C’est fou comme on prend conscience de ce qui est important et de ce qui est secondaire quand on se trouve face à la mort.
Combien d’entre nous peuvent affirmer qu’ils ne se sont pas trompés à l’époque où leur personnalité n’était pas encore totalement formée ? La plupart des gens laissent ces erreurs derrière eux quand ils deviennent adultes. Les miennes sont revenues me hanter il y a dix-huit mois.
Ils comprendraient mieux l’importance que revêt la vérité si j’admettais devant eux qu’un seul mensonge, par sa laideur, a provoqué de tels ravages dans ma vie.
C’est la première fois que je me sens aussi seule, comme isolée sur un banc de sable et cernée par la mer qui monte autour de moi. Le vent fouette la surface et fait enfler des vagues couronnées d’écume, prêtes à m’engloutir.
J’étais capable de mentir sans sourciller, et j’apprenais à dissimuler mes émotions, sauf celles auxquelles je voulais qu’on croie. Oui, j’appris à devenir l’autre moi.
Nous étions accrochés l’un à l’autre comme deux naufragés, nous étions peut-être en train de nous noyer, muets, puisant du réconfort chacun dans la chaleur de l’autre.
D’une manière ou d’une autre, je suis le point de me briser en milliers d’éclats aigus et coupants comme des rasoirs.
Un mensonge, un seul, il y a si longtemps. Je pensais que ça n'aurait pas de conséquences, que Dominic n'aurait jamais besoin de connaître la vérité. Mais ce mensonge en a entraîné un autre, et encore un autre.
Nous oublions si facilement que nous étalons une grande partie de notre vie, juste pour être vus, sans nous demander un instant qui est en train de regarder...
- les guêpes ne t'embêtent pas si tu ne les embêtes pas.