coloré , des dialogues très vulgaires et violents qui, je ne suis pas sûre servent l'histoire d'ailleurs, en parlant d'histoire un chat aurait dû mal à y retrouver ses petits.

Plusieurs autres tomes de la même série mais au regard du premier, je ne la continuerais pas.

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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Je persiste... et ne signe par forcément à tenter l'expérience Jodorowsky avec ce premier tome des Technopères. J'essaie de ne pas trouver trop de cohérence dans cette histoire improbable dont le scénario, pourtant nous parle très clairement de vengeance et de réalité virtuelle. Il est très étrange qu'une femme criant vengeance monte une fabrique de fromages afin d'amasser les fonds nécessaires pour enrôler une armée et faire payer ses violeurs de pirates, pères de ses trois enfants, dont deux qu'elle rejette purement et simplement. C'est space!

Je n'accroche pas non plus aux graphismes que je trouve trop artificiels, trop lisses même si j'imagine qu'ils illustrent parfaitement l'univers de Jodorowsky et sont respectueux de sa volonté.

Malgré tout quelque chose me pousse à me pocurer la suite et à persévérer. Sans doute avec le temps parviendrai je à m'imerger dans le monde de cet auteur...
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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Albino, Suprême Technopère, va raconter ses mémoires en compagnie de son fidèle Tinigrifi.



Son histoire commence sur l'Astéroïde Sacré où sa mère, Panépha, était une jeune vierge destinée à être l'oracle de la maison impériale. mais leur astéroïde est attaqué par Oulrij-Le -Rouge et ses pirates.



Panépha sera violée de toute la troupe. Des triplés vont naître de ce viol : Almagro, à la peau brune et bien constitué, Albino, malingre à la peau blanche, Onyx, seule fille encore plus petite, à la peau rouge et avec quatre bras. La préférence de Panépha va à Albino, son frère et sa sœur étant traités comme des esclaves.



Albino a pour ambition de devenir Suprême Technopère. Sa mère acceptera de le confier à Don Mossimo pour le former à la pré-école Pan-technos. la vie d'Albino en sera changée.



Panépha veu se venger de Oulrij-Le -Rouge, le battre et le détruire. Pour cela, elle va s'adjoindre l'aide de mercenaires.



Jodorowski nous entraîne dans une aventure hors du temps connu, dans une galaxie éloignée. Un fois de plus, il invente un univers complètement onirique avec des bons et des méchants, avec des personnages aux étranges pouvoirs. dans ce tome1, il présente tous les personnages de sa saga.



Les traits de Janjetov sont très précis. Les personnages semblent irréels, ne semblent pas être humains malgré leur aspect général. Les décors sortis de son esprit et de ses crayons méritent que l'on se pose un moment pour les observer. Le choix est de compléter le graphisme et l'histoire au moyen des couleurs. les couleurs sont collées à chaque personnage. Les graphismes de remplissages de forme sont vraiment impressionnants.



J'ai peu de connaissance de l'univers Fantasy, ayant lu très peu de BD sur ce thème. J'ai été attiré par cette série sur le nom de Jodorowski dont j'avais adoré la collaboration avec Arno pour la série Alef-Thau. Et j'avoue que j'y ai pris un certain plaisir tant pour le scénario que pour les dessins mais aussi pour la couleurs. Il me reste 7 tomes à lire ...



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Centaurus, tome 4 : Terre d'angoisse

Sur le vaisseau les tensions augmentent : piratage informatique, manque d'oxygène. La situation devient critique. Mais le groupe d'exploration va de cauchemar en cauchemar et cette planète semble de plus en plus inhospitalière.



Cet avant dernier tome fait grimper la tension que ce soit pour ceux du vaisseau qui se rendent compte qu'ils sont manipulés alors que devient urgent une installation sur la planete; que pour ceux partis en exploration qui vont de mystères et bêtes monstrueuses.

Quelques petites informations nous sont donnés dans les 5 dernières pages mais pour les grandes révélations il faut attendre le prochain et ultime tome.

