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3,28

sur 62 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour que le jour de votre mort soit le plus beau de votre vie est, comme son titre le laisse supposer, un roman décalé et cynique, où le personnage principal, un juif ironiquement prénommé Adolphe, décide de se lancer dans le business de la mort.

Commençons par le point le plus positif de l'histoire : l'écriture. La plume de l'auteur est vraiment excellente, et il n'hésite pas à démontrer son talent en multipliant les jeux de mots ou encore en s'amusant avec les sonorités, sans que cela nuise à la fluidité de la lecture.

Vient ensuite l'originalité. Un personnage croque-mort, ce n'est déjà pas courant, mais un « death planner », alias un homme qui organise des funérailles comme on organiserait un mariage, l'est encore moins. L'incongruité de la chose n'a pas été sans m'évoquer le magasin des suicides, et c'est d'ailleurs parce que j'avais bien aimé le film d'animation que j'ai été tenté de lire ce livre qui me semblait vaguement dans la même veine.

On a donc Adolphe, qui s'efforce d'organiser des funérailles uniques et personnalisées en fonction des défunts, mais qui, bientôt, ne se cantonnera plus à ce rôle. Pourquoi se contenter d'offrir une belle cérémonie quand on peut permettre aux gens de choisir leur propre mort ?

Plus l'histoire progresse et plus les ambitions d'Adolphe s'accroissent, mais j'ai été moins emballée par ce pan de l'intrigue, qui m'a paru oscillé entre trop et trop peu. Les actes du protagoniste ne tardent pas à prendre une dimension démesurée (envoyer des cendres dans l'espace, louer les services d'un cannibale...), mais je déplore que le roman ne s'attarde pas assez sur chacune des étapes qu'il franchit dans ce que l'on pourrait presque appeler sa mégalomanie funèbre.

Par exemple, j'ai beaucoup aimé l'interrogatoire avec l'inspectrice, où Adolphe parvient avec aisance à retourner la situation, et j'aurais aimé voir davantage à l'oeuvre ses talents de « vendeur », au lieu de quoi j'ai eu l'impression que chacune de ses prestations n'étaient illustrées que par quelques exemples, avant de passer directement à la suite. Les funérailles sur mesure, puis les morts sur mesure, puis le jeu télévisé...

Et là, paradoxalement, j'ai trouvé qu'on était dans le trop. Que tout allait souvent beaucoup trop loin. Comment quelqu'un qui souhaite rester discret peut-il autant s'exposer ? Comment privatiser un tribunal et louer les services de figurants pour jouer un faux procès (en étant de surcroît soi-même présent) sans que cela n'intrigue qui que ce soit ?

En ce qui concerne la fin, en revanche, on retombe dans le trop peu. Même si elle semble être un parfait retour de bâton pour Adolphe qui s'est littéralement mis à jouer avec la mort, j'aurais apprécié qu'elle soit plus développée. Au lieu de prendre le temps d'assumer les conséquences de ses actes, il préfère s'y soustraire, si bien qu'on ne sait même pas ce qu'il advient de l'enfant, juste brièvement évoqué.

Malgré ces quelques points négatifs, le roman est plutôt bon dans l'ensemble, et il sait surtout sortir du lot, ne serait-ce que par les thèmes qu'il aborde et les questions qu'il soulève au niveau de la morale. Mention spéciale à Benjamin Raspail qui m'aura bien fait rire.
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Adolphe Goldstein porte une victoire de la vie sur la mort.
Son prénom.
Comme un symbole. le prénom d'un nazi devenu celui d'un juif.

Adolphe Goldstein veut la victoire de la vie sur la mort.
En donnant la possibilité à chacun de choisir sa date, son lieu.
Le moment idéal. Les circonstances idéales.
En maîtrisant son destin.
Comme "l'ultime acte de liberté". Adolphe Goldstein permet la victoire de la vie sur la mort
En commercialisant son contrôle.
"Death Planner". Un métier qui défie les lois du commerce comme les lois de la nature. Qui défie LA loi.

