Jacqueline Chambon [corriger]

États-Unis, 1962. Skeeter Phelan revient dans la maison familiale après des années d'université, avec l’objectif de vivre de l’écriture. À son arrivée, elle découvre que la bonne noire qui l’a élevée avec amour depuis sa naissance a été renvoyée. Déterminée à comprendre, elle interroge les autres bonnes et se penche sur leur vie. Petit à petit, les langues se délient, au point que Skeeter caresse l’idée d’écrire un livre. Mais dans ce monde où les lois raciales font autorité, c’est un risque considérable, pour les bonnes comme pour elle…



J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire car le début est assez descriptif, puis je l’ai dévoré ! La couleur des sentiments, c’est l’histoire touchante d’une amitié inattendue entre trois femmes courageuses et attachantes, au-delà des conventions et des lois de leur époque. C’est une histoire juste, humaine et sans caricature, qui rappelle la mentalité blanche qui dominait il y a peu et qui trouve encore parfois écho aujourd’hui. C’est un mélange de sentiments, de la douceur à l’incompréhension, en passant par la colère, la révolte, mais aussi le rire…



En conclusion, c’est un beau roman historique, qui dépeint, au-delà de l’histoire des Blancs et des Noirs au XXème siècle, une histoire universelle de sororité et d’amitié qui transcende la différence.

PS : j’ai bien aimé le film, qui est une adaptation très réussie (pour une fois!)

Vous avez envie d’une lecture feel-food et réjouissante, fuyez ! Mais revenez lire ce livre quand vous serez de meilleure humeur parce qu’il est magnifique !

Joumana Haddad raconte l’histoire de quatre générations de femmes, sur tout le 20e siècle dans un Moyen Orient qui enchaîne les guerres et les conflits. Ça raconte la condition des femmes, la maternité, le destin, l’hérédité, en bref comment on se construit avec le poids de nos mères, grands mères…

C’est bouleversant, terrible, horrifiant. Ça m’a donné envie de hurler sur le destin des femmes, encore plus de là bas. Ça désespère sur la bêtise des hommes, avec un grand H mais pas seulement (je vais finir par devenir misandre). C’est encore plus émouvant quand on sait que l’autrice s’est inspirée (très librement) de la vie des femmes de sa famille.

Je sais bien les horreurs qu’ont vécues et vivent encore les Arméniennes, les syriennes, les libanaises. Mais je crois que je n’en avais jamais pris l’entière conscience. Et ça fait mal et ça bouleverse. Je me sens tellement privilégiée.

Cette chronique est complètement décousue mais je sais que je resterais longtemps hantée par ce livre qui a été une lecture difficile mais qui me fait réfléchir et m’aide à porter un regard différent sur le monde.

Grâce à 3 personnages principaux extrêmement attachants, l’autrice réussit une évocation pleine de verve et d’humour de la ségrégation dans le Mississippi, l’un des états les plus racistes des USA, au début des années 60. On suit avec plaisir parfois avec angoisse, les tribulations des trois protagonistes féminines qui ont toujours des idées pour se sortir des différentes situations. J’ai aimé l’histoire qui apporte une note d’espoir mais ce n’est pas un coup de cœur pour moi car j’ai trouvé que certains personnages manquaient un peu de nuance.