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EAN : 9782070711383
96 pages
Gallimard (26/08/1987)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Un homme, un jour, reçoit une surprenante visite : celle d'une famille au grand complet - grand-mère, parents et enfants - qui s'installe dans son appartement et prétend l'arracher à la solitude. Pourtant, ce sont là des inconnus... À partir de cette situation inédite, se développe une logique implacable qui fera du protagoniste un otage dérisoire ; le rire alors devient grinçant. Il se pourrait que le tout fût un cauchemar, mais, réaliste ou onirique, cette fiction... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On pourrait sous-titrer cette pièce Les Amis de Kôbô Abe, "L'enfer, c'est les autres", à la manière d'un Jean-Paul Sartre. La pièce s'ouvre sur un homme d'une trentaine d'années, apparemment sain d'esprit, qu'on surprend au téléphone avec sa fiancée. Soudain, on frappe à sa porte...Il va recevoir la visite imprévue et très envahissante dans son appartement d'une famille entière, parents et enfants, soit neuf personnes...Problème : il ne les connaît pas, et pourtant ils font comme chez eux, s'installent. Leur prétexte : le sauver de sa solitude. Entre leur comédie, leur cynisme, le côté magicien pique-pocket du fils aîné, l'incompréhension ou la complicité de son entourage avec ces étrangers inquiétants, celui qu'on appelle l'Homme passe de l'incrédulité à la nervosité, puis à la colère...mais comme rien n'y fait devant l'aplomb de ses hôtes indésirables, qui amadouent un policier, la concierge et sa fiancée, et ne cessent de se chamailler entre eux pour des broutilles de langage et d'argent, il va en rabattre peu à peu et sombrer, épuisé de lutter, dans l'abandon et même dans la soumission, jusqu'à renoncer à sa liberté...La progression du mal est implacable, c'est comme une machination infernale qui s'abat à l'improviste et balaye cet homme en deux actes et quatre-vingts pages, jusqu'à le réduire au néant.

Un excellent texte, étrange et diabolique, qui évidemment prendrait sa pleine saveur en étant joué sur une scène théâtrale, ce qui a eu lieu en France au début des années 1980. A lire d'une traite pour ne rien perdre de la progression implacable de cette apparente absurdité non dénuée de sens !
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Un trentenaire vivant seul reçoit un jour la visite d'une famille nombreuse qu'il ne connaît pas. La grand-mère, les parents et leurs six enfants, ados ou jeunes adultes. Cette véritable escouade s'incruste dans l'appartement et dans la vie du quidam, impuissant à la déloger. Ils font ça pour son bien. le pauvre !

Abe questionne ici l'individualité et la pression sociale qui impose l'appartenance à un clan et le respect de ses règles, aussi absurdes soient-elles. Un texte court (88 pages), toujours pertinent.
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A lire mais surtout à jouer. Une pièce courte pleine de cynisme. En vous souhaitant que "cette famille qui vous veut du bien" ne vienne jamais chez vous.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
LA GRAND-MÈRE : Deux pièces pour neuf personnes, le compte n’est pas bon (Elle va regarder à son tour).
LA PUINÉE : Il ne faut pas trop en demander. On n’est pas là pour s’amuser.
L’HOMME (troublé et anxieux, il se plante devant la porte de l’autre chambre) : Vite, hors d’ici, sinon je porte plainte pour violation de domicile !
LA BENJAMINE (exagérant sa frayeur) : Il me fait peur, le monsieur.
LA MÈRE (la raisonnant) : Mais non, il ne faut pas avoir peur. Au fond, il est très gentil, le monsieur. Regarde-le bien. Il se donne juste un peu l’air terrible…
LE CADET (s’introduit soudain par la fenêtre et salue l’assistance) : Mille mercis pour la peine que vous vous êtes donnée !
L’HOMME : Ça dépasse les bornes ! (Il s’apprête à décrocher le téléphone)
LE PÈRE (l’arrêtant, et sur un ton conciliant) : Calmez-vous, voyons, mon cher. Quelle épouvantable méprise ! A vous voir vous démener ainsi on croirait que nous vous avons maltraité.
L’HOMME : Maltraité, c’est le mot.
LA GRAND-MÈRE : Vous dites ?
L’AINÉ (se penchant sur son appareil acoustique) : Maltraité, il paraît.
LE PÈRE : Pourquoi ?
L’HOMME : Vous êtes ici dans la maison d’autrui.
LE PÈRE (l’air stupéfait) : La maison d’autrui ?
LE PUINÉ (saisissant l’appareil acoustique de la grand-mère) : Il a dit la maison d’autrui.
L’AINÉ (railleur) : Quel esprit borné, avec sa « maison d’autrui » !
L’HOMME : De fait, je ne vous connais pas !
LE PÈRE (apaisant) : Voyons, il faut être au-dessus de ces petits détails. Notre frère est déjà autrui, on le dit bien. Inversement, autrui est encore notre frère. Va pour autrui, si vous y tenez. C’est le genre de choses dont il faut se soucier comme d’une guigne.
LA MÈRE : C’est vrai, vous savez, nous on est à la bonne franquette. Presque trop (Elle rit).
L’HOMME : Assez plaisanté. Pensez-en ce que vous voulez, en tout cas ici c’est chez moi.
L’AINÉE : Bien entendu. Autrement vous n’auriez aucune raison d’être ici (Elle rit).
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Les bagages, c'est drôle, comment ça se fait ? Ça augmente à chaque déménagement...
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