En tout cas un tome plutôt plaisant a lire dans cette montée de tension qui précède le final. Bien qu'il y ait quelques moments cuculs, notamment entre Bram et June, qui font un peu cheveu sur la soupe.
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Centaurus, tome 2 : Terre étrangère

Voici donc notre fine équipe sur Vera, la terre promise à ses terriens exilés depuis des siècles. Sauf que leur nouvelle planète semble habitée. Il faut donc en découvrir plus, explorer et tuer des bêtes sauvages dangereuses.



Ce deuxième tome ne s'envole pas vraiment, le mystère extraterrestre s'épaissit mais c'est tout. Pour le reste on retombe dans les codes archi connus de Léo et on commence à s'ennuyer.

Moi qui avait dit lors du premier tome que le duo formé par les jumelles aux dons si particuliers pourraient se révéler intéressant, il n'en ait rien. Elles ne jouent quasiment aucun rôle dans ce tome.

Les autres personnages ne sortent pas vraiment du lot, ne sont pas particulièrement rendu sympathique. Et j'ai en horreur la vieille avec sa coupe à la mireille mathieu, j'y peux rien sa tête me revient pas...

Léo a du mal à se réinventer, et cette série est pour le moment très en dessous ce qu'il a pu faire sur Aldébaran ou Betelgeuse. A moins que ça soit moi qui me lasse ?



J'adhère pas vraiment aux dessins mais c'est surement une affaire de gout.
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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

On suit le voyage de Albino accompagné par ses 500000 fidèles aux confins de l'espace à la recherche de la galaxie promise tel une espèce de Noé avec son arche spacial. Le retour sur son passé nous promet de bons moments de lecture car il s'agit avant tout d'un parcours initiatique.



Il est vrai que ces obstacles qui se multiplient de manière presque artificielle rend la chose d'autant plus pénible que prévisible. La lassitude vous guette au bout de quelques tomes. Quelquefois, on est submergé par la folie de l'auteur dans ces histoires biscornues de type post-freudien où ses fantasmes les plus cachés sont déployés.



Pourtant, je suis fan de ce dessin même si le papier glacé est un peu froid à l'image de cet univers ainsi imaginé.



Cependant, je relève ma note car cette production est quand même objectivement au-dessus des productions actuelles. Un peu trop d'imagination ne fait pas de mal.
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Centaurus, tome 4 : Terre d'angoisse

J'avoue que j'ai du lire le résumé des épisodes précédents pour me remettre dans le bain. Mais une fois cela fait, j'ai pu profiter pleinement de ce tome qui sait entretenir ce sentiment d'angoisse présent depuis le tome 1, mais qui l'est encore plus ici. Léo et Rodolphe savent créer cette ambiance terrifiante, où l'angoisse monte peu à peu, en toile de fond. On ne sait rien de ce qui peut surgir mais on sait que ça va surgir.

Le scénario est construit de manière à distiller la tension progressivement, de découvertes en événements majeurs qui auront une redondance tout au long du tome. Je reprocherai simplement la naïveté excessive qui transparaît dans certains dialogues, notamment entre Bram et June. On dirait des gamins! C'est incohérent et disproportionné. Outre cela, on retrouve toujours la patte de Léo, sauf ici pour les graphismes qui sont assurés Zoran Janjetov, qui assure pleinement le boulot par un professionnalisme qui ressort de chaque case. Son trait est beaucoup plus précis, ses planches pleines et chouettes, les couleurs et les jeux de lumière sont magnifiques. Il nous manque cette naïveté qui faisait le charme des dessins de Léo. Mais bon on n'a pas tout perdu!

Reste que ce tome est de bonne qualité. Mais comme d'habitude, il faudra attendre une éternité pour profiter du tome 5. Dans ce cas, je pense qu'il vaut mieux patienter jusqu'à la sortie du dernier tome et lire le cycle dans sa globalité, pour mieux en profiter.
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Avant l'Incal, tome 1 : Adieu le père

L'édition originale du premier tome d'Avant l'incal se nommait "les deux orphelins". On y découvre une partie de l'adolescence de John DIFOOL, le héros de l'Incal (qui verra peut être le jour eu cinéma). Nous faisons connaissance avec sa mère, son père, ses amis et les aristos qui s'encanaillent dans les bas quartiers et ont carte blanche pour attiser tous leurs phantasmes. on se promène aussi sur Suicide Allée où quotidiennement des habitants se jettent vers le lac d'acide.
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Ogregod, tome 1 : Les naufragés

J'aime l'univers de Jodorowsky car il est original avec des personnages intéressants. Le concept est intéressant puisqu'il s'inspire très librement du roman "deux ans de vacances" de Jules Verne. Cependant, les enfants triés sur le volet pour un voyage intergalactique sont la fille d'un dictateur ressemblant étrangement à Hitler ainsi que les enfants des hauts dignitaires de ce régime. On ne peut pas dire qu'ils baignent dans l'humanisme et la générosité.



