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Les Provinciales [corriger]


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J'ai lu cette pièce dans une édition spéciale pour lycéens, et le paratexte a influencé mon jugement... L'intrigue est improbable : à la terrasse d'un café, un homme abordé une femme, pour initier un jeu de séduction semble-t-il. C'est une déportée, lui un Allemand - mais pas le pire, pas un nazi, juste un soldat.

J'ai eu l'impression que Charlotte delbo voulait raconter les horreurs de la guerre et des camps, témoigner des crimes de guerre, et que le théâtre n'est qu'un moyen, un outil, et non une fin en soi.

J'ai en effet trouvé cette pièce très - et même trop - didactique : comme si l'important était d'expliquer, d'expliciter même. L'émotion et l'intriguent comptent moins que l'exposé par les personnages de leurs idées, de leurs souvenirs.

D'ailleurs, d'un point de vue dramaturgique, il n'y a pas de véritable dialogue, chacun raconte son expérience traumatique de la guerre, les personnages échangent peu, ils monologuent chacun de leur côté. La communication est impossible, entre deux personnes ayant été dans des camps opposés. Pour moi, ce procédé empêche néanmoins l'émotion, je n' ai pas lu des personnages sensibles, mais des récitants froids - la distance peut néanmoins se comprendre comme un moyen pour surmonter le traumatisme. Seul le tableau où Françoise dit adieu à son mari résistant qui va être fusillé apporte de l'émotion.

Finalement, malgré un récit en partie autobiographique, j'ai plus cru lire la Banalité du mal en dialogue qu'une pièce de théâtre, un exposé philosophique sur le libre-arbitre, le poids de l'histoire, la culpabilité... plus qu'un texte pour la scène. L'émotion ressortirait davantage en spectacle qu'en lecture. Et cela ne va pas m'empêcher de chercher d'autres oeuvres de Charlotte Delbo.
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