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Critique de emilie31


Comme l'an passé, j'ai la chance de faire partie du jury du Prix des lecteurs Privat. Nous avons eu le samedi 17 octobre, notre première rencontre pour la sélection n°1 : 5 titres de roman dont je vais vous parler au fil de mes lectures. Je ferai un premier bilan après la lecture complète de la première sélection – cela me permettra de voir si un coup de coeur s'en dégage.

J'ai ouvert la lecture de ce prix des lecteurs avec le roman de Pierre Adrian Les bons garçons. La couverture et la présentation sentent bon l'Italie et plus particulièrement Rome.

Couverture du livre « Les bons garçons » de Pierre Adrian aux éditions Des Equateurs
Nous voilà dans les années 70 à Rome où un terrible fait divers servira de point de départ à Pierre Adrian et constituera l'intrigue de notre roman. Mais avant de vous en dire plus, je vais vous présenter les protagonistes. le roman s'ouvre non pas sur les « bons garçons » et les guillemets ont leur sens mais sur Raphaella et Maria Grazia, deux jeunes filles. Elles habitent dans les quartiers populaires de Rome, vivent dans une famille nombreuses et rêvent – sans grand espoir – de quitter le quartier de Montagnola. Ce sont de gentilles filles, respectueuses de leur famille mais en mal de nouveautés. Puis apparaissent les « bons garçons ». Tout d'abord, on découvre Matteo dont l'agressivité latente est abordée à demi-mot puis Alberto, Luca et Gabriele. Tous les quatre sont issus de familles favorisées, vivent dans le quartier des Parioli, ont reçu une excellente éducation, vont à la messe et pratiquent des loisirs de riches. Rien ne prédestine ces deux groupes à se croiser mais un jour Luca prend en stop les deux jeunes filles. Cette rencontre fortuite à un carrefour marque un tournant dans l'histoire des ces personnages. Un carrefour, une voiture, des jeunes gens et le mécanisme infernal et tragique est mis en branle.

Ces bons garçons ne le sont pas vraiment et se croyant au dessus de tout et surtout de ces deux jeunes filles en qui ils ne voient que de la chair fraiche, ils mettent en oeuvre un plan machiavélique, un piège au nom annonciateur d'un drame puisque la villa où ils les amènent est sur la colline du Circeo – l'île de Circée où les hommes sont transformés en porcs, leur véritable nature ?

Le lecteur découvre au fil des pages ce piège dont il aimerait extraire ces jeunes filles innocentes dont la seule erreur a été de rêver à autre chose. Une violence latente s'exprime dans ce huis clos où les jeunes filles, semblables à des papillons de nuit pris dans la lumière des Parioli se brûlent les ailes ; où la naïveté et l'innocence se retrouvent confrontées et démunies face aux vices et aux mensonges.

Pierre Adrian a une écriture qui sait faire naître la tension, qui saisir le lecteur impuissant face à ces « bons garçons » qui ne sont que l'incarnation du vice et du mépris pour les classes inférieures.

L'épilogue de ce roman est déstabilisant, injuste rappelant que les riches sont des nantis et que les pauvres subissent leur violence.

En résumé : un fait divers terrible, une violence physique, psychologique et sociale, une montée en tension tels sont les ingrédients du roman Les bons garçons
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