Mathilde plume les volailles de la reine Marie-Thérèse, la femme du roi, qu'on surnomme l'Espagnole parce qu'elle a des suivantes et des chiens pareillement nains, qu'elle prononce « cétté poute » en parlant de Mademoiselle de La Vallière, la maîtresse de son mari, et qu'elle se barbouille à toute heure de chocolat chaud. Lorsque le roi est au château avec sa famille, ce qui n'est guère plus de deux fois le mois parce qu'il réside principalement au Louvre ou à Saint-Germain, Mathilde plume en moyenne quinze poulets, faisans, oies, canards, pintades par repas, plus les cailles, les ortolans, les grives et les palombes lorsque c'est la saison.