S'il existait un métronome pour le cœur des hommes, il aurait indiqué qu'Abdallah était tout allegro, avec de soudaines pointes presto...
Je suis partie sur la pointe des pieds, laissant la ville se réveiller sans moi
Qui suis-je ?
C'est une question que les autres posent.
Moi, je suis ma langue.
Mahmoud Darwich
(Citation du début)
Un piano oriental... Cette étrange juxtaposition de deux visions du monde que rien ne semble pouvoir lier, sa musique double, le son léger du déhanchement inattendu d'une note au milieu d'une phrase, je les porte en moi.
J'avais droit à un seul bagage de 23 kilos.
Et 23, c'était aussi mon âge, le calcul était simple.
C'était clair, je pouvais emmener 1 kilo d'affaires par année vécue.
Ma mère avait l'habitude de nous lire une histoire tous les soirs. Je me souviens que je suivais avec fascination le chemin de son doigt qui donnait vie aux mots sur les pages. Plus tard j'appris à lire. Je me souviens que sur le chemin de l'école, j'essayais de déchiffrer les enseignes des magasins, (...) Je savais lire ! C'était le bonheur... et le temps des grands questionnements... Je me souviens d'un graffiti en français sur le chemin de l'école, derrière un conteneur près du passage du musée : "mieux vaut mourir debout que vivre à genoux" avec la langue m'arrivaient les idées.
Le piano oriental… cette étrange juxtaposition de deux visions du monde que rien ne semble pouvoir lier, sa musique double, le son léger du déhanchement inattendu d’une note au milieu d’une phrase je les porte en moi. Être un piano oriental, c’est ouvrir une fenêtre à Paris et s’attendre à voir la mer.
Je me suis rendue compte que le français et l’arabe sont intimement liés en moi, inextricables, le français et l’arabe sont ma langue.
Je tricote depuis l’enfance une langue faite de deux fils fragiles et précieux.
Un piano oriental... cette étrange juxtaposition de deux visions du monde que rien ne semble pouvoir lier, sa musique double, le son léger du déhanchement inattendu d'une note au milieu d'une phrase, je les porte en moi.
Etre un piano oriental, c'est ouvrir une fenêtre à Paris et s'attendre à voir la mer.
Je tricote depuis l’enfance une langue faite de deux fils fragiles et précieux.