Adolphe trouve un sens à la vie en donnant la mort.
En scène approchant. En la tutoyant. En la provoquant. En la maîtrisant.
Réussir sa mort pour réussir sa vie .

Adolphe Goldstein prend le contrôle de la vie en organisant la mort .
"Prendre le contrôle sur l'incontrôlable.
Ange de la mort. Maître du destin.
Il rend possible la liberté ultime, celle de défier Dieu et de disposer de son libre arbitre pour la provoquer .

Adolphe Goldstein perd le contrôle de sa vie en sauvant des morts.
Plonge dans l'illégalité, la solitude, l'isolement.

Adolphe Goldstein sauve les morts pour sauver sa vie.
Parviendra-t-il à sauver les deux?

Lionel Abbo signe un roman poétique, drôle et cynique, qui joue sur les mots, la langue et le sens avec talent. L'écriture est fluide et légère.
Mais cela ne doit pas masquer la profondeur du questionnement de notre rapport à la mort et par delà, notre rapport à la vie .
Donner un sens à sa mort permet il de donner un sens à sa vie?
Réussir sa mort équivaut il à réussir sa vie?
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On peut rater sa vie mais il serait dommage de rater sa mort ! Alors Adolphe Golstein (juif au prénom improbable mais sciemment choisi), va vous aider ! Même si pour cela, il a été la risée de sa famille... Imaginez, ouvrir un commerce pour accompagner les gens dans le jour fatidique, ce bouquet final de leur vie... quelle idée !
Ce roman, on pourrait le classer dans la catégorie "humour noir" mais il serait plutôt à ranger dans les rayonnages "essais" de nos bibliothèques. de nombreuses choses décrites dans ce roman existent déjà... même si elles sont souvent méconnues...
Un roman dévoré en quelques heures qui sous des airs d'humour fait froid dans le dos. J'aurais d'ailleurs aimé que l'auteur mette en notes de bas de page ce qui existe déjà...
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☀️Le héros principal se prénomme Adolphe Goldstein, enfant unique de parents juifs ashkénazes.
Oui vous avez bien entendu, Adolphe comme prénom ! Ironie me direz-vous et pourtant ce choix reflète un symbole pour ses parents, celui de la résistance et de la survie.
☀️Lourd héritage familial, Adolphe est bercé depuis sa naissance entre une dualité celle d'Éros et de Thanatos. Qui va le remporter ?
La mort bien sûr, qui grâce à elle, sera son fond de commerce : « C'est la loi de l'offre et de la demande : tout le monde ne se marie pas mais tout le monde meurt. »
Il a donc une idée de génie devenir Death planner, il programme avec soin comment vous souhaitez mourir : quand, comment (tenue, fête etc.. ).
Son slogan : « Faire de vos funérailles le bouquet final de votre vie. »
☀️Tout un programme et c'est ce qui fait la force du livre, son originalité qui peint notre société.
En effet, ce qui est intéressant c'est comment ce personnage en est arrivé à cette idée.
En couple avec une actrice qui réussit, elle est dans la lumière et lui reste dans l'ombre, faute d'avoir trouver sa voie professionnelle.
Lui aussi, souhaite devenir un rayon de lumière quitte à se brûler les ailes comme Icare.
Alors il a cette idée qui va germée, éclore et prendre son envol. Je ne vous la raconte pas, je préfère vous laissé la surprise car c'est drôle, hilarant de bout en bout.
Adolphe a trouvé sa voie mais à quel prix ?
Lionel Abbo dévoile à travers les yeux d'Adolphe, une société où règne l'Ego. le moi dans toute sa puissance.
Faisons-nous les choses pour nous ou pour avoir la reconnaissance des autres ?
Jusqu'où sommes nous capables pour réussir?
Doit-on réussir sa mort pour réussir sa vie ?
Pour que le jour de votre mort soit le plus beau jour de votre vie est une réussite, un texte sarcastique sur ce que nous sommes et notre devenir.
Lien : https://www.les-miscellanees..
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En route pour suivre les péripéties d'Adolphe, installé à Paris avec l'amour de sa vie, la ravissante Eva, qui court les castings afin de réaliser son rêve : devenir une star de cinéma. Adolphe a non seulement un prénom dur à porter, mais en plus, il est de confession juive. Ça commence bien pour lui, et pour nous aussi, par la même occasion !

