Mariner Books [corriger]

J'ai lu l'édition qui contient le roman, la genèse de l'idée créatrice, et la nouvelle originale.

J'ai beaucoup aimé avoir accès aux motivations du médecin maritime devenu auteur, aux écueils auxquels il a du faire face, et je lui sais gré de n'avoir pas remodelé cette fin triste mais réaliste, bien dans le ton de l'œuvre. Algernon est un enfant qui a mis des années à se former et le résultat est franchement parfait.

C'est un roman sur la lucidité et sur la peine qui naît d'elle, et ma foi il ne peut qu'être triste, celui-là qui est intelligent (rendons grâce à Bukowski).

Charlie est un enfant que sa mère considérait attardé et à qui elle fait subir quelques électrochocs dans l'espoir de le guérir de son faible QI, mais qui finalement n'a fait qu'aggraver les choses en entravant son développement émotionnel. Ses rencontres avec le corps médical vont conditionner tout le cheminement de sa vie : abêti d'abord, puis rendu plus intelligent par un procédé chirurgical qui lui donnera des capacités intellectuelles allant de pair avec une désillusion généralisée du monde, en miroir de celles d'Algernon, la petite souris expérimentale dépressive.

Cet accroissement de clairvoyance aura le prix que laisse supposer le titre.

Un de mes livres préférés ! Il faut pour l'apprécier au mieux, à mon sens, lire entre les lignes les divers niveaux de lecture proposés mais surtout les diverses interprétations possibles de chaque partie de cette œuvre majeure. Je recommande à tous, jeune et moins jeunes, de lire ce livre plusieurs fois, à plusieurs moments de votre vie.

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Au dedans, en français.



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c'est l'histoire d'un garçon qui va dehors.

Pour chercher de la vie. Principalement parce que de la vie, lui qui bosse de chez lui, il n'en voit pas tellement. Pas que ça l'embête, il est de nature solitaire. Mais bon... Il se fait seul même dehors ces temps, non ?



Monsieur Toussaint L'ouverture l'a initié (je crois).

404 edition s'y est mis aussi. A l'objet beau, léché accompagné de petites phrases de l'éditeur pour nous parler police, grammage, papier. Amour du livre et du travail bien fait. De quoi rentrer déjà dans le bouquin just'en le manipulant.

La BD est arrivée enveloppée d'un papier vert, noué d'un fil de lierres. J'aime recevoir mes livres entourés d'attention comme si j'étais un personnage important. Ça débutait donc très (très) bien.



Le dessin est très chouette. Fin, sans fioriture mais très expressif. Si j'adhère au thème, notre société de gens tout seuls, même ensemble, égocentrés et un peu névrosés, au départ je suis restée un peu sur le palier. Parce qu'on s'attache plus à l'histoire je pense si on est soi-même un jeune trentenaire citadin ou simplement quelqu'un qui s'efforce de rester branché... Bon en vrai c'est aussi parce que les angoisses, mimiques et expressions du héros sont tout le portrait d'un pote. J'ai cru que c'était une biographie de sa vie de mélancolie et de petites hypocondries . Ça m'a fait bizarre. Et puis j'ai tourné la page 52, j'ai trouvé l'image très bien vue, j'ai laissé l'histoire s'infuser et j'ai apprécié ce voyage intérieur. Les planches et toutes les allégories.



Entre ces pages il y a un voyage initiatique. Celui de l'adultitude. Et je suis certaine qu'il parlera énormément à beaucoup comme l'ont fait d'autres romans graphiques qui décrivent certaines étapes de la vie. Et si comme moi, vous voguez sur d'autres ondes (je reste jeune dans ma tête et préfère par exemple Blankets de Craig Thompson), il reste une histoire très intelligemment mise en scène, une envie de retrouver l'auteur, s'il lui plaît, dans d'autres mondes qu'il nous aura dessiné.



[Masse Critique]