Wifredo Lam y su obra vista a través de significados críticos

En 1950, Fernando Ortiz rédige ce célèbre et remarquable essai consacré au peintre cubain moderniste Wifredo Lam. Son analyse critique est l'une des plus connues, approfondies et pertinentes réalisées sur l'oeuvre de Lam et son discours esthétique fortement lié à la politique caribéenne et latino-américaine.

L'anthropologue cubain Fernando Ortiz a auparavant élaboré un ouvrage majeur, Contrapunto cubano del tabaco y del azúcar, en 1940, où il invente le concept de transculturation, à savoir l'émergence de nouvelles cultures dues au métissage de la population cubaine avec une disparition de la culture d'origine (qu'elle soit africaine, chinoise ou espagnole).
Wifredo Lam (de père chinois et de mère métisse africaine et espagnole) et Ortiz se connaissent bien et Lam va s'inspirer de la transculturation d'Ortiz pour introduire des éléments de culture et de spiritualité africano-cubaines dans une oeuvre picturale influencée par Picasso, le surréalisme et l'avant-garde moderniste européens. de son côté, Ortiz va utiliser la transculturation comme perspective pour analyser l'oeuvre de Wifredo Lam.

Cet ouvrage d'Ortiz, d'une érudition inouïe, décrypte à merveille les éléments symboliques proprement cubains et ceux universels dans l'iconographie de Lam, mais aussi son esthétique politique (mise en valeur de l'africanité, dénonciation du colonialisme et de ses servitudes…) proposant une lecture enthousiasmante des tableaux de Lam.
"Chez Lam, les vibrations africaines sont singulières et vigoureuses. Son africanité n'est pas une simple tendance d'école à valeur expressionniste inspirées par des muses africaines”.
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