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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une dystopie à l'univers sympathique, aux réflexions profondes mais ternie par des personnages qui manquent de profondeur et de caractère…

Dans un futur proche, la guerre a fait des ravages sur la Terre. Les hommes assoiffés par la violence et le pouvoir se sont entre-tués, laissant une poignet de survivants. Ces derniers dans un but de faire perdurer l'humanité ont régi la société selon ce qu'il nomme la Synthèse. A sa naissance, chaque être humain est testé pour définir son caractère dominant parmi neuf types ensuite un chiffre est tatoué sur son poignet. Afin de vivre en paix, ceux qui gèrent la société ont décidé d'endurcir la synthèse en imposant à chacun des types de vivre entre eux, les relations extra-type sont interdites, et si les enfants ne sont pas du même type que leurs parents, ceux – ci leur sont retirés. Dans l'ombre toutefois, des hommes montent une résistance à cette forme de dictature ségrégative afin de retrouver une once de liberté, d'avoir le choix de vivre avec ceux qu'ils aiment et ne plus être cantonnés à un numéro.

L'univers développé par l'auteur est intéressant : réduire l'être humain à un trait de caractère, lui imposer des relations avec des personnes qui lui sont proches, qui lui ressemblent, tout cela pour maintenir un ordre sociétal pacifique. On est là dans une réflexion sur l'individualité et la différence, thèmes très actuels. le sujet est abordé de façon tranchée et manichéenne, des traits de caractère qui sortent du lot et qui s'imposent d'eux mêmes, d'autres au contraire sont mal vus car plus dérangeants, trop curieux ou « innovants », évidemment ce sont les plus « individualistes » artistiques et ouverts d'esprit qui poseraient problème, là où ceux qui s'imposent sont plus « perfectionnistes » mais pas forcément plus justes… Ces neufs types sont un reflet des traits de caractère dominants de notre propre société (allez voir l'enneagramme) avec un regard sur ceux qui s'imposent davantage que d'autres, sous prétexte d'avoir le pouvoir ou les moyens nécessaires, souvent obtenus par un héritage valorisé ou une motivation extrême.
Résultat de recherche d'images pour "stéréotype gilles abier"Extrait des neufs types (source : Stéréotypes de Gilles Abier)

C'est assez perturbant de voir qu'au final, dans cette société inventée par l'auteur, ce ne sont pas ceux qui sont bons, ceux qui sont justes, ceux qui portent un regard différent qui gèrent la population humaine, mais davantage ceux qui prônent la force, le travail, le pouvoir, ceux qui sont plus puritains et idéalistes avec un regard très conservateur de l'homme, de son environnement et de sa relation aux autres, souvent des êtres qui ne se satisfont pas de ce qui est, de ce qu'ils ont, avec toujours cette envie d'aller plus loin, de dériver vers leurs propres conceptions de la perfection.

Et cette perfection, va même jusqu'à orienter notre réflexion sur la génétique, sur le choix des traits caractéristiques des enfants à naître par exemple, en soit c'est un concept effrayant ! Plus aucune liberté naturelle, plus de spontanéité mais au contraire, une société qui établit des codes, des lois, dont il est très difficile de s'écarter un tant soit peu. Pourtant, si on réfléchit bien, on touche du doigt ce genre de choses qui pourraient être notre avenir. Et c'est là que s'en est déconcertant, l'auteur n'a fait que piocher dans notre réalité des bases qu'il a poussées à l'extrême. L'ouvrage ouvre donc au final à la tolérance, à la différence, aux relations de tout type, finalement l'amour ne peut être codifié, cela ne s'explique pas, ne se calcule pas et un enfant ne se choisit pas.

