J'ai rencontré
Anwar Abu Eisheh au salon du livre de Carhaix, (Finistère) fin octobre 2019 où il était invité.
Je ne connaissais rien de lui.
Je ne vais pas raconter son parcours puisque il est tout entier dans son livre. Je vais dire les grandes lignes.
Honneur tout d'abord à son pays :
"Terre de particularismes, terre de souffrances jadis et maintenant mais aussi terre de richesses et d'histoire."
Anwar, né à Hébron et militant, est expulsé de son pays par l'occupation israélienne en 1974.
Auparavant il a été incarcéré dix mois dans les prisons de Jérusalem et Hébron. Après la guerre de Kippour le 10 octobre 1973 il a interdiction de quitter le territoire alors qu'il voyageait librement par le passé.
En 1974 il est donc autorisé à partir, à condition de ne jamais revenir.
Il poursuit ses études de Droit à Paris. D'autant plus facilement qu'il a appris le français avec acharnement au Maroc.
En juin 1980, il obtient le DEA à la faculté de Nanterre.
Ne pouvant retourner dans son pays, il est contraint d'être chauffeur de taxi.
Ceci jusqu'aux Accords d' Oslo en Septembre 1993.
Et, mi-octobre 94, il atterrit enfin à Tel Aviv.
En Palestine, il a assumé diverses responsabilités dans les domaines sportif, culturel et politique.
Il a participé en tant que conseiller ou expert à différentes missions d'étude, a été membre du Comité de rédaction du Code civil palestinien et membre du barreau.
Egalement membre du Conseil municipal d'Hébron et même ministre de la Culture.
Enfin, président de l'Association d'Echanges culturel Hébron-France.
Cet homme intègre__il refusé pour lui le cumul des mandats__a pour objectif d'ouvrir ses étudiants à la culture et aux arts et d'améliorer la vie de chacun.
Malheureusement, et j'en ai l'estomac qui se révulse, le gouvernement israélien, l' armée israélienne, les colons israéliens n'ont de cesse d'accroître les difficultés et renforcer les contrôles. Jusqu'à empêcher les étudiants d'accéder facilement à leur université.
"Au bout de vingt ans en Palestine, je me trouve dans une situation où je me bats contre moi-même, contre le désespoir que je ressens à cause des obstacles, de plus en plus nombreux sur le chemin de la paix."
" Depuis les accords d'Oslo, le quotidien des palestiniens sous l'occupation ne cesse de se dégrader. Ils avaient un travail, ils n'en ont plus. Ils pouvaient se rendre dans toutes les villes palestiniennes et israéliennes, ce n'est plus le cas."
La conclusion de l'auteur : Je continue de croire en la paix, seul choix possible pour les Israéliens et Palestiniens. " cf p 22.
J'ajoute que j'ai été très déçue, sinon révoltée, par les visites de Rocard et surtout celle, méprisante, (c'est moi qui le dis) de
Kouchner.