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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aussi touchant que passionnant, le bleu entre le ciel et la mer nous fait plonger dans le quotidien d'un camp de réfugiés palestiniens à Gaza, tout en suivant l'épopée dramatique d'une famille dispersée et accablée par un destin féroce.
L'histoire commence avant la création de l'Etat d'Israël, dans une Palestine heureuse et peuplée de djinns : j'ai beaucoup aimé ce coté magique et oriental de la narration de Susan Abulhawa, tout en contraste avec les tragédies successives qui frappent la famille d'Oum Mamdouh.
Sont évoqués la guerre israélo-palestinienne, bien sûr, l'exil de la diaspora palestinienne, la souffrance due au déracinement et à la solitude, la séparation,l'abandon et la maltraitance, mais aussi la vie au quotidien dans un camp de réfugiés, les croyances ancestrales et magiques, la chaleur des liens familiaux et la solidarité féminine, car cette histoire est avant tout une histoire de femmes : des femmes fortes et courageuses qui défient avec humour la guerre et les hommes pour arriver à survivre malgré tout, des femmes pour qui le mot résilience est un combat quotidien.
Après Les matins de Jénine qui abordait le conflit palestinien sous un jour nouveau, voici un magnifique roman bouleversant et captivant.
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Si vous recherchez un roman puissant sur les liens familiaux et la résilience face au pire, le Bleu entre le ciel et la mer est fait pour vous! Je n'avais lu que d'excellentes critiques à son sujet chez mes copines blogueuses, alors du coup, la barre était un peu haute. Pourtant, je ne peux que rejoindre l'unanimité.

Première surprise, un arbre généalogique est présenté au début du livre; j'ai vite compris pourquoi! Tout au long de la lecture, nous croisons une foule de personnages et il est parfois nécessaire de se reporter à l'arbre. le charme de ce roman a opéré sur moi dès les premières pages, dans lesquelles nous découvrons un peuple palestinien encore libre. La famille Baraka vit à Beit Daras, un petit village entouré d'oliveraies.

Puis les attaques israéliennes surviennent et les Baraka voit leur vie changer, contraints à l'exil. Direction Gaza pour les uns, le Koweït puis les Etats-Unis pour les autres. Mais loin de sombrer dans le pathos, la plume enchanteresse de Susan Abulhawa nous entraîne dans une formidable histoire de famille et de femmes.

Il y a la vie à Gaza, où l'unique Nazmiyé distille optimisme et humour, donne naissance à 12 enfants et n'a pas sa langue dans sa poche. C'est un personnage d'une force rare, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé et admiré. Alors que les deuils et les frappes Israéliennes pourrait réduire les Baraka à néant, toujours les femmes se relèvent et vivent.

Au Etats-Unis, nous suivons Nour, qui n'aura finalement pas une vie paisible elle non plus. le bonheur ne se trouve pas forcément dans un monde "tout confort", où les blessures morales peuvent se révéler dévastatrices. Je n'en dis pas davantage, afin de vous laisser découvrir l'histoire de Nour.

C'est un roman qui nous plonge dans la culture orientale, ses coutumes, ses superstitions. On frôle parfois le conte onirique à travers les personnages de Mariam et Khaled, ou encore de Souleyman. le style fluide et pourtant plein de poésie de la romancière a su m'emporter à travers son histoire. J'ai bien sûr découvert les horreurs subies par le peuple palestinien (comment cela est-il encore possible de nos jours?),j'ai appris que tout cela avait même été planifié jusque dans les rations de nourritures destinées à priver sans les faire mourir de faim. Nazmiyé et les siens nous prouvent que le désir de vivre reste plus fort que tout et qu'un rien suffit pourtant à faire des joies, même si la vie dans des camps de réfugiés est souvent difficile. On ne se rend pas compte à quel point ces gens sont privés de toutet vivent en permanence sous la menace des bombes, juste parce que des autorités ont décidé qu'il en serait ainsi.

Outre le conflit israelo-palestinien, il y a ici le destin d'une famille, que l'on se surprend à suivre comme une vraie saga, avec ses rebondissements, ses petits bonheurs et ses peine. Une histoire de femmes fortes qui se transmettent sagesse, espoir, amour et résilience, malgré les terribles épreuves traversées depuis des décennies. On ne peut que se sentir à la fois bouleversé et happé par l'intrigue.

