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Au début de l'album, le moteur de la voiture des Dupondt explose... et ce n'est que le début ! Et si la guerre éclatait aussi ?



Quand Hergé entame l'Or Noir - le titre initial de cette histoire - pour le Petit Vingtième, la réponse à cette question chauffe. Quelques jours après le début du feuilleton, elle éclatera avec la 2ème guerre mondiale. Mobilisé deux fois avant d'être exempté, Hergé ira jusqu'à la planche 50 et la fin du journal. Puis il mettra cette aventure de côté, trop risquée pour la censure de l'occupant nazi. Il y reviendra après le Temple du Soleil et remaniera encore Tintin au Pays de l'Or Noir - titre final - en 1970 pour le marché anglais. Que d'aventures !



De l'aventure, cet album n'en manque pas, même s'il peut sembler un peu hybride. Ce qui fait son charme à mes yeux. L'actualité où il puise court des années 1930 à 70, sans être précisément datée, et semble malheureusement toujours... d'actualité !



L'humour présent du début à la fin offre un show des Dupondt dès la 1ère planche et un bouquet final dont le jeune Abdallah est l'artificier en chef. Hergé affirmait s’être inspiré de détails vécus pour créer ce jeune serpent à ressort. « Abdallah, le petit enfant gâté insupportable, j’en connais, et vous en connaissez certainement, vous aussi » disait-il. Toujours est-il que le fils de l'émir qui sympathise avec Tintin, a le caractère aussi trempé que celui d'un certain capitaine.



Haddock justement, premier mobilisé au début de l'histoire, s'y fait assez discret par la suite jusqu'à trouver a son retour ce gamin capable - après les lamas... - de lui tenir tête. Quand il reprend le premier récit Hergé et son studio font aussi appel à quelques guest stars apparues entre-temps comme Bianca Castafiore ou encore le senor Oliveira da Figueira, le marchand portugais capable de vendre n'importe quoi. Si les moteurs explosent dans l'histoire, la galerie elle tient bien la route !



En plus du conflit dont l'or noir est l'enjeu, Hergé s'attaque à un autre sujet profond qui rend cet album vibrant et touchant : la quête de soi. Le désert lui offre un terrain rêvé où Tintin et les Dupondt tournent des jours et des nuits en rond et reviennent sur leurs propres pas... Une fois encore et c'est pour cela qu'on aime le jeune homme à la houpette, Hergé nourrit son héros universel de sa propre matière et de ses propres maux.



L'Or Noir est peut-être un peu cousu de fil blanc, mais la vie tout court ne l'est-elle pas aussi ? Voici un album qui pourrait sembler ordinaire mais qui marche bien en fair au super !

Ça y est, nous y voilà ! Le Pérou, enfin. En passant d'un continent à l'autre, Hergé aussi franchit un cap. Et même plusieurs !



Le Temple du Soleil est le premier récit de Tintin à paraître intégralement en feuilleton dans le journal qui porte le nom du héros à la houpette. En plus de son propre journal Hergé lance aussi son studio. Le travail, même la bd, c'est du sérieux. Comme les ennuis que le dessinateur court à la fin de la guerre, accusé d'avoir collaboré. Ajoutons à ça le cap de la quarantaine franchi par le maître - comme le drapeau décrypté par Haddock - on comprendra que cet album soit un des plus sérieux de Tintin. Et aussi un des plus nourris par la nature et un enfant ami, comme plus tard au Tibet. Faire et prendre son travail au sérieux n'empêche pas - au contraire - d'y mettre du sien... et de soi !



La tension installée dans les 7 boules de cristal et tirée par le fantastique, est plus que maintenue ici. Le récit riche en aventure enchaîne de nombreux rebondissement et d'impressionnantes cascades dans des décors qui alternent le chaud et le froid - la neige et la forêt tropicale - comme l'humeur du maître et la fameuse éclipse ! Les scènes toujours spectaculaires se suivent sans interruption, avec des angles de vue à couper le souffle !



La galerie de personnages est riche sans qu'il y ait à proprement parler de vrai méchant, à l'exception des deux agresseurs du jeune indien marchand d'oranges. Et si le bien et le mal était une question d'humeur, sinon de point de vue ? Encore un effet de la guerre. Tintin lui brille par son courage, son intelligence, son audace et sa loyauté. Il peut tout à la fois défendre le plus faible et commander à l'astre le plus puissant.



Du grand spectacle où les retrouvailles avec le Professeur Tournesol nous font... chaud au cœur. Sans parler des injures de Haddock qui étend son vocabulaire et témoigne en payant de sa personne, que la vengeance est un plat qui se mange froid, même quand il s'agit d'eau. Quand lama fâché...



Ce temple est un monument.

Hergé imagine l'arrivée de l'homme sur la lune une bonne décennie avant que cela ne devienne réalité: un album très moderne donc.

Tout comme Objectif lune, On a marché sur la lune, fait partie des très bons albums de Tintin. Nous retrouvons toute notre fine équipe (car les Dupondt font finalement partie du voyage) en route vers la lune.

Entre découverte des aléas du voyage, recherches scientifiques, gestion de l'oxygène, tout le monde est bien occupé. Mais en plus, un traître et un espion se sont introduits dans la fusée.

Encore une fois un bon scénario et des personnages bien connus mais bien croqués. Les Dupondt, Haddock et Milou m'ont bien fait rire. J'ai passé un très bon moment.