Mais mise à part toutes ces idées fort intéressantes, le roman a une intrigue basée sur la résistance de toute cette hiérarchie qui s'est plus ou moins imposée, mettant en scène de jeunes protagonistes, qui prônent la liberté d'être et d'aimer. Soyons honnête, l'intrigue met un peu de temps à démarrer, c'est assez long d'entrer dans cette histoire, mais cela va s'accélérer dès le premier tiers du récit. le fond est juste et très prenant, la forme un peu moins. Étonnamment, on a beaucoup de mal à s'attacher aux personnages, pourtant il y a matière car ils sont nombreux, avec des intrigues parallèles, d'un côté ceux qui vivent en marge de la société dans des milieux souterrains, et d'autres appartenant à la société elle – même, des résistants ou des protestataires, mais aussi des hommes engagés et prônant le conservatisme de celle-ci. Peut-être sont ils trop nombreux, tout est qu'ils manquent de caractère, de force et de profondeur, avec des réactions soient trop faciles, soient incompréhensibles qui laissent perplexe, finalement les relations des uns et des autres va trop vite et les amourettes (trop nombreuses) sont plus agaçantes que constructives.

Pour en citer quelques uns, Val est l'héroïne, une battante que rien n'arrête, Galien, un jeune homme qui n'est pas né au bon endroit, Topher est le propre du résistant, celui qui croit quitte à tout perdre, Shemsi, un jeune homme qui découvre une vérité qui pourrait tout changer, Arsène, le personnage à détester, Djino, un orphelin dominé et exploité, Roscoff, un adolescent courageux, 6ter, encore un qui n'est pas né du bon type, Hawa, une petite fille qui porte un regard artistique sur le monde, ça c'est pour les plus jeunes, ensuite, on a Aurora, une mère aimante et pacifique, Eran, un idéaliste extrémiste, Francky, un vieux roots attaché à sa liberté, Petr, un homme amoureux aux idées fortes, Argo, un père maladroit à l'apparence trompeuse, Shelif, le tatoueur solitaire, pour les adultes et j'en passe, des individus tous très différents ayant tous un rôle à part entière, déterminant et important dans cette histoire.

Ce que j'ai trouvé au contraire plus innovant et fort, c'est que l'auteur n'est pas tendre avec ses personnages, il y a des morts, des blessés, beaucoup de douleurs dans ce combat acharné, des dommages collatéraux, des sacrifices, c'est parfois très violent physiquement mais surtout moralement. Certains personnages doivent encaisser. Par ailleurs, pour une littérature destinée à des adolescents, le thème de la sexualité est abordé de manière assez crue et directe, on pense essentiellement à la relation de Djino et Arsène, qui est passionnelle plus qu'émotionnelle, et qui en dit long sur la place du sexe dans les relations « amoureuses ». Pour résumé, le roman n'est pas édulcoré.

A côté de cela, le rythme est suffisamment soutenu pour maintenir notre intention tout au long du roman et nous donner envie de connaître le dénouement de cette histoire. Gilles Abier écrit bien et simplement, on est dans une littérature jeunesse, cela se lit donc vite. Un peu plus de complexité à l'intrigue et des personnages plus fouillés auraient rendu certainement ce roman plus passionnant. Au final à trop jouer avec les codes, il s'est un peu englué et ne tient pas toutes ses promesses. Malgré tout, il fait son boulot, il divertit, il se lit bien et aborde beaucoup d'idées. A découvrir.

Je remercie les éditions Actes Sud Junior pour ce nouvel envoi surprise !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Une dystopie qui porte au paroxysme la catégorisation des individus.
Etes-vous plutôt Perfectionniste (1), Altruiste (2), Activiste (3), Loyaliste (6)? Si vous êtes EntreDeux des huit Types, attention : on vous retire de votre famille et on vous enferme dans la Retraite le temps que le Test se positionne. Vous refusez de faire le Test? Vous êtes alors Pelé (tondu) et exclu de la Synthèse. Votre enfant n'a pas le même Type que vous? Si vous n'avez pas évacué l'embryon, on vous retirera votre progéniture. Voilà dans quelle société évoluent Val, Topher, Roscoff, Galien, Djino et les autres : un monde réducteur dans lequel les gens sont fichés dans des cases, où "on évalue une personne principalement sur la connaissance qu'on a de son Type, plutôt que sur ses actions propres", un monde dirigé par un homme au "machiavélisme effrayant", Eran, qui envisage même de prédéterminer les individus en assignant un Type choisi à chaque nouveau-né "en accord avec les besoins de la société"...

