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La Niña Santa

Une petite fille, à 4 ans, sauve sa famille d'un bombardement en pleine guerre civile espagnole. Sa maman est dés lors convaincue que sa file est une petite fille sainte. Elle devra porter des tuniques blanches et recevoir des centaines de pélerins en cherche d'un miracle. La pauvre petite Consuelo ne se sent pas si sainte que ça, mais si maman le dit... Toute sa vie, elle devra affronter les croyances des autres, ne se sentant jamais à l'aise avec soi-même, et se recherchant dans le regard des autres. À la mort de sa mère, elle sortira du couvent, où on l'a enfermée contre son gré, se mariera et aura 13 enfants, mais jamais elle ne saura trés bien qui elle est vraiment. Elle essaiera d'effacer ce pan de sa vie, mais est toujours confontée à son passé desainte, même par ses enfants, quand ils le découvrent...

Un livre très intéréssant sur le pouvoir des idées des autres sur la personnalité d'un enfant, d'une femme qui jamais ne saura vraiment qui elle est. À la fin de sa vie, atteinte de démence, Consuelo voudra retrouver l'ambiance de son enfance, remettre des tuniques blanches, pour à tout prix faire du plaisir à sa maman.
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El arte de matar dragones

Une oeuvre médiévale italienne intitulée El arte de matar dragones, L'Art de tuer les dragons, représentant un héros, une damoiselle en danger et la bête suscite l'intérêt des autorités franquistes. En 1939, le tableau a pris la route de la frontière française lors de la Retirada, comme d'autres oeuvres du Prado, en direction de la Suisse. Ramón Serrano Súñer, le Cuñadísimo (super beauf du Generalísimo) en personne a ordonné que la toile soit retrouvée au plus vite.

Le lieutenant Arturo Andrade, ancien bibliothécaire et traducteur, alors agent cryptographe du SIPM est chargé de mener les investigations et de retracer le parcours de la toile. La République vient de tomber, les pistes sont encore fraiches, mais la quête va vite tourner à l'obsession pour le lieutenant au profil personnel et politique assez nébuleux.



En France nous connaissons déjà Andrade, héros des romans Empereurs des ténèbres (sur le Front de l'Est en 43, voir le film Front de l'Est de Gerardo Herrero) et des Démons de Berlin (Allemagne, 1945). L'Art de tuer les dragons est le premier volet de ses aventures, non traduit à ce jour (Pourquoi? Mystère.)

El Arte de matar dragones est un roman d'espionnage de bonne facture ancré dans le chaos de l'immédiat après-guerre, où l'ombre d'un mystérieux agent double perturbe l'enquêteur. La symbolique de la toile créée par un peintre italien anonyme phagocyte Andrade qui se voudrait héros dans un pays sans honneur, ange gardien d'une jeune fille en détresse, prisonnière non pas d'une tour mais d'un bordel madrilène. Si le roman ne possède pas les qualités des deux suites, lourdeurs narratives, digressions, symbolique qui pèse des tonnes, il se lit quand même avec plaisir. On a hâte de lire le quatrième (et dernier?) volume intitulé Soles negros, dans lequel Andrade, devenu depuis capitaine du SIAEM, retourne dans sa ville natale Badajoz.

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El carmín y la sangre

Une couverture digne d'un James Bond rétro, une arme, une femme fatale, un oeillet et le bandeau « El amor siempre es un juego peligroso, pero en tiempos de guerra puede resultar letal », et pour cause, le héros de ce roman d'espionnage n'est autre que Ian Fleming lorsqu'il était officier de la Royal Navy.

En 1939, le Britannique a été recruté par John Godfrey, le directeur du British Department of Naval Intelligence. Deux années plus tard, Fleming est devenu commandant. En février 1941, il arrive à Gibraltar. La forteresse britannique est plus que jamais vitale pour les forces militaires alliées, qui doivent impérativement la conserver pour contrôler le trafic naval. La crainte des Britanniques est que l'Espagne franquiste cède aux sirènes d'Hitler et bloque tout accès à la mer Méditerranée. Afin de parer à cette éventualité, Ian Fleming va élaborer un plan, l'Opération Goldeneye, avec des équipes de renseignements britanniques et américaines.



L'auteur Montero Glez s'inspire de cette Opération Goldeneye pour nous livrer un roman divertissant mêlant sexe et espionnage, qui permet au lecteur de voyager de Gibraltar à Cadix et de prendre conscience que le Rocher, territoire dérisoire de par sa taille, était d'une importance stratégique considérable pendant la seconde guerre mondiale. Bombardé par l'aviation de Vichy, par l'aviation italienne, attaqué par des sous-marins, quadrillé par d'innombrables agents de l'Abwerh, et d'espions de tout bord, Gibraltar est le cadre idéal pour élaborer une intrigue inspirée de faits réels. Ian Fleming y est égal à lui même, grand buveur, grand séducteur, grand amoureux des femmes. On retiendra un personnage féminin particulièrement haut en couleur, La Petenera, une superbe danseuse de flamenco qui délivre des messages en morse avec son « taconeo », ses coups de talons sur le plancher.

Et même si l'Operation Goldeneye ne fut pas mise en oeuvre - l'Espagne était exsangue, et Franco voulait en échange de son intervention les colonies françaises d'Afrique du Nord qu'Hitler lui refusa- il reste ce roman agréable qui tire de l'oubli un pan de l'histoire militaire du Rocher.
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