Vous savez pourquoi je passe tellement de temps à vous présenter des livres sur ma page web ? Parce que c’est mon dernier espace de liberté, avec mes livres. Sur les réseaux sociaux, je suis libre, mais pas autant.
Je pèse mes mots : écrit avec un nom de plume (féminin et à consonance étrangère), ce livre gagnerait des prix. Il est meilleur que des Goncourt que j’ai lus.
Malheureusement pour ce livre, heureusement pour l’émergence de nouvelles têtes, les livres de quinquagénaires blancs, sauf des transclasses, ne sont pas à la mode. Un prénom composé et un nom à particule font fuir même les plus curieux. Je n’aurais jamais lu ce livre si je n’avais pas écouté l’auteur lors d’une rencontre littéraire à Lisbonne. Cet écrivain avec 4 romans dans sa besace, juriste, un port altier à la BHL, avait prouvé qu’il avait des heures de vol dans l’humanitaire. Techniquement, Magnifique n’est pas un roman, il comporte moins de 40 000 mots, c’est une novella. Les éditions Télémaque savent que c’est moins vendeur de le dire, ils imitent Albin Michel qui nous font le coup chaque année avec les « romans » d’Amélie Nothomb.
Bref, en un mot, son livre est une « réussite ». Magnifique est l’histoire d’une rescapée tutsie du génocide rwandais, de son village jusqu’aux lacs suisses. Il vous imposera des réflexions tant intimes que politiques.
Le style de Jean-Félix de la Ville Baugé (vingt secondes pour écrire son nom) est épuré, sans adjectif ou presque. Les rares descriptions confèrent aux présentes une efficacité redoutable. Les phrases, délibérément courtes, sans sentimentalisme, collent avec un récit où les coups de machette traumatisent.
Toute ma reconnaissance envers cet auteur pour nous proposer un livre si intelligent.
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