L'alternance de point de vue narratif et les passages "oniriques" peuvent perturber le lecteur, pour ma part je trouve qu'ils apportent une richesse au roman et une touche de magie. On s'attache tellement aux personnages que ces passages font du bien et ils allègent même un peu le récit, souvent criant de réalisme. A la fin du livre, j'avais presque oublié qu'il s'agissait d'un roman et je me suis demandé ce que devenaient Nazmiyé, Nour et les autres. C'est un roman que je recommande forcément à tous, même s'il n'est pas forcément facile à lire, en raison de la gravité du sujet. Mais ce serait dommage de passer à côté.
Lien : http://www.placedeslivres.ca..
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Un magnifique roman sur Gaza et l'histoire d'une famille palestinienne... derrière la romance du livre se cache un vécu fort et émouvant. Ce livre c'est à la fois la certitude et l'incertitude, la peur et la joie, l'amour et la mort, le possible et l'impossible... superbement écrit, avec à chaque début de chapitre le vécu (la pensée) de Kahled, celui du passé, du présent et du futur. Tout se mêle dans ce roman avec une harmonie parfaite : la souffrance, la force et le courage de Nour, l'insouciance et la peur de Ratchel au milieu de ces combats qui ne sont pas les siens... Bref j'ai adoré... j'ai été passionnée, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai été émue... Un véritable coup de coeur !
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« J'ai beaucoup écrit sur ma déception de découvrir - de première main, en quelque sorte - le degré de cruauté dont nous sommes encore capables… Je découvre également la très grande force et l'aptitude fondamentale qu'ont certains humains à vouloir rester humains dans les situations les plus désastreuses… Je crois que le mot qui convient est dignité. »
Rachel Corrie Lettre de Gaza. A sa mère.

Je ne suis pas une spécialiste du conflit israélo-palestinien, loin de là, et ne me permettrais en aucun cas de prendre position pour les uns ou pour les autres.
Seulement, en lisant le livre de Susan Abulhawa, je n'ai pu m'empêcher de me demander si un jour les hommes seraient capables de vivre en paix dans un monde sans violence.
Les enfants cesseront-ils d'être assassinés, les femmes violées, les hommes meurtris ?
Quand saurons-nous enfin vivre ensemble dans un esprit de communauté ? Différents ET ensemble, autres ET ensemble ? Vivrons-nous, un jour, dans le respect mutuel et la tolérance ?
Quand sera ce jour ?