« Tout le monde ne se marie pas, mais tout le monde meurt ». Partant de cette très fine déduction, Adolphe a choisi de devenir Death Planer, comprenez, croque-mort en version améliorée. La mort changera sa vie. Ce personnage sans scrupule nous raconte son projet, qu'il trouve bien entendu formidable, même s'il est totalement dépourvu d'éthique.

Je me suis régalée avec ce roman, j'ai ris aux larmes !! Sa devise publicitaire, déjà, donne le ton : « Faites de vos funérailles le bouquet final de votre vie ». Ça, c'est du slogan, non ?

« Il n'y a rien de pire que de mourir d'ennui à un enterrement »

La première partie est totalement jouissive. C'est drôle, cynique et grinçant sans jamais tomber dans le glauque. La plume de l'auteur est légère et fluide, malgré le sujet tabou du business de la mort qui est disséqué sans aucun filtre.

La seconde partie tend à devenir bien plus grave. On entre dans le vif du sujet, celui de comment meurt-on. le chapitre consacré au cannibalisme m'a fait penser à un très bon thriller, je me suis régalée (sans jeu de mots aucun, vous me connaissez n'est-ce pas ?). La tension monte progressivement au fil des pages, c'est que ce roman est addictif, on a hâte de savoir comment tout cela va se terminer. Et la chute, non mais quelle chute !!! Démentielle ! J'ai adoré.

Une lecture à l'apparence légère, qui ne l'est pas tant que ça au final. Car nous sommes bien en présence d'un état des lieux de notre société de consommation, où l'appât du gain peut nous mener bien loin.

Je remercie NetGalley et le Editions Plon pour cette lecture.

#NetGalleyFrance

#ChallengeNetGalleyFR

#PourQueLeJourDeVotreMortSoitLePlusBeauDeVotreVie
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J'ai emprunté ce livre à la Bibliothèque, attirée par le titre qui n'en finit pas et qui interroge… le sujet est à la fois sérieux et tabou : la mort, et son commerce. L'histoire est pleine d'humour et de dérision.
Adolphe Goldstein est un trentenaire, journaliste et juif qui décide de ce reconvertir et de créer son entreprise de pompes funèbres « Death Planner ». Un commerce dans un secteur qui ne risque pas de connaître la crise puisque « Tout le monde ne se marie pas mais tout le monde meurt ». Il a décidé de proposer des obsèques personnalisées et originales ! En effet, « Il n'y a rien de pire que de mourir d'ennui à un enterrement ».
Au début, le livre se veut léger et superficiel puis l'auteur pousse le lecteur à s'interroger sur notre rapport avec la vie et la mort, et même si l'humour est très présent tout au long de l'histoire, de nombreuses questions sociales et sociétales sont abordées jusqu'à un dénouement plutôt inattendu…
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Je le conseille vivement à ceux qui aime l'humour que l'on peut retrouver par exemple aux côtés d'un certain fakir coincé dans une célèbre armoire Ikea... 😉 C'est vraiment très drôle, du début à... presque la fin. du choix du prénom de ce jeune juif... au concept totalement loufoque! Et c'est surtout osé! L'idée est poussée jusqu'au bout, Adolphe va toujours plus loin, a besoin de toujours plus et surtout de convaincre le monde de sa vision de la mort. Et on se laisserait presque convaincre tant les arguments font mouche. C'est là tout le talent de Lionel ABBO, on croirait que ça existe ou du moins, que ça pourrait exister...

"La mort m'apparaissait comme l'unique chance de réussir ma vie."

