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3,96

sur 554 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un livre pas inintéressant, mais pas non plus renversant... et certainement trop amoral et absurde pour la grande psychorigide que je suis !

Pas inintéressant d'abord, par le portrait hyper-réaliste de l'Inde d'aujourd'hui, tiraillée entre 'les ténèbres', celles des pauvres, ravalés au rang de sous-hommes et d'esclaves, et 'la lumière', celle des riches et des puissants, qui entretiennent bien souvent leur statut à coup de corruption et de menace. Au début, j'ai retrouvé l'Inde romancée de Shantaram lu il y a peu, avec le jeune dadais naïf et optimiste ou le spectacle pittoresque des rues... pas bien longtemps toutefois, car ce livre montre plutôt l'envers du décor dans des descriptions souvent ironiques mais toujours corrosives.

Amoral ensuite, parce qu'on n'est pas dans un livre manichéen et donneur de leçons avec les puissants méchants et les faibles gentils. Bien au contraire. Ici, tout le monde est méchant, ou le devient, à force d'injustice, de convoitise, d'humiliations, de tentation ou juste par habitude, tradition familiale ou faiblesse de caractère... Même le héros Balram que son maître d'école appelait 'tigre blanc' pour son intelligence et sa bonté aussi rares que cet animal dans la nature, et qui devient progressivement un simple tigre, prêt à tout pour survivre dans la jungle.

Pas renversant et un peu absurde, enfin, parce que le principe des lettres écrites par Balram au premier ministre chinois en visite m'a semblé tout à fait inutile et plutôt lourd : à chaque nouvelle lettre, on doit se farcir 3 pages de politesses et d'introduction sur les entrepreneurs indiens, qui cassent le rythme de la narration et n'apportent pas grand chose à l'histoire.

Bref, un tigre blanc qui se vante beaucoup de ses rugissements, mais ne rugit pas autrement que tous les autres, et une lecture en demi-teinte pour moi.
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Balram vient des Ténèbres, d'une caste inférieure en Inde au destin tout tracé d'esclave des riches. Il devient chauffeur pour des Propriétaires et se dévoue corps et âmes à leurs besoins, jusqu'à ce que la triste réalité de sa condition et de l'inégalité pesante qui règne dans le pays le frappe. Balram raconte alors son histoire et l'histoire de son pays dans une lettre adressée au premier ministre chinois qui doit faire une visite...

