Ce premier roman de l'auteur avant le formidable "Le manufacturier ", est tout comme ce dernier violent, cru, à ne pas mettre entre toute paire d'yeux ; le lecteur en est d'emblée prévenu, et le commencera en toute connaissance de cause. Il faut tout de même repréciser que des descriptions, des situations, concernant notamment de jeunes adolescentes, sont particulièrement dures.
Noir c'est noir...
La trame évoque un "Fantasia chez les ploucs" version trash et brutale, mêlant toutes sortes de perversions et trafics divers et variés dans une petite communauté de province française au taux impressionnant de tarés et dégénérés.
Les thèmes développés dans "Le manufacturier" se retrouvent, simplifiés, en gestation, dans "Les démoniaques", tels les suites de la guerre en ex-Yougoslavie, les trafics humains et de drogues, les mafias,donnant l'impression que cet ouvrage est en fait un "brouillon", du suivant, beaucoup plus intéressant.
Le roman, donc moins complexe que "Le manufacturier", est à mon goût un peu trop linéaire, se déroulant efficacement mais sans surprises selon un seul axe autour de la vengeance de Kimy, l'une des deux personnes avec une vraie conscience du roman.
Kimy, 18 ans, forte, dure, voulant échapper à son milieu, est la seule avec une personnalité un peu complexe ; les autres sont d'un bloc, peu nuancés, bourreaux comme victimes.
La fin est plutôt convenue, très "cinématographique" ; par contre le sujet semble plutôt inadaptable en l'espèce...
Je me doutais en le commençant qu'en tant que premier roman il serait sûrement moins aboutit que "Le manufacturier", ce qui est le cas, donc je ne peux pas franchement être déçu.
C'est tout le problème de revenir à un auteur en sachant qu'on l'a découvert par une œuvre forte et appréciée.
Pour ceux qui ont le cœur bien accroché et veulent s risquer sur le terrain de M Kőping, il vaut mieux commencer par celui-ci et poursuivre ensuite avec "Le manufacturier".
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Je viens de terminer ce petit pavé de 550 pages et j'ai l'impression d'avoir pris un uppercut en pleine gueule. C'est le genre de roman qui vous rappelle à quel point l'âme humaine peut être noire. Si l'objectif de Matias Köping était de choquer son lectorat, la mission est accomplie. Ici, tout est sombre, glauque, sans espoir. Pas de manichéisme, tout le monde est méchant (et pas qu'un peu). À commencer par le "héro", le commandant Vladimir Radiche, surnommé "Zéro" par ses collègues. Je ne reviens pas sur l'intrigue, c'est plutôt bien ficelé et bien écrit (malgré quelques petites fautes d'orthographe qui m'ont fait mal aux yeux). On apprend énormément de choses sur les conflits qui ont eu lieu dans les Balkans pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
Cela a déjà été dit mais ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, tant l'horreur est décrite avec précision. Köping n'a pas fait de concession et il n'épargne pas son lecteur. Aucune pitié, tout le monde y passe : hommes, femmes, vieillards et... enfants. Certains passages sont insoutenables.
J'ai apprécié ce "manufacturier" (je parle bien du roman, pas du personnage, sinon il faudrait m'enfermer pour l'éternité). Je le conseille à tous ceux qui aiment les romans noirs (très très noirs, vous êtes prévenus).
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