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Critique de Davalian


Pourtant prévenu par Souri7, la tentation de mettre la main (à prix réduit) sur un ouvrage habilement édité par Bragelonne, a été la plus forte... Force est de constater que les griefs formulées étaient légitimes.

Certes l'ouvrage est beau et agréable, mais il en faut bien plus pour faire un bon roman. Il est délicat de qualifier ce Mycroft Holmes d'ouvrage apocryphe. Sherlock nous gratifie de trois apparitions, deux au début et une dernière à la fin. Ces apparitions n'apportent pas grand-chose au récit et encore moins au Canon. Il ne s'agit pas non plus d'un pastiche. La présence (superfétatoire au demeurant) d'une certaine personnalité en fin d'ouvrage n'est pas suffisante pour qualifier ce roman d'uchronie. Les dernières phrases laissent entendre que ce roman a l'ambition d'être un préquel, ce qui est n'est pas non plus le cas. Les adeptes du grand détective trouveront ici et là quelques références à l'enfance des deux frères et à leurs parents ce qui constitue une bien maigre moisson.

La narration est omnisciente et n'apporte pas grand-chose à ce récit qui est conçu comme un thriller. le protagoniste n'est pas le Mycroft esquissé par Arthur Conan Doyle mais un jeune homme de vingt-trois ans épaulé par un ami-mentor, qui ressemble à une sorte d'avatar de Kareem Abdul-Jabbar. L'intrigue, même si elle offre du dépaysement et un huis-clos sur un navire se révèlera classique. Progressivement, l'investigation cédera la place à l'action qui devient omniprésente dans la dernière centaine de pages. Malgré cela, le dénouement se fera attendre, prolongés par de pseudos retournements de situation.

Les personnages (principaux ou secondaires) ne retiendront pas vraiment l'attention. Douglas et les Huan, semblent avoir été davantage travaillés que les autres personnages. Même Mycroft semble être décalé ici. Il ne correspond à peine (même dans les très grandes lignes) au Mycroft de L'interprète grec. C'en est à ce demander s'il n'y pas eu confusion avec Sherlock ou plus probablement avec un autre enquêteur. Oui sauf que le propos aurait été moins vendeur...

Le prétexte d'une évolution radicale suite aux événements ici relatés ne résiste pas à une analyse poussée. Sans être désagréables, les développements proposés sont prévisibles et convenus. Même si l'écriture reste dynamique et fluide, l'intérêt décroit jusqu'à la conclusion. La fluidité permet de rendre ce roman de près de 500 pages supportable. Cela est d'autant plus regrettable que le potentiel de l'intrigue est énorme mais hélas sacrifié. Les regrets sont nombreux et la piste surnaturelle évacuée sans même être traitée. le dépaysement n'offre lui non plus aucun intérêt, sinon celui d'ancrer l'intrigue dans un cadre colonial.

Prévisible, orienté vers l'action, sans lien véritable avec le Canon : Mycroft Holmes est une déception bien emballée, mais une déception tout de même. Il s'agit d'un roman certes facile à lire mais au prix d'une absence de complexité et de réel intérêt. Un regrettable exemple d'exploitation commerciale d'un personnage devenu populaire grâce à une certaine série…
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