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Citations sur L'oubli que nous serons (63)

....par le souvenir des centaines et des centaines de conversations que j'eus avec lui(son pére ),j'ai pu me rendre compte qu'on ne naît pas bon,loin de là, mais que si quelqu'un tolère et dirige notre mesquinerie inée,il est possible de mener sa barque dans des voies non néfastes,voir de lui faire changer de sens.On ne vous apprend pas à vous venger(car nous naissons avec des sentiments vindicatifs),mais on vous apprend à ne pas vous venger.On ne vous apprend pas à être bon,mais on vous apprend à ne pas être méchant.p.122
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Mes oncles et mon grand-père - autant qu'il m'en souvienne - n'embrassèrent jamais leurs garçons, ou seulement à l'occasion, parce que cela ne se faisait pas dans ces rudes et austères montagnes d'Antioquia, où rien n'est doux, pas même le paysage.
Mon grand-père avait élevé mon père sans démonstration de tendresse, dans l'exigence et d'une main de fer, et mes oncles se comportaient de même avec mes cousins.
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Le plus nocif pour la santé des hommes, n'est pas la faim, ni la diarrhée ou la malaria, ni les virus ou les bactéries, ni le cancer ou les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Le pire agent de nuisance, celui qui occasionne le plus de morts parmi les citoyens du pays ce sont les autres êtres humains. Et cette plaie (…) a le visage typique de la violence politique.
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Je gardai en secret, pendant de nombreuses années, cette chemise ensanglantée, avec des grumeaux qui noircirent et roussirent avec le temps. Je ne sais pas pourquoi je la gardais. C'était comme si j'avais voulu l'avoir là tel un aiguillon qui ne me permettrait pas d'oublier chaque fois que ma conscience s'endormait, comme un stimulant pour la mémoire, comme une promesse que j'avais faite de venger sa mort. Mais quand je me suis mis à écrire ce livre, je la brûlai aussi car je compris que la seule vengeance, le seul souvenir, et aussi la seule possibilité d'oubli et de pardon, c'était de raconter ce qui s'était passé, et rien d'autre.
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En matière sexuelle,il fut toujours tres ouvert,comme on l'a déjà vu dans l'épisode de la masturbation et dans d'autres que je ne cite pas car il n'y a rien d'aussi incommode que de mêler le sexe à ses parents.Nous imaginons nos parents toujours asexués et, comme dit un de mes amis,"les mamans ne font même pas pipi".p.
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Un politicien trés influent,Gonzalo Restrepo Jaramillo, avait dit au Club Union-le plus sélect de Medellin- que Abad Gomez était le marxiste le plus convaincu de la ville,et un dangereux gauchiste à qui il fallait couper les ailes pour l'empêcher de voler.Mon pére avait été formé dans une école pragmatique nord-américaine ( à l'université de Minnesota ), il n'avait jamais lu Marx et confondait Hegel et Engels.Pour bien savoir de quoi on l'accusait,il décida de les lire,et tout ne lui sembla pas tiré par les cheveux chez eux... P.62
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Mon grand-père disait parfois à mon propos:"Cet enfant ,il faut l'élever à la dure."Mais mon pére lui répondait:"La vie est là pour ça, qui cogne durement sur tous; pour souffrir,la vie est plus que suffisante,et je ne l'aiderai pas." P.44
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Je suppose que c'est ce matin-là que mon père copia à la main le sonnet de Borges qu'il avait dans la poche quand il fut tué, avec la liste des hommes menacés.
Le poème s'intitule Ici et maintenant et dit ceci :

Nous voilà devenus l’oubli que nous serons. La poussière élémentaire qui nous ignore, qui fut le rouge Adam, qui est maintenant tous les hommes, et que nous ne verrons.  

Nous sommes en tombe les deux dates du début du terme. La caisse, l’obscène corruption et le linceul, triomphes de la mort et complaintes.

Je ne suis l’insensé qui s’accroche au son magique de son nom. Je pense avec espoir à cet homme qui ne saura qui je fus ici-bas. Sous le bleu indifférent du Ciel, cette pensée me console.
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Plusieurs fois, ces jour-là, mon père parla de la mort sur un ton ambigu qui hésitait entre la résignation et la peur. Il avait pas mal réfléchi, et depuis longtemps, à sa propre mort.

p.332
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Sans me dire un mot, sans m'obliger à lire et sans m'assener le sermon sur la vertu sur la musique classique qui soigne l'esprit,je compris seulement en le regardant, en voyant les effets bénéfiques de la musique et de la lecture, que dans la vie nous pouvions tous profiter de ce cadeau pas très cher et à portée de main:les livres et les disques.Cet homme sombre et de mauvaise humeur qui était rentré la tête lourde des maivaises influences et des tragédies et injustices de la réalité,avait récupéré son meilleur visage,grâce aux bons poètes,aux grands penseurs et aux grands musiciens. P.152
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