Cependant, ils vont échouer sur une planète réellement hostile. Pour survivre, il va falloir faire confiance, s'ouvrir et faire preuve d'humilité. J'aime chez l'auteur tout ces thèmes qu'il exploite pour notre plus grand bonheur. C'est une lecture adulte et mâture. D'ailleurs, le récit va être concentré sur un esclave quatropode qui les accompagne et qui porte tous les espoirs d'un peuple en mal de libération. Cet enfant est douté de pouvoirs étranges.



L'impression graphique n'a pas été totalement à mon goût car il y a un collé photographique que n'arrangent pas des couleurs plutôt criardes. Et puis, le schéma reste tout de même classique : un sauveur, des enfants pourris et gâtés qui devront affrontés bien des épreuves avant de se révéler.



On suivra tout de même cette série prévue en 4 tomes. C'est une science-fiction que j'aime bien lire. Plus haut et en avant !
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Avant l'Incal, Tome 4 : Anarco Psychotiques

Dans ce quatrième tome d'Avant l'Inca, l'aventure se poursuit pour le détective John DIFOOL et Louz de Gara. Leur enquête va les mener à la néonatlaité où ils vont s'attaquer cette fois à un autre secret bien gardé. Un opus, palpitant et plein d'action dans ce monde plein de robots et d'IA.
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Les Technopères, Tome 1 : La Pré-école Techno

Jodorowsky en dialecte kirghize septentrional, cela signifie "n'allez pas par là, ou à vos risques et périls, ou si vous y allez quand même, accrochez-vous où vous pouvez, et de toute façon on vous aura prévenu".



Bref, personne ne peut ignorer que lire une BD scénarisée par Jodorowsky, c'est abandonner tout repère. Et d'emblée on plonge, on est confronté à des dimensions éclatées, allant du hard science mélangé à de la medfan pur jus.



Jodo (on est intimes) connaît ses mythes par coeur. Alors il les sert pour mieux les détourner. Jugeons brièvement. On démarre par un albinos (nommé Albino fort à-propos) qui se balade dans son vaisseau spatial et entreprend de dicter ses mémoires... Bon, admettons. Finalement, on ne se connaît pas encore et se faire raconter les mémoires d'un centenaire, c'est une bonne façon de nouer des liens...



Il est le fils de Panépha, pressentie pour un Oracle, mais violée par 3 chefs de guerre interpsatiaux. De cette union forcée, naîtront 3 enfants, qui portent chacun la marque distinctive d'un des 3 violeurs. La violence qui se dégage du récit (pas spécialement des dessins, quoique...) m'a largement fait penser au Mahabharata, mais passons. Panepha redresse la tête (après les sexes...) et entend devenir riche pour louer des mercenaires et se faire justice.



La vengeance, c'est toujours fort porteur dans une série.



Albino est engagé dans une école de préparation à la pan-technologie, c-à-d la création de jeux vidéos (mais plus largement cela touche à toute réalité virtuelle). Il est doué et ses prises de risque le font remarquer des plus hautes instances. Clap de fin de premier tome.



C'est... comment dire... surprenant. Ce mélange permanent de genres, la masse d'information, de vocabulaire, de concepts a intégrer est assez considérable mais bien amenée. Le dessin est un support très correct, et je redoutais une surabondance de textes pour tout expliquer... eh bien, que nenni... le dessin et le texte se complètent bien. Ajoutons que les rebondissements abondent. Mais que les transitions sont parfois abruptes et mal menées entre les deux récits (Albino d'un côté et sa mère, son frère et sa soeur de l'autre).



A ce stade, je reste positivement curieux.
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