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La Petit Illustration [corriger]

La Petite Illustration était une revue littéraire et artistique française, sous-série de L`Illustration, lancée en 1913. Elle se distinguait par sa publication de romans, pièces de théâtre et reportages illustrés en édition de luxe. La revue servait de vitrine aux œuvres complètes et aux adaptations théâtrales, attirant des auteurs et artistes renommés de l`époque. Ce format permettait à un public plus large d`accéder à la littérature et à l`art, enrichissant ainsi la culture populaire. La Petite Illustration a cessé sa parution en 1971, laissant derrière elle un héritage culturel significatif.

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Crime et Châtiment

Il y a dans l'univers littéraire que je me suis construit pendant des décennies, des écrivains, essentiellement des romanciers avec qui j'ai entretenu des relations (virtuelles) particulières. En général, c'est dû à un roman qui m'a particulièrement accroché parce que l'alchimie (ou l'équation) "histoire"+ "style "+"beauté d'un ou plusieurs personnages" + "idées socio-politiques" + "gestion de l'action" + "durabilité de mon opinion" est à son maximum.

Je suis entré chez Dostoïevski par le roman "Crime et Châtiment" alors que j'étais adolescent et pleins de questions. Et ce roman, ses personnages, ne m'ont jamais plus quitté. J'ai lu la plupart des autres romans de cet auteur mais, bien qu'ils soient passionnants à bien des égards, aucun n'a atteint la plénitude de ce que m'a apporté et m'apporte encore "Crime et Châtiment".

Par ailleurs, c'est aussi le roman dont la lecture est la plus accessible et la plus aisée.





Le personnage de Raskolnikov, central dans le roman puisqu'on suit son itinéraire, est au départ un étudiant désargenté obligé d'abandonner ses études et de mettre en gage des objets personnels pour s'assurer le minimum vital. Il passe son temps à réfléchir sur le sens de la vie, sur l'injustice de la société et se révolte contre des situations humiliantes. Il en vient même à élaborer une théorie où l'humanité se divise en hommes qui ont plus le droit de vivre que d'autres dans un objectif de bien-être social. De là à justifier des actes comme l'assassinat contre les personnes nuisibles, il n'y a plus qu'un pas.

Acte qu'il va commettre sur la personne d'une vieille usurière (riche) avec comme victime collatérale, sa sœur malheureusement présente.

Cet acte provoque ou plutôt aggrave une espèce d'angoisse maladive où le personnage de Roskolnikov (son âme ?) doit gérer le fait d'avoir commis une action ignoble dont la justification théorique s'efface peu à peu à cause de la victime collatérale innocente. Le roman va décrire le cheminement intellectuel de Raskolnikov du crime vers le châtiment qui n'est pas que la condamnation par la Justice des Hommes mais aussi et surtout le sentiment de culpabilité qui le ronge, lui montrant qu'il n'est pas le surhomme qu'il croyait être.





Rodion Raskolnikov est un personnage fondamentalement beau, malgré son crime odieux, car il possède un haut standard moral (par exemple, il n'accepte pas que sa sœur se sacrifie en se mariant à un riche moujik, ce qui pourtant lui redonnerait une aisance lui permettant, par exemple, de reprendre ses études ou de mettre à l'abri du besoin sa mère), il fait preuve d'une grande générosité (par exemple, il aide une famille dans une misère encore plus noire liée à l'alcool et à la prostitution) et ne déroge pas d'une grande honnêteté intellectuelle (par exemple, il n'admettra pas que quelqu'un soit condamné à sa place, justifiant ainsi son propre acte).

Autour de lui, gravitent plusieurs personnages. Certains sont méprisables et vils mettant ainsi en relief d'autres personnages qui sont "beaux".

En effet, les personnages de Svidrigaïlov et surtout de Loujine qui est fiancé à Dounia, la sœur de Raskolnikov sont des personnages peu recommandables qui profitent des bonnes occasions et notamment de la précarité de certains.

Face à eux, Razoumikhine , l'ami dévoué de Raskolnikov, prend la défense de Dounia en l'absence de Raskolnikov. Sa grande générosité développe une attitude rassurante, stable et positive. Il sera l'alternative moralement acceptable pour Dounia.





