Editions du Typhon [corriger]

Une ville ouvrière anglaise vue sur plusieurs générations, avec son évolution. Dans mon esprit convaincu que l'histoire se déroulait à Newcastle, j'ai mis longtemps avant de réaliser qu'on était plus au sud, à Middlesborough.

Les différentes parties permettent de suivre des personnages à une époque donnée, des années 60 à maintenant, en passant par les années 90. On change d'époque, on retrouve certains personnages, mais éclairés différemment, ce qui nous les fait percevoir d'une autre manière. Le tout fonctionne bien. Au bout du compte, on n'a pas toutes les réponses, mais c'est la vie des uns et des autres que l'on perçoit, ainsi que celle d'une ville sur le déclin, avec des tentatives pour la maintenir en vie, quitte à sacrifier son âme.

Muncaster est un court roman au style incisif, sans fioriture, bref mais efficace, un peu à l'image de son protagoniste principal, Joe Clarke, cordiste expérimenté qui connaît bien son boulot.

D'abord enthousiaste à l'idée de s'occuper de la restauration de la flèche de la cathédrale de Muncaster (faut dire que c'est plus prestigieux que de faire tomber des cheminées d'usines), il fait ensuite face à une sensation de malaise, exacerbée par quelques déconvenues, qui rapidement le fait basculer dans l'horreur.



J'ai beaucoup apprécié ce court livre de Robert Westall qui propose un fantastique habilement teinté, par moments, d'effets empruntés au thriller.



A noter : je n'en tiens pas compte dans ma notation mais quasi 18€ pour 144 pages aux éditions du Typhon c'est un peu dur à avaler…

J'aime beaucoup cet éditeur et je suis pour rémunérer justement tous les acteurs de la fabrication d'un livre mais à côté des 23€ pour 464 pages d'Un plan simple ou les 540 d'Ironopolis c'est un peu étrange. Peut être des ayants droits un peu gourmands ?

Mais c'est peut être moi aussi, ayant trop pris l'habitude des livres d'occasion et des boîtes à livres?

Le roman s'ouvre dans les années 30 et s'étend jusqu'au milieu des années 45, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Ayant perdu sa mère tôt et élevé par un père autoritaire, professeur de langues anciennes, Jérémy est un adolescent en pleine révolte contre les valeurs paternelles. Son rêve ? Devenir un grand jazzman. Dès qu'il en a l'occasion, il joue du piano en secret, car pour son père, le jazz est synonyme de débauche. Très vite il quitte le lycée et s'enfuit à Paris, avant de revenir s'installer à Londres. Là, il mènera une vie sans contraintes ni responsabilités. Dans le club de Jazz dans lequel il joue, il côtoie de nombreux musiciens, mais c'est Percy, un jazzman noir américain fuyant une Amérique ségrégationniste, qui changera le cours de sa vie. Très vite, Percy devient un mentor, un ami, une figure paternelle.

Un grand coup de coeur!