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Critique de Rodin_Marcel


A.D.G. (initiales du pseudonymes Alain Dreux Gallou derrière lequel se dissimulait Alain Fournier né en 1947, décédé en 2004) – "Pour venger pépère" – Gallimard / Folio-policier, 2000 (ISBN 978-2-07-041202-4)
– réédition du roman publié en 1980.

C'est probablement l'un des plus réussi parmi les neuf romans d'ADG centrés autour du trio réunissant le truculent "Djerbitskine dit Machin" (apparu en 1977 dans "le grand môme"), son avocat Pascal Delcroix, et Moune qui justement apparaît dans ces pages. Bel hommage au grand-père...

L'intrigue est bien menée, l'écriture assume la filiation avec Céline, certes, mais aussi Frédérique Dard : le duo Delcroix/Machin rappelle irrépressiblement San-A/Berrurier.

En relisant, en ce début de l'an de dis-grâce 2021, ce classique publié en 1980, on ne peut qu'être frappé par les fréquentes allusions qui y sont faites (répétons-le, en 1980 !) aux turpitudes pédophiles d'une certaine classe politico-médiatico-intellectuelle que notre génération a bien connu, car elle tenait le haut du pavé.

On se rappelle cette livraison du quotidien "Le Monde" datée du 26 janvier 1977, dans laquelle fut publiée une pétition de soutien aux pédophiles, signées par 69 "personnalités" ou "intellectuels" de la gauche caviar, parmi lesquels bien évidemment Jack Lang (l'idole cultureuse de cette fange), mais aussi Bernard Kouchner (père du gamin violé par le Duhamel), Guy Hocquenghem (prônant à cette époque carrément la dépénalisation de toute pédophilie), Aragon, Ponge, Barthes, Beauvoir, les Deleuze, Glucksmann, Guattari, Solers, etc.
Les mêmes, avec d'autres portant leur nombre à 80, récidivent dans la livraison de ce même quotidien publiée le 23 mai 1977, réclamant la pure et simple dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et enfants. Il va de soi que le quotidien "Libération" appuie ces prises de parole visant à "lever un tabou" réactionnaire (c'est encore aujourd'hui un véritable mantra de cette caste). C'est l'époque aussi des grandes envolées autour de Gabriel Matzneff, Tony Duvert (qui se voit attribuer le Prix Médicis en 1973 pour un roman faisant ouvertement l'apologie de la pédophilie) et autres sagouins de même acabit.

Ceci me rappelle une fois de plus les émissions "Apostrophes" consacrées à Cohn-Bendit (23 avril 1982) et Matzneff (12 septembre 1975, avec la violente intervention de Denise Bombardier laissant le Pivot bouche bée) : à cette époque, dans ces cercles-là, ça faisait bien de brandir ce genre de "brise-tabou" pour "épater le bourgeois" comme le dit piteusement et hypocritement le Cohn-Bendit, pour se défendre par la suite.
Il fallut l'affaire Dutroux (vers 1990) pour que cette caste de la bien-pensance commence à réaliser l'ampleur de son imbécillité : qu'à cela ne tienne, elles et ils roulent toujours pour la drogue, et la possibilité pour les jeunes mineurs de changer de sexe !
Rien n'ébranle leur nombrilisme, qui ne se situe même plus à leur nombril mais est descendu à leur entre-jambes.

Et c'est précisément ce que ce roman met en lumière, dès 1980. Que l'on ne vienne plus nous faire le coup du "on ne savait pas", tout était sur la place publique...
En ce mois de février 2021, cette même nomenklatura qui approuvait la pédophilie s'apprête discrètement à légaliser la drogue, enjolivée sous l'appellation "cannabis récréatif"...

"Pour venger pépère" est sans conteste l'un des meilleurs romans d'A.D.G.


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