Les autres personnages importants du roman sont la famille Marmeladov où le père de famille, ancien fonctionnaire viré de son emploi et tombé dans l'alcoolisme entraîne inexorablement sa famille vers la misère la plus noire puisque la fille ainée Sonia en est réduite à se prostituer.

Justement, un moment essentiel du roman sera la rencontre de Raskolnikov avec cette famille pour apporter son soutien et surtout l'amour qu'il se découvre pour Sonia, ange de pureté, qui est certainement un des plus beaux personnages du roman.

Dostoïevsky, qui est croyant veut d'ailleurs transformer cet amour naissant entre Raskolnikov et Sonia en amour rédempteur. Mais d'abord, il faut passer par l'étape "châtiment" que ce soit à travers une peine infligée par la Justice ou que ce soit la conscience intime de sa culpabilité avant de pouvoir espérer purifier l'âme par l'amour rédempteur.





Ce sera dans l'épilogue, morceau d'une douce beauté et d'une infinie émotion, que Sonia pourra être l'artisan de la mise en place de cet amour.

Crime et Châtiment est un livre profondément optimiste et positif.
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Crime et Châtiment

Considéré comme le roman de la déchéance humaine, Crime et Châtiment restera l’un des livres les plus intéressants et immersifs que j’ai pu lire.



Grâce à des descriptions vives et expressives, nous nous retrouvons tout de suite happés dans le St Petersbourg de 1885, suivant notre protagoniste Raskolnikoff et sa longue descente aux enfers.



J’ai été fortement surprise par le rythme: l’intrigue se met en place très rapidement (dans un pavé de 700 pages j’entends), et nous nous retrouvons directement absorbés par celle-ci, nous avons toujours envie d’en savoir plus, de comprendre Raskolnikoff, d’observer son évolution, sa métamorphose, s’il va s’en sortir, s’il va craquer…

L’action et l’état mental de notre protagoniste ne fait que s’assombrir de pages en pages, nous poussant à continuer pour totalement cerner ce personnage si complexe.



En parlant de personnages, ils restent le point le plus important du livre, et l’un de ses principaux atouts: tous sont uniques, très complexes, avec une psychologie extrêmement bien développée et des traits de caractères mémorables.

J’ai trouvé cependant tous leurs liens et noms difficiles à assimiler et à relier entre eux, mais ce n’est pas trop trop grave (enfin je pense…)



Enfin, la reflexion philosophique sur la légitimité du meurtre, abordée tout au long du roman est captivante et nous pousse à y réfléchir par nous-même, à développer notre esprit critique et d’analyse, ce qui peut être intéressant aujourd’hui puisque ce sujet reste d’actualité.



En soi, je ne peux pas dire que c’est une lecture facile. Mais, croyez-moi, elle vaut le coup. Donc n’ayez pas peur de vous lancer !
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Crime et Châtiment

Certes, Raskolnikov a commis un crime, prémédité sans états d’âmes, pour lui c’est même le châtiment que mérite la vieille usurière qu’il a tuée, et c’est un service rendu à tous les miséreux.Ce que je trouve bizarre c'est que ni Raskolnikov ni Dostoïevski ne s'étendent outre mesure sur le fait qu'il tue aussi sa soeur quand celle-ci, qu'il voulait épargner, car elle était douce et gentille, rentre plus tôt que prévu et le trouve sur la scène du crime. Dostoïevski nous permet de comprendre comment et pourquoi, un homme a pu en arriver là, quelles contradictions s’agitent en lui avant, pendant et après les faits. Je ne dirais pas que Rodia suscite la sympathie, mais bien un peu de compréhension pour sa colère. Car il n’est pas insensible ou mauvais, la preuve c’est que quand il a un peu d’argent, il le dépense sans compter pour soulager le malheur des autres. Il faut bien le talent du grand écrivain russe pour mettre à nu la psyché de cet homme tourmenté, qui n’a trouvé d’autre issue à sa pauvreté, et accessoirement celle des autres, que de tuer.

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