Dès lors on comprend que certains se rebellent, revendiquant "un minimum de libre-arbitre" et la fin du contrôle de la liberté individuelle. Si les informations et les personnages sont nombreux, avec beaucoup de liens imbriqués et de ramifications dans l'intrigue, le récit est très rythmé et riche en action. Et l'on finit par se laisser embarquer par ce roman plein de réflexion au style efficace.
Lien : https://www.takalirsa.fr/st%..
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Wow ! j'ai été plongée dans cette lecture !
je l'ai savouré pendant 5 jours seulement, ça a été une lecture très intense, avec beaucoup de rebondissements et de moments poignants
tous les moments ont été agréables.

Je regrette seulement le fait que c'est en 1 seul tome, on voit bien dans les derniers chapitres que l'auteur n'a pas eu assez de pages pour bien détailler, la fin a l'air trop direct, trop soudaine, cependant elle reste belle, le message m'a touchée.
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Intriguée par le résumé de cette dystopie me rappelant l'histoire de Divergente, j'ai décidé d'assouvir ma curiosité. Dans cette histoire, une société post-guerre appelée "la synthèse" a fait le choix de répartir les invidus en neufs groupes appelés "Types" afin de préserver l'harmonie. A la naissance, chaque nourrisson est testé afin de connaître son caractère dominant. On y retrouvera par exemple le loyaliste, le pacifiste, l'activiste, l'individualiste, l'hédoniste, ect... Il sera très vite possible de se rendre compte que cette société est totalitaire et que les individus sont privés de leurs libres arbitres.

L'auteur nous plonge dans une histoire palpitante et pleine de rebondissements mais aussi d'actions. Sur ce point, je ne fus pas déçue, dès le début, le ton est donné. En effet, nous nous retrouvons face à un accouchement en milieu sauvage et précaire, suivi d'une course poursuite dans la forêt par la jeune maman.

La plume de l'auteur est dynamique et fluide. le livre se lit plutôt bien et n'est pas ennuyant, il apporte des réflexions profondes, sur nous mêmes mais aussi sur notre société.

En revanche, j'ai été déçue par le manque de détails... J'aurais souhaité avoir un univers plus approfondi notamment sur les neufs types, mais aussi quant aux caractères des personnages, et moins de zones d'ombre. En commençant ce livre, je m'attendais à quelque chose de plus étudié sur le plan psychologique. Je reste donc sur ma faim pour cette lecture...
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La Dernière guerre a anéanti l'humanité... La Synthèse est mise en place pour permettre aux Hommes de vivre dans un monde d'harmonisation. A chaque nouvelle naissance, un test fera ressortir le trait de caractère de l'individu, puis un tatouage attestant de cette personnalité.
Pacifiste, altruiste, loyaliste... chaque personne a sa place au sein de la Synthèse.
Le Comité, à la tête de ce nouvel ordre, est composé d'un représentant de chaque type. Eran, représentant du Type 1, les Perfectionnistes, ne peut se contenter de cette organisation. Il fait adopter de nombreux amendements dont l'interdiction de tisser des liens entre des personnes de Types différents.

Une résistance s'organise face à ces mesures injustifiées, dans des cités souterraines, au fin fond de la forêt jusque sous le nez du Comité en pleine commémoration du Grand baptême.

Gilles Abier nous emporte dans son univers et nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages.
Notre société si individualiste en prend encore un coup, l'auteur nous livre dans Stéréotypes un beau message d'espoir : nos différences font notre force et l'amour et la détermination sont nos armes pour arriver à nos fins.

Les différentes personnalités des personnages sont peu exploitées, alors qu'elles sont au centre de l'intrigue. Cela reste pour moi le seul bémol à ce récit.
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Dans un futur, pour éviter de nouvelles guerres, les survivants décident d'arrêter l'avancée des progrès scientifiques et de déterminer dès la naissance le caractère dominant de chaque personne. Ce caractère, matérialisé sous la forme d'un chiffre tatoué le suivra dans tous les aspects de sa vie.
Histoire très intéressante, menant une réflexion sur l'organisation de la société, le pouvoir, la prédestination (ou pas ...) où au fur et à mesure de l'avancée on voit des petits éléments apparaitre. On sent bien qu'ils vont avoir leur importance à un moment, mais quand ? Puis tout se combine ...
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