Khaled est le petit-fils de Nazmiyé (oh… quand vous connaîtrez le personnage de Nazmiyé, croyez-moi, vous ne l'oublierez jamais !), il vit à Gaza et ne rêve que d'une chose… les oeufs Kinder au chocolat dans leur mince feuille aluminium colorée avec, en leur coeur, un petit jouet surprise. Il en rêve parce qu'il n'y en a plus depuis longtemps à Gaza où tout est gris, terne, malgré le bleu du ciel et de la mer.
Des tunnels ont été creusés pour ramener clandestinement de quoi survivre : nourriture, médicaments, piles, matériaux de construction mais pas d'oeufs Kinder…
Nazmiyé vient de Beit Daras. Au village, sa mère était surnommée La Folle car elle parlait avec un djinn appelé Souleyman, élevait seule ses trois enfants. Tout le monde en avait un peu peur et on lui offrait des légumes, des fruits et de l'huile d'olive pour se prémunir de ses sorts. le frère de Nazmiyé s'appelle Mamdouth : il s'occupe des ruches du village et espère surtout entrevoir la belle Yasmine, la fille cadette de son maître apiculteur.
Enfin, il y a Mariam, la petite soeur aux yeux vairons qui « voit la lumière des gens », le monde intérieur des individus, sous forme de halo coloré. Au bord de la rivière, elle parle à son ami imaginaire et trace des lettres pour apprendre à écrire.
La Nakba, « la catastrophe », arrive en mai 1948 : les « Forces de défense d'Israël » pénètrent dans le village après l'avoir copieusement bombardé, tuant, violant, brûlant tout ce qui se trouve sur leur passage et lançant sur les routes vers Gaza « une vaste procession de désespoir humain ». Scènes insoutenables.
Hagards, dépossédés, ayant perdu bon nombre des leurs, les réfugiés attendirent des semaines et des semaines des tentes où s'abriter, des carnets de rationnement délivrés par les Nations Unies. Heureusement, la vie reprit son cours : les femmes firent la lessive, roulèrent des feuilles de vigne, les maris tendirent des cordes à linge, construisirent des cuisines collectives.
Et des bébés virent le jour dans ces camps, les rires des enfants résonnèrent enfin de nouveau et les ragots reprirent comme avant. Les odeurs de cuisine flottèrent dans l'air : oignon, romarin, cardamome, coriandre, cumin, cannelle…
La vie avait repris, Nazmiyé attendait son cinquième enfant…
Le bleu entre le ciel et la mer est l'histoire d'une famille sur quatre générations (un arbre généalogique figure au début du livre) de 1945 à nos jours. On suit le destin de chacun d'eux, le combat des femmes surtout pour survivre, protéger, aimer celles et ceux qui les entourent et ce, malgré la maladie, la mort, les emprisonnements, les trahisons, allant toujours de l'avant, avec la même volonté de fer.
Je pense à Nazmiyé, un personnage extraordinaire, une femme courageuse qui dit ce qu'elle a à dire, usant de la parole comme d'une arme de défense, refusant le désespoir, toujours prête à chanter, danser, organiser des fêtes pour que la vie continue. Oh, ces scènes sublimes à la fin du livre où, diminuée par l'âge, par ses multiples grossesses et les terribles souffrances qu'elle a endurées, elle rit avec sa vieille amie, à la lueur des bougies, elle rit en regardant la mer, fumant, jurant, crachant et riant inlassablement, pliée en deux.
Un rire qui balaie tout, comme une vague de liberté, et qui crie aux hommes que la vie est là, n'en déplaise à leur bêtise, à leur étroitesse d'esprit, à leur cruauté insondable.
Magnifique portrait de femme qui a encore la volonté d'espérer que, malgré les barrières électrifiées, les navires de guerre, les snipers et les armées suréquipées, ce monde est encore fait pour que les hommes soient heureux et vivent en paix.

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce roman fut une lecture éprouvante et magnifique à la fois, où il est question de familles, d'exil, de dépossession, de retrouvailles.

Véritable ode à la puissance féminine, ce roman célèbre aussi la force des liens du sang, en dépit de toutes les épreuves qui puissent exister. Car peu de choses sont épargnées à la famille Baraka dont nous suivons les membres au fil des pages.

L'histoire débute comme un conte mystique, dans cette famille vivant à Beit Daras, un village palestinien non loin de Gaza. On y découvre une mère victime de crises de démence en lien étroit avec un djinn puissant et une fratrie composée d'un frère, Mamdouh, d'une soeur ainée Nazmiyeh et de Mariam, petite fille aux yeux vairons détentrice d'un don : elle a un ami imaginaire du nom de Khaled et semble détenir une vérité qui échappe au reste du monde.

Puis vient la Nakba. La Catastrophe. Une catastrophe pour la Palestine, et une catastrophe pour beaucoup de familles comme la famille Baraka.
Les voici éprouvés, brisés, exilés, contraints de rejoindre l'actuelle bande de Gaza.

L'exil se poursuit lorsque le frère, Mamdouh part s'installer aux Etats-Unis. Des années plus tard, c'est sa petite-fille, Nour, qui retourne en Palestine occupée, tentant de gagner l'amour d'un homme.

Elle y retrouve la soeur de son grand-père, l'incroyable Nazmiyeh, le personnage coup de coeur de ce magnifique roman.

On va de bouleversements en bouleversements et on découvre dans une sorte d''effet miroir, l'histoire des corps et d'une terre confisqués, outragés et aliénés, l'histoire d'une terre et d'une enfance volées.

Chacune des femmes de ce roman renvoie à mon sens à l'une des caractéristiques du peuple palestinien que l'auteure, Susan Abulhawa a souhaité mettre en valeur.

Il y a d'abord Nazmiyeh. Mon Dieu, quel personnage ! La combative et sulfureuse Nazmiyeh m'a totalement subjugué. C'est sur elle que repose selon moi toute la charpente de ce magnifique roman. C'est une femme à l'aise avec sa féminité, à la langue acérée et qui porte en elle un amour et un attachement inconditionnel à sa terre, à sa communauté, à ses valeurs et principes, à ses enfants et à sa famille. Nazmiyeh n'est ni discrète, ni soumise. Elle porte en elle une dignité de fer même dans les moments les plus tragiques et humiliants. C'est une mère et une épouse dont l'amour s'exprime avec férocité. C'est la matriarche, c'est celle qui relie tous les personnages de par son amour infini et sa ténacité sans faille.

