Slalom [corriger]

Bienvenue dans les Royaumes Immobiles ! Là tout est contrôlé par des monarques qui règnent sur quatre royaumes. Ils veillent à maintenir l'ordre etabli grace à la magie, le Glimmer.



A Evergrey, Ivy a grandi seule dans un palais à l'abandon. Victime d'une malédiction, la jeune femme doit porter un masque sur son visage. Sans cela, toute personne croisant son regard est pris d'une folie meurtrière.



Mais la solitude d'Ivy touche à sa fin. Enfant illégitime du Roi gris, seule descendante encore en vie, elle est sélectionnée pour participer au Sacre, une suite d'épreuves qui doit déterminer qui sera la prochaine reine du royaume d'automne. Entre complots et faux-semblants, la tâche ne s'avère pas aisée...



***



Sur le papier, je n'étais pas hyper tentée par le scénario - une jeune femme qui doit en affronter d'autres pour gagner un trône... -, mais je me suis tout de même laissée convaincre par cette histoire, et par l'ambiance, sombre, glauque même. Mon intérêt pour l'intrigue est allé croissant : de "pourquoi pas ?" au début, j'ai terminé en mode "ohhhh, et la suite ?".



Ce n'est pas le premier titre d'Ariel Holzl que je lis, et j'apprécie toujours autant la plume, les pointes d'humour, la richesse du vocabulaire, les références disséminées deci-delà. Les inspirations sont nombreuses, entre les noms des personnages (Titania, Obéron, Puck, Tybalt ... hello Shakespeare !), les créatures issues de différentes mythologies, celtiques et scandinaves en tête. L'univers est riche, un peu trop même parfois.



Nous sommes chez les feys, mais bien loin de lire une histoire féerique mignonne. Le sang coule à flots, les pièges sont nombreux, l'injustice règne. La cruauté et le danger sont omniprésents. Les créatures inventées par l'auteur sont nombreuses, chacune à sa particularité. J'espère en apprendre plus sur elles dans le second opus de cette duologie.



"Dans mon manoir, j'étais comme une poupée cassée, oubliée au fond d'un coffre à jouets. Et me voilà devenue un pantin."



L'héroïne, Ivy, est naïve, innocente en quelque sorte, puisqu'elle n'a jamais quitté son château. Tout ce qu'elle sait, elle l'a appris dans les livres. Un savoir encyclopédique certes intéressant, mais pas forcément très utile dans un monde de duperies et de machinations, où il est difficile de savoir qui est votre allié. Mais comme dans nombre de romans young adult, elle est aussi déterminée, et se sort parfois avec beaucoup de chance (et d'aide), de situations toutes plus périlleuses les unes que els autres.



Un roman à l'univers inventif, addictif, rythmé, qui m'a au final convaincue, même s'il n'est pas mon préféré de l'auteur !

le concept de téléréalité alors que la monarchie existe toujours en France m'avait accroché et je m'attendais à une gentille bluette pleine de jolis sentiments... et bien... pas du tout, du tout :-)

Ces rebondissements et retournements m'ont beaucoup plu et j'ai été très surprise... si bien que j'ai commencé à lire hier à 23h sans trop y croire et fini à 2-3 heures du matin...

Quelques faiblesses par exemple, je ne crois pas du tout à l'héroïne qui peut bien sûr être très intelligente malgré le fait qu'elle ait arrêté ses études à 14 ans mais qui me semble bien trop aguerrie et avoir des nerfs en acier pour l'espionnage à 18 ans (alors que rien ne la prédispose)

Mais sinon, l'écriture est fluide, le livre prenant, le faste de Versailles est bien recréé et l'histoire est loin d'être une jolie bluette (même si j'aime aussi les jolies bluettes ;))

Si vous avez de l'Inde l'image véhiculée par Bollywood, bienvenus dans l'envers du décor : celui du quartier chaud de Forbesganj dans le nord du pays. C'est là qu'a grandi Heera. Heera sait depuis longtemps que son seul avenir, c'est la prostitution, comme toutes les femmes Nats. Le jour où elle est renvoyée du collège, elle voit se rapprocher dangereusement la perspective de subir le même sort que sa cousine. La directrice du foyer voisin de son collège, également instructrice de kung-fu, intervient providentiellement, obtient la réintégration d'Heera au collège, des aides financières pour sa famille et l'intègre à ses entraînements de kung-fu. Pourtant, tout n'est pas joué pour Heera : les proxénètes du quartier ne sont pas prêts à laisser filer si facilement une fille qu'ils considèrent comme leur appartenant de droit.



Bien qu'il soit classé jeunesse, Girls bazaar est un roman particulièrement dur. C'est une lecture que j'ai trouvée éprouvante. On a l'impression que dès qu'Heera parvient à échapper à un danger, d'autres surgissent d'un autre côté, menaçant tour à tour Heera ou ses proches. C'est une plongée poignante dans la vie des populations les plus misérables de l'Inde, celles qui n'ont pas à manger tous les jours, pas vraiment de toit sur la tête, toujours à la merci des profiteurs de toute sorte. La façon dont Heera et sa famille s'en sortent peut paraître presque trop belle pour être vraie mais, comme nous l'apprennent les dernières pages, c'est la réalité de ce qu'on vécu plusieurs milliers de jeunes filles et leurs familles grâce à l'organisation fondée par l'auteure Ruchira Gupta.

La façon dont Heera prend conscience que son corps lui appartient, à travers le kung-fu, est très bien décrite et peut encourager bien des jeunes lectrices.

Je le conseillerais plutôt à partir de 14-15 ans car il dépeint une réalité très dure.



Challenge Romans Jeunesse 2024

Challenge des Héroïnes 2024