Sous un prétexte épistolaire, Aravind Adiga décrit l'Inde avec un regard acerbe et réaliste : une Inde à deux vitesses, aux traditions de castes ancestrales mais déconnectées du monde et esclavagistes ; une Inde aux deux senteurs, celles des épices magiques qui font rêver et de la puanteur du Gange pollué et des excréments laissés aux abords des centres commerciaux rutilants ; une Inde corrompue dans toutes ses sphères qui méprise l'humain au profit de l'argent.
Aravind Adiga dresse un portrait anti-touristique, mais un portrait qu'il veut fidèle, loin des idéaux que l'on peut se faire chez les Occidentaux. Son personnage principal est fictif, mais ô combien plausible. le constat est rude mais cash, il ne dissimule pas son pays derrière des écrans de fumée ou les photos hyper colorisées d'un Taj Mahal sous le soleil couchant. Il y a bien deux types de photos à prendre en Inde. Et finalement, Aravind Adiga ne fait que décrire les réalités de son pays, chose que de nombreux auteurs pourraient faire pour leur propre pays, la France ayant elle-même ses deux types de photographies à offrir au monde.
L'histoire de Balram est intéressante. La narration n'est pas florissante, mais on lit plus ce genre de livre pour leur côté découverte/dénonciation que pour la qualité littéraire (qui n'est toutefois pas à jeter à la poubelle non plus, il faut le préciser). Cette lecture est tout à fait révélatrice et peut-être choc pour qui idéalise ce royaume lointain. Surtout après la lecture d'un roman de Chitra Banerjee Divakaruni, qui, elle, nous offre beaucoup plus cette vision occidentale magique, colorée et épicée de l'Inde. Après ça, Adiga vient presque te gifler pour te ramener dans la réalité... C'est certainement ça qui lui a valu le Booker Prize quand ce roman est sorti.
La fin est quant à elle tout aussi révélatrice que le reste, avec un Balram qui veut sa part du gâteau, mais qui pour cela a dû jouer au même jeu que les riches et, surtout, renoncer aux principes humains mêmes de la famille. Si le début du roman tourne un peu en rond, l'avancée dans le récit apporte toutes ces descriptions terribles des conditions de vie ou traditions qui emmurent tout un chacun dans des carcans divers et variés (politiques, familiaux, traditionnels, économiques, etc.), avant de mener à cette fin tout aussi emblématique. Au final, ça donne un récit bien construit qui demande un petit temps d'adaptation. C'est peut-être pas le roman de l'année, mais c'est le roman qui te ramène à la raison quant à tes idées sur l'Inde.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le tigre blanc c'est Balram Halwai remarqué par son instituteur pour son intelligence.
Balram Halwai qui signifie: Fabricant de sucreries appartient à la caste habitant les Ténébres où règne la loi de la jungle. Il est condamné à vivre en esclave.
": Grâce à tous les politiciens de Delhi,le 15 août 1947- jour du départ des Anglais- les Cages furent ouvertes. Les animaux s'entr'attaquèrent et se dépecèrent, et la loi de la jungle remplaça celle du zoo. Les plus féroces,les plus affamés dévorèrent les autres et prirent du ventre....Le père de mon père hérita de la pâtisserie, un membre d'une autre caste la lui vola à l'aide d'un policier....
Mon père tomba si bas qu'il devint conducteur de rickshaw. Voilà pourquoi j'ai été spolié de mon destin....En résumé, il y avait autrefois mille castes et destins en Inde. de nos jours, il ne reste que deux castes:
Les Gros Ventres et les ventres creux.
Et deux destins : manger ou être mangé."
Le ton est donné et j'avoue avoir hésité à écrire après la lecture de cet ouvrage très différent des autres livre lus à propos de l'Inde.
C'est un roman acide, acéré,acerbe.
L'auteur dénonce avec une grande force dans ses détails les plus sordides la Corruption qui entrave et encrasse les moindres rouages de la "plus grande démocratie du monde", tant dans la vie des plus misérables, dans l'Inde rurale , celle des" Ténébres""que dans celle des riches et des plus puissants dans les cités de l'Inde dite moderne, "la lumière".
Du point de vue du narrateur l'Inde n'a de démocratique que le nom, les élections sont une "joyeuse farce".
Mêlant confession et accusation le réquisitoire est accablant, le jugement est sans appel: le pessimisme amer, souvent rageur de l'auteur donne au roman la tonalité du désespoir:"99%des Indiens sont emprisonnés dans la Cage à poules, comme leurs malheureux camarades à plumes du marché aux volailles."
"Un: pourquoi la Cage à poules fonctionne - t-elle?"
"Comment parvient -elle à enfermer aussi efficacement des millions d'hommes et de femmes?...."
"Un homme peut - il s'évader de la Cage?...."
La réalité quotidienne, sociale, économique est fondée sur la relation généralisée de domination -soumission, porteuse d'hypocrisie, de sournoiserie et d'ambiguïté.
Dans ce contexte comment Balram va t-il sortir des ténèbres?

Comment peut-il exister?
Par le meurtre du maître et la disparition de sa propre identité?
En utilisant des procédés douteux?
C'est un roman noir sous forme de huit lettres adressées au premier ministre chinois, un conte déstabilisant et cruel où l'on ne peut réussir dans l'Inde d'aujourd'hui sans cette cruauté définie comme une des clés de la réussite?
Cet ouvrage provoquant et choquant comme un coup de poing nous pose la question: Comment se rendre capable du pire pour réussir à sortir de sa condition?
Il y a un côté amoral très gênant...



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Un roman puissant qui décrit quelques vérités uniques à la culture Indienne d' aujourd'hui. Je peux les comprendre grâce à ma propre expérience à New Delhi, et Bangalore. En même temps, je pense que l'auteur donne une image un peu trop simpliste de la culture. Il y a toujours un peu de dignité et de spiritualité chez les gens là-bas, même au coeur des grandes villes. A chacun de mes voyages, j'ai appris quelque chose d'exceptionnel.