Il y a ensuite Alwan, enfant totem de sa mère, à la résilience discrète et deviendra elle-même mère d'un enfant supplicié. En retrait et pourtant, c'est elle qui porte sa mère, qui l'a aidé à survivre avant même d'exister.

Nour, celle qui souffre, se plie, se trompe, mais maintient le cap. Dans une forme d'analogie avec le peuple palestinien, Nour a été rejetée, dépossédée de son être, de son corps. Elle veut se retrouver, retrouver ses racines, de là dépend son salut et de là nait toute sa détermination.

Et Mariam, le point de départ et d'ancrage de cette histoire.

Les personnages masculins, tout aussi forts, combatifs et dignes gravitent autour de ces femmes. Mention spéciale pour Mazen, le personnage presque prophétique qui, s'il porte en lui le doute quant à son ascendance, devient par ironie du destin, l'arme qui terrorise l'ennemi.

Sensible à la cause du peuple palestinien, il m'était difficile de ne pas verser une larme en lisant l'histoire incroyable et tragique de cette famille. Des larmes d'émotion mais pas des larmes de pitié. Car ces personnages portent en eux une puissance admirable que je retrouve chez de nombreux palestiniens.

Un grand bravo à Susan Abulhawa, pour cette force et ces caractères si marquants, pour ce conte familial extrêmement émouvant.
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L'histoire d'une famille palestinienne depuis la "Nakba", l'exode de 1948, jusqu'à nos jours... Eblouissant de poésie et de violence !
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Il y a des livres qui nous tentent et nous font peur en même temps. Celui-ci en fait partit, son titre et sa couverture m'attiraient, alors que sa 4 e de couverture, me donnait quelques craintes, pour tout vous dire, je l'avais même mis de côté au départ, mais ma curiosité a été la plus forte, et j'ai bien fait, puisque finalement les éditions Denoël, m'offrent une fois de plus un coup de coeur.

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai grandi, avec le conflit israélo-Palestinien en toile de fond des actualités. Mais sans vraiment m'y intéresser, trop loin, trop de questions sans réponses.

Première surprise en ouvrant ce livre, l'arbre généalogique, qui s'est avéré bien pratique au début, puisque l'auteur nous conte cette fiction à deux voix. Celle d'un narrateur neutre, et celle d'un des membres de cette nombreuse famille.


Et puis la plume, (ainsi que la traduction) de l'auteur est enchanteresse, elle nous immerge dans ce Gaza au côté de cette famille de réfugiés, qui loin de nous déverser un tollé de doléance, nous offre une magnifique leçon d'Amour, avec un grand A. La conservation de certains mots arabe, donne une musique aussi dépaysante, que la description des paysages. Je n'ai ressentit que quelques longueurs sur la fin, avec certaines répétitions, comme si l'auteur, avait du mal à quitter tout à fait ses personnages. C'était également mon cas. Nazmiyé et sa famille vont bien me manquer.
Je me suis, d'emblée, attaché à Nazmiyé, cette femme, au caractère bien trempé, à la langue bien pendue. Et plus tard à Nour.

