AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782207131022
432 pages
Denoël (25/01/2016)
4.26/5   81 notes
Résumé :
1947. La famille Baraka vit à Beit Daras, village paisible de Palestine entouré d'oliveraies. Nazmiyeh, la fille aînée, s'occupe de leur mère, une veuve sujette à d'étranges crises de démence, tandis que son frère Mamdouh s'occupe des abeilles du village. Mariam, leur jeune sœur aux magnifiques yeux vairons, passe ses journées à écrire en compagnie de son ami imaginaire. Lorsque les troupes israéliennes se regroupent aux abords du village, Beit Daras est mis à feu e... >Voir plus
Que lire après Le bleu entre le ciel et la merVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 81 notes
5
15 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le bleu entre le ciel et la mer pourrait être un livre de plus sur la Palestine, un livre de plus sur les luttes qui agitent les palestiniens et les Israéliens pour la survie de deux peuples. En réalité le livre de Suzan Abulhawa est singulier. Ce livre est une histoire de femmes, de femmes palestiniennes qui ont tout perdu en 1948, et qui cherchent à se reconstruire dans ces camps de réfugiés.

Chacune des femmes présentes dans cette saga raconte un parcours personnel, leurs combats forment le décor douloureux et incontournable de leur destin.

Glaçant, le début du livre revient sur l'attaque israélienne du village de Beit Daras mis à feu et à sang. C'est le début de l'exode pour rejoindre Gaza et tenter de reconstruire une famille dans l'exil. C'est Nazmiyé la fille aînée qui s'occupera de la mère vieillissante, et qui deviendra le pilier de la famille.  "Il n'y a que ma femme qui soit plus belle que l'océan.p 92 "

Émouvante est la jeune Mariam, la soeur aux magnifiques yeux vairons qui passe ses journées à écrire en compagnie d'un ami imaginaire. La mémoire de Mariam hantera la vie de la famille après sa disparition dans des circonstances dramatiques.

Poignante sera la vie de Nour la petite-fille de Mamdouh, son Jddo, Mamdouh s'est installé aux États-Unis, il va connaître la fortune, mais Nour, elle, connaitra tous les aléas de l'exil, toutes les épreuves qu'une jeune fille peut rencontrer quand on est livré à elle-même dans un environnement hostile. C'est la mort de son grand-père qui va lui donner Nzinga, une femme qui aura l'audace de l'enlever aux griffes de son beau père.

Accablante est devenue la vie de Mazen le fils révolté." Mazen avait bondi pour protéger son père, se dressant au-dessus de la mêlée, et quand un des sionistes infiltrés pointa une arme contre sa tête, Mazen se raidit avec une détermination sans faille," Mazen révéla un courage qu'il avait toujours espéré posséder au fond fond de son coeur.

Vos balles n'atteindront jamais mon humanité. P 95

Farouche apparaît la détermination de toute la famille pour reconstruire. "Nous nous mîmes à tirer profit des vestiges du jour, à édifier des maisons à partir des décombres, à nous baigner là où les poissons nageaient, à créer de l'amour à partir de rien, a chargé nos lance-pierres et à fouiller dans les ordures pour récupérer de quoi faire des cocktails Molotov".p 159

Euphoriques seront les habitants de Gaza quand Mazen fut enfin libéré, le soldat israélien capturé allait être échangé contre un millier de prisonniers politiques palestiniens.

Heureuse Nour qui n'était pas fâchée cette fois d'avoir un gros ventre. Elle vit une rivière et le petit garçon de ses rêves apparu, pour la leçon d'arabe, Khaled s'écria-t-elle ! C'était toi durant tout ce temps ? Et Nour se réveilla au son de l'appel à la prière.

"Livrés à cette solitude, nous nous rendions compte à quel point nous étions minuscules à quel point notre terre était petite et vulnérable. Mais, du fond de notre dignité outragée, nous entendîmes tel un murmure les paroles prononcées jadis par une vieille femme : cette terre un jour se relèvera." p399

Chaque matin, ma téta Nazmiyé accrochait le ciel, semblable à un drap bleu, p65, cette incantation poétique me semble plus en harmonie avec le message de Suzan Abulhawa, plus authentique que le « par la volonté d'Allah le miséricordieux nous surmonterons tout ceci ». p 205

Suzan Abulhawa a choisi de nous envoûter par la qualité de ses images par la force de ces femmes dont elle raconte l'histoire. Des femmes qui sans cesse construisent et reconstruisent sans se soucier de gagner ici car elles savent au fond d'elle-même qu'elles gagneront demain. Gagner pour une femme palestinienne c'est rassembler une famille, une grande famille autour de la grand-mère et du grand-père autour de téta Nazmiyé et mon grand-khalo de Mamdouh, leur Jddo, quand les fils et les filles sont enfin de retour.