Le personnage créé est brillant et très lucide en ce qui concerne notre société, donc mine de rien, les réflexions sont nombreuses notamment autour de la sur-consommation, reine de notre culture. C'est là la deuxième force de ce roman qui n'est pas que drôle, Lionel ABBO traite de nombreux sujets liés à la vie et à la mort, la religion, le deuil... Ce cheminement intérieur en fait un personnage profond au contraire des autres plus en périphérie. En bref j'ai beaucoup aimé ce premier roman de l'auteur, aussi surprenant que drôle et franchement réussi! 😍

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Comment ne pas être intrigué par ce titre et cette quatrième de couverture ? Lionel Abbo attire l'attention et la curiosité du lecteur en créant sa propre matrice.
C'est à travers un humour noir que l'auteur confronte la vie et la mort dans ce roman. Des phrases courtes dans l'expression de sentiments écorchés qui ne nous laissent pas indifférents, mais des phrases plus élaborées pour exprimer ses idées et sa vision de la mort. Lionel Abbo montre clairement que la mort est un sujet tabou de nos jours alors qu'elle fait partie intégrante de notre vie. Notre jeune protagoniste est très à l'aise avec l'idée tandis que les autres personnes qui l'entourent sont plus en retrait, comme si parler de la mort portait la poisse ou comme si elle faisait trop peur au monde. Ce que j'ai énormément apprécié dans ce roman, ce sont toutes les possibilités d'interprétations qui s'offraient à moi. Il y a tellement de sens cachés derrière ces pages ! Les mots de Lionel Abbo stimulent notre imagination car il est aussi question de la religion et de notre place dans la société, jusqu'où pouvons-nous être embrigadés dans ces émissions de télé-réalité, pour faire le « buzz », bref l'influence des médias aujourd'hui.
Je trouve que ce roman est très bien écrit, les événements s'enchaînent naturellement, on se sent quelque part bloqué entre la compassion et l'indifférence, la prise de conscience et l'ignorance. le dénouement de cette histoire m'a surprise et je pense aussi que chaque lecteur peut interpréter cette fin comme il le souhaite.
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Vous avez aimé Six feet under ? Allons un peu plus loin...

Si vous pouviez choisir votre mort, comment voudriez-vous que la fin arrive ? Au chaud dans votre lit ? D'une crise cardiaque, rapide et sans douleur, face à un superbe paysage ?

Nous sommes d'une culture qui fait de la mort un tabou. On fait tous comme si ça n'allait jamais arriver, ceux qui en parlent sont des dépressifs et pourtant, on a beau faire l'autruche, la grande faucheuse n'oubliera aucun de nous.

Un livre qui traite de la mort, du business de la mort, ça peut faire peur.
Les auteurs audacieux, moi, j'aime ça.
D'autant que ce livre n'a rien de glauque ou morbide.

Adolphe veut réussir dans la vie, prouver à ses parents juifs (qui ont décidé de l'appeler Adolphe, oui, comme un pied-de-nez à L Histoire) qu'il peut devenir quelqu'un.

La mort est un business lucratif qui ne voit jamais son commerce connaître de crise.
Alors Adolphe devient Death Planner. On organise son mariage, on peut bien planifier sa mort après tout. Un cercueil en forme de guitare ? Pas de problème, Adolphe est là.
Mais l'appât du gain et le besoin de reconnaissance mèneront notre croque-mort sur des chemins bien dangereux.

On grince des dents parfois.
Sous des airs de lecture légère c'est une véritable critique de notre société de consommation. le tout saupoudré de quelques pépites philosophiques.

C'est un livre assez court, qui se lit vite et avec plaisir grâce à une plume particulièrement agréable.

Adolphe n'est pas vraiment un personnage attachant mais ce n'est pas un être détestable non plus. C'est un homme en mal de reconnaissance qui pense faire au mieux, qui arrive à s'en convaincre en tout cas.

J'ai lu que certains étaient déçus de la fin. Pour ma part, elle m'a régalée.
C'est à l'image du roman, entre karma et humour noir.

Une très chouette lecture qui aborde beaucoup de choses (le capitalisme, l'ambition, la religion, les notions de bien et de mal, la télé, le bonheur, la vie, la mort...) et qui fait incontestablement réfléchir.

Alors, prendrez-vous rendez-vous avec Adolphe ?
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