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Critique de Osmanthe


On pourrait sous-titrer cette pièce Les Amis de Kôbô Abe, "L'enfer, c'est les autres", à la manière d'un Jean-Paul Sartre. La pièce s'ouvre sur un homme d'une trentaine d'années, apparemment sain d'esprit, qu'on surprend au téléphone avec sa fiancée. Soudain, on frappe à sa porte...Il va recevoir la visite imprévue et très envahissante dans son appartement d'une famille entière, parents et enfants, soit neuf personnes...Problème : il ne les connaît pas, et pourtant ils font comme chez eux, s'installent. Leur prétexte : le sauver de sa solitude. Entre leur comédie, leur cynisme, le côté magicien pique-pocket du fils aîné, l'incompréhension ou la complicité de son entourage avec ces étrangers inquiétants, celui qu'on appelle l'Homme passe de l'incrédulité à la nervosité, puis à la colère...mais comme rien n'y fait devant l'aplomb de ses hôtes indésirables, qui amadouent un policier, la concierge et sa fiancée, et ne cessent de se chamailler entre eux pour des broutilles de langage et d'argent, il va en rabattre peu à peu et sombrer, épuisé de lutter, dans l'abandon et même dans la soumission, jusqu'à renoncer à sa liberté...La progression du mal est implacable, c'est comme une machination infernale qui s'abat à l'improviste et balaye cet homme en deux actes et quatre-vingts pages, jusqu'à le réduire au néant.

Un excellent texte, étrange et diabolique, qui évidemment prendrait sa pleine saveur en étant joué sur une scène théâtrale, ce qui a eu lieu en France au début des années 1980. A lire d'une traite pour ne rien perdre de la progression implacable de cette apparente absurdité non dénuée de sens !
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