Un très beau livre d'une énergie désarmante.
Commenter  J’apprécie          200
Aussi touchant que passionnant, le bleu entre le ciel et la mer nous fait plonger dans le quotidien d'un camp de réfugiés palestiniens à Gaza, tout en suivant l'épopée dramatique d'une famille dispersée et accablée par un destin féroce.
L'histoire commence avant la création de l'Etat d'Israël, dans une Palestine heureuse et peuplée de djinns : j'ai beaucoup aimé ce coté magique et oriental de la narration de Susan Abulhawa, tout en contraste avec les tragédies successives qui frappent la famille d'Oum Mamdouh.
Sont évoqués la guerre israélo-palestinienne, bien sûr, l'exil de la diaspora palestinienne, la souffrance due au déracinement et à la solitude, la séparation,l'abandon et la maltraitance, mais aussi la vie au quotidien dans un camp de réfugiés, les croyances ancestrales et magiques, la chaleur des liens familiaux et la solidarité féminine, car cette histoire est avant tout une histoire de femmes : des femmes fortes et courageuses qui défient avec humour la guerre et les hommes pour arriver à survivre malgré tout, des femmes pour qui le mot résilience est un combat quotidien.
Après Les matins de Jénine qui abordait le conflit palestinien sous un jour nouveau, voici un magnifique roman bouleversant et captivant.
Commenter  J’apprécie          210
Si vous recherchez un roman puissant sur les liens familiaux et la résilience face au pire, le Bleu entre le ciel et la mer est fait pour vous! Je n'avais lu que d'excellentes critiques à son sujet chez mes copines blogueuses, alors du coup, la barre était un peu haute. Pourtant, je ne peux que rejoindre l'unanimité.

Première surprise, un arbre généalogique est présenté au début du livre; j'ai vite compris pourquoi! Tout au long de la lecture, nous croisons une foule de personnages et il est parfois nécessaire de se reporter à l'arbre. le charme de ce roman a opéré sur moi dès les premières pages, dans lesquelles nous découvrons un peuple palestinien encore libre. La famille Baraka vit à Beit Daras, un petit village entouré d'oliveraies.

Puis les attaques israéliennes surviennent et les Baraka voit leur vie changer, contraints à l'exil. Direction Gaza pour les uns, le Koweït puis les Etats-Unis pour les autres. Mais loin de sombrer dans le pathos, la plume enchanteresse de Susan Abulhawa nous entraîne dans une formidable histoire de famille et de femmes.

Il y a la vie à Gaza, où l'unique Nazmiyé distille optimisme et humour, donne naissance à 12 enfants et n'a pas sa langue dans sa poche. C'est un personnage d'une force rare, que j'ai beaucoup, beaucoup aimé et admiré. Alors que les deuils et les frappes Israéliennes pourrait réduire les Baraka à néant, toujours les femmes se relèvent et vivent.

Au Etats-Unis, nous suivons Nour, qui n'aura finalement pas une vie paisible elle non plus. le bonheur ne se trouve pas forcément dans un monde "tout confort", où les blessures morales peuvent se révéler dévastatrices. Je n'en dis pas davantage, afin de vous laisser découvrir l'histoire de Nour.

C'est un roman qui nous plonge dans la culture orientale, ses coutumes, ses superstitions. On frôle parfois le conte onirique à travers les personnages de Mariam et Khaled, ou encore de Souleyman. le style fluide et pourtant plein de poésie de la romancière a su m'emporter à travers son histoire. J'ai bien sûr découvert les horreurs subies par le peuple palestinien (comment cela est-il encore possible de nos jours?),j'ai appris que tout cela avait même été planifié jusque dans les rations de nourritures destinées à priver sans les faire mourir de faim. Nazmiyé et les siens nous prouvent que le désir de vivre reste plus fort que tout et qu'un rien suffit pourtant à faire des joies, même si la vie dans des camps de réfugiés est souvent difficile. On ne se rend pas compte à quel point ces gens sont privés de toutet vivent en permanence sous la menace des bombes, juste parce que des autorités ont décidé qu'il en serait ainsi.

Outre le conflit israelo-palestinien, il y a ici le destin d'une famille, que l'on se surprend à suivre comme une vraie saga, avec ses rebondissements, ses petits bonheurs et ses peine. Une histoire de femmes fortes qui se transmettent sagesse, espoir, amour et résilience, malgré les terribles épreuves traversées depuis des décennies. On ne peut que se sentir à la fois bouleversé et happé par l'intrigue.

L'alternance de point de vue narratif et les passages "oniriques" peuvent perturber le lecteur, pour ma part je trouve qu'ils apportent une richesse au roman et une touche de magie. On s'attache tellement aux personnages que ces passages font du bien et ils allègent même un peu le récit, souvent criant de réalisme. A la fin du livre, j'avais presque oublié qu'il s'agissait d'un roman et je me suis demandé ce que devenaient Nazmiyé, Nour et les autres. C'est un roman que je recommande forcément à tous, même s'il n'est pas forcément facile à lire, en raison de la gravité du sujet. Mais ce serait dommage de passer à côté.
Lien : http://www.placedeslivres.ca..
Commenter  J’apprécie          90
Jusqu'en 1947, la famille Baraka vivait paisiblement en Palestine. Oum Mandouh, étrange femme frappée de crises de démence a eu trois enfants Atiyé et Mandouh, les garçons et Miriam, la fille. Leurs vies semblent toute tracée mais la création d'Israël changea la donne à jamais. Bientôt , les Palestiniens se retrouvent dans la bande de Gaza et la vie s'organise comme elle peut. Nasmiyé épouse Atiyé et ils de nombreux enfants parmi lesquels, Mazen, héros de la lutte contre Israël. Longuement emprisonné, il réussit à retrouver les siens à la fin du livre, suite à un échange de prisonniers. Maryam, l'enfant solitaire aux yeux vairons, semble lire l'avenir. Elle meurt dans le conflit. Mandouh, lui, choisit l'exil et part en Amérique où il perdra son fils Mhammed et s'occupera brièvement de sa petite fille, Nour.

Le récit s'attache à faire le portrait de femmes fortes et intenses : Nasmiyé, la mère courageuse, Awan, l'une de ses filles, qui perd son fils Khaled et conserve Ratchel, sa fille unique et Nour, celle qui a retrouvé la Palestine après avoir reçu une éducation américaine. Et la petite Miriam, qui reste dans tous les esprits.

Ce roman est attachant à plus d'un titre. Tout d'abord, il nous introduit à Gaza et nous permet de nous attacher à plusieurs familles. C'est un roman du courage, de l'optimisme, de l'ardeur à vivre et de la solidarité. Je l'ai trouvé très bien écrit. Il dégage beaucoup d'émotions. Réalisme, religion et magie s'y mêlent avec habileté.
J'ai beaucoup aimé faire cette lecture singulière dans une période où la guerre fait de nouveau rage. Loin du discours des médias, ce roman frappe par sa tolérance et sa justesse.

Commenter  J’apprécie          31
Ce roman fut une lecture éprouvante et magnifique à la fois, où il est question de familles, d'exil, de dépossession, de retrouvailles.

Véritable ode à la puissance féminine, ce roman célèbre aussi la force des liens du sang, en dépit de toutes les épreuves qui puissent exister. Car peu de choses sont épargnées à la famille Baraka dont nous suivons les membres au fil des pages.

L'histoire débute comme un conte mystique, dans cette famille vivant à Beit Daras, un village palestinien non loin de Gaza. On y découvre une mère victime de crises de démence en lien étroit avec un djinn puissant et une fratrie composée d'un frère, Mamdouh, d'une soeur ainée Nazmiyeh et de Mariam, petite fille aux yeux vairons détentrice d'un don : elle a un ami imaginaire du nom de Khaled et semble détenir une vérité qui échappe au reste du monde.

Puis vient la Nakba. La Catastrophe. Une catastrophe pour la Palestine, et une catastrophe pour beaucoup de familles comme la famille Baraka.
Les voici éprouvés, brisés, exilés, contraints de rejoindre l'actuelle bande de Gaza.

L'exil se poursuit lorsque le frère, Mamdouh part s'installer aux Etats-Unis. Des années plus tard, c'est sa petite-fille, Nour, qui retourne en Palestine occupée, tentant de gagner l'amour d'un homme.

Elle y retrouve la soeur de son grand-père, l'incroyable Nazmiyeh, le personnage coup de coeur de ce magnifique roman.

On va de bouleversements en bouleversements et on découvre dans une sorte d''effet miroir, l'histoire des corps et d'une terre confisqués, outragés et aliénés, l'histoire d'une terre et d'une enfance volées.

Chacune des femmes de ce roman renvoie à mon sens à l'une des caractéristiques du peuple palestinien que l'auteure, Susan Abulhawa a souhaité mettre en valeur.

Il y a d'abord Nazmiyeh. Mon Dieu, quel personnage ! La combative et sulfureuse Nazmiyeh m'a totalement subjugué. C'est sur elle que repose selon moi toute la charpente de ce magnifique roman. C'est une femme à l'aise avec sa féminité, à la langue acérée et qui porte en elle un amour et un attachement inconditionnel à sa terre, à sa communauté, à ses valeurs et principes, à ses enfants et à sa famille. Nazmiyeh n'est ni discrète, ni soumise. Elle porte en elle une dignité de fer même dans les moments les plus tragiques et humiliants. C'est une mère et une épouse dont l'amour s'exprime avec férocité. C'est la matriarche, c'est celle qui relie tous les personnages de par son amour infini et sa ténacité sans faille.

Il y a ensuite Alwan, enfant totem de sa mère, à la résilience discrète et deviendra elle-même mère d'un enfant supplicié. En retrait et pourtant, c'est elle qui porte sa mère, qui l'a aidé à survivre avant même d'exister.

Nour, celle qui souffre, se plie, se trompe, mais maintient le cap. Dans une forme d'analogie avec le peuple palestinien, Nour a été rejetée, dépossédée de son être, de son corps. Elle veut se retrouver, retrouver ses racines, de là dépend son salut et de là nait toute sa détermination.

Et Mariam, le point de départ et d'ancrage de cette histoire.

Les personnages masculins, tout aussi forts, combatifs et dignes gravitent autour de ces femmes. Mention spéciale pour Mazen, le personnage presque prophétique qui, s'il porte en lui le doute quant à son ascendance, devient par ironie du destin, l'arme qui terrorise l'ennemi.

Sensible à la cause du peuple palestinien, il m'était difficile de ne pas verser une larme en lisant l'histoire incroyable et tragique de cette famille. Des larmes d'émotion mais pas des larmes de pitié. Car ces personnages portent en eux une puissance admirable que je retrouve chez de nombreux palestiniens.

Un grand bravo à Susan Abulhawa, pour cette force et ces caractères si marquants, pour ce conte familial extrêmement émouvant.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
J'ai beaucoup écrit sur ma déception de découvrir -de première main, en quelque sorte- le degré de cruauté dont nous sommes capables... Je découvre également la très grande force et l'aptitude fondamentale qu'ont certains humains à vouloir rester humains dans les situations les plus désastreuses... Je crois que le mot qui convient est le mot dignité.
Commenter  J’apprécie          100
La vie avait creusé en elle des trous et des tunnels,
et laissée un immense silence hérissé de dents et de griffes
qui la déchiraient de l'intérieur.
P 149.
Commenter  J’apprécie          224
"De tout ce qui a disparu, les œufs kinder sont ce qui me manquent le plus. Quand les murs se sont refermés sur Gaza, et que les conversations des adultes sont devenues plus passionnées et plus tristes, j'ai mesuré la sévérité de notre siège au nombre décroissant de ces fragiles œufs en chocolat, enveloppés dans une fine feuille d’aluminium colorée, et à l'intérieur desquels incubaient de magnifiques jouets surprises. Quand finalement ils ont disparu sur les rayonnages rouillés des boutiques, qui ont renvoyé l'image de leur nudité, j'ai compris que les oeufs Kinder avaient apporté de la couleur en ce monde. En leur absence, nos vies ont pris une teinte sépia métallique, avant de virer au noir et blanc, tel que nous apparaissait le monde dans les vieux films égyptiens, à l'époque où ma téta Nazmiyé était la fille la plus rebelle de Beit Daras."
Commenter  J’apprécie          30
Plus tard ce soir-là, alors que Nazmiyé se préparait à se coucher, elle dit à sa fille :
_ Je suis trop fatiguée pour le moment, mais demain nous parlerons de certains détails privés du mariage, dans leur aspect pratique. Je te raconterai tout ce que j'ai appris avec ton père.
_ Yemma, non ! la suplia Alwan, outrée.
_ Tu changeras d'avis quand tu seras dans les bras d'Abdelkader et que tu te diras : bon sang, mais qu'est-ce que je dois faire maintenant ?
Commenter  J’apprécie          50
J'étais là avec les femmes de ma vie.
J'étais au milieu des couleurs.
Dans les violets, les magentas,
Les corail d'un soleil las.
dans le bleu entre le soleil et la mer.
p 414
Commenter  J’apprécie          70

Video de Susan Abulhawa (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Susan Abulhawa
Susan Abulhawa, "Mornings in Jenin" (Les Matins de Jénine) (en anglais)
autres livres classés : littérature palestinienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (296) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..