Les liens qui libèrent [corriger]

Je n'avais jamais d'essai.

Ce n'est pas un exercice des plus faciles.

Je n'ai pas tout saisi, les moult références qui y sont énumérées me sont inconnues. Mais cet ouvrage m'a entrouvert une porte. Par laquelle je vais faire une entrée timide.

Et je pense relire cet essai dans quelques années.

Les défis climatiques que nous connaissons ne se limitent pas à un impact sur notre environnement naturel. Ils ont un lien aussi avec des défis sociaux comme par exemple la pauvreté. Avec un pédagogie fine, Olivier De Schutter Haut représentant des nations Unies pour l’extrême pauvreté et les droits humains explique ce qu’est la pauvreté, dans son sens large et de façon très convaincante, explique que la croissance n’est pas, en tout cas dans les pays riches, le moyen d’y mettre fin. Cet essai explore de multiples disciplines des sciences humaines pour expliquer ce qu’il faut si pas supprimer, du moins réduire. Il développe notamment la question des communs, comme alternative à la possession individuelle. Il questionne l’imperfection de notre démocratie peu à l’écoute des plus pauvres. Il plaide à juste titre pour une plus grande démocratie dans les entreprises ( sans toutefois se prononcer sur les modalités de celle-ci).

Il aborde aussi la question de la réduction du temps de travail ( on voit bien ce que l’on pourrait faire d’autre si on travaillait moins, surtout à salaire intacte). Néanmoins, les tentatives ces 20 dernières années furent timides et rarement convaincantes. Cet ouvrage s’appuie sur une bibliographie internationale de premier ordre et la rigueur de l’analyse est visible à chaque page. Toutefois, le grand enjeu n’est pas tant d’identifier ce que l’on arrête et ce que l’on veut voire émerger à la suite, mais plutôt comment accompagner les populations dans cette grande transformation et réduire les postures individuelles née de mai 68 !

Un livre super enrichissant qui remet en question, chiffres et analyses à l’appui, l’argument « la technologie vertes et la digitalisation vont nous sauver du réchauffement climatique ».

Notre attachement aux équipements high tech, les nouvelles technologies nous rendent dépendants des métaux rares. Comme leur nom indique l’exploitation de ces ressources est extrêmement compliquée et coûteuse comme ils se présentent dans une proportion infime dans la croûte terrestre. De par leurs propriétés incroyables, ils sont devenus indispensables dans nos batteries électriques, nos téléphones portables, nos voitures, nos télévisions écrans plats, nos tablettes tactiles, nos éoliennes etc. Or il faut casser, filtrer des tones de roches pour pouvoir extraire quelques grammes voire miligrammes de ces métaux. Ce qui implique des réactions chimiques complexes, des quantités d’eau énormes…depuis leur découverte jusqu’à aujourd’hui nous déléguons de plus en plus la tâche de l’affinage et de l’extraction de ces ressources aux pays comme la Chine et d’autres pays « émergents », peu regardants sur les conditions de travail, l’impact environnemental de leurs mines. Au moment de la publication du livre la Chine est le fournisseur majoritaire si ce n’est pas unique de certains métaux clés dans ces nouvelles technologies vertes. Ce qui rendra dépendant le monde Occidental au bon vouloir de la Chine et de ces pays producteurs de métaux rares. Ces derniers, conscients de leur marché interne grandissant, cherchent de plus en plus à protéger ces réserves, gagner en souveraineté sur l’exploitation de leur industrie minière.

Cette situation est critique non seulement pour l’ambition d’un mode de vie bas carbone prôné par l’Europe. En effet, les technologies modernes sont aussi indispensables pour l’industrie de la défense, notamment pour la production des avions de combat, des missiles intelligentes etc. Puis, la France et d’autres pays ont commencé à étendre leur zone d’influence sur les ressources maritimes voire même dans l’espace. Au lieu de promouvoir un mode de vie plus sobre et un autre mode de consommation, nous poussons toujours plus loin notre main mise sur la nature. À lire!