Avec le Bleu entre le Ciel et La Mer, l'auteur nous offre une fresque familiale, mettant le quotidien des Palestiniens de Gaza en avant. Mais également, le sentiment de ceux qui ont émigré, la difficulté de ces enfants ni tout à fait d'un pays, ni tout à fait de l'autre. Tout en finesse et pudeur, elle nous démontre que la liberté, ne prend pas toujours le chemin que l'on croit.
C'est surtout un hymne à l'Amour : amour familial, amour de son prochain, amour de Dieu. Mais surtout L'amour de la vie. Malgré la peur, les bombardements, la vie difficile dans les camps de réfugiés.
Ce livre est une perle, que je recommande à ceux dont l'abondance de personnage ne fait pas peur.
Lien : http://mickaelineetseslivres..
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Un coup de coeur si fort pour ce roman qui nous plonge dans la culture orientale et dans la vie tellement douloureuse des palestiniens dans les camps de réfugiés où ils doivent apprendre à vivre, grandir, mourir. Un roman sur la famille qui nous fait voyager entre les Etats-Unis et l'Orient et qui m'a beaucoup touché et appris. Une petite touche de magie qui ajoute une beauté sans fin à cette histoire unique.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Au commencement de cette saga familiale, en 1947, il y a Beit Daras, un petit village de Palestine aux origines multiséculaires et qui par le passé a été un carrefour entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie.
C'est ici que vit la famille Baraka : la mère, Oum Mamdouh, et ses trois enfants Nazmiyé, Mariam et Mamdouh.
La vie paisible et modeste, presque banale, de cette famille prend fin avec l'arrivée de l'armée. Un nouveau pays voit le jour en 1948 : Israël. Il faut laisser la place et tout quitter pour l'installation des nouveaux arrivants aux origines diverses. Comme beaucoup d'autres familles, les Baraka sont contraints de se déplacer vers Gaza.
Ainsi débute une vie d'exil.
Bien des années plus tard, aux Etats-Unis, une petite fille prénommée Nour, dont le père est mort et la mère l'a abandonnée, vit seule avec son grand-père Mamdouh Baraka. Veuf, le vieil homme rêve de revoir son pays et d'y emmener sa petite-fille. Malheureusement, malade, il disparaît à son tour. Nour est redonnée quelques temps à sa mère puis retirée pour être placée en famille d'accueil. Ballottée et sans attaches, presque à la dérive, seule une assistante sociale dénommée Nzinga s'attache profondément à la petite fille et veille sur elle.
Devenue adulte, Nour tombe sous le charme de Jamal, un médecin humanitaire. Pour lui, elle renoue avec son histoire familiale et va le rejoindre à Gaza. Commence alors la confrontation entre deux mondes : le sien et le leur. Pétrie de liberté et d'idéaux occidentaux, elle découvre un pays éloigné de son quotidien, dans lequel on manque de tout. Elle parvient néanmoins à tisser des liens essentiels avec une famille qui lui ouvre les bras et l'aidera à panser ses douleurs d'enfant.
Ce roman plein d'humanité nous montre la grande souffrance du peuple palestinien au travers de portraits de femmes fortes et poignantes. Ce récit, dur et réaliste, fait admirer la combativité dont chaque femme est capable.
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Après un début difficile à apprivoiser (d'où l'absence de coup de coeur), je me suis finalement laissée porter par cette histoire et n'ai plus su lâcher mon livre jusqu'à la fin. Je ressors de cette lecture touchée, presque émue, par l'histoire de cette famille sur plusieurs générations qui a subi le pire et le meilleur. C'est une plongée au coeur de la culture occidentale, de son histoire tragique, qui ne laisse pas indifférent.
Cette saga familiale en un tome (je présume) comprend des personnages hauts en couleurs, atypiques, assez étranges parfois. Une part de mysticisme est subtilement glissée dans ce roman, et devient finalement le fil rouge de l'histoire. C'est notamment cet élément qui m'a un peu déboussolée au début.
Il m'a fallu m'habituer au format de cette histoire, heureusement assez rapidement. En effet, l'autrice fait prononcer quelques mots à l'un de ses personnages, toujours le même, à chaque début de chapitre, pour ensuite compléter la majorité de ce chapitre avec une écriture à la troisième personne. D'autant plus que, pendant la première partie du roman, ce personnage n'apparaît pas dans l'histoire générale.
Je suis passée par beaucoup d'émotions, parfois presque du rire aux larmes même si, honnêtement, je n'ai jamais ri, mais plusieurs fois souri. L'autrice réussit sans mal à transmettre les sentiments de ses protagonistes ainsi que leur caractère. Avec une écriture profonde et juste, elle parvient à diffuser son message d'amour et de paix tout en poésie. J'étais en Palestine pendant plus de 400 pages, accompagnant les membres attachants de cette famille. J'ai même effectué un séjour aux États-Unis pour encore mieux retrouver la Palestine. J'ai voyagé dans cette région que je ne connaissais pas sans bouger de mon fauteuil, guidée par les mots enchanteurs de Susan Abulhawa.
Une fois ce livre refermé sur une fin quelque peu abrupte, je me suis rendue compte de mes lacunes au niveau de mes connaissances du conflit israélo-palestinien. Cette lecture m'a permis d'en avoir un aperçu, et m'a donné envie d'en découvrir davantage.
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