J'ai aimé ses deux classes tout de même : une avec un gros ventre et l'autre sans ventre ! C'est vrai.

Ce qui m'a touché le plus c'est le côté humain du protagoniste : comment il prend soin de l'enfant à la fin, malgré sa pression et la peur dans laquelle il vit.

Mais, en ce qui concerne l'efficacité de ce roman pour changer la société indienne, j'ai des sérieux doutes.
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Un livre qui nous montre à quel point l'Inde peut être paradoxe. Entre les grandes technologies et la modernité d'un côté et l'autre, les traditions, les filiations, le système de caste, l'Inde y est décrite sans concession. Un premier roman fort intéressant. le livre est découpé en sept chapitres, appelés des nuits, qui sont en fait de longues lettre écrites à un ministre pour narrer le quotidien d'un Indien. Une critique très forte de la société, une dénonciation engagée des inégalités qui la composent... Une très bonne lecture avec un style très personnel.
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Balram Halwai envoi une lettre au Premier ministre chinois en visite à Bangalore. Il lui raconte comme l'Inde est favorable aux entreprises en prenant pour exemple son parcours personnel.
Né dans la basse caste des confiseurs, Balram devient serviteur de riches, puis chauffeur avant de créer sa propre entreprise.
Parcours insolite décrit avec humour !
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Le Tigre blanc est un livre tout à fait déconcertant. Balram, le personnage central, raconte un pays où tous les coups sont permis. Un pays ou plutôt deux pays l'Inde de la Lumière sur les côtes et l'Inde des Ténèbres au centre. Tirant parti de toutes les situations morales ou pas, honnêtes ou pas, Balram, appartenant à la caste du bas de l'échelle, va gravir les échelons sociaux grâce à son intelligence. Cet ouvrage est assez dérangeant mais sans doute réaliste. La forme est intéressante : huit lettres écrites au premier ministre chinois en visite en Inde pour s'informer sur la réussite d'entrepreneurs indiens.



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Clivage de la société, corruption, développement technologique rapide... Voici ce que je m attends a découvrir en Inde et ce que nous dépeint Aravind Adiga. Livre intéressant et amoral ou le héros justifie son unique possibilité d ascension par le meurtre de son patron.
Si nous mettons de côté cette justification, ce livre donne envie de découvrir l Inde mais je pense que la description quo en est faite est déjà dépasse en 2014 ( le livre est paru en 2008)
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Balram Halway, dit le Tigre Blanc, écrit pendant sept nuits d'affilée une longue lettre au premier ministre chinois qui va venir en visite officielle en Inde. D'emblée il pose le ton :

"De nos jours il n'y a plus que deux castes : les gros ventres et les ventres creux. Et deux destins : manger ou être mangé".

On n'est pas surnommé le Tigre Blanc pour rien et c'est donc le destin de manger que Balram a choisi. Il expose patiemment, comment, de petit garçon intelligent, mais ne pouvant terminer son école, il devient, petit à petit, l'entrepreneur de sa propre vie, sans rien cacher des sacrifices et des terribles décisions qu'il a dû prendre.

C'est une description terrible et sans concession de ce pays fait du contraste entre les Ténèbres de la misère et la Lumière de la société High Tech. Mais l'auteur, Aravind Adiga, va plus loin et dénonce la système même qui permet le maintien de ces deux castes : celui de la "cage à poule". Lire la suite sur
Lien : http://meslecturesintantanee..
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Un roman assez original qui nous plonge en Inde... Société à 2 vitesses, 2 castes quasiment 2 pays. Société totalement corrompue où seuls les riches et ceux qui ont le pouvoir vivent hors des bas fonds.
L'histoire racontée sous forme quasi épistolaire nous est contée par un jeune homme issu d'une famille pauvre qui va prendre le pouvoir et s'envoler de la cage en se salissant les mains...
L'auteur prend le prétexte d'un courrier envoyé par le personnage central au 1er ministre chinois pour le dépeindre les dysfonctionnements en Inde et lui avouer par la même occasion comment il en est arrivé à lui écrire et pourquoi...
Très instructif sur le plan sociétal.